Rapprochement avec des personnalités socialistes, soutiens dans l’opinion, espace politique, candidature présidentielle, revenu citoyen: la suite de l’interview de Dominique de Villepin, mardi matin, sur la radio Le Mouv’.
Sur un possible rapprochement avec d’autres personnalités politiques
Le rassemblement, c’est l’idée forte du gaullisme. Et c’est une idée qui dépasse la droite et la gauche. C’est pour cela que chaque fois qu’un homme politique ou une femme politique défend cette idée, je suis personnellement satisfait. Encore faut-il voir ce qu’il y a derrière. Le rassemblement, ça doit s’incarner dans des politiques. La capacité aujourd’hui des Français à définir un consensus sur la politique étrangère, prenons la situation en Afghanistan (nous avons eu encore malheureusement de nombreux morts au cours des derniers mois), prenons la situation en Libye: le consensus est indispensable sur de tels enjeux. De la même façon, nous faisons face au défi de la dette. (…)
Je ne crois pas aux alliances d’états-majors, je ne crois pas aux alliances partisanes. Je crois à la capacité de certains responsables politiques à se retrouver pour définir un chemin pour certains grands enjeux. Une fois de plus, qu’on se rassemble sur la dette, qu’on se rassemble sur la politique de défense, la politique étrangère, qu’on se rassemble sur l’environnement: voilà des sujets qui me paraissent pouvoir être au-delà, au-dessus des clivages idéologiques et partisans. (…)
Chacun a ses idées, chacun a son identité, chacun a ses convictions. Par contre, qu’on puisse se retrouver sur certaines politiques et sur certains enjeux, oui, ça me paraît indispensable. De ce point de vue là, c’est vrai que la vie politique française souffre d’un déficit de générosité.
Sur le nombre de soutiens dont dispose Dominique de Villepin
Il faut se méfier des lieux communs, de façon générale. Mais j’ai exactement le même nombre de parlementaires aujourd’hui qu’il y a un an. (…) Lors de la création du mouvement, nous avons rassemblé tous ceux qui avaient voulu venir: nous étions 5 à 6.000. Nous avons réuni, il y a quelques semaines, une Convention. Une Convention, ce sont les cadres du mouvement. (…) J’ai fait une Convention au Palais de Congrès: le nombre de places était exactement le même: 5 à 600. Il y a deux salles au Palais des Congrès. Nous avions réservé la salle de 5 à 600 places et finalement, nous avons tenu le meeting, la réunion à la Maison de l’Amérique Latine.
Sur l’espace politique de Dominique de Villepin
Tous ces débats sont stériles. Chacun voit bien qu’il fait bon à droite d’éliminer tous ceux qui gênent. Donc que vous vous fassiez les relais de telle visée, ça vous honore, mais ça ne correspond pas à la vérité. Vous savez, la politique, c’est la détermination. Et l’espace, on le trouve dans la durée, on le trouve avec de la volonté, on le trouve avec de l’énergie. Et c’est en campant sur des positions, en défendant des convictions qu’on finit par installer une image et une ambition. Nous verrons à la fin de l’année dans quelle situation nous nous trouvons, mais vous savez, beaucoup de ceux qui ont fini par convaincre en politique se sont retrouvés dans cette situation-là. Donc il faut repriser les hauts et mépriser les bas.
Sur l’annonce de la candidature présidentielle de Dominique de Villepin
Est-ce que vous pouvez me citer un candidat de droite qui s’est déclaré? Ah, là, vous avez un problème, voyez ! (…) Quand nous rentrerons dans le temps présidentiel, Nicolas Sarkozy n’a pas dit à quelle date il annoncera sa candidature: au dernier moment ! Donc cous voyez, ça laisse de la marge. Attendons que les choses se précisent: une fois de plus, il faut être patient. Avoir du sang-froid, c’est une des clés de la politique.
Sur le revenu citoyen
Comment fait-on pour financer les principales dépenses de l’Etat? C’est une question de priorité ! Le coût d’une telle mesure est aujourd’hui de 30 milliards. 30 milliards, c’est à peu près la baisse des impôts qui est intervenue depuis 2007. Donc vous voyez: on a trouvé de l’argent pour diminuer les impôts, on peut parfaitement en trouver pour une dépense qui modifie la donne, puisque c’est donner une véritable dignité à chaque citoyen français. C’est la reconnaissance, non pas à travers l’assistance, mais à travers la citoyenneté. Donc c’est un projet politique, c’est un concept politique qui rénove en profondeur la démocratie française. Donc ça a un coût, c’est vrai, mais ce coût, il est très loin d’être inatteignable. (…)
C’est une idée qui vient autant de la droite que de la gauche. Au départ, c’est une idée qui a été lancée par les libéraux. Elle a été soutenue par des personnalités aussi diverses qu’Alain Madelin et dans beaucoup de pays scandinaves. (…) Il y a une diversité, sur l’échiquier politique, d’origines. Donc voilà, ça montre bien que c’est un projet qui est susceptible de dépasser les clivages partisans. Donc voilà, sur ce sujet, on peut peut-être se rassembler.
Sur l’utilité des réseaux sociaux en politique
Ca raccourcit ! D’abord, ça évite parfois d’avoir à passer par l’intermédiaire de journalistes. J’ai le plaisir, et c’est sympathique, de vous rencontrer ce matin, mais c’est vrai que c’est une ligne directe. Ca permet de faire des économies, c’est une ligne directe. Ca permet d’accéder à une campagne quand on n’a pas de moyens publics: je ne bénéficie pas d’un euro d’argent public. Je trouve que c’est finalement assez sain que de pouvoir rentrer en contact direct avec les électeurs et les citoyens.
Sur la BD de Blain et Lanzac, Quai d’Orsay
J’ai adoré, j’ai adoré. C’est une excellente initiation à la vie dans les cabinets ministériels. (…) A chaque moment ses joies et ses peines !
Ce qu’écoute Dominique de Villepin sur son Ipod ou sur son lecteur MP3
Il y a pas de lecteur MP3, il y a pas d’Ipod. Ben, j’écoute le Mouv’, donc c’est vous qui choisissez (rires). (…) (J’aime) Marc Lavoine, j’écoute les amis, j’écoute les amis.