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Quai d'Orsay 2: la suite de la BD dont Dominique de Villepin est le héros


Le tome 2 de la Bande Dessinée « Quai d’Orsay » est sorti vendredi en librairie.

On y retrouve un Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères sous le patronyme d’Alexandre Taillard de Worms, lors du discours de l’ONU. Irrésistible…

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Abel Lanzac: « La diplomatie, c’est d’abord l’art de parler à ses ennemis »

A l’occasion du second tome de Quai d’Orsay, le scénariste Abel Lanzac, diplomate anonyme et très informé, sort du silence… mais pas de l’anonymat. Entretien.

C’est un pseudonyme sorti de la piste aux étoiles. Celle des diplomates. Avec Christophe Blain aux crayons, Abel Lanzac a écrit Quai d’Orsay, plongée en bande dessinée sous les tapis du ministère des Affaires étrangères, alors piloté par Dominique de Villepin.

Le succès de cette BD fut clair et net: 110 000 exemplaires vendus. Pour le second volume, Abel Lanzac, diplomate facétieux et anonyme, a accepté de se desserrer la cravate et d’en raconter les coulisses à L’Express. Une interview réalisée… par courriels.

L’Express: Comment m’assurer que vous êtes bien Abel Lanzac?

Abel Lanzac: Et comment m’assurer, moi, que c’est bien L’Express qui me pose cette question espiègle? Nous n’avons d’autre choix que la confiance.

Qui est Abel Lanzac?

Un passionné de jeux de société, de musique et de bandes dessinées. Je suis entré en politique par hasard, j’ai aimé ce monde et essayé de le comprendre à travers mes trois passions: j’en ai fait un jeu de société, qui sortira dans quelques mois, une chanson et une bande dessinée. A part ça, j’ai deux parents, dont un mort, deux enfants bien vivants, et une femme qui est la réincarnation d’une princesse égyptienne. Et j’ai horreur des endives cuites.

Est-ce pour ses lectures d’Héraclite et de Démocrite que vous avez choisi Dominique de Villepin pour héros?

Héraclite et Démocrite occupent, à eux deux, toute ma vie: l’un pleure sans cesse, l’autre rit face au monde. Autrement dit, tout ce qui ne me fait pas rire me fait pleurer; c’est un problème pour lequel je me soigne en écrivant des bandes dessinées. Je ne pouvais pas écrire Quai d’Orsay sans rendre hommage à mes deux muses. Mais cela n’a aucune importance, car tout ce que touche, lit ou regarde Alexandre Taillard de Vorms [inspiré de Villepin] devient instantanément du pur Taillard de Vorms. Là se situe la vérité de ce personnage.

Vorms est le contraire d’un diplomate. Vous le présentez en Minotaure…

Il y des diplomates fonceurs! La diplomatie, c’est d’abord l’art de parler à ses ennemis. Dans une équipe, mieux vaut un chef fonceur entouré de conseillers prudents et expérimentés, plutôt que l’inverse. Leur rôle, c’est celui d’un élastique: ramener le chef dans une position stable quand il s’éloigne trop de la base. Si les diplomates n’étaient pas là pour analyser et rappeler les risques, notre pays serait, sur la scène du monde, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.

C’est aussi une satire de la vie de cabinet…

La vie de cabinet, c’est une vie de bateau. On vit les uns sur les autres, on dort peu, on se casse la figure dans le vomi du voisin, on se prend les meubles dans les dents quand le bateau penche, on se pique les couvertures sèches et on se refile les mouillées. Mais on est prêt à sortir sur le pont à toute heure en cas de tempête – au ministère des Affaires étrangères, elles sont fréquentes. Ça secoue, mais, dans le fond, on s’aime. D’autant que les enjeux sont lourds: incidents diplomatiques qui dégénèrent; négociations multilatérales pour la paix ou la guerre; lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, etc. J’ai une affection infinie pour chacun de mes personnages, que je vois à travers les yeux de Démocrite. Et de la satire.

Vous dévoilez les coulisses du discours de Dominique de Villepin en 2003 à l’ONU. Tout est-il réel?

L’enjeu n’est pas d’écrire l’histoire de la crise irakienne, mais de montrer comment fonctionne une grande négociation diplomatique: les administrations qui rédigent les textes, les ambassades qui les négocient, les ministres qui discutent les points anguleux. Montrer cela dans une bande dessinée est un défi. Si le premier tome était facile à écrire (il suffisait de se faire plaisir), le second nous a parfois empêchés de dormir, Christophe et moi.

Arthur Vlaminck, le conseiller en charge des « langages » du ministre, est-il Bruno Le Maire?

Le cabinet de Dominique de Villepin m’a servi d’inspiration. Ce n’est un mystère pour personne: au Quai, Bruno Le Maire n’était pas la plume, il était la superplume, celui qui supervisait le processus chaotique conduisant à l’élaboration des discours. Or tous les membres du cabinet ont progressivement été obligés par le ministre de rédiger des discours, des langages ou des tribunes. Bruno est une personne à part et un ami intime. Traiter cette relation aurait nécessité un album entier, qui n’aurait pas pu être une satire. Nous avons failli mourir ensemble quand nous avions 20 ans: à la dérive dans une petite chaloupe qui prenait l’eau, totalement perdus, en pleine nuit, au nord du cercle polaire. Depuis, nous entretenons une amitié très forte, qui n’a rien à voir avec la politique. Dans cette bande dessinée, Bruno n’est pas incarné par un personnage, mais sa présence irradie tout l’album.

Comment avez-vous travaillé avec Christophe Blain?

Dans une atmosphère fusionnelle intense. C’était une odyssée comparable à celle du cabinet. Christophe est un grand artiste, insurpassable, selon moi, sur deux points fondamentaux: le mouvement et la représentation de l’intériorité des personnages. Il se positionne en auteur, jamais en simple dessinateur. L’histoire était dans ma tête mais nous l’avons écrite ensemble.

A quoi attribuez-vous le succès du premier ouvrage?

En premier lieu, au génie de Christophe. En second lieu, à la situation du narrateur, qui découvre le Quai d’Orsay sous les yeux du lecteur. Nous avons simplement raconté la vérité. J’étais arrivé dans ce monde par hasard: c’est notre chance et notre étoile. « Tourbillon est roi », dit Aristophane, un cousin d’Héraclite.

Source: Romain Rosso (L’Express)

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Les confessions du haut fonctionnaire qui se cache derrière « Quai d’Orsay »

Le réalisateur Bertrand Tavernier va adapter à l’écran Quai d’Orsay, BD à succès du dessinateur Christophe Blain et du scénariste au pseudonyme d’Abel Lanzac. Les deux auteurs signeront le scénario du film, dont le financement est en cours.

Quai d’Orsay est une plongée cocasse (et documentée) au sein du ministère des affaires étrangères, quand celui-ci était dirigé par Dominique de Villepin (Alexandre Taillard de Vorms dans l’album). Tout comme le premier volume, le deuxième tome, qui sort ces jours-ci – consacré aux tractations de 2003 visant à empêcher les Etats-Unis d’intervenir en Irak (ici appelé Lousdem) -, semble reposer sur un fond de vérité. Jusque, il faut bien le dire, aux anecdotes les plus pittoresques. On y voit le ministre des affaires étrangères donner des cours de relations internationales à des touristes au Club Med. Un communiqué sur la Corée du Nord est rédigé à quatre pattes dans un couloir. La préférence pour l’Airbus présidentiel, plutôt qu’un Falcon exigu, tourne à l’hystérie…

C’est qu’autant Christophe Blain (Isaac le pirate, Gus…) est un auteur majeur et reconnu de la bande dessinée contemporaine, autant son alter ego, Abel Lanzac, cultive le mystère derrière son pseudonyme et son passé d’ancien collaborateur de Dominique de Villepin. Si l’homme a accepté pour la première fois de sortir ici de son silence, il persiste à garder l’anonymat. Raison pour laquelle cette interview a été réalisée par courrier électronique.

Le Monde: Qui êtes-vous, Abel Lanzac ?

Abel Lanzac: J’ai fait des études sur la résistance des matériaux et j’ai travaillé dans plusieurs cabinets ministériels. Aujourd’hui, je suis un inventeur de jeux (de société). J’ai une conception large du jeu : la vie en est un par exemple, quand elle n’est pas tragique. C’est pour cette raison que j’ai écrit Quai d’Orsay.

Qu’est-ce qui est « vrai » dans Quai d’Orsay ?

Ce qui m’intéresse, c’est le fonctionnement des choses. La négociation à plusieurs niveaux d’une résolution des Nations unies, la vie de bateau que représente, avec sa splendeur et sa misère, un cabinet ministériel, les relations étonnantes qu’entretiennent les conseillers entre eux. C’est cette vérité-là que nous avons essayé de restituer, à travers les histoires que nous racontons. Or, la vérité, plus on la raconte, plus on l’invente : c’est le principe de la synthèse. Quai d’Orsay est une synthèse, non pas un document historiographique.

L’effet de réel est amplifié par la justesse des dialogues. Il est impossible que vous ayez tout inventé…

Quand on a vécu dans un milieu, on entend encore parler les personnages. Face à une situation, on sait ce qu’ils auraient pu dire. On peut les faire parler, bouger à perte de vue. Cela ne veut pas dire que les paroles prêtées soient exactes : nos personnages vivent leur propre vie, indépendamment de ceux qui les ont inspirés. Christophe Blain est au dessin ce qu’Horowitz est au piano : il interprète la partition de la façon la plus juste, parce qu’il la joue à l’intérieur de lui-même.

La ressemblance entre Taillard et Villepin est tellement criante qu’on se demande pourquoi vous avez choisi d’incarner ce dernier avec un avatar…

C’est très amusant : si vous regardez bien, Taillard de Vorms ne ressemble absolument pas à Villepin. Voyez son nez long, droit et étroit, sa houppette à trois branches, ses épaules concaves. Mais Christophe en a saisi dans son trait quelque chose de plus profond que la ressemblance. C’est vrai aussi pour son caractère. Il y a un effet de ressemblance qui provient paradoxalement de la liberté que nous nous sommes donnée pour façonner le personnage de Taillard.

En refermant le livre, votre Taillard/Villepin laisse une impression plutôt sympathique au lecteur. Etait-ce le but ?

J’ai de l’affection pour tous nos personnages. Ça ne m’empêche pas de pouvoir en rire.

On suppose que de nombreux collaborateurs du ministre se sont reconnus dans Quai d’Orsay. Cela vous a-t-il causé des problèmes ?

C’est plutôt marrant de devenir un héros de bande dessinée, non ? Cela dit, si je fais le compte, les douze personnages de Quai d’Orsay sont des synthèses d’une trentaine de personnes. Aucun n’est chimiquement pur. Et non, je n’ai eu aucun problème – au contraire.

Vous décrivez un envers du décor peu favorable à la diplomatie française. Si l’on rit beaucoup de la grandiloquence du ministre et de sa cour de conseillers, la vacuité de ce monde laisse sceptique. Avez-vous un compte à régler avec ce milieu ?

L’album montre au contraire la diplomatie au travail, loin des clichés habituels : une administration en mouvement, des équipes engagées dans une négociation complexe, des moments où il faut prendre des positions difficiles et les tenir. Comme tout univers, celui que nous avons dépeint a ses aspects étranges, drôles et parfois pittoresques. N’est-ce pas le cas aussi à la rédaction du Monde ?

Source: Le Monde (Propos recueillis par Frédéric Potet)

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Nouvelles chroniques diplomatiques

C’est un télescopage de l’actualité qui ne manque pas de sel. D’un côté la sortie du deuxième volet de Quai d’Orsay, chroniques diplomatiques, suite de l’album qui raconte de manière plutôt drôle et flatteuse les heures glorieuses de Dominique de Villepin, alias le minotaure Alexandre Taillard de Worms, l’annonce d’une adaptation cinématographique de cette série par pas moins que Bertrand Tavernier, et le très probable renoncement de l’ancien Premier Ministre à se présenter face aux français aux Présidentielles, en alternative de la droite traditionnelle à Nicolas Sarkozy.

Quai d’Orsay peut de fait être lu comme une manière de saluer dans ce deuxième volet ce pourquoi on se souvient de M. De Villepin aujourd’hui, son intervention contre l’invasion de l’Irak à l’ONU en qualité de Ministre des Affaires Etrangères, résistant de fait à la position va-t-en-guerre de l’administration Bush et le gros bazar qui s’en est suivi. L’histoire lui donna raison. Même s’il n’a pas encore soixante ans, on a du mal à se figurer un avenir de M. De Villepin dans les hautes sphères politiques, sauf à le voir sortir du cadre français et oeuvrer pour une organisation internationale.

Ce second volet, s’il n’a évidemment pas le même impact ni la même fraîcheur que le premier, permet d’entrer en profondeur dans les arcanes de la diplomatie française, avec ses codes, ses jeux de cour, ses figures et, oui, sa trivialité.

On peut être surpris de la connivence et de la camaraderie des élites polyglottes qui entourent le Ministre, tout autant que l’étonnante absence des autres corps ministériels dans le tableau, comme si le navire des Affaires Etrangères naviguait alors (c’est peut-être encore le cas ?) suivant son propre cap, à l’exception notable (et le soutien évident) du Président Chirac avec qui, c’est connu, Alexandre/Dominique entretient un rapport de confiance profond et solide. On peut trouver coquasse la familiarité entre un dirigeant russe avec lequel Alexandre échange en espagnol, perdant ses collaborateurs qui ne sont pas forcément à l’aise ou entre Alexandre et Jeffrey Cole (Colin Powell) qui se promettent de faire leur jogging ensemble…

Il y a quelque chose de rassurant et d’attachant dans Quai d’Orsay, ce compagnonnage entre hauts fonctionnaires (qui n’empêche pas les blagues ou les coups vaches), la galerie de fortes personnalités, humaines, efficaces, où les techniciens côtoient les plumes, où l’on rédige des « langages », où on voit passer les responsables du chiffre (les spécialistes du cryptage des messages diplomatiques, si j’ai bien compris), où les personnages jouent des coudes dans un jet trop étroit et mal chauffé…

Le dessin de Christophe Blain tournoie, toujours dynamique, et les séquences scénarisées par Abel Lanzac fleurent bon les souvenirs et le clin d’oeil amical à d’anciens camarades aux premières Loges de l’actualité belliciste en marche, au travers des manigances pour mettre au pas le Lousdem (l’Irak) et accessoirement s’emparer de ses richesses. Ca donnerait presque envie de préparer les concours et se retrouver détaché dans une ambassade quelconque. Presque !

Source: Sébastien Naeco (Le Monde)

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Quai d’Orsay, de Christophe Blain et Abel Lanzac

Arthur Vlaminck, le conseiller du ministre des Affaires étrangères en charge du langage, doit préparer les nouveaux discours du ministre. La crise du Lousdem est au coeur des préoccupations : les Américains menacent de déclencher une guerre à laquelle s’opposerait le gouvernement français. Le ministre, Taillard de Worms, s’apprête justement à prendre la parole à ce sujet au siège de l’ONU, à New York. Mais toute cette agitation ne semble guère perturber un nouvel hôte du Quai d’Orsay : un chat qui s’est pris d’affection pour le directeur de cabinet !

Dans un temps pas si lointain, les États-Unis n’ont qu’une idée en tête : convaincre l’ONU d’intervenir au Lousdem, un pays du Moyen-Orient qu’ils accusent d’être un foyer du terrorisme international. Tout le monde semble vouloir les laisser faire. Tout le monde ? Non. Car Alexandre Taillard de Vorms, ministre français des Affaires étrangères, entend bien sauver la paix en convainquant la majorité du Conseil de sécurité de privilégier une issue pacifique à la crise.

Dans ce second volet de Quai d’Orsay, Arthur Vlaminck, jeune fonctionnaire responsable des « langages » est de nouveau propulsé dans la tourmente, avec ce devoir impérieux de trouver les mots justes pour exprimer les idées et intuitions de son ministre.

Le premier tome du diptyque était déjà brillant, érudit, se lisant de la première à la dernière case sans interruption autre que sourires et éclats de rire. Avec ce second tome, Christophe Blain (dessin) et Abel Lanzac (scénario) ont réussi le pari de réaliser une suite au moins aussi piquante que le tome 1. Le scénario est d’autant plus prenant qu’il s’inspire de l’expérience bien réelle d’Abel Lanzac, haut fonctionnaire, longtemps immergé dans l’entourage de Dominique de Villepin alors à la tête du Quai d’Orsay.

« Nous n’avons pas appelé le personnage du ministre “Dominique de Villepin” pour ne pas avoir à faire une chronique exacte », nous a expliqué Christophe Blain. « Tout ce qui est raconté est vrai, au détail près qu’il y a toujours dans la réalité beaucoup plus de conseillers, avec des ramifications plus complexes au sein des services. Certains personnages de la BD sont ainsi la synthèse de plusieurs personnes bien réelles ».

Et parmi les personnages « chimiquement pures », selon le dessinateur, Alexandre Taillard de Vorms alias Dominique de Villepin, ou encore le responsable du Moyen-Orient. L’ancien Premier ministre assume d’ailleurs parfaitement l’adaptation de sa personne en bande dessinée.

« Il dédicace parfois le livre », explique Christophe Blain. « Et lorsque Abel Lanzac lui a parlé du projet de la BD, de Villepin a répondu, ‘faites ce que vous voulez, je suis solide’ ». Les deux auteurs ont cependant toujours refusé une interview croisée avec l’ancien conseiller de Jacques Chirac pour ne pas « tout mélanger, la BD étant avant tout libre et apolitique ».

Et le résultat est là, d’une oeuvre qui plonge son lecteur dans les coulisses de la fabrication de la politique étrangère française avec brio, faisant du temps de la lecture des deux tomes un moment purement jubilatoire. « L’écriture est tendue, remaniée, explorée dans les moindres détails sans que l’album soit didactique », a encore expliqué Christophe Blain.

« La difficulté a été de faire que l’album ne soit pas explicatif, pour dépeindre un univers complexe avec une impression permanente de fluidité ».

Le tome 2, qui sort vendredi en librairie, est d’ores et déjà le dernier de la série. Après s’être consacré pendant deux années presque exclusivement à Quai d’Orsay, Christophe Blain devrait enchaîner avec le quatrième album de Gus, avant de lancer son Isaac le Pirate dans de nouvelles aventures. Abel Lanzac travaille quant à lui sur un nouveau jeu de société tout en continuant sa carrière de haut fonctionnaire.

La fin de Quai d’Orsay ? Pas vraiment. Les deux auteurs, en parallèle de leurs nouvelles activités, travaillent activement sur le scénario de l’adaptation cinématographique de la BD, avec Bertrand Tavernier à la réalisation et à la production. Aucune date n’est cependant encore fixée pour le début du tournage, ni aucun nom arrêté pour le casting.

Source: ActuaLitté

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Villepin à l’ONU, côté coulisses

Le deuxième tome de Quai d’Orsay est dans les bacs, et pour tout fan de BD, c’est sûrement l’une des meilleures nouvelles de cette fin d’année. La sortie du premier opus, en 2010, avait été accueillie de manière très enthousiaste par le public et la critique. J’y avais d’ailleurs consacré un billet. Christophe Blain au dessin et Abel Lanzac, ancien collaborateur du Quai d’Orsay, au scénario arrivaient à retranscrire de manière surprenante l’atmosphère enfiévrée d’un cabinet politique. En l’occurrence celui de Dominique de Villepin, lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères.

Si le premier tome était composé de diverses saynètes du Quai d’Orsay, ce nouvel opus se concentre sur les coulisses d’un des discours les plus célèbres de la dernière décennie. Mais si, souvenez-vous, c’était avant le CPE et Clearstream, quand Dominique de Villepin était le phare du rayonnement de la France, et que la grande tige se faisait applaudir à tout rompre, le 14 février 2003, aux Nations Unies à New-York. C’était autre chose que Douste-Blazy.

Même si l’effet de surprise n’est plus là, le second tome reste dans la lignée du précédent, toujours aussi efficace. Rien d’étonnant car, comme le confie Christophe Blain, «l’album a été écrit dans la continuité du premier. On a achevé les planches du premier avant l’été 2009, et en septembre on attaquait le second. Ca s’est fait bien avant la sortie même du premier album. Le succès du premier ne nous a donc pas mis la pression». Car le premier album, distribué initialement à 15.000 exemplaires en librairies, s’est est fait vendu à plus de 110.000 copies. Du coup, c’est un tirage aussi important qui est prévu pour le second.

Quelques différences, tout-de-même, entre les deux volumes. Avec cette suite, on est moins dans la découverte, en suivant le héros principal, dans les petites scènes d’exposition, mais dans le sérieux avec les négociations qui s’enchaînent. Pourtant, malgré la complexité de certaines thématiques, la BD n’est jamais pesante.

«L’écriture est très tendue, très remaniée, pour qu’il y ait toujours de la fluidité, explique Christophe Blain. Il ne fallait pas être explicatif, il ne faut pas que le lecteur doive retourner à chaque fois dix pages en arrière pour comprendre de quoi on parle». Du coup, quelques artifices sont déployés pour faciliter la lecture: «Il y a beaucoup plus de conseillers et de directeurs en réalité, et le fonctionnement d’un cabinet est bien plus complexe, confesse Blain. Mais on a du réduire le nombre de personnages, sinon ça aurait été imbitable. Certains personnages sont chimiquement purs, comme le directeur de cabinet (ndlr: Pierre Vimont, qui est maintenant à la tête de la diplomatie européenne) ou le conseiller Moyen-Orient, d’autres sont des synthèses de plusieurs personnes».

«Quand on a vécu dans un milieu, on entend encore parler les personnages, explique ainsi Lanzac au Monde.fr – qui après avoir arpenté les cabinets ministériels est aujourd’hui inventeur de jeux de société! – «Face à une situation, on sait ce qu’ils auraient pu dire. On peut les faire parler, bouger à perte de vue.»

Dark Vador, X-Or, Minotaure

Hormis ces quelques arrangements, tout ce que raconte le diptyque des Quai d’Orsay est véridique et c’est pour cela que c’est aussi drôle. La scène d’anthologie où Taillard de Vorms (l’avatar de De Villepin dans la BD) ne peut s’empêcher de donner un cours de géopolitique quand il est en vacances au Club Med, pour le plus grand bonheur des touristes, est forcément vraie. Tout comme le désopilant passage où tout le cabinet ministériel s’entasse dans un avion Falcon étriqué et très bruyant.

«J’ai l’habitude de dessiner des trucs épiques, en décalage par rapport à la réalité, analyse Blain. Là je voulais rentrer dans la réalité, je me suis pris à contre-pied. Mais parler de politique, j’en ai rien à faire. Si je m’y suis intéressé, c’est grâce à Abel et aux histoires qu’il m’a racontées. C’était déjà de la BD».

Dans ma précédente chronique, j’avais eu l’occasion de développer tout ce qui faisait que Villepin était un parfait héros de BD. Une des grandes qualités de Quai d’Orsay, c’est que ses auteurs ne collent pas absolument à la personne de Dominique de Villepin («De toutes façons, les biopic, c’est toujours très chiant», tranche Blain) mais se l’approprient, et la réinterprètent.

Dans le premier opus, le ministre était parfois représenté en Dark Vador ou en X-Or. Dans ce second album, il se métamorphose en Minotaure errant dans le dédale de la diplomatie.

A l’instar de films comme la Conquête ou l’Exercice de l’Etat, Quai d’Orsay fait de l’homme politique une figure mythologique des temps modernes.

Source: Laureline Karaboudjan (Blog Slate)

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« Quai d’Orsay »: un 2e mandat pour la BD best-seller et bientôt un film

La BD à succès « Quai d’Orsay » (Dargaud), plongée décapante dans l’hystérie d’un cabinet ministériel dont le dernier volet sort vendredi, va être adaptée au cinéma par Bertrand Tavernier, ce qui remplira d’aise le sémillant Alexandre Taillard de Vorms, héros de l’album.

Le premier tome de « Quai d’Orsay, chroniques diplomatiques », sorti au printemps 2010, s’est vendu à quelque 120.000 exemplaires, selon l’éditeur.

C’est le réalisateur français Bertrand Tavernier qui adaptera « Quai d’Orsay » au cinéma.

Les deux auteurs, le dessinateur Christophe Blain et le scénariste au pseudonyme d’Abel Lanzac, venu lui-même du Quai d’Orsay, signeront le scénario du film dont le
financement est en cours, précise Dargaud.

Dans le tome 2, l’inoubliable ministre est emporté dans le tourbillon diplomatique
précédant l’invasion de l’Irak, de Paris à la tribune de l’ONU à New York, en passant par… le Club Med. Opposé à l’intervention américaine, le virevoltant Taillard de Vorms s’évertue à rallier à sa position les autres membres du Conseil de sécurité. Epaules larges, allure altière, chevelure ondoyante, verbe épique et parole qui claque, le ministre est sur la brèche jour et nuit et rend fou son cabinet.

Impossible de ne pas retrouver en lui Dominique de Villepin qui fut en 2003 à l’ONU
l’incarnation de l’opposition de la France à la guerre en Irak… Mais, dans la BD, côté
coulisses déjantées.

« L’exercice du pouvoir procure l’effet d’une drogue dure », admet le scénariste, ancien collaborateur de Villepin et aujourd’hui inventeur de jeux de société.

Crédibilité

Les scènes truculentes se succèdent. On voit le ministre, en short et portable vissé à l’oreille, pérorer sur la politique internationale devant des touristes, martyriser son
conseiller en « langages », Arthur Vlaminck… Sous pression, son équipe rédige un communiqué sur la Corée du Nord à quatre pattes dans un couloir.

Taillard de Vorms cite Démocrite en rentrant de son jogging quotidien, plus survolté que jamais. Il exige de son conseiller une « tribune, et pas une sauce qui coule entre les doigts » ou s’imagine soudain en réincarnation du Minotaure…

Les épisodes vachards s’enchaînent au fil des pages et de l’actualité internationale. « Seul un auteur qui a fréquenté les couloirs du Quai d’Orsay pouvait rendre avec autant de vérité son fonctionnement », analyse l’éditeur François Le Bescond, sans révéler l’identité de Lanzac.

Cette crédibilité, alliée au talent de Blain au dessin, est l’une des forces de l’album, même si dialogues et situations rocambolesques sont outrés. « Les albums ont été élaborés dans une atmosphère de folie comparable à celle que nous décrivons », racontent les auteurs, cités par l’éditeur.

Après s’être consacré à « Quai d’Orsay » pendant deux ans, Christophe Blain doit enchaîner avec le 4e album de « Gus », avant d’autres aventures de « Isaac le Pirate », prix du meilleur album 2002 à Angoulême.

Source: Agence France Presse

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Villepin cartonne en BD

Revoilà Alexandre Taillard de Worms : son costume jamais trop grand pour ses épaules, sa façon de faire trembler les murs quand il surgit dans une pièce, son cynisme à deux balles, son inépuisable capacité à lessiver son entourage et ses formules inspirées…

A suivre…

Source: Le Parisien

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« Quai d’Orsay, chroniques diplomatiques », tome 2 – scénario Abel Lanzac, dessin Christophe Blain – 104 p. 16,95 euros

6 Commentaires

  1. charles

    Je passe..
    Je passe « mon tour ».. S’il y a « un tour ».
    ( car parfois, tout va à la poubelle d’une réaction, certes bien médiocre d’accord, mais c’est celle d’un français-de-la-base, pas énarque du tout, juste électeur point c’est tout, et c’est justement ce que l’on me demande tout l’temps, voter, voter, voter.. )
    Donc je passe..
    Je passe « mon tour ».

  2. mhn

    J’avais bien aimé le 1ier tome parce que c’était très drôle malgré ou à cause de la caricature, mais pour ce 2ième tome, j’ai des craintes si j’en juge par ce que j’ai lu dans « Le monde » de cet été.
    Le risque_qui n’est pas mince_ est que les lecteurs, qui seront nombreux, prennent pour argent comptant tout ce qui est raconté, et encore une fois dévalorisant parce que à la mode, complaisant et assez facile. Grave, cependant, en cette période,
    Bien sûr on peut dire aussi que la personne de DdV n’est jamais indifférente, qu’elle intéresse beaucoup les Français, mais le personnage que nous verrons à travers cet album n’a rien à voir avec le vrai. Il faut le savoir.
    Que d’articles, de films, de livres qui ont donné une fausse image de notre vrai DdV !

  3. mhn

    Les explications de Abel Lanzac sont intéressantes. La vidéo est très drôle. Je retiens que l’imagination des auteurs est venue se mêler à la vérité des personnages, et en conclusion, je lirai tout-de-même.

  4. Miss Nicopéia

    Je l’ai lu…en librairie!
    C’est plat. Mal dessiné, en plus.

  5. Miss Nicopéia

    P.S. !
    L’argent ainsi non gaspillé ira à République Solidaire!!!

  6. Nanou

    D’ailleurs je n’ai jamais trouvé que cette caricature ressemblait à Dominique de Villepin ! Bon , noton s bien que si cela les amuse ! Soyons magnanimes , trop de joie nous étreint aprés cette annonce de DDV hier au soir , et demain nous entendrons notre candidat qui nous donnera la feuille de route … pour gagner l’Elysée !

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