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Dominique de Villepin: « Voilà le bilan »

« Nous avions la croissance, nous ne l’avons plus. Nous avions un esprit de solidarité, nous paraissons maintenant condamnés à voir les pauvres et les riches s’éloigner inexorablement les uns des autres, et appartenir à des mondes différents au sein d’un même pays. Nous vivions dans une société où les valeurs humaines étaient considérées comme les plus hautes, et l’argent devient le juge de tout.

Nous avions un projet de civilisation avec la construction européenne, il s’enlise. Notre puissance était respectée, et nous sommes aujourd’hui comme tétanisés par des agences de notation, qui nous considèrent comme un produit financier douteux. Le déséquilibre de nos finances publiques s’est singulièrement aggravé depuis 2007, et risque de nous entraîner dans un déclin durable, car rembourser la dette est devenu le premier budget du pays, au détriment des investissements d’avenir. Et parmi nos jeunes, beaucoup doutent aujourd’hui qu’ils trouveront en France une place à la juste mesure de leurs capacités et de leurs aspirations. Nous avions la fierté d’être français, citoyens français, nous voyons l’égoïsme et la résignation triompher. Nous étions fiers de notre système d’éducation, il doute de sa raison d’être et de son efficacité. Nous avions la meilleure couverture des dépenses de santé du monde, mais l’édifice se lézarde et l’inégalité face aux maladies réapparaît. Nous avions un Etat efficace, nous avons un Etat décrié, impécunieux, des empilements administratifs et législatifs qui stérilisent l’initiative et perpétuent les injustices sociales. Nous avions un commerce extérieur puissant, nous avons un déficit structurel de compétitivité qui nous condamne à importer plus que nous exportons. Nous entrons dans un monde de chômage massif, de hausse des prix, de crédit rare, de salaires de base à la baisse, d’accès au logement toujours plus difficile. Nous entrons dans une société divisée, méfiante, potentiellement violente.

Voilà le bilan. Chacun le connaît, le ressent, en expérimente les conséquences sur sa situation personnelle, celle de sa famille et celle de ses amis. Ne fuyons pas la réalité, la gauche et la droite en portent la responsabilité.

Voilà pourquoi ma vie me conduit devant vous, avec un appel au sens des responsabilités de chacun et de tous les Français pour sortir de la crise, démocratiser la République, refonder la nation et redonner de l’efficacité à l’Etat. C’est un appel à l’effort. A l’effort de tous. Je suis devant vous, vous êtes le peuple souverain. Et je vous dis qu’il faut cesser de croire ceux qui veulent vous donner l’illusion que les efforts, ce seront d’autres que vous qui les feront. Que vous soyez riche, pauvre, fonctionnaire, employé du privé, quels que soient votre âge et votre région, les efforts que nous devons tous faire sont incontournables, et sont pour tout de suite. Ne vous laissez pas confisquer votre effort. C’est pourquoi je veux vous dire qu’il est essentiel d’organiser les choses pour que ces efforts soient payés de retour, pour que la nation vous aide à les accomplir, et pour que l’esprit de justice les répartisse entre vous.

Mais au bout de l’effort il y a une promesse. L’indépendance, notre indépendance en tant que nation, à l’heure où nous semblons voués à nous aligner sans cesse, sur les Etats-Unis en matière stratégique comme sur l’Allemagne en matière économique. L’indépendance, c’est aussi dans mon esprit, dans ma formation, la confiance en ses propres forces pour chaque individu, la capacité de réussir sa vie grâce aux chances que vous donne la collectivité. Je ne veux pas d’une France où chacun attendrait tout des autres, je veux d’une France où chacun recevrait ce dont il a besoin pour se saisir de son destin. »

Source: Dominique de Villepin – Seul le devoir nous rendra libres (Editions du Cherche Midi)

11 Commentaires

  1. Miss Nicopéia

    …Et il faut LIRE TOUT CE LIVRE !
    Celui qui dit ces vérités MERITE de recevoir ses signatures !!

    AVEC DDV PARTOUT, TOUJOURS !!!!

  2. didier

    on en est à combien ??

    Allez DDV !!

  3. yanamar

    J’ai également acheté et lu ce livre ; que du bonheur, il se laisse lire facilement, c’est un vrai coup de pied aux fesses et je suis d’accord avec Miss Nicopéia, que de vérités. J’encourage tout le monde à le lire, villepinistes ou non.

  4. charles

    La France. DDV dit que.. nous avions.. que nous avions !.. et en effet, nous avions.
    La Dette est devenue un boulet. Le boulet. Oui, ce sera le premier poste de dépense, ce sera le premier budget du pays, comme la plupart des pays d’europe. C’est une honte.
    Chez nous il fallait continuer la Politique mise en place de 2005 à 2007, crise ou pas, crisette ou pas. Il fallait « resserrer tous les boulons » et économiser partout, en premier lieu au château, puis dans tous les ministères.
    100 Milliards (c’est déjà une perte énorme) auraient dû suffire en 2008. Puis stop. Tout sur la dette avait été dit et écrit. Une barre à ne pas dépasser aurait dû être installée. Puis stop. Au lieu de cela.. Nicolas Daladier a.. parlé.. et il a montré la voie à toute l’europe, il a dépensé sans compter. Nous sommes donc dans le trou, c’est la débâcle, c’est Bordeaux et Vichy, c’est Verdun.. en matière de finance.
    Trop, c’est trop. Et trop longtemps, c’est trop longtemps.
    Et oui, hélas, il n’y aura plus que cela !
    Donc.. pour demain.. des impôts, et du lourd. Car on a cassé « la machine ».
    Le gros problème ?.. Ce sera tout le reste.
    Et c’est justement tout le reste le plus important.

    2005, 2006, 2007. Oui, Monsieur De Villepin, nous avions… et nous avions juste, de justesse. C’est par vous que nous avions. Nous sommes tombés maintenant. C’est la raison de votre candidature, et elle ira jusqu’au bout car c’est grave, très très grave. Vous le savez, lui non (et encore.. encore non), la bagarre de préau n’est rien, elle n’est plus rien, la provocation n’a plus de prise, les aiguilles ont tourné.
    Nous sommes tous tombés maintenant. Il faut nous relever.
    Cela va être très difficile. L’Homme qui convient doit aller jusqu’au bout. Il ira.

  5. charles

    L’Homme qui convient doit aller jusqu’au bout.
    Il ira.
    ( mais il ne peut rien sans nous. Il ne pourra rien faire sans nous. Les français doivent aussi aller jusqu’au bout, jsqu’au bout de ce que « nous » avons fait. Nous irons. Et nous ressortirons..
    du tunnel, de l’enfer. Lui, avec nous. Et nous, avec lui : ENSEMBLE – SOLIDAIRE – REPUBLICAIN )
    L’Homme providentiel n’existe pas. Il est. Et ce n’est qu’un homme.
    L’Homme qui convient doit aller jusqu’au bout.
    Il ira.

  6. Miss Nicopéia

    IL IRA !!!
    IL LES AURA !!!

  7. charles

    La Vème République bafouée. Il nous faut donc être tous des pétitionnaires.
    Ah ça !.. C’est un comble pour un Premier Ministre rigoureux, de très haute tenue, le meilleur depuis dix ou vingt ans !
    Ou alors.. c’est justement.. justement pour cela qu’on lui barre la Route.
    La Grand’ Route, c’est par ici :
    –> http://www.dominiquedevillepin.fr/parrainages/

  8. charlotte

    MISS NICOPEIA,j’ai lu le livre de DDV,il ne dit que la vérité et apporte des solutions,j’en parle aussi autour de moi,et cet homme ne pourrait pas se présenter?j’éspère une bonne nouvelle en fin de semaine,!VIVE DDV!

  9. Sonatine

    @ miss nicopeia

    Si seulement vous pouviez dire …vrai !
    comment imaginer son absence ….. on ne peut pas !

  10. Miss Nicopéia

    @ Sonatine

    Impossible d’imaginer son absence…ce serait grotesque: pas pour lui, bien entendu, mais pour des « courageux » planqués. Combien sur environ 40.000 élus?

  11. RobinGood57

    Et je me demande s’il existe encore en France les maires qui pensent à l’avenir de leur pays, du peuple français? A mon avis la plupart d’eux sont comme des marionnettes du pouvoir qui ne peuvent prendre la décision sans crainte.
    M.de Villepin a raison prévenant les citoyens qu’il n’y aura pas de changements si Sarkozy est réélu.
    J’espère que finalement Le PS aura les signatures manquantes.
    Tout la Volonté de Dieu!

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