Rencontre avec Thierry Desjardins, mardi 7 février à Neuilly, à l’invitation des Jeunes Solidaires des Hauts-de-Seine – Remerciements à Anne-Sophie pour les deux premières photos
Même si les sondages d’intentions de vote ne lui accordent qu’une place très limitée, Dominique de Villepin veut croire à son étoile. Thierry Desjardins, prix Albert-Londres et plume historique du Figaro, aussi.
Le journaliste a donc décidé de lui consacrer une longue et détaillée biographie, intitulée Le cauchemar de Sarkozy et désormais en librairies. Quitte à livrer une analyse politique plutôt engagée dans son introduction.
Thierry Desjardins est une sommité du journalisme. Rédacteur en chef du service international puis de l’ensemble de la rédaction du Figaro de 1990 à 2000, il connaît bien les acteurs qui ont façonné la droite des trente dernières années. A 70 ans, il a décidé de consacrer son 34e ouvrage à celui qu’il croit capable de « créer la surprise » : Villepin, le cauchemar de Sarkozy. Thierry Desjardins a souvent réussi à faire le portrait des présidents avant leur élection (Mitterrand, un socialiste gaullien en 1978, Chirac, l’homme qui n’aime pas les dîners en ville en 1995) avant de leur consacrer des pamphlets écrits au vitriol (Chirac réveille-toi en 2001, Sarkozy, ses balivernes et ses fanfaronnades en 2009).
Pour 2012, le journaliste ne croit guère au nouveau Sarkozy, pas plus qu’à l’alternative Hollande. Balayant l’hypothèse des extrémismes, dont il ne nie pas la montée en puissance, Thierry Desjardins estime que l’élection présidentielle se jouera d’une part sur le rejet de l’actuel chef de l’Etat et d’autre part sur la recomposition ou non du centre. Dans son introduction, brossant à grands traits le portrait d’une famille centriste orpheline, il place en course les seuls François Bayrou et Dominique de Villepin. Les deux prétendants se situant, selon l’auteur, à 10% et 5% d’intentions de vote dans les sondages.
Une analyse optimiste
Il faut préciser que Thierry Desjardins a rédigé son livre à l’automne dernier et l’a complété en décembre, quand l’ancien Premier ministre s’est déclaré candidat à la magistrature suprême. Or, à la publication du livre, mi-janvier, le patron du MoDem avait dépassé la barre des 12% d’intentions de vote quand Dominique de Villepin ne parvenait pas à s’élever au-dessus des 2,5%.
Thierry Desjardins fait non seulement preuve d’optimisme à l’égard de la campagne du fondateur de République Solidaire – le journaliste pense que sa candidature peut réunir 15% des suffrages au premier tour –, mais certaines tournures de phrases peuvent sembler étonnantes. On apprend ainsi que « Nicolas Sarkozy a lancé Robert Bourgi » aux trousses de Dominique de Villepin ou encore que « Eva Joly a un accent aussi incompréhensible que son programme de khmère verte ».
Une biographie fournie
Au-delà du sens de la formule, que chacun appréciera, l’ouvrage reste un portrait précis, détaillé et fourmillant d’anecdotes d’une personnalité à part dans le paysage politique. Une biographie de 350 pages, qui, une fois l’analyse politique de l’introduction passée, permet de mieux comprendre l’obstination présidentielle de Dominique de Villepin. De sa jeunesse, dorée mais ponctuée de drames intimes, aux ors de l’hôtel de Matignon, le lecteur découvre les différentes facettes d’une personnalité complexe. On apprend ainsi que Villepin a tout appris à Juppé, quand ce dernier a débarqué au ministère des Affaires étrangères en 1993, que Bernadette Chirac a souhaité la tête de Villepin après la dissolution ratée de 1997, et rappelle que Sarkozy doit son retour en grâce dans la Chiraquie à celui qui est désormais devenu son « meilleur ennemi ».
A partir des notes qu’il a collectées pendant trente ans, Thierry Desjardins détaille l’ascension d’un Villepin « flamboyant dans les discours mais raisonnable dans l’action ». Mais n’oublie pas sa double déchéance, politique avec le CPE et judiciaire avec l’affaire Clearstream, et la traversée du désert post-2007 qui s’en est suivie. Mais, s’il prend du recul par rapport à son sujet dans le déroulé de sa biographie, l’auteur ne peut s’empêcher de lâcher, en conclusion : « Villepin risque fort de rebattre les cartes, de chambouler cette campagne et de prendre date. » Au regard de ses ouvrages sur François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, Thierry Desjardins ne s’est, jusqu’à présent, jamais trompé.
Source: Gaël Vaillant, JDD.fr
.. en conclusion : « Villepin risque fort de rebattre les cartes, de chambouler cette campagne et de prendre date. »
.. « date ».. oui et non.. car il y aura en 2017 beaucoup de parlementaires socialistes, des parlementaires centristes, quelques parlementaires eu-mpé, voire des parlementaires fn et tous vont tricoter avec Jupé ou Fillon, avec Borloo ou Bernard Tapie, avec Adjani ou Depardieu, le cirque sera le même.. « j’ai bien peur ».
Ah !.. la-la.. je crois bien que Thierry Desjardins a 70 ans.
Sérieusement, ils auront tous cinq ans de plus en 2017, d’autres chanteurs viendront, plus beaux, plus jeunes, plus propres sur soi, plus cool et plus causants, des voix d’opéra plus fortes, des jeans-vestes costumes cravattes sans maillot de corps.. ça, ça marchera.
Sérieusement, ils nous donneront le fn. Un jour.