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Dominique de Villepin, invité de la bande à Ruquier dans "On va s'gêner"

Dominique de Villepin était, jeudi dernier, l’invité de Laurent Ruquier dans « On va s’gêner » sur l’antenne d’Europe 1.

Le Président de République Solidaire a une nouvelle fois défendu sa proposition de revenu citoyen: « Le revenu citoyen, c’est ce qui permet de sortir de la pauvreté, c’est-à-dire 850 euros. Tout ceci a un coût, mais en politique tout a un coût, y compris faire des cadeaux aux riches qui concernent des sommes largement supérieures à ce que coûterait un revenu citoyen !

Vous savez, toutes les belles idées politiques ont d’abord été des utopies et la politique a commencé à mourir le jour où elle n’a plus été irriguée par de grandes idées. Aujourd’hui, c’est la politique réduite aux acquêts ! C’est-à-dire que c’est toujours plus petit, toujours plus mesquin, toujours plus moche ! »

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Vous pouvez ré-écouter l’intervention de Dominique de Villepin, à partir de la 87ème minute, en cliquant ici.

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Pourquoi avoir choisi le titre « Notre vieux pays » ?

Parce que nous sommes à un moment, osons-le, dramatique de notre histoire, et dans les moments dramatiques, il faut se resserrer, se rassembler. Ce qui nous rassemble au premier chef, c’est l’affection que nous portons à notre vieux pays. Puisqu’il y a des choses difficiles à faire, il y a des efforts très importants et des sacrifices à renouveler, eh bien autant que cette affection nous livre le meilleur !

Sur le revenu citoyen

Le point de départ de ma réflexion, c’est de constater qu’en France, nous avons fait une révolution, la Révolution de 1789, mais nous n’avons pas ou peu de citoyens ! C’est-à-dire chacun d’entre nous réagit en producteur, en consommateur, en usager, mais pas en citoyen.

Et pour fabriquer un citoyen, il faut l’associer à la vie de la cité et il faut lui reconnaître des droits. Et cette reconnaissance, elle passe à mon sens par l’abandon de toute sorte de mesure d’assistance sociale pour une véritable reconnaissance citoyenne à travers un revenu, et donc non pas un revenu d’assistance, mais un revenu contrepartie d’une activité. Et c’est pour cela que je rêverais d’un pays, une France, où le vote serait obligatoire, où chacun paie l’impôt à partir du premier euro et où chacun ait le droit de vivre dignement en contrepartie d’une activité.

Nous avons aujourd’hui 4 millions de chômeurs, 8 millions de pauvres et les choses ne vont pas s’arranger dans les prochaines années. Si chacun et chacune de ces personnes avait la possibilité d’avoir une activité, la place que chacun prendrait dans la société s’en trouverait changée. Et surtout, le dynamisme de notre pays serait tout à fait différent. (…)

Si vous créez un revenu, et non plus une multiplication d’allocations, avec une contrepartie d’activité, l’ensemble de la société y gagne ! Ca veut dire que les personnes âgées auront enfin des gens qui viendront leur rendre visite, ça veut dire qu’à la sortie des écoles, il y aura des personnes disponibles qui pourront raccompagner les enfants chez eux, ça veut dire qu’il y aura un accompagnement scolaire avec des personnalités qui accepteraient de le faire: c’est toute la société qui s’en trouve changée !

Pour un service citoyen obligatoire

Le point de départ, c’est un service citoyen obligatoire pour les jeunes à partir de 18 ans, pour une durée limitée. Mais ce service citoyen, sa particularité, c’est qu’il serait ouvert à tous, tout au long de la vie. Imaginez: quand vous êtes au chômage à 55 ans, vous avez la possibilité d’apporter votre contribution dans le cadre d’un service citoyen, d’encadrer des jeunes, d’accompagner un mouvement associatif…

C’est dire que vous supprimez ipso facto tous les temps difficiles de la vie, parce que chacun, à un moment donné de sa vie, peut apporter sa contribution à la société. C’est l’inverse du mépris dans lequel nous sommes installés où, ben dans le fond, tout à coup, on ne se sent plus personne. (…)

Ca veut surtout dire le retour à un véritable Etat, maître de cohérence, responsable et qui donne sa place à chacun.

Sur le montant du revenu citoyen

(Le revenu citoyen, c’est, ndlr) ce qui permet de sortir de la pauvreté, c’est-à-dire 850 euros. Si vous ajoutez aujourd’hui l’ensemble des allocations sociales, vous arrivez à des chiffres assez conséquents ! Ca veut dire qu’il faut un coup de pouce supplémentaire.

Tout ceci a un coût, mais en politique tout a un coût, y compris faire des cadeaux aux riches qui concernent des sommes largement supérieures à ce que coûterait un revenu citoyen !

« Sortir les gens de l’inactivité et de l’oubli »

Vous avez huit millions de pauvres aujourd’hui qui sont totalement mis à l’écart de la société. Vous avez des chômeurs qui ne retrouveront pas d’emploi, parce que l’on peut raconter ce qu’on veut, la croissance, il faudra, comme disait l’autre, « aller la chercher avec les dents », c’est-à-dire qu’on attendra un certain temps ! Est-ce que, dans l’entre-temps comme disent nos amis belges, est-ce qu’on ne peut pas utiliser toute cette force qui constitue un élément économique, ne serait-ce que par le fait de sortir les gens de l’inactivité, de sortir les gens de l’oubli dans lequel ils sont?

La Sécurité Sociale fera énormément d’économies. Et la plupart de ces gens-là, tous ces gens-là paieront l’impôt, c’est-à-dire qu’ils seront amenés à avoir une reconnaissance sociale, une contribution économique. Et surtout, ils retrouveront la possibilité d’avoir un emploi, parce qu’à partir du moment où vous commencez par ce que vous appelez un petit boulot ou une activité, vous reprenez confiance en vous. Ca veut dire que très vite, on vous met le pied à l’étrier et vous trouvez votre place. Et vous créez toutes sortes d’emplois, des emplois solidaires, toutes sortes d’activités, des gisements d’emplois aujourd’hui auxquels on ne pense pas mais qui seront véritablement des emplois de demain. Vous transformez votre économie !

« La politique réduite aux acquêts »

Alors, ça demande un peu d’imagination, mais vous savez, toutes les belles idées politiques ont d’abord été des utopies et la politique a commencé à mourir le jour où elle n’a plus été irriguée par de grandes idées. Aujourd’hui, c’est la politique réduite aux acquêts ! C’est-à-dire que c’est toujours plus petit, toujours plus mesquin, toujours plus moche ! Le résultat: on ouvre son journal, honnêtement, on a envie de tout faire, sauf de faire de la politique ! Et si on est citoyen, on n’est pas incité à voter !

Moi, je crois à une autre politique. Je le dis clairement: j’aime pas cette politique-là, j’aime pas ce qu’on nous montre !

Dominique de Villepin a-t-il su donner une place à l’utopie lorsqu’il était au gouvernement?

Quand vous vous battez contre le peuple le plus fort du monde, c’est-à-dire le peuple américain à travers son administration, pour faire triompher une utopie (c’est-à-dire que la paix, c’est plus important que la guerre et c’est plus difficile à construire), ça veut dire: oui, vous laissez une place à l’utopie !

Quand vous menez trois batailles comme Premier Ministre: la bataille de l’emploi (600.000 chômeurs de moins entre 2005 et 2007), quand vous menez la bataille de la dette (50 milliards d’économies faits par Thierry Breton, le gouvernement de l’époque entre 2005 et 2007. Aujourd’hui, on nous propose un petit plan riquiqui à 12 milliards ! On a réduit pour la première fois depuis 30 ans la dette de 2 points et demi par rapport au Produit Intérieur Brut), ça c’est le début de la prise de conscience et c’est le début d’un combat !

La nécessité d’une refondation

Les hommes politiques ne sont populaires que pour de mauvaises raisons. Voilà ! C’est-à-dire quand ils sont moins politiques ou quand on se trompe, c’est-à-dire qu’ils s’habillent et laissent entendre qu’ils sont différents de ce qu’ils sont !

Mais prenons le cas du revenu citoyen: il participe de ce que j’essaie de définir dans ce livre, c’est-à-dire non pas d’une rupture comme le proposait Nicolas Sarkozy en 2007, mais d’une refondation.

On ne peut plus, compte tenu de notre situation (4 millions de chômeurs, 8 millions de pauvre, 1600 milliards de dettes)… On est au bord du gouffre ! Donc soit on saute dans le gouffre, soit on fait comme aujourd’hui, c’est-à-dire on continue à aller, matin, midi et soir, à se mettre à table et à faire comme si de rien n’était en chantant La Marseillaise, soit on refonde. On refonde, c’est-à-dire on réinvente un pacte social, un pacte économique, un pacte culturel. On réinvente la France, on la recommence !

« Les concours de beauté présidentiels »

Je vous ai pas attendu pour la faire, mon auto-critique ! Donc moi, j’ai reconnu que j’avais fait des erreurs. Tout le monde en fait ! Mais je reconnais surtout que depuis 40 ans, nous essayons la même chose, c’est-à-dire que nous faisons semblant de faire de la politique et nous faisons semblant de participer à des concours de beauté présidentiels qui à chaque fois conduisent aux mêmes résultats, c’est-à-dire à rien !

Donc je dis simplement: changeons la règle du jeu, plutôt que d’avoir une vie politique qui est organisée autour de la recherche d’hommes providentiels, de femmes providentielles qui n’existent pas… Il n’y a plus d’hommes providentiels en politique !

Ne nous posons pas la question de savoir aujourd’hui qui va être Président de la République, mais qu’est-ce que nous ferions si nous étions aux affaires. Puis on trouvera, on trouvera quelqu’un pour constituer la tête d’affiche et organiser cette équipe. On ne peut pas s’en sortir sans un travail en équipe, sans abnégation et sans effacement.

« Réinventer les outils politiques »

Je l’ai souvent dit: le soir de l’élection de Jacques Chirac en 1995, j’étais un homme malheureux ! Malheureux, parce que je mesurais à quel point le fossé de la promesse et de la réalité était immense. Et c’est ça, le drame de la politique ! Croyez-moi, les gens lucides en 2007 savaient parfaitement que les choses ne se passeraient pas comme on nous promettait qu’elles se passeraient. C’est que c’est la règle du jeu politique et c’est ce que j’ai dit dans ce livre.

Avec les outils dont nous disposons, imaginez que vous vouliez faire votre jardin à mains nues, vous n’avez aucune chance ! Aujourd’hui la politique n’a pas d’outils. Alors, on peut toujours dire: je suis formidable, je vais tout arranger ! Vous n’arrangerez rien avec 40 ministres, vous n’arrangerez rien avec 22 régions ! Les outils politiques sont émoussés, sont ébréchés, donc il faut réinventer les outils. Quand vous êtes un chef d’entreprise, vous avez besoin de 5, 6, 7, 8 très bons collaborateurs…

Je propose 10 ministres, je propose 8 régions, je propose qu’on se dote des instruments qui permettent de décider. Aujourd’hui, on ne décide pas, on se met en scène, on fait des images !

Sur la forte présence médiatique de Dominique de Villepin

Je ne crois pas qu’on s’expose, d’abord parce que vous ne me ferez pas dire ce que je n’ai pas envie de dire et pas faire ce que j’ai pas envie de faire. Non ! Ceux qui prennent le plus grand risque, c’est vous ! Moi, je ne prends aucun risque.

Vous savez, j’ai des convictions, j’en change pas facilement, je suis prêt à écouter, à entendre, mais je trouve sympathique de voir des têtes nouvelles !

Sur le rôle joué par Dominique de Villepin dans le conflit libyen

Oui oui, c’est vrai ! J’ai effectué plusieurs déplacements en Tunisie et j’ai participé à plusieurs rencontres, et en Tunisie et à Paris, en totale transparence avec le Président de la République et le Ministre des Affaires étrangères. (…)

Dans une situation national difficile et internationale difficile, il est quand même naturel, quand on peut apporter son appui à la recherche de solutions, qu’on le fasse ! Chacun voit et chacun a vu à quel point l’enjeu libyen était compliqué, difficile. Donc voilà ! Toute vie humaine qui peut être épargnée mérite d’être défendue.

Sur le verdict de l’affaire Clearstream

(J’attends la date du 14 septembre, ndlr) avec impatience: non ! Avec optimisme, point n’est besoin ! Mais avec sérénité, oui ! Ca fera un sujet de moins pour les humoristes… Je l’espère, en tout cas !

Sur la campagne présidentielle

J’attendrai beaucoup plus longtemps (que le 14 septembre, ndlr). Ma conviction, c’est que la campagne présidentielle ne commencera pas avant le mois de février et ma conviction, c’est que les Français ont la tête ailleurs et ils ont raison d’avoir la tête ailleurs, parce qu’il y a des choses beaucoup, beaucoup, beaucoup plus importantes qui devraient nous agiter en ce moment.

Donc se mobiliser, réfléchir, faire des propositions, s’organiser: oui ! Se déclarer: on ne déclare sa flamme que quand les conditions sont réunies ! (…)

Vous savez, en matière politique, on peut être très efficace en peu de temps ! La politique a évolué aussi beaucoup ! Les relations entre les hommes et les femmes ont beaucoup évolué dans les dernières décennies, je ne vous apprendrai rien… Ben la politique, aussi: tout va plus vite !

0 Commentaire

  1. charles

    Ruquier, ah.. ça m’fait « rire » ces émissions, cette politique télé de BD, ces aninimateurs qui font que tout est vain, surtout d’y croire et de voter… d’ailleurs, on les écoute, on ne vote plus, et on rit on chante on danse, on fabrique du désespoir pour tous les ages. Blédina, Guigoz, lait concentré sucrée, sucettes, couches culottes, on se croit Voltaire ou même Coluche, mais on est que soi, triste et seul sur un plateau chauffé. Bref.. « j’adore » ces.. comiques.
    L’audience a été bonne ?
    S’est-on bien insulté ?.. pour rire.

  2. mhn

    N’empêche que là, DdV a pu faire passer des messages, qu’il a été convainquant, très à l’aise et Ruquier sympathisant. Ici on rit mais ce n’est pas méchant. Il suffit de sauter sur la 87ième minute, parce qu’avant c’est un peu long.

  3. Christine houbart

    Oui, effectivement si DDV a pu placer ses propositions, a t-il réellement convaincu?

    Je ne suis guère partisane de ce genre d’émissions où l’on mélange show-biz , rigolade en tout genre et politique car à force l’homme politique est moqué par ces animateurs qui passent de chaines en chaines ou de stations de radio à une autre et finit à n’être qu’un clown parmi d’autres d’où la désaffection de plus en plus importante de nos concitoyens vis à vis des hommes politiques, voire pire de la politique.

    Je préfère de loin, les interview sur BFM ou le Talk Figaro qui correspondent à plus de sérieux, sans être ennuyeux.

  4. Kristel

    Bonne intervention de DDV en fin d’émission.

  5. charles

    - Le Bon Projet 2012 : payer. Et réformer l’Impôt, les recettes, les dépenses. Supprimer toutes les « niches », les jeux des cachettes cache-cache. Réduire le « Train de Vie » des Elus, tous, sans exception. Et fermer ce sénat inutile. Réduire, réduire. L’Argent est facile à trouver, nous participerons aussi, à notre Hauteur. Et l’Effort.
    - Un Bonne Vision 2012 : réformer tout : de l’école à l’entreprise, des charges sur le Travail à la recherche, l’agriculture, le tourisme, etc.. et refaire de l’industrie ici, du Travail. Et l’Effort.
    Pour cela, une seule Règle d’Or : dire LA VERITE aux français !
    Pour cela, un seul Homme, crédible, par son Action ( Mi-2005 à 2007 ).
    Les hommes politiques de cette europe-trentenaire ont bien « sauté comme un cabri sur leur chaise.. » et chanté « l’europe, l’europe, l’europe.. » Tous, dont la France, sont donc en bas, et la RFA en haut. L’Allemagne va donc diriger le TOUT ou l’europe ve se dissoudre. Notre Indépendance si chère à CDG est presque morte.
    DDV est le seul chemin, la seule voie, le seul Gaulliste sincère.

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