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« Au service des Français inlassablement », par Dominique de Villepin

« Je suis empêché de me présenter à l’élection présidentielle, faute des parrainages requis. Mais notre mission continue et notre engagement pour la France reste intact.

Nous avons fait notre devoir qui était d’alerter, d’essayer de franchir le mur d’hostilité des partis, le mur d’indifférence des médias, le mur de colère et de peur que suscite cette crise et qui tétanise cette campagne désespérante, parce qu’elle est toute entière contenue dans son spectacle, et qu’elle n’éclaire pas les citoyens sur les enjeux réels de notre pays.

Je mesure la déception que cela représente pour les équipes qui ont donné toute leur énergie et tout leur temps depuis des semaines. Je les remercie à nouveau, chaleureusement. Même quand on n’atteint pas l’objectif, la satisfaction du devoir accompli suffit à nous récompenser tous. Pendant trois mois, l’équipe de campagne et les militants de République Solidaire ont été à pied d’œuvre. Ils y ont mis, je le sais, tout leur courage, au prix de sacrifices personnels importants. Ils peuvent être fiers de ce qu’ils ont fait.

Ainsi va la vie politique.

Mais je me tourne aujourd’hui résolument vers l’avenir. Mes convictions sortent renforcées par ma rencontre avec les Français. L’urgence de la situation aussi. Je continuerai à les défendre et j’en ferai la clé de mon action et de mes choix à venir.

Les prochaines années seront dominées par le changement historique que signifie la crise économique, sociale, politique traversée par notre pays et par l’Europe. Nous sommes condamnés à y apporter des réponses tôt ou tard. La première chose que nous devons admettre, non pas en petits cercles de responsables informés, mais à haute voix, devant le peuple français qui le sent bien, tient en un constat simple : cela ne peut continuer ainsi.

Nous ne pouvons plus continuer à subir l’alternance des partis, les majorités courtes aux idées courtes. L’union nationale est la seule issue. Elle est difficile aujourd’hui, parce que chacun veut faire entendre sa petite musique et veut pour cela couper le son des autres. Elle sera encore plus difficile demain, à l’heure des élections législatives, parce que les partis se jetteront avec toute la force du désespoir dans l’égoïste bataille pour le maintien de leurs prérogatives. Elle sera inévitable six mois ou un an plus tard, lorsqu’il s’agira de répondre au défi financier immense, lorsque la dette se rappellera à nous, une fois de plus. La dette frappait à la porte, puis la dette a cogné à la porte, et aujourd’hui elle enfonce la porte. N’oublions pas non plus l’urgence sociale, qui ne va pas se dissiper par miracle au lendemain des élections, à l’heure où les fins de mois sont difficiles pour quinze millions de Français, où huit millions vivent dans la pauvreté, où les ouvriers et les employés voient avec angoisse l’érosion de l’emploi et la fermeture des usines.

Nous n’en pouvons plus du tâtonnement politique auquel nous condamne l’impuissance d’un Etat affaibli et la faiblesse d’une classe politique sans vision. Nous avons rendu tout si compliqué – l’impôt, les aides sociales, l’école, la police, l’armée même – que toute décision de bon sens s’enlise devant nos yeux complices dans le sable des jargons, des comités Théodule, des sigles, des aménagements. Heureux qui sait combien il paye d’impôt. Heureux le chef d’entreprise qui sait quelles nouvelles règles vont s’appliquer à son activité dans l’année. Heureux même le parlementaire qui a réussi à tenir le compte des nouvelles lois de l’année. Trop de lois tuent la loi. Trop de règlements tuent l’autorité de l’Etat. Trop de réformes tuent l’esprit de réforme. La grandeur du programme du Conseil National de la Résistance en 1944, la grandeur de la Constitution de la Ve République en 1958, c’est leur simplicité.

Le repli français ne peut continuer ainsi. Nous ne pouvons passer notre temps à nous retrancher dans nos frontières, et faire, à droite comme à gauche, comme si l’on pouvait s’abstraire du monde. Aujourd’hui au contraire se sont levés les vents d’une nouvelle mondialisation, qui n’est pas si défavorable aux savoir-faire français qu’on veut bien le dire. Mais encore faut-il vouloir ouvrir les voiles, courir la chance du voyage, plutôt que de se satisfaire d’un capitaine qui nous propose de laisser le navire en cale sèche. L’Europe n’est pas l’ennemi. L’Europe est au contraire la chance de poursuivre notre chemin avec nos voisins et amis. Réconcilier la France du oui et du non ? Ne nous trompons pas de question. Il s’agit aujourd’hui de réconcilier les peuples européens entre eux et avec le projet européen dans son ensemble. Seule une Europe puissante sera une Europe légitime.

En août, en septembre, les promesses de la campagne électorale seront depuis longtemps cendres et poussière. Ce message-là, je vous le garantis, restera intact. Préparons-nous à faire notre devoir, encore et toujours. A la colère et à la peur, sachons opposer, une fois de plus, inlassablement, la raison et l’espoir. »

Dominique de Villepin

10 Commentaires

  1. charles

    Ce jour, veille du 18.
    DDV : « … En août, en septembre, les promesses de la campagne électorale seront depuis longtemps cendres et poussière. »
    DDV : « Ce message-là, je vous le garantis, restera intact. »

  2. TARDAN Bernadette

    Et maintenant que faisons nous?
    Comment nous organiser pour rester au plus près des idées et interventions de
    Dominique de Villepin ?
    Nous ne voulons pas nous éparpiller, il faut un site qui réunissent tous les villepinistes de conviction , avec une communication de qualité.

  3. Exprimeo

    Dominique de Villepin et les leçons à méditer

    C’est une journée sombre pour les militants de Dominique de Villepin. Jamais ils n’avaient pu imaginer que leur candidat puisse ne pas concourir faute des parrainages nécessaires pour s’en tenir à l’explication officielle.

    Ce dénouement inattendu et imprévisible apporte, au-delà de la déception, des leçons à méditer pour toutes les campagnes électorales. Pour l’essentiel, elles sont au nombre de 5.

    1) La campagne électorale se joue souvent avant même son démarrage. Le tournant a été pour l’ancien Premier Ministre le premier semestre 2011 quand l’élan de 2010 a été cassé pour de multiples raisons qui, ajoutées les unes aux autres, ont fragilisé sa mise en orbite avant même le lancement officiel de sa campagne.

    2) Parmi ces raisons figure l’insuffisante reconnaissance de la nouvelle logique virale des campagnes d’où le rôle irremplaçable des militants sur le terrain. Les plateaux TV sont une fleur du bouquet de communication mais le coeur du bouquet doit être sur le terrain grâce aux militants qui vont amplifier chaque action. Les militants attendent d’abord de la proximité, de la considération, de la confiance. Ce sont ces trois ressources qui ont fait défaut. De la proximité, quand l’ancien Premier Ministre ne consacrait pas le temps utile à ses « propres troupes » qui se dépensaient pourtant bénévolement sans compter. De la considération, c’est à dire la volonté d’associer à la décision ceux qui connaissent le terrain. De la confiance, c’est à dire une réelle délégation pour multiplier les initiatives sur les réseaux sociaux, sur le terrain…

    3) La présidentielle ne connait que les gagnants potentiels. Dès que l’ancien Premier Ministre est tombé au fond des sondages, soit le rebond était immédiat soit la marginalisation devenait incontournable.

    4) Faute de bons sondages, c’est toute la logique probable de financement qui devenait impossible, donc la candidature elle-même. En l’absence de franchissement du seuil des 5 % assurant le remboursement de frais par l’Etat, la subrogation bancaire est hors de portée. Donc le financement est quasi-impossible entraînant un cercle pervers de défaillance de moyens.

    5) 2012 ne pouvait pas être 1995 car, avant 1995, Jacques Chirac avait effectué dejà 2 présidentielles et labouré le terrain local jusqu’à d’obscurs cantons notamment lors des législatives de 1978 ou de 1981.

    Il y a aujourd’hui beaucoup de tristesse, voire même parfois de colère, chez des militants de République Solidaire qui en juin 2010 n’auraient jamais imaginé que l’ambiance de la belle salle de Freyssinet puisse se conclure ainsi.

    Reste désormais à observer la répartition qui sera la leur parmi les candidats en lice.

    Source: Exprimeo.fr

  4. mhn

    Comment peut-on être à la fois gaulliste et dans la proximité ? n’est-ce pas antinomique pour un dirigeant ?

  5. Ferrand

    Il faut parfois savoir faire silence. Attendons au moins lundi soir 19 mars pour savoir combien de parrainages. En l’absence d’informations confirmées (votre serviteur n’est pas dans le secret des dieux : pas membre de RS, ni du cercle, et seulement informé pars ses nombreuses recherches d’infos infructueuses sur internet depuis l’étranger). S’il en croit une appréciation toute personnelle, très très loin du QG, DDV a eu raison de laisser faire à l’inertie. La Bataille d’un homme d’état, n’est pas de courir après… mais d’être devant. Pour l’instant il est devant et c’est l’essentiel.
    Le soutien n’est pas forcément l’adhésion à un parti, un bulletin de vote restant un bulletin de vote, et la France n’a pas besoin de « moineaux en rang d’oignons » aux états d’âmes « du moment » mais de citoyens qui y croient comme DDV. Nous le savons, nos maires de France (des femmes et des hommes de terrain et de bon sens le plus souvent) sont fatigués d’une administration en laquelle ils ne croient plus beaucoup (surtout depuis Paris et les élites du microcosme qui pondent des textes qu’ils ne comprennent pas eux-mêmes, et le plus souvent non applicables). Ajoutez une couche d’Europe totalement incompréhensible au simple citoyen ayant même fait quelques études….et vous comprendrez le malaise grandissant. Si la nation ne reprend pas la main, il est inutile de vouloir incarner un pays sous domination de la technocratie d’Europe (non élue et qui décide de tout).
    Quand la règle n’est plus que d’usage dérogatoire, quand l’assistanat en clientèle remplace à la responsabilité, quand la complexité administrative favorise le silence bruissant, quant les déplacements des puissants se font sans aucune mesure (trop de rencontres à haut-niveau pour rien et à quels prix ?), il ne faut pas s’étonner de la frilosité dans l’engagement des édiles locales bien neutres (de vraies autruches !).
    La France est malade de ses élites (sur leur nuage) et une grande partie du peuple qui a tout juste de quoi « becter », ne comprend plus jusqu’à l’écœurement. Si le choc semble inévitable, alors DDV en recours avec ou sans parrainage, pourquoi pas ? Après le miracle républicain, allons nous avoir la traversée républicaine du désert ?

  6. Cécile Renson

    Lettre à Dominique de Villepin (Cécile Renson – 16 mars 2012)

    Vous l’avez clairement annoncé sur les ondes hier soir. Il fallait un « miracle républicain » pour vous permettre de concourir à l’élection présidentielle.

    Hier vous disiez avoir un déficit de 30 parrainages. Le Conseil constitutionnel en a cependant reçu de nombreux à votre intention. J’en veux pour preuve les courriers qui m’ont été adressés en tant que responsable des fédérations.

    Votre programme est le seul qui devrait permettre à la France de sortir de son marasme économique, de la perte de crédibilité de son personnel politique, de sa relégation de grande puissance en vassal de l’ Allemagne.

    Hélas, votre heure n’a pas encore sonné.

    Il n’en demeure pas moins que le coup est rude pour tous ceux qui ont cru en vous, ont donné de leur temps, de leur argent, de leur réputation pour soutenir votre action, alors que vous ne croyez plus à votre possible victoire depuis quelques semaines.

    Le temps a passé depuis juin 2010, la Halle Freyssinet et la merveilleuse convergence des gens de tous bords venus fêter la naissance de votre mouvement politique « République Solidaire ».

    Quel enthousiasme ! quelle ferveur ! quelle attente !

    Mais un mouvement, voire un parti politique, nécessite du pragmatisme, le sens des réalités, la maitrise d’aléas d’hommes et de femmes difficiles à gérer, mus par des motivations complètement différentes, venant d’horizons les plus variés.

    Vous étiez entourés de parlementaires plus ou moins sincères, qui vous ont abandonné : l’une répondant à la sirène sarkozyste plus vite que la demande ne lui en avait été faite, l’autre plus obsédé par les pieds de ses administrées que par leurs compétences. Quand un autre, brillamment élu à des élections locales sous votre nom, mais que vous avez oublié de féliciter, ne s’est pas remis de vous voir établir votre programme électoral sans avoir été sollicité, pas plus que les autres, d’ailleurs.

    Vous avez conscience de votre valeur, mais l’esprit d’équipe ne vous préoccupe guère et vous vous réfugiez dans un petit halo d’intimes, même pas un cercle, constitué d’une ancienne ministre et de ses affidés du moment. Vous qui voulez rassembler les Français, comment pouvez-vous supporter qu’elle ait exclu tous les cadres, tous les militants qui ne pensaient pas comme elle, elle qui n’a aucune expérience électorale. Certes, elle vous est dévouée, mais cette fidélité ne vous a pas donné les 500 parrainages nécessaires. Il faut dire que vous vous êtes décidé bien tardivement et que l’obtention de ces fameuses signatures est un travail de longue haleine. Les élus locaux aiment être choyés, visités. Ils n’apprécient pas que des militants fervents mais improvisés viennent leur faire la leçon sur leur devoir de démocratie.

    Pour lire la suite, cliquez ici:

    http://cecilerenson15eme.hautetfort.com/archive/2012/03/17/lettre-a-dominique-de-villepin.html

  7. MT

    Les bras m’en tombent ! Des leçons à donner à Monsieur Villepin ? Il me semble qu’il ne doit pas être si sot et qu’il doit connaître très exactement le pourquoi du comment ! Les gens sont comme ils sont ! Et vous nous dites, en somme, que son « Je suis » est incompatible avec le haut poste convoité? Mais qu’à cela ne tienne ! Tous les autres, eux savent très bien le faire, dire « je suis » alors que tout le monde sait pertinemment qu’il n’en est rien ! Monsieur de Villepin a dit bien souvent qu’il se refusait d’entrer dans ce système de « lèche » ! Si cette campagne est si infecte, c’est qu’elle nous offre ce spectacle sordide de candidats « combinards », spéculateurs et manquant prodigieusement d’intégrité ! C’est là que « perdre dignement » prend tout son sens ! Ne reprochons pas à Monsieur Dominique de Villepin d’être « trop grand » pour entrer dans « le panier » !

  8. charles

    Non, Cécile, nous ne sommes pas dans le.. « marasme ». Nous sommes dans le grand trou. Son nom : 1700 Milliards de Dette. Soit vous n’avez pas bien lu De Villepin, soit ce n’est pas si mal et au pire vous voterez Sarkozy. Le colluseur, le diviseur, qui est en train « d’assassiner » Hollande, c’est à dire l’opposition, pour croire encore vaincre. Il perdra, et nous y perdrons tous en France, c’est le fn qui sortira « blanchi » de la lutte sanglante. Sarkozy ne fait plus de Politique, il fait la division, la fracture du pays. S’il pouvait allumer un feu pour rester, il allumerait, s’il pouvait tout brûler, il brûlerait.
    Et vous dîtes : « l’esprit d’équipe ne vous préoccupe guère et vous vous réfugiez dans un petit halo d’intimes.. ». Eh bien moi.. je dis, qu’il fasse plus, plus encore, qu’il grimpe sur les Hauteurs pour n’en redescendre jamais, qu’il imite CDG et qu’il prenne la Posture. « On » ira le chercher, ainsi, tel qu’il est, tel quel.. immense et bien propre.. plus résultats et Bilan.

    Ce matin triste, je pense à vous ☼ Fred, ☼ Pierre André. Quelle peine.. Quel Travail.. pour rien même si la Musique ♪♫ ♪♫ était très belle ici. Ce jour triste.. Je vous fais tous les deux :
    Compagnon DVD-CD.
    De Villepin Dominique-Compagnon du Devoir.

  9. François

    Quelques reflexions -
    la société se compose de nombreuses sensibilités regroupées sur le plan politique dans des organisations ou partis.La démocratie se conjugue avec eux.
    La société n’est pas uniforme. L’union nationale ne peut se concevoir que dans des cas particuliers ,elle implique pour réussir un consensus sur des objectifs clairs définis, à atteindre.
    Pour continuer d’exister RS doit se régénérer,attirer de nouvelles élites afin de se restructurer,être présente dans les institutions c’est à dire avoir des représentants au Parlement et dans les assemblées territoriales.
    Un leader si charismatique qu’il soit ne suffit pas,la conquête du pouvoir est une oeuvre collective.Le pouvoir non pour le pouvoir mais pour répondre aus aspirations du Peuple.

  10. charles

    Oui, François a raison.
    Oui, hélas, il a raison.
    Mais.. Nous sommes bien dans cette situation particulière :
    Un CHOMAGE de Masse + Une DETTE massue.
    Et le consensus n’est point !

    ( nous sommes en France.. hélas.. ah tiens !.. vive la Suisse !.. Monaco ou Andore la Vieille )

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