Dominique de Villepin était l’invité d’Emmanuel Faux, dimanche matin sur Europe 1.
Il a consacré la première partie de son intervention à la situation dans le monde arabe, notamment en Libye et en Syrie.
Dominique de Villepin prône la poursuite de l’action en Libye sous conditions
Les alliés doivent poursuivre leur action de l’Otan en Libye, mais à certaines conditions, a estimé dimanche l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin.
L’Assemblée nationale doit se prononcer mardi sur la poursuite de la participation de la France à l’action armée entamée il y a quatre mois pour protéger les civils des forces du colonel Mouammar Kadhafi.
S’il était parlementaire, Dominique de Villepin dirait « oui » à la poursuite des frappes « mais avec des conditions très précises ».
Interrogé sur Europe 1, l’ancien Premier ministre a demandé de « revenir à l’esprit originel de cette intervention qui était militaire, avec un objectif humanitaire : protéger les populations (…) et en aucun cas de s’engager dans une guerre avec un objectif politique de renversement du régime du colonel Kadhafi ».
A ses yeux, au fil du temps, « il y a eu dérive et cheminement vers une obsession : le départ du colonel Kadhafi ».
« Je crois qu’il faut revenir à des vérités plus simples. Nous ne pouvons pas obtenir par des moyens militaires, sauf miracle, un changement de régime. On peut avoir de la chance mais ce n’est pas naturellement l’objectif d’une intervention de ce type », a ajouté l’ex-ministre des Affaires étrangères, qui avait décidé de ne pas engager la France dans le conflit en Irak.
« Ne soyons pas obsédés par le colonel Kadhafi, notre problème aujourd’hui c’est la réconciliation des Libyens et la solution politique », a-t-il insisté. « La démocratie est un processus, on n’impose pas la démocratie pas la force. »
Interrogé sur la répression en Syrie, à propos de laquelle la communauté internationale a du mal à s’entendre, Dominique de Villepin a mis en avant une « extraordinaire complexité géopolitique ».
« Intervenir en Syrie avec comme pays voisins Israël, l’Iran, c’est mettre le doigt dans un engrenage qui sera un véritable engrenage régional », a-t-il dit pour expliquer pourquoi « il y a une certaine retenue, une certaine mesure alors qu’il y a des centaines, peut-être des milliers de morts en Syrie ».
Source: Reuters
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Villepin soutient l’intervention militaire en Libye
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a estimé dimanche 10 juillet qu’il ne fallait pas être « obsédé » par le colonel Kadhafi mais trouver « comment organiser une réconciliation » en Libye.
Interrogé sur Europe 1 sur la nécessité de poursuivre les opérations en Libye alors qu’un débat sur le sujet aura lieu mardi à l’Assemblée, le président de République solidaire a déclaré qu’il y était favorable, « mais avec des conditions très précises ».
Il faut « revenir à l’esprit originel de cette intervention qui était militaire avec un objectif humanitaire », pour « protéger la population, assurer une couverture aérienne et en aucun cas s’engager dans une guerre avec un objectif politique : le renversement du régime Kadhafi ».
« Fixons-nous un calendrier », a-t-il dit, car « nous ne pouvons pas être encore en Libye à la fin de l’année. Regardez ce qu’il s’est passé en Afghanistan, dix ans après nous y sommes encore! »
« Une vraie stratégie politique »
Pour Dominique de Villepin, « nous ne pouvons pas obtenir par des moyens militaires, sauf miracle, un changement de régime », c’est « une utopie ». Il faut « compléter notre intervention militaire par une vraie stratégie politique, c’est cela qu’il faut intensifier » pour trouver « comment organiser une réconciliation en Libye ».
Car « imaginons que demain le colonel Kadhafi soit tué dans des combats ou quitte la Libye, le risque de guerre civile resterait entier ». « Nous devons faire en sorte que la Libye puisse se réconcilier et éviter une évolution vers la déstabilisation de l’ensemble de la région », a-t-il fait valoir.
« Ne soyons pas obsédés par le colonel Kadhafi lui-même, notre problème aujourd’hui, c’est la réconciliation des Libyens et la solution politique », a-t-il souligné.
Sources: Nouvel Observateur et Agence France Presse
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« Ne soyons pas obsédés par Kadhafi »
Alors que le Parlement doit se prononcer mardi sur la poursuite de la participation française à l’opération militaire de l’Otan en Libye, Dominique de Villepin était l’invité de C’est arrivé demain.
Quatre mois après le début des frappes aériennes, Dominique de Villepin a déclaré : « je dirai oui (à la poursuite de cette intervention) mais avec des conditions très précises : en particulier, revenir à l’esprit originel de cette intervention qui était militaire avec un objectif humanitaire de protéger les populations et en aucun cas de s’engager dans une guerre avec un objectif politique de renversement du régime du colonel Kadhafi ».
D’après lui, au fil des mois, « il y a eu dérive ». « Je crois qu’il faut revenir à des vérités plus simples. Nous ne pouvons pas obtenir par des moyens militaires, sauf miracle, un changement de régime. Ce n’est pas naturellement l’objectif d’une intervention de ce type », a asséné l’ex-ministre des Affaires étrangères.
Viser à renverser le régime libyen, « c’est n’avoir rien compris à l’histoire » a t-il dit en invitant à regarder ce qui s’est passé en Irak et ce qui se passe aujourd’hui en Afghanistan. Quant à une intervention au sol, « on peut continuer à s’enliser, à aller dans un engrenage » a t-il ironisé.
« Ne soyons pas obsédés par le colonel Kadhafi, notre problème aujourd’hui c’est la réconciliation des Libyens et la solution politique », a t-il devisé avant de juger : « la democratie est un processus, on impose pas la démocratie pas la force ».
Source: Europe 1