Alors que son livre Seul le devoir nous rendra libre (éd. du cherche-midi) sortait mercredi, Dominique de Villepin a reçu 20 Minutes dans son QG de campagne.
A près de 50 jours du premier tour, pensez-vous toujours pouvoir être élu président de la République?
Je n’ai jamais rien affirmé de la sorte. J’ai toujours dit la même chose: je suis un candidat par devoir. Dans la vie, il y a des combats qui doivent être menés. Quand nous nous sommes engagés avec Jacques Chirac contre l’administration Bush sur le dossier irakien, nous savions qu’il y avait fort peu de chances que les Etats-Unis renoncent à intervenir militairement. Mais nous avions estimé que le combat devait être mené. Nous avons obtenu que l’ONU ne soit pas détournée de sa mission, que le conflit qui risquait de se produire entre monde arabe et Occident ne se détériore. Ca, c’est l’esprit de responsabilité. Et bien, ma démarche aujourd’hui dans la campagne est la même.
En cas de second tour Hollande-Sarkozy, pour qui vous prononcerez-vous?
Vous évoquez le second tour, ce qui montre bien que vous avez parfaitement compris, comme beaucoup de Français, qu’il n’y aura pas de premier tour. Il est en train d’être confisqué par le PS et l’UMP. Moi, je refuse la République des partis. Ce n’est pas à eux de dire qui sera candidat et qui ne le sera pas. C’est d’emblée décidé à la place des Français qui n’auront pas l’occasion de comparer les candidats. On me dit: «Regardez dans quelle situation vous êtes dans les sondages!». Mais enfin, soyons sérieux. Quel est le temps de parole qui m’a été donné? Je veux que les Français puissent me voir débattre avec François Hollande, Nicolas Sarkozy… Les Français vont voter les yeux fermés, à partir d’idéologies bien ancrées, bien abstraites, de promesses jamais tenues. On est en train de voler l’élection présidentielle aux Français.
Aurez-vous les 500 parrainages pour être au premier tour?
Je me bats pour cela. Nous progressons. J’ai confiance dans le fait que j’aurai ces parrainages. Mais je ne vous cache pas que c’est un combat difficile et qui me prend beaucoup de temps. Il faut rappeler aux maires et aux élus que les parrainages, ce n’est pas un privilège qui leur est donné. C’est un devoir républicain qu’ils doivent remplir. Il faut d’ailleurs le rendre obligatoire. Qu’ils choisissent qui ils veulent mais qu’ils le choisissent!
Vous préconisez le recours au référendum. Comme Nicolas Sarkozy…
C’est au cœur de mon projet. Encore faut-il l’utiliser à bon escient. Je regrette que le référendum n’ait pas été utilisé au cours des cinq dernières années. Je pense que le bon référendum est soit institutionnel soit sur de grands enjeux nationaux et internationaux. Je suis plus circonspect sur l’emploi du référendum sur des sujets polémiques. Il ne faut pas que ce soit une arme pour diviser les Français.
Que préconisez-vous de faire en Syrie?
Je soutiens l’instauration de couloirs humanitaires, en prenant le risque de déployer des forces de paix sur place pour le rendre possible.
Cela suppose le recours à la force…
Nous emploierons les moyens qui sont nécessaires. Une force de paix, par définition, est susceptible d’employer la force.
En Mayenne mardi, vous étiez enjoué. Le poids de la campagne est moins lourd sur vos épaules?
Si j’ai une marque de fabrique, c’est d’aimer la vie. Et ça, ce n’est pas négociable.
Source: Propos recueillis par Alexandre Sulzer (20 Minutes)
Je passe, je passe « mon » tour !
( « vingtminutes ».. je ne connais pas cette ville de France. Donc, pas de mairie, pas d’urne, pas de bulletin. Un tour ici.. pour rien. « Si j’ai une marque de fabrique, c’est d’aimer la vie. Et ça, ce n’est pas négociable », ça.. c’est une confidence.. pour Mme Girardin )