Il y a des dates qui scandent l’histoire et s’imposent comme des points de départ et d’aboutissement. Le 11 septembre 2001 a eu la force de l’évidence. Il a mis fin à une décennie d’optimisme et de croyance à la fin de l’histoire, en dépit d’ailleurs des évidences, en ex-Yougoslavie, en Sierra Leone, au Rwanda. Mais sur quoi a-t-il ouvert ?
C’est aujourd’hui seulement, avec le souffle du printemps arabe, au moment où cette page a une chance de se tourner, que nous pouvons voir se dessiner l’image de cette décennie terrible – décennie de la force, des murs et des peurs. La régression du processus de paix dans le conflit israélo-palestinien, le recours à la force en dehors du droit dans la guerre en Irak, la prolifération des menaces terroristes et nucléaires en ont été les signes majeurs. Ils ont fait douter du destin d’une humanité commune au profit du repli des uns comme des autres sur des valeurs supposées immuables et enfermées dans leurs frontières de toujours.
Il fallait lutter contre le terrorisme et nous l’avons fait avec détermination. Il fallait intervenir en Afghanistan aux côtés de nos alliés américains.
Pourquoi 2011 fait-elle voler en éclat cette image ? Pour trois raisons, des raisons d’espoir autant que d’appel à la détermination.
La première raison, c’est le retour des peuples avec le printemps arabe qui a effacé, par ses images de courage et de spontanéité, la croyance en un monde arabe incapable de parvenir à la démocratie par lui-même. C’est, en ce sens, un puissant démenti de l’histoire au néoconservatisme d’un George Bush.
La deuxième raison, c’est le retour à la réalité économique avec l’effondrement économique du château de carte des dettes occidentales, privées autant que publiques, qui secoue l’Europe autant que l’Amérique et montre le basculement de la puissance économique vers des régions oubliées comme l’Inde ou la Chine.
La troisième raison, c’est le rappel à l’ordre de la nature. Aujourd’hui, après Fukushima, ce qui fait peur, ce n’est plus tant l’Autre qu’une fois de plus la fragilité de l’homme face à la nature. Et cela crée à nouveau un destin commun pour l’ensemble de l’humanité.
Le temps dans lequel nous entrons n’est pas un temps d’harmonie évidente. Tourner la page, cela signifie affronter de nouveaux défis : un juste commerce dans la mondialisation, un équilibre acceptable entre les grandes puissances, la nécessité d’une Europe puissante pour y faire face.
Il est toujours dangereux de vouloir apporter les réponses d’hier aux questions d’aujourd’hui : c’est pourtant ce que font les populismes dans nos pays, c’est ce que fait la poursuite de notre présence en Afghanistan. D’immenses chances s’offrent au monde en même temps que d’immenses défis. Ils supposent des réponses concrètes sur la gouvernance mondiale, sur l’enjeu climatique, sur la régulation financière. A nous de les relever avec détermination et courage.
Source: Tribune de Dominique de Villepin dans La Dépêche – 10 septembre 2011
Ceux qui ont dit c’est « la fin de l’Histoire » n’avaient pas la Foi, ils n’avaient pas vu Tchernobyl justement, ni bien vu la chute du Mur justement, ni lu un seul livre d’Histoire justement, ni regardé la Terre, ses trous, son ventre, sa matière qui part, ses richesses qu’on dilapide, et méprisé le Monde, Chine et Inde, Afrique et bidonvilles du Brésil, toute la Misère du globe, etc..
Ils se sont vus justement., assis, une tasse de thé en main ou un verre de vin, et se sont regardés les uns.. pas les autres.
Le « foyer du feu » est vieux, il date de 1967. Cette guerre pas finie, jamais finie et déconseillée par CDG. Il date du mépris, des égoîsmes, du non partage dénoncé par Jean Paul II partout.
Bref.. Mais pour Faire, un tant soit peu et avancer justement, il faut des Hommes de Conviction, de Caractère, d’Honneur, des Hommes humbles et courageux. Pas des p’tits égos, des immobiles.. partout. Chez nous.. Giscard du centre-droit, puis Mitt’rrand, Attali, Lang, DSK du centre-gauche, puis Sarkozy Coppé Bertrand etc du centre-droit.
Il y faut des Hommes au Monde. Pas des costumes, de belles images..
Je suis tout a fait d’accord avec cette analyse de la situation, et je trouve courageux bien que nécessaire qu’il se prononce en faveur de la reconnaissance d’un ETAT PALESTINIEN.
Je crois que les Etats-Unis veulent mettre leur véto à l’ONU, c’est dommage car si ça continue une grande partie du monde va reconnaitre cet état avec les frontière de 67( ex Brésil je crois) unilatéralement, et l’Europe (c’est flou) et les EU ne le feront pas. C’est dommage pour Israël, car elle est en train de perdre des alliés de poids dans la région , je pense à la Turquie et à l’Egypte c’est maintenant qu’elle doit penser à faire avancer la Paix, car elle en a les moyens ELLE.
@Battementd’elle
j’ai lu votre commentaire, il est vrai qu’au sujet de Villepin, on reste fixé sur le CPE mais pour clearstream, avant il passait pour un véritable comploteur et maintenant les gens ont bien compris qu’il était innocent avec l’acharnement qu’il a subi.
Concernant maintenant l’image, c’est ça qui est génial en politique, vous pouvez être détesté un jour (ce qui n’est pas le cas pour Villepin) et dressé au pinacle le lendemain.
Regardez Juppé aujourd’hui a une super image et pourtant je me rappelle qu’a une époque il était détesté… même JChirac a vécu cela.
La même chose pour dsk qui sans son affaire était favori.
Je crois qu’en politique lorsqu’on a des convictions et une personnalité intéressante, il faut juste continuer son chemin et essayer de convaincre, « se battre » tout simplement et je vous assure ce n’est pas naïf ce que je dis. Même de Gaulle a été détesté.
Il faut aussi retrouver confiance dans les hommes politiques, pour que nous nous sentions concernés et acteurs de notre commune destinée…
Merci Fred , le travail que vous faites sur le blog est impressionnant. Vous avez su, même au mois d’Août, entretenir la flamme et mettre en exergue les vertus et le potentiel de DDV. Montrant, par ses écrits, que très souvent c’est un précurseur, il a vu et compris bien avant les autres.
Vous ne cherchez pas pour autant à censurer ce qui chez lui peu paraître parfois excessif. C’est le DDV qui nous plaît car il est avant tout chaleureux et humain, tout en étant brillant, qualité bien rare chez les hommes politiques aujourd’hui.
Dans notre grande démocratie, DDV a du mal à se faire entendre et c’est voulu en haut lieu.
Les grands médias ont été accaparés par des amis de notre président: Dassault, Lagardère, Rothschild, Bouygues: le président de France télévision est nommé par le président de la république: ou est partie la liberté de la presse.
Dans ce contexte, les journalistes à la botte ne sont plus capables d’être objectifs ou ils ont des directives pour étouffer sa voix: aussi je leur dédis une pensée de Sénèque ( Les bienfaits VII,11) que je ne saurais reproduire ici ; lue dans le livre de Lucien Jerphagnon : “La sottise? vingt huit siècles qu’on en parle “