Les sondages en berne, les amis qui vous lâchent et les doutes de ceux qui restent. Les chemins qui mènent à l’Élysée ne sont pas de tout repos, mais Dominique de Villepin ne s’en formalise pas.
À l’en croire, il savourerait presque « le chemin de muletier » qu’il compte « emprunter ».
Les sondages d’intention de vote, qui le placent entre 3 et 5%, Villepin assure ne pas y prêter attention. « Tout cela est virtuel », estime l’ancien premier ministre.
Non, assure-t-il, ses soutiens ne l’abandonnent pas. Jacques Le Guen, l’un de ses grognards à l’Assemblée, exprime dans Marianne ses « désaccords »? « Nous avons discuté: ça va, il n’y a aucun problème. »
Aucun problème non plus à mener une campagne avec peu de moyens et pas beaucoup plus d’adhérents: Villepin tweete, chate, blogue et considère cela comme plus efficace que le « barnum » PS ou UMP.
De toute façon, estime-t-il, « les Français ne seront dans la campagne que lorsqu’on connaîtra le candidat PS, celui des Verts et si Sarkozy se représente, explique-t-il. En attendant, je suis le seul à avoir un projet et il va infuser. »
Il est aussi l’homme politique de droite à qui le plus de Français reconnaissent la stature d’homme d’État, selon Ipsos: 9 points devant Jean-Louis Borloo et 4 points devant Nicolas Sarkozy. Villepin trouve cela « normal »: « Je connais l’État comme fonctionnaire, d’en haut pour avoir été secrétaire général de l’Élysée, en praticien depuis que j’ai été ministre, comme coordinateur à Matignon. »
« Les mises en scène, les stratégies de com, y compris les déplacements présidentiels qui sont tous minutés – même si on ne peut pas éviter une main qui se balade -, ce n’est pas là qu’on apprend le plus », assure Dominique de Villepin.
« Nicolas Sarkozy a envie d’affirmer un nouveau rapport à la fonction présidentielle. Mais il ne peut pas le faire seul. Il y a besoin de renouvellement: ce n’est pas Fillon qui va le faire gagner, ni Copé, ni Le Maire. Il a besoin de gens différents du marigot dans lequel il baigne, qui lui disent autre chose que ce qu’il a envie d’entendre. »
« Moi, j’étais capable de dire non à Jacques Chirac », raconte-t-il, avant de brocarder le « conte de fées » d’une France qui « va finir par découvrir que le quinquennat est très réussi ». « Enfin, si c’est Alain Minc qui le dit…, soupire Villepin. Sarkozy ferait mieux d’écouter X, Z ou Y! » Ou, pourquoi pas, V comme Villepin?
Source: Le Figaro