L’Europe a connu une évolution inquiétante au cours des cinq dernières années.
- Le désaccord franco-allemand. La France et l’Allemagne peinent à se mettre d’accord et les malentendus nourrissent les inquiétudes européennes, car rien ne s’est jamais fait en Europe sans accord entre les deux puissances.
- La divergence franco-allemande, en termes économiques notamment, à l’heure où il y a plus d’un point de différence entre les deux croissances.
Le couple franco-allemand reste le cœur de l’Europe.
- Son cœur économique, avec un tiers du PIB européen
- Son cœur historique avec la réconciliation franco-allemande symbolisée par le traité de l’Elysée en 1963.
- Son cœur politique, au vu de l’importance d’une décision commune préalable pour faire avancer un dossier au Conseil Européen.
Il faut du volontarisme pour rétablir une entente franco-allemande ouverte sur le reste de l’Europe et sur les enjeux de l’avenir.
Or il y a des différences culturelles dans l’administration qui pénalisent la coopération.
Il y a le handicap des changements de majorité dans les deux pays qui heurtent le rythme de travail.
C’est pourquoi nous proposons la création d’un Haut-Conseil Franco-Allemand
On pourrait l’envisager de la manière suivante, sans pour autant anticiper sur les discussions préalables entre les deux Etats:
- Il s’agira d’une instance permanente de coopération et de convergence des politiques publiques entre les deux Etats.
- Il sera incarné par un Secrétaire siégeant aux deux Conseils des Ministres.
- Il se concrétisera par un Conseil des Ministres commun mensuel, par des rencontres entre les commissions des Assemblées suivant les thématiques traitées, par un Conseil bimestriel des présidents de région français et des ministres-présidents allemands.
Ses tâches pourraient être:
- D’établir un calendrier et une évaluation concrète des politiques de convergence fiscale, sociale, environnementale. Par exemple, il pourra préparer le terrain technique pour une harmonisation des assiettes de l’Impôt sur les Sociétés, avant une validation politique.
- De favoriser la connaissance mutuelle des bonnes pratiques et des réussites.
- De préparer les positions franco-allemandes au Conseil Européen.
- De s’adresser à l’opinion publique pour faire connaître l’évolution et les perspectives de la relation franco-allemande.
- De miser sur la dimension humaine et culturelle en gérant l’ensemble des ressources à disposition aujourd’hui très inégalement exploitées (Office Franco-allemand de la Jeunesse par exemple).
La vocation de cette institution est de relancer et d’aiguillonner la construction européenne.
- D’autres pays pourront s’y associer de manière volontaire.
- La France et l’Allemagne pourront ainsi défendre au Conseil européen une vision commune.
Réponse aux objections
Le couple franco-allemand est fini et c’est trop tard
Au contraire, c’est maintenant qu’il s’agit de répondre à la divergence économique et politique qui affecte nos pays. La relation franco-allemande a déjà connu des hauts et des bas. Le volontarisme a toujours été le meilleur moyen d’assurer la relance.
C’est une usine à gaz de plus alors que l’Europe a besoin de simplicité
Le jeu institutionnel européen est bloqué et les peuples européens traversent une grande crise de confiance envers l’Europe.
Il est nécessaire d’offrir des alternatives. Celles-ci, depuis l’échec du traité constitutionnel en 2005, ne peut plus passer par une réforme ambitieuse et immédiate des institutions communautaires.
Il faut donc les revivifier de l’intérieur, en reprenant la logique historique de la construction européenne depuis 1949-1950.
Source: République Solidaire