Dominique de Villepin était, mercredi dernier, l’invité de Guillaume Durand dans l’émission « En route pour la présidentielle » sur Radio Classique.
Le Président de République Solidaire a lancé un nouvel appel au rassemblement national: « Est-ce que vous croyez une seconde, Guillaume Durand, que Madame Aubry toute seule, que Monsieur Hollande tout seul, que Monsieur Sarkozy tout seul ou que quelconque autre candidat va sauver la France en 2012? Mais on se fout de qui? Ca fait 30 ans qu’on nous rejoue le même scénario ! (…)
Mais il y a pas de sauveur, Guillaume Durand ! Ce pays, notre pays, notre vieux pays pourra relever le défi le jour où il y aura des hommes et des femmes de bonne volonté qui se mettront ensemble, qui oublieront le casting de savoir qui va là ou qui va pas là. (…) C’est un appel au rassemblement national ! »
Le verbatim de l’interview de Dominique de Villepin
La présence éventuelle de Kadhafi et sa famille en Algérie: un problème pour l’Europe?
A la vérité, non. Non, je ne le pense pas. Je crois que le vrai problème pour l’Europe, c’est de faire en sorte que les Libyens puissent se réconcilier extrêmement rapidement: ça, c’est un enjeu essentiel ! Il y a eu des centaines, des milliers de morts dans ce drame, à la fois une guerre civile et en même temps une intervention militaire extérieure. Il est urgent que la communauté internationale se mobilise pour faciliter la réconciliation.
Notre vieux pays a eu raison de prendre l’initiative, au niveau international, de réunir le Conseil de Sécurité, de rassembler l’ensemble des membres du Conseil de Sécurité pour prendre la résolution 1973 qui assume la responsabilité de protéger les populations civiles.
J’ai été réticent, pour ne pas dire plus, sur l’intervention de l’OTAN, et très soucieux, tout au long de ce conflit, qu’en même temps qu’il y ait cette intervention, eh bien, tous les fils puissent être noués pour essayer de dégager un dialogue, une réconciliation.
Je pense qu’il est toujours plus difficile de gagner une paix que de gagner la guerre, et donc c’est un travail de longue haleine qu’il faut commencer dès maintenant.
Sur le plan de rigueur présenté par François Fillon
Je crois qu’on peut s’entendre assez facilement sur le diagnostic: la situation est terrible, la situation de notre pays est dramatique. (…) J’explique que le pronostic vital de la nation est engagé, et c’est pas un hasard. (…)
Deux ou trois chiffres pour le dire: écoutez, c’est très simple ! Quand j’étais Premier Ministre entre 2005 et 2007, nous avons fait un plan d’économies sur 2 ans de 50 milliards, et nous avons réussi pour la première fois depuis 30 ans à infléchir le cours de la dette en la diminuant de 2 points et demi par rapport au Produit Intérieur Brut.
Aujourd’hui, on nous propose un plan de 12 milliards sur 2 ans, mais c’est pas au niveau ! C’est pas au niveau de ce qu’il faut faire ! Alors on peut se rassurer en se disant: « on n’est pas dans la situation des Grecs ». (…) Je crois que quand une situation est difficile, il faut la regarder en face et c’est pas être pessimiste que de regarder les choses en face ! C’est tout simplement l’optimisme de l’action ! C’est la capacité à se retrousser les manches, tous ensemble ! Et c’est une clé du rassemblement !
Où trouver des économies supplémentaires?
Ben vous savez, tout simplement, vous écoutez les rapports des uns et des autres. Les inspecteurs des Finances, c’est pas forcément des imbéciles: ils nous expliquent qu’il y a 50 milliards de niches fiscales qui sont mal dépensées. Alors, ils se trompent peut-être sur tel et tel élément, mais ça vaut la peine d’aller y regarder de plus près. (…)
Sur l’attitude de l’Allemagne dans la crise européenne
La faiblesse des démocraties, c’est bien ce contexte électoral. Pourquoi est-ce qu’on n’arrive pas à trouver la bonne réponse au niveau européen avec Madame Markel? Parce que Madame Merkel est aussi dans un contexte électoral: elle prépare ses élections de 2013. Et Madame Merkel ne veut pas accepter ce qui est une évidence: c’est que l’Allemagne paiera. Elle peut faire comme elle veut, toutes les galipettes qu’elle veut: c’est l’intérêt de l’Allemagne que de contribuer au sauvetage de l’Europe, tout simplement parce que ce sont ses premiers marchés.
L’Allemagne a payé pour les dettes de guerre de la deuxième guerre mondiale, elle a payé pour la réunification allemande et elle doit accepter de payer aujourd’hui pour le sauvetage de l’Europe, à condition bien sûr que les Européens fassent le nécessaire pour que ce soit utile. (…)
Ce que je veux vous dire, c’est que si elle ne le fait pas, ça lui coûtera beaucoup beaucoup beaucoup plus cher, à elle et à nous !
C’est l’affaire de Lehman Brothers: on n’a pas voulu payer, les Américains n’ont pas voulu payer pour éviter la faillite de Lehman Brothers et regardez le cataclysme qui nous est arrivé en 2008 ! Donc je veux tout simplement dire: un, il y a deux solutions, deux, il faut être rassemblés et sortir des polémiques pour avancer dans la voie des solutions, trois, il faut être courageux, quatre, s’il y a des perdants dans cette affaire, ce sont toujours les mêmes ! Le peuple français perdra. Vous, moi, nous serons toujours aussi aisés et toujours aussi riches, voire mieux, nous serons de plus en plus riches, parce que le peuple souffre, plus les classes aisées s’en tirent bien !
Sur le « mal français »
Je lisais le livre de Bayrou qui est un très bon livre. Vous pouvez régler tous les problèmes dont parle Bayrou (l’éducation, la production et même la dette), vous ne réglerez pas le problème français ! C’est le formidable défi que j’ai eu comme Premier Ministre: 600.000 chômeurs en moins, on diminue la dette, on améliore la compétitivité, et au bout du compte, les Français ne vont pas mieux dans leur tête ! C’est dire que le mal français est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus profond !
Sur la mondialisation
La mondialisation, les Français n’ont aucune raison d’en avoir peur, mais ils doivent prendre conscience que tant qu’à l’école, les enfants des milieux aisés parlent l’Anglais très tôt après leur naissance, connaissent le monde, n’ont pas peur du monde et que les autres se situent toujours du même mauvais côté de la barrière, eh bien, la reproduction sociale fera que ce seront toujours les mêmes qui paieront !
Sur la Une de Libération laissant entendre que Nicolas Sarkozy aurait reçu de l’argent liquide de Mme Bettencourt
Les bras m’en tombent ! Qu’ils laissent entendre, mais c’est bien tout le problème ! De deux choses, l’une: soit il y a des éléments… (…)
Mais c’est pas possible ! Si la justice française met ce qu’elle veut dans le procès verbal, ou ce qu’il faut ou ce qu’il faut pas… Ca marche pas comme ça, une démocratie ! Ou nous sommes une république bananière, et on fait n’importe quoi et on publie ça dans des livres à grand succès… Mais c’est pas ça, l’idée que je me fais de la France ni de la justice ! La justice française, et je veux croire que l’immense majorité des juges travaille comme ça, ne révèle pas ce qu’ils ont appris dans de grands ouvrages. (…)
Ca n’a pas à sortir dans un livre ! Ce qui appartient à la procédure appartient à la procédure, ça doit faire l’objet d’une procédure contradictoire, on doit pouvoir recouper des éléments ou ne pas les recouper… Pour le moment, tout ça aucun statut et donc à mon sens, aucune raison de couvrir les gazettes !
Sur une possible manipulation des juges dans l’affaire Clearstream
Je ne veux pas le croire ! Vous savez, quand vous avez subi pendant des années et des années une très longue procédure judiciaire, quand vous avez été blanchi en première instance, vous n’arrivez pas à imaginer que la justice ne soit pas dite ! Donc voilà, moi j’en reste là: je me fais pas de noeuds dans la tête !
Sur l’éventualité d’une candidature en 2012
Vous imaginez bien que je vous ferai la même réponse: je suis convaincu (…) que nous perdons notre temps, Guillaume Durand ! (…)
Les Français n’ont pas la tête dans les présidentielles: ils voient la boue monter tous les jours, tous les jours ils voient les difficultés s’accroître (1600 milliards de dettes) et ils aimeraient bien que leurs dirigeants soient capables d’apporter des réponses. Nous savons, en dépit de toutes les promesses qu’on nous a faites, que le chômage va continuer d’augmenter. Nous savons qu’il y a un très fort risque de récession mondiale compte tenu de la situation américaine, et peut-être de la situation chinoise, en tout cas de la situation européenne.
Et qu’est-ce qu’on fait pendant ce temps? On s’écharpe pour savoir celui qui sera le plus beau pour le rendez-vous présidentiel ! Est-ce que vous croyez une seconde, Guillaume Durand, que Madame Aubry toute seule, que Monsieur Hollande tout seul, que Monsieur Sarkozy tout seul ou que quelconque autre candidat va sauver la France en 2012? Mais on se fout de qui? Ca fait 30 ans qu’on nous rejoue le même scénario ! (…)
Un appel au rassemblement national
Mais il y a pas de sauveur, Guillaume Durand ! Ce pays, notre pays, notre vieux pays pourra relever le défi le jour où il y aura des hommes et des femmes de bonne volonté qui se mettront ensemble, qui oublieront le casting de savoir qui va là ou qui va pas là. (…)
C’est un appel au rassemblement national: on a eu, dans notre histoire, de temps en temps des gens capables de s’unir ! Ca a été le cas du Directoire, c’est pas resté fameux parce que Barras, c’était une planche pourrie et il y avait Bonaparte derrière. (…) C’est un peu loin, oui, mais après tout, les bonnes idées, pourquoi pas les reprendre? Mais faisons en sorte que les hommes politiques soient capables de faire un noeud à leur mouchoir, de s’oublier un peu !
Je vais vous dire: la place de Président de la République en 2012, ce ne sera pas une sinécure ! Autant partager les risques, partager les ennuis et partager les maux de tête !
Dominique de Villepin pourrait-il renoncer?
Mais justement, je viens de vous dire exactement l’inverse ! (Rires) Vous avez le goût du paradoxe ! (Rires) Non, il ne s’agit pas de renoncer ! Il s’agit de se battre pour défendre la France.
Moi, quand je constate qu’une voie est sans issue, puisque nous savons que la présidentielle, c’est une nouvelle catastrophe annoncée (ça fait 30 ans qu’on va d’échec en échec et que la politique va de plus en plus mal), donc je pense que la politique, à un moment donné, doit changer de nature.
Gagner la bataille économique et sociale pour le redressement national
Des ministres sont bons quand ils sont dirigés et des ministres ne sont pas bons quand ils ne sont pas dirigés. Aujourd’hui, on voit bien, vous les entendez les ministres? Ils sont où exactement? Vous ne connaissez même pas leur nom ! (…) Oui, peut-être 5 ou 6. Aujourd’hui, la France n’est pas mobilisée pour mener un combat impitoyable qui est celui de la bataille économique, de la bataille sociale et que l’on doit gagner.
Donc, moi, ma conviction, c’est qu’il faut sortir de la bataille des egos, sortir de ce strip-tease présidentiel qui n’intéresse personne. Si l’on veut tuer la politique, continuons ! (…)
Définissons un vrai programme de redressement national, tous ceux qui sont de bonne volonté et qui veulent agir, et puis on trouvera après celui qui le portera !
Oui, « en route », il serait temps, depuis 1981, voire 1974. CDG serait content de « la France en route », au lieu d’assise, copain-copine & temps libre créateur de déficits et dette. DDV doit « frapper » fort cette lethargie !
Que cherche à nous dire DDV ……
« L’homme providentiel n’existe pas »: donc il y aurait « un rassemblement » dans lequel il
serait peut-être caché pour attendre 2012 !
Que peuvent bien en penser les cadres de son mouvement RS après l’élan suscité en 2010 ?
« L’homme providentiel n’existe pas »..
C’est toujours un Homme qui fait avancer le TOUT, englué dans la boue.
Aristote, Platon, Copernic ou Galilée, Newton, Jeanne d’Arc, Clémenceau, CDG ..et tant d’autres avant, tant d’autres après.
La meute, ensemble, ce sera toujours les Jeux du Cirque.
Il faut un Exemple, une Parole, Verbe & Action, un Homme, un Leader : IRREPROCHABLE..
Il faut une belle Locomotive à Vapeur…. aux troupeaux, si nombreux, si lâches.
DDV ne peut pas dire : « qu’il faut lui. ». tout de même.
Bientôt Azincourt, c’est cela qu’ils ont fait, et font.. toujours.
La situation française, de l’europe et du monde n’a rien à faire d’un Borloo, d’un Morin ou d’un giscard-bis. Nous ne sommes pas en 1974 ou 1981 ou 1995. C’est un désastre qui pointe, qui est presque là. Tous au chômage, insécurité, incivilité, cohésion sociale en déroute, fouilleurs de poubelles pour seul avenir, etc.. Le ciel, il pourrait bien nous tomber sur la tête avec l’EURO, le DOLLAR, YEN ou YUAN et FRANC SUISSE TROP CHER.
Ici, déjà chez nous, il nous faut un caractère, une trempe, une pointure, un chef, une conviction, une taille, une vraie personne, pas un costume. Bref un tout, un Homme d’Etat crédible.
Sinon, c’est Waterloo qui risque d’arriver ici.. et partout. Que chaque pays cherche son DDV. Le Politique doit reprendre la Main. Partout. Sur Tout. La récrée doit se terminér au plus vite.
DDV : L’APPEL AUX FRANCAIS.
DDV : L’EFFORT.