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A l'Assemblée, Jean-Pierre Grand interpelle le gouvernement sur l'aide alimentaire aux plus démunis


Jean-Pierre Grand – Aide alimentaire aux plus démunis

Jean-Pierre Grand, Député de l’Hérault et Président de République Solidaire, s’est adressé, ce mardi, au gouvernement au sujet de l’aide alimentaire aux plus démunis.

Bruno Le Maire, Ministre de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire, lui a répondu.

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La question de Jean-Pierre Grand

« Merci Monsieur le Président ! Ma question s’adresse à Monsieur le Ministre de l’Agriculture.

Le 21 juin dernier, la Commission Européenne a annoncé une réduction de près de 80% du programme européen d’aide aux plus démunis. Ce programme prévoit ainsi que son enveloppe financière soit amputée de 387 millions d’euros en 2012.

A l’heure où la crise frappe les plus faibles et les plus démunis, il s’agit là d’un coup dur pour les 18 millions de bénéficiaires européens. En France, 4 millions de personnes bénéficient de cette aide alimentaire, parmi lesquels des personnes âgées, des travailleurs pauvres, des sans-abris, des personnes en situation de handicap, des femmes seules avec de jeunes enfants et de plus en plus de jeunes.

Chaque jour, des milliers de bénévoles des Banques alimentaires, Restos du Coeur, Croix Rouge, Secours Populaire en assurent la distribution. Adressons-leur nos remerciements et notre respect pour leur dévouement !

Dans mon département de l’Hérault, l’aide européenne représente le tiers des denrées distribuées par la Banque Alimentaire. Cette funeste mesure représenterait, rien que dans l’Hérault, 1 million de repas en moins !

Jeudi dernier, lors du Conseil des Ministres européen de l’agriculture, vous avez exprimé, Monsieur le Ministre, votre indignation face au blocage de 6 Etats-membres (NDLR: L’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la République tchèque, la Suède et le Danemark ont saisi la Cour Européenne de justice pour faire établir l’illégalité de cette aide).

Nous connaissons donc tous votre mobilisation sur ce sujet et nous vous en remercions.

Aussi, pouvez-vous nous faire le point sur les négociations? Pouvez-vous également nous garantir que la France, en cas d’échec des négociations, sera au rendez-vous de la solidarité pour les plus pauvres? »

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La réponse de Bruno Le Maire

« Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés, Monsieur le Député Jean-Pierre Grand,

Je regrette profondément qu’après des mois de négociations et alors que nous sommes en pleine crise économique et sociale partout en Europe, nous ne soyons pas encore parvenus à un accord entre les 27 Etats-membres sur le maintien de l’aide alimentaire pour les plus démunis.

Et je voudrais profiter de votre question pour appeler chacun au sens des responsabilités.

Je comprends parfaitement l’argument de ceux qui me disent: « L’Europe ne doit pas avoir de dimension sociale ». Ceux qui me disent: « Nous ne voulons plus payer pour les pays les plus pauvres ». Ceux qui me disent: « Nous ne voulons pas d’une aide aux plus démunis qui est financière, alors qu’à l’origine elle était matérielle ».

Mais je vous dis une chose. Tous ces arguments ne pèsent pas lourd face au risque de voir des millions de femmes, d’enfants et de familles ne pas avoir de quoi se nourrir cet hiver, parce que l’Europe aurait décidé de suspendre l’aide aux plus démunis.

Nous allons par conséquent continuer à nous mobiliser, faire de nouvelles offres de compromis.

J’en appelle à tous les Députés européens qui à 85% ont soutenu, toutes tendances confondues, le maintien de l’aide alimentaire aux plus démunis.

Je retournerai pour la troisième fois demain à Berlin pour entamer des discussions et poursuivre notre effort de compromis avec les autorités allemandes pour qu’elles acceptent de sortir de la minorité de blocage et se rallient à notre proposition.

En tout état de cause, nous ne laisserons pas tomber les associations, que ce soient les Banques alimentaires, les Restos du Coeur ou le Secours Catholique. Le Premier Ministre a déjà indiqué que nous maintiendrons les crédits nécessaires.

Mais que feront l’Espagne, que feront la Grèce, que feront le Portugal, que feront tous les pays qui n’auront pas de quoi payer pour leurs associations, pas de quoi financer l’aide aux plus démunis?

Nous refusons une Europe des égoïsmes nationaux. Nous continuerons à défendre une Europe de la solidarité. »

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Aide aux démunis : Paris va poursuivre les négociations avec Berlin (Le Maire)

Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, a déclaré mardi que Paris proposerait un nouveau compromis afin d’obtenir l’accord de l’Allemagne pour le maintien d’un programme européen en faveur des plus démunis et auquel Berlin est aujourd’hui opposé.

« Nous allons continuer à nous mobiliser, faire de nouvelles offres de compromis », a déclaré Bruno Le Maire devant l’Assemblée nationale, en réponse à une question de Jean-Pierre Grand, député UMP de l’Hérault.

M. Le Maire a précisé qu’il se rendra mercredi « pour la troisième fois » en Allemagne « pour des discussions et poursuivre nos efforts de compromis avec les autorités allemandes » afin que celles-ci acceptent « de sortir de la minorité de blocage et se rallient à notre proposition ».

Le ministre français a réaffirmé que Paris ne « laissera pas tomber les associations » et que le gouvernement « maintiendra les crédits nécessaires ».

En revanche M. Le Maire s’est interrogé sur les choix qui seront faits dans d’autres pays comme le Portugal ou l’Espagne où la situation économique est plus difficile.

La semaine dernière l’Union européenne n’a pas réussi à se mettre d’accord sur l’avenir du programme européen d’aide aux démunis (PEAD), une décision qui pourrait entraîner une réduction drastique de l’aide aux associations caritatives européennes.

Six pays dont l’Allemagne refusent de reconduire ce programme constituant une minorité de blocage. Ils estiment que cette aide relève de la politique nationale de chaque pays.

Ils s’appuient sur un arrêt de la Cour européenne de justice qui a estimé cette année que le PEAD, fondé en 1987, avait dévié de son objectif initial de redistribution des excédents agricoles, pour ne plus financer que des achats de nourriture tirés du budget de la Politique agricole commune (PAC), alors que ces achats relèveraient plutôt de la politique sociale.

Source: Agence France Presse

5 Commentaires

  1. charles

    Oui, combien ça coûte tout ça ? Et qui est lésé ?

    Si ce ne sont que des millions d’euro en jeu, c’est ridicule, car on cherche des DIZAINES de MILLIARDS ! Si c’est la limite de vente qui est atteinte, la limite à manger ne l’est pas ! Si les « gratteurs » de poubelles gênent, qu’on leur donne un travail ! Si ça gêne les actions et donc les Bourses pour bien spéculer sur le blé et l’orge, qu’on retourne vers les Entreprises et la Réalité comme avant ! Si ça gêne l’europe, qu’on la fasse ! Si ça gêne les principes, qu’on rétablisse la Morale et qu’on laisse l’éthique française et l’européenne ! Ah.. le bel humanisme creux et généralisé.

  2. jany

    Mr Bruno Lemaire se donne beaucoup de mal pour cette aide aux plus démunis. J’ai pu l’entendre à ce sujet dans différentes radios.Et sa tâche parait bien difficile.

    La zone euro est en pleine crise, et tout le monde et surtout le « couple franco-allemand » est mobilisé pour éviter la catastrophe.

    Cette même Europe ne serait pas capable de se mobiliser pour nos plus malheureux dont le nombre va sans cesse en croissant! Je n’ose y croire qu’aucune décision à l’avenir leur sera favorable. Mr Lemaire propose de renégocier les clauses de cette aide qui était une idée de Jacques Delors en 2013 ou 2014, mais de ne pas l’interrompre en 2011-2012.

    Merci Mr JP Grand d’interpeller le gouvernement à ce sujet, car c’est très préoccupant. Nous sommes surs que vous suivrez avec attention les avancées sur ce douloureux problème qui touchent nos citoyens.

  3. esca

    @jany
    Le couple franco-allemand n’existe plus réellement. Nous ne tirons plus dans la même catégorie que les Allemands. La preuve (AA A ou pas) nous empruntons à des taux nettement supérieurs aux leurs (le coût de financement de la France dépasse celui de l’Allemagne de plus de 100 points de base, ce qui est historique). Mais comment pourrait-il en être autrement avec une croissance nettement supérieure à la nôtre, au moment où notre pays craint de nouveau la récession, un taux de chômage qui se situe autour de 6% contre près de 10% pour celui de la France, un déficit budgétaire qui est près de la moitié du notre et un commerce extérieur très excédentaire, alors que celui de notre pays ne cesse depuis 2008 de battre ses records de déficits. Cette fois, nous sommes vraiment décrochés de notre voisin rhénan…ce qui est une première depuis l’accord de Gaulle-Adenauer en 1963. On aura beau dire, mais N. Sarkozy est l’homme de tous les records et de toutes les premières, ce qui est peut-être une manière de rentrer (tristement) dans l’histoire.

  4. charles

    Sarkozy aussi va nous interpeller ce soir. Lui, il a toujours interpellé, il ne sait faire que ça.
    De Neuilly, il a déjà parlé. Il a baissé les impôts des « riches », baissé les impôts des restos, etc.. Bref il s’est trompé.
    Des cités, il a déjà parlé (et gras). Et il n’a pas enrichi les français au chômage de masse, nous n’avons pas travaillé plus, les logements n’ont pas été acheté, le travail est parti et s’en va encore, etc.. Bref il s’est trompé.
    Il s’est trompé, c’est une erreur. Toujours. C’est une faute POLITIQUE.
    « L’aide alimentaire aux plus démunis ».. elle va donc augmenter. Ce sera par l’impôt. Il faudra en trouver un autre, pour rembourser les usuriers. Il faudra en trouver un autre encore, pour relancer « la machine » française. La vérité.. Les 30 glorieuses, puis les 30 mitteuses, ensuite les 30 piteuses.

  5. mhn

    On reconnait bien là les députés Villepinistes (ou d’origine Villepiniste). Merci à notre Président et à Bruno Lemaire.

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