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Santé: La réforme de l'Hôpital Public proposée par Dominique de Villepin, une réforme ambitieuse au service des Français

Quelques questions et réponses aux objections sur la réforme de l’Hôpital Public proposée par Dominique de Villepin dans son projet présidentiel…

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1) Qu’est ce que cela change en matière de santé publique ?

Cette approche territoriale nouvelle permet de se concentrer sur le suivi du patient tout au long de son parcours médical. C’est un outil essentiel aussi pour mener davantage d’actions de prévention et de sensibilisation, qui évitent souvent des traitements lourds.

  • Il faut développer l’éducation thérapeutique, notamment dans le cadre des dispensaires ou Maisons de Santé Pluridisciplinaires, en coordonnant l’action des médecins, infirmiers et pharmaciens.
  • Il faut revaloriser l’acte pharmaceutique. Cette revalorisation passe par la reconnaissance du pharmacien d’officine dans la prise en charge des soins de 1er recours et sa participation au suivi des pathologies chroniques. L’article 38 de la Loi HPST (statut du « pharmacien correspondant ») jette les bases de cette refondation et conforte clairement le pharmacien d’officine dans sa dimension « professionnel de santé ». Diverses enquêtes menées depuis 2009 indiquent que plus de 80% des pharmaciens titulaires interrogés se déclarent prêts à assurer ces nouvelles missions relatives à l’éducation thérapeutique et à l’accompagnement des patients.
  • Il est indispensable de promouvoir un programme personnalisé d’accompagnement et de suivi des patients souffrant d’affections chroniques, et les patients en Affections de Longue Durée (ALD). Ce suivi personnalisé et cette éducation permettront de réduire les nouvelles hospitalisations, de limiter la progression de la maladie et le risque de complications. En effet, l’appropriation par les patients des gestes techniques permettant une meilleure utilisation du médicament aboutira à une plus grande efficacité du traitement. Par exemple, le diabétique doit apprendre à se faire une glycémie, à s’injecter des doses d’insuline, à les adapter, à avoir une stratégie alimentaire, en résumé il doit intégrer la maladie à sa vie. Actuellement cette offre se situe essentiellement en milieu hospitalier (80%), alors que la demande en secteur ambulatoire est forte. Pour être efficiente, l’éducation thérapeutique nécessite des praticiens formés, une équipe multi-pluridisciplinaire (médecin, infirmière, assistante sociale, psychologue…). Il pourrait notamment être proposé de demander aux infirmiers, qui ont reçu une formation adéquate et qui prodiguent régulièrement les soins de prendre en charge une part importante de cette éducation thérapeutique.

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2) Oui mais le vrai problème, c’est le déficit de l’hôpital public !

Justement, c’est un outil efficace pour une gestion rationalisée des dépenses dans les frais d’hospitalisation sans pour autant réduire la qualité des soins.

  • Aujourd’hui de nombreux soins qui seraient plus rapides et aussi efficaces en ambulatoire sont traités dans le cadre d’une hospitalisation classique très coûteuse. Une meilleure intégration entre hôpitaux de proximité et hôpitaux de pointe permettra de trouver un meilleur équilibre, grâce à une instance de pilotage commune. L’Hospitalisation à Domicile (HAD) permet un encadrement du patient dans un environnement plus rassurant tout en garantissant la qualité des soins et en limitant le risque nosocomial. On estime à 60% le type de soins effectués en Structures de soins de suite et de Réadaptation (SSR) qui pourraient l’être dans le cadre de l’HAD d’un point de vue médical. Or le coût journalier d’une place en SSR est de 263 €, quand en HAD il n’est que de 169 €.
  • Il faut répondre aussi à la trop lente transmission du dossier médical entre l’hôpital et le médecin traitant : 21 jours dans le public alors qu’elle est faite presque en temps réel par les cliniques privées. Ce phénomène a des effets pervers avec une durée moyenne des séjours hospitaliers trop longue.
  • Il convient de désengorger les urgences. Entre 1990 et 2004, le nombre de passages aux urgences a explosé en France, de 7 à 14 millions. Or cette venue n’était légitime que dans 12% des cas, les autres situations pouvant être prises en charge dans le cadre de la permanence des soins ambulatoires. Or, le coût d’une urgence prise en charge par un médecin généraliste est de 48 € contre 223 € pour une prise en charge par les services d’urgence hospitaliers.

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3) Quelle est la place du privé dans ce dispositif ?

Il s’agit d’une structuration de l’offre publique de soins, mais en partenariat notamment avec les praticiens libéraux à travers des mesures de fiscalité incitative pour l’installation de généralistes dans les régions déficitaires.

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4) Que se passe-t-il ailleurs ?

La France est en retard sur plusieurs aspects essentiels qui déterminent un meilleur accès aux soins et de réelles économies à soins égaux :

  • sur la médecine de groupe : 39% des cabinets généralistes contre 97% en Suède et Finlande.
  • sur la chirurgie ambulatoire, la France est très en retard : prise en charge de 30% des patients, contre 94% aux Etats-Unis, 85% au Canada et 78% au Danemark. Or des opérations comme l’arthroscopie du genou, les cataractes, les extractions dentaires ou encore la chirurgie des varices, des végétations et des amygdales pourraient se pratiquer beaucoup plus en chirurgie ambulatoire.

Source: République Solidaire

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