Suite des propositions de Dominique de Villepin en matière économique: l’instauration d’une cogestion à la française pour une véritable participation des salariés aux décisions et aux profits des entreprises, la définition d’objectifs chiffrés sur l’emploi des jeunes dans les entreprises, le renforcement des liens entre les grandes entreprises et les PME, la modernisation de notre politique agricole à travers des choix d’avenir ou encore le développement de l’économie numérique.
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Il faut instaurer une logique de participation des salariés à la décision comme aux profits.
- Une cogestion à la française permettrait d’enclencher une dynamique de dialogue et de solidarité. Un tiers des sièges des conseils d’administration et de surveillance doivent être attribués aux représentants des salariés.
- Une participation des salariés aux profits de l’entreprise est également nécessaire, en rendant plus contraignants les dispositifs mis en place par la loi de 2006. Des plans d’actionnariat salarié permettront la constitution d’une épargne de long terme encourageant la fidélisation des salariés au sein du groupe.
- Une régulation de l’écart des salaires dans les entreprises par une négociation obligatoire par branche pour fixer les écarts acceptables entre les 10% de revenus les plus faibles et les 10% les plus élevés.
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Il faut mobiliser la jeunesse autour d’un projet d’avenir.
- L’accent sur l’emploi des jeunes et la lutte contre la précarité doit leur permettre de s’inscrire dans un projet. C’est pourquoi l’emploi des jeunes doit apparaître clairement comme une priorité en s’accordant avec les entreprises sur un taux de jeunes en emploi, en formation ou en alternance au sein des effectifs des entreprises de plus de 500 salariés, avec en cas d’impossibilité d’un accord, le recours à la loi.
- Le succès, ce sont aussi des essais et des échecs dont on a tiré les leçons. Il faut une logique de deuxième chance pour les jeunes entrepreneurs, par un retour d’expérience et un accompagnement dans le nouveau projet.
- Le service citoyen doit permettre la constitution d’expériences et l’accompagnement du dynamisme économique, notamment en ouvrant ce service citoyen à l’activité dans des PME françaises à l’étranger, notamment pour la prospection de marchés.
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Il faut créer une dynamique de filières entre les différents acteurs : grandes entreprises, PME, banques, pouvoirs publics.
- La loi doit encourager les regroupements de PME pour leur permettre d’atteindre ensemble une masse critique tout en leur permettant de conserver leur identité propre. Ces structures assureront la mutualisation et le portage de compétences.
- Les grandes entreprises doivent être encouragées à parrainer et accompagner des PME françaises, dans le cadre de partenariats de développement.
- Il faut mobiliser l’épargne des Français en assurant un encadrement des pratiques bancaires dans une démarche de service public pour orienter les capitaux vers le financement de l’économie réelle, notamment en mobilisant 10% des flux nouveaux d’encours d’assurance vie, soit 10 milliards d’euros par an pour le financement des PME.
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Il faut renforcer l’ensemble de nos atouts:
- Une politique agricole volontariste orientée vers une agriculture de qualité et de sécurité. Le modèle actuel est condamné à moyen terme. Il s’agit dès aujourd’hui d’aider les agriculteurs à faire des choix d’avenir – sur l’usage d’intrants, sur les circuits courts de distribution, sur la possibilité de conversion en bio. Les relations avec la grande distribution doivent prendre en compte des facteurs d’intérêt général plus large, imposant des contraintes sur les achats de la grande distribution. La structuration des filières entre industrie agro-alimentaire et exploitants peut être davantage développée pour devenir un champion mondial de l’alimentation de qualité.
- Une politique industrielle tournée vers le maintien des activités sur le territoire national, grâce à l’ensemble de l’action menée et l’anticipation des reconversions.
- Misons sur l’Economie de l’avenir en développant l’économie numérique. Un programme d’infrastructures pour le développement de l’accès au très haut débit, notamment sur projet local, autour de quelques pôles de revitalisation rurale et dans les collectivités d’Outre-mer. Faisons aussi le choix d’un axe de financement spécifique pour l’économie numérique (logiciel notamment) pour favoriser l’émergence de nouvelles capacités dans un domaine où la France a de nombreux atouts reconnus à l’international. Favorisons également le logiciel libre au niveau français. Les services publics doivent ouvrir la voie en se mettant à l’heure de l’Internet mobile.
- Misons aussi sur l’Economie Sociale et Solidaire en renforçant la structuration et la visibilité de ce secteur d’avenir, notamment en ouvrant les subventions publiques à la recherche à l’innovation sociale et en créant une certification claire.
Source: République Solidaire