Dominique de Villepin par franceinter
Dominique de Villepin était l’invité de Pierre Weill sur France Inter, ce mercredi matin.
L’ancien Premier ministre a jugé que l’idée d’une règle d’or constitutionnelle sur les déficits était bonne: « J’entends bien ceux qui disent il y a une exploitation politique, qu’il y a un avantage politique que Nicolas Sarkozy entend tirer de cette règle d’or après avoir laissé beaucoup filer les déficits », a-t-il déclaré, ajoutant : « Je crois qu’il ne faut pas faire de calculs partisans sur de telles échéances. Il faut saluer la décision du chef de l’Etat et il faut le prendre au mot : le grand bénéficiaire, ce sera la France (…) je crois qu’il faut savoir devant de telles situations s’unir, se rassembler et avancer ».
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Villepin appelle à voter la règle d’or par-delà le « jeu » tactique de Sarkozy
Dominique de Villepin, président de République solidaire, a demandé mercredi à la droite et la gauche de « prendre le président au mot » et de voter la « règle d’or » budgétaire, affirmant qu’il ne faut pas « parce qu’on entrevoit un jeu et un calcul, jeter le bébé avec l’eau du bain ».
Qualifiant sur France Inter de « bonne idée » l’inscription dans la Constitution de règles de retour à l’équilibre budgétaire, l’ancien Premier ministre a souligné qu’ »il y a sans doute évidemment un côté tactique » dans la démarche de Nicolas Sarkozy qui a appelé tous les parlementaires à l’union pour remettre en ordre les comptes publics, un appel indirect à voter cette « règle d’or » si le parlement venait à être convoqué en Congrès à Versailles. « J’entends bien ceux qui disent: +il y a une exploitation politique, un avantage politique que Nicolas Sarkozy entend tirer de cette règle d’or après avoir lui-même beaucoup laissé filer les déficits+ », a-t-il dit.
« Est-ce qu’au nom de cette tactique, il faut se tirer une balle dans le pied? », a-t-il demandé, répondant aussitôt: « non, je crois qu’il faut prendre le président au mot, avancer et faire en sorte que ce soit une victoire pour la République française et tous les élus ». Pour lui, cette affaire est « un cas d’école qui doit nous permettre de prendre conscience de la nécessité du rassemblement dans notre pays face à des défis sans précédent ».
Source: Agence France Presse
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Villepin: « monter les Français les uns contre les autres », un « jeu dangereux »
Dominique de Villepin a appelé mercredi « les politiques » qui s’appliquent à « monter les Français les uns contre les autres » à « prendre leur responsabilité », estimant qu’ils jouaient « un jeu dangereux » pouvant conduire « à des actes insupportables, comme en Norvège ».
« Oui, monter les Français les uns contre les autres, distinguer entre les Français nés en France ou ceux d’origine étrangère, c’est extrêmement dangereux et cela conduit à des actes insupportables, comme ceux que l’on a vus en Norvège », a dit l’ancien Premier ministre sur France Inter.
Le président du parti République solidaire était interrogé sur la mise en cause par le MRAP du Front national et de la droite populaire (UMP), accusés de faire « souffler un vent mauvais sur la démocratie » après la tuerie d’Oslo dont l’auteur présumé n’a pas caché son islamophobie.
« Je ne dis pas qu’ils (le FN et la droite populaire) l’encouragent (l’islamophobie) mais ils laissent faire et certaines initiatives et certains mots ont pour conséquence de créer de l’islamophobie », a-t-il estimé.
« Je ne veux pas moi même rentrer dans une logique de bouc émissaire mais je dis qu’il y a une responsabilité des politiques qui ne se rendent pas compte qu’à utiliser certaines formules, qu’à employer certains mots, à mettre en oeuvre des politiques qui chaque fois semblent pointer le doigt vers quelqu’un d’autre dans la communauté nationale…et bien, on joue un jeu dangereux », a-t-il ajouté.
Prenant en exemple le discours de Grenoble, à l’occasion duquel le président Nicolas Sarkozy avait établi un lien entre immigration et délinquance, Dominique de Villepin a rappelé qu’il avait été le premier à le dénoncer en parlant d’une « tâche de honte sur le drapeau français ».
« Donc, je n’ai pas ménagé mes mots. Je suis conscient sur le plan historique des dangers de jouer avec cela. Dans des périodes de crise, diviser les Français, c’est totalement irresponsable », a-t-il conclu.
Source: Agence France Presse