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Dominique de Villepin au Monde: « Pour un gouvernement d’union nationale »

Dominique de Villepin lance, dans un court livre « programme », Seul le devoir nous rendra libres (Cherche-Midi, 108 p., 5 euros), un « appel à l’effort ». L’ancien premier ministre propose de « mettre [son] expérience au service des Français ».

Interview…

L’interview de Dominique de Villepin au Monde

Quelle est la réalité de votre campagne ?

La campagne est une bulle. Le privilège qui est le mien, c’est de pouvoir refuser cette bulle. J’avance un projet, des arguments, une vision. Je suis plus proche, de ce fait, de ce qu’est l’essence d’une campagne présidentielle.

Oui, je refuse de jouer le jeu de ce que le microcosme médiatico-politique appelle une « vraie campagne ». Mais où est la vraie campagne?

Qu’est-ce qui structure votre démarche ?

Je pars d’une analyse simple: la crise n’est pas une parenthèse. Depuis des mois je le répète: rien ne sera plus comme avant. Ce n’est pas à coup d’expédients et de promesses que nous allons nous en sortir. Les défis à relever sont tellement difficiles qu’ils appellent des changements profonds dans nos structures: modèle de production, modèle de consommation, modèle de protection sociale. Il faut revoir notre stratégie industrielle et énergétique.

N’avez-vous pas l’impression de prêcher dans le désert ?

Je ne suis pas soucieux de rentabiliser ma parole politique. Je ne fais pas de calculs, je ne fais pas de politique politicienne. Ma démarche est une démarche d’intérêt général. C’est tellement plus facile de se situer dans un sillon idéologique! Cela donne ce dialogue de sourds, auquel nous assistons, entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. Au lendemain de l’élection, il faudra effacer toutes ces querelles, il faudra bâtir un gouvernement de redressement national. Je prends date pour l’avenir.

Mais le présent se dérobe…

Cela fait trente-cinq ans que je me bats pour les Français. J’ai une expérience et j’ai un bilan. Ils ne sont pas légion les hommes politiques français qui ont un bilan! J’ai mené un combat sur la scène internationale. J’ai mené des combats sur la scène politique intérieure. C’est cela qui m’a conduit à penser que, dans cette campagne présidentielle, je devais aller jusqu’au bout de mon chemin. J’ai une expérience, je dois la mettre au service des Français. C’est mon devoir. Quel homme politique je serais si je ne le faisais pas ?

Aujourd’hui, un candidat auquel les sondages accordent 1 % d’intentions de vote…

C’est vrai que ce n’est pas facile. Il y aurait mille choses plus agréables et plus confortables à faire. Mais je dois donner l’exemple. C’est par l’exemple que l’on fait bouger les choses. Ce n’est sans doute pas moi qui vais remporter l’élection.Et alors ? Il y a quelques idées qui sont en train de rentrer dans les têtes. Ce qui est promis, aujourd’hui, par l’un ou par l’autre, n’est que la moitié d’une promesse. Une promesse qui n’est qu’une promesse de gauche ou une promesse qui n’est qu’une promesse de droite, mais pas une promesse d’intérêt général, sera nécessairement corrigée par la réalité. C’est le message que je donne. Et, là-dessus, j’ai un temps d’avance.

Ne craignez-vous pas d’aller dans le mur ?

J’ai un ennemi. Ce n’est pas la finance, c’est la peur. La peur mange la France. La peur nous rend haineux, elle nous rend jaloux; la peur nous rend cyniques. J’ai une vision tragique de l’histoire, parce que tout cela peut tourner très mal. Je ne renonce pas. Cela peut paraître infinitésimal, cela peut paraître inutile au vu des sondages, mais cette politique est à bout de souffle. Si nous ne changeons pas cela, ça va mal se terminer.

Pensez-vous être en mesure d’être présent au premier tour de l’élection présidentielle ?

Ce n’est pas mon sujet. Je suis gaulliste. C’est une exigence d’ordre politique et d’ordre moral. On se bat avec des convictions, pour des principes. On refuse le renoncement. Je ne baisse jamais les bras. Personne n’attendait que je sois candidat ; je l’ai été.

De la même façon que je ne me rallierai pas, parce que ce n’est pas inscrit dans mon programme ni dans mon tempérament. C’est tellement facile de se résigner, de prendre sa petite place en rang d’oignons! C’est tellement facile de se taire! Je ne me tairai pas.

Source: Propos recueillis par Patrick Roger (Le Monde)

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Villepin « ne remportera pas l’élection »

L’ex-Premier ministre Dominique de Villepin, candidat à l’Elysée, estime qu’au lendemain de l’élection présidentielle, « il faudra bâtir un gouvernement de redressement national » et il « prend date pour l’avenir », dans un entretien au Monde.

Sceptique sur ses chances à la présidentielle

« Ce n’est sans doute pas moi qui vais remporter l’élection », reconnaît celui qui ne dépasse guère les 1% dans les intentions de vote. « Et alors ? (…) Ce qui est promis aujourd’hui, par l’un ou par l’autre, n’est que la moitié d’une promesse. Une promesse qui n’est qu’une promesse de gauche ou une promesse qui n’est qu’une promesse de droite, mais pas une promesse d’intérêt général, sera nécessairement corrigée par la réalité (…) Là-dessus, j’ai un temps d’avance ».

Qualifiant sa démarche de « démarche d’intérêt général » et réaffirmant qu’il ne se se « ralliera pas » à qui que ce soit, Dominique de Villepin est persuadé qu’ »au lendemain de l’élection, il faudra effacer toutes ces querelles » entre François Hollande et Nicolas Sarkozy et « bâtir un gouvernement de redressement national ». « Je prends date pour l’avenir », glisse-t-il.

« Mon ennemi, c’est la peur »

« J’ai un ennemi. Ce n’est pas la finance, c’est la peur. La peur mange la France. La peur nous rend haineux, elle nous rend jaloux; la peur nous rend cyniques. J’ai une vision tragique de l’Histoire, parce que tout cela peut tourner très mal. Je ne renonce pas. Cela peut paraître infinitésimal, cela peut paraître inutile au vu des sondages, mais cette politique est à bout de souffle. Si nous ne changeons pas cela, ça va mal se terminer », prédit le fondateur de République solidaire.

« Personne n’attendait que je sois candidat; je l’ai été », ajoute Dominique de Villepin en utilisant le passé.

Source: Agence France Presse

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Villepin, photographié de dos

Source: France Soir

7 Commentaires

  1. charles

    « J’ai une vision tragique de l’histoire.. »
    - L’Histoire est tragique.
    « .. tout cela peut tourner très mal. »
    - Un jour, tout ça tournera mal.
    ( les politiciens.. Ils ne rendent pas assez compte de l’état des choses et du Monde. Le Politicien, si )
    DDV : « Je prends date pour l’avenir. »
    Donc 2012.. ce sera 2017 ?
    Et sans véritable Campagne ?.. Comme aujourd’hui ?.. Juste Paris ?

  2. seb

    « L’UNION FAIT LA FORCE »

    Pourquoi Dupont-Aignan, Villepin et Bayrou ne s’associent-ils pas ????

    Ils sont 3 candidats à l’élection, dont on perçoit bien les affinités …

    « DIVISER POUR MIEUX REGNER »

    L’UMP et le PS récoltent les fruits de cette division faite d’orgueil et de bêtise ..

    Pardon mais c’est bien tout ce qu’on retiendra au lendemain de – parti comme c’est parti – une DEFAITE CERTAINE !!

  3. charles

    @ seb
    Oui.. Dupont-Aignan, Villepin, Bayrou..
    Oui.. à tout prendre.. Eh bien, prenons ça.
    Mais.. Eux.. Ils ne veulent pas, de cet.. Ensemble.
    Ce sera Hollande, vous verrez..
    Ce sera lui s’il se tait bien et ne parle que très très peu, le silence sera sa plus belle victoire, il est « bon », lui, à ne pas répondre aux provocations Umpé, il est bien caché sur le terrain, il marche beaucoup sur les chemins, il serre toutes les mains, il est mauvais à la télé et très très très mauvais à l’imitation du père François.. son grand père. Et : « vive de Gaulle ».. va t-il dire bientôt.

  4. Sonatine

    @ seb

    On peut aussi diviser « pour ne pas règner » et là c’est le pire !
    Les comportements « des uns et des autres » favorisent largement une réelection possible
    pour NS. QUI DIT MIEUX

  5. chantal

    Le programme de Villepin n’est ni mensonge ni démagogie, loin de là . Les discours démagogiques caressent les électeurs ou ( les citoyens ) dans le sens du poil !
    A contrario, les messages que nous envoie Dominique démontrent qu’il nous faudra nous habituer à changer le modèle de société, l’ancien modèle n’est plus adapté au monde moderne, il est devenu ( ce modèle ): archaïque, désuet, obsolète, caduque, dépassé….

    Les solutions préconisées par DDV auraient dû être faites cinq ans en arrière : Non cumul des mandats, réduction du nombre des parlementaires, création de dix grandes régions puissantes, dix ministres pour un exécutif plus actif tourné vers l’action, etc…etc…

  6. Sonatine

    On peut effectivement « imaginer dans le profil de DDV quelque chose de l’histoire sainte »
    virtuellement (sans vouloir offusquer personne): L’homme solitaire au mileu du monde,
    il l’incarne malgré lui.

    Qu’en sera t-il de « l’union nationale » qu’il préconise depuis une certain temps déjà, il dit
    vouloir servir les français ET LES AUTRES ne rêvent que de pouvoir personnel.

  7. yanamar

    Dominique de Villepin propose à juste titre de baisser le nombre de parlementaires à 400, ainsi que de réduire le nombre de Régions à 8, il faut être courageux pour faire de telles propositions, déjà que de réduire les rémunérations des parlementaires le texte a été rejeté à l’unanimité alors que le bon exemple devrait venir de ces gens-là. DDV a raison et l’avenir le confirmera. Villepin2012 le seul à pouvoir redresser la France !

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