Dominique de Villepin, président de République solidaire, était à Auch (Gers) ce jeudi, pour évoquer la ruralité.
Dans une interview au quotidien La Dépêche, il invite les commentateurs politiques à « l’humilité dans les commentaires » des sondages et réaffirme sa volonté d’ »aller à la rencontre des Français, à partir des réalités » quotidiennes.
Enfin, Dominique de Villepin estime que le remaniement gouvernemental intervenu mercredi suite à la nomination de Christine Lagarde à la tête du FMI « ne changera pas la donne politiquement ».
En proposant un revenu citoyen de 850 euros ne cabrez-vous pas votre électorat ?
Je ne raisonne pas en termes de clientèles électorales, mais en fonction de ce que je pense être l’intérêt de la France pour mobiliser l’ensemble des énergies. Avec le revenu citoyen, il s’agit de redonner vie à notre démocratie et d’apporter une réponse en termes de dignité à chaque citoyen, à travers un revenu et une activité, notamment à ceux qui n’ont rien ou insuffisamment, par exemple les agriculteurs. Il s’agit de récompenser ceux qui travaillent dur et ceux qui agissent. C’est tout le sens de l’ajout d’un dispositif pour ceux qui gagnent entre 850 et 1 500 euros qui bénéficieront ainsi d’un complément de revenu dégressif. Le salarié qui est au SMIC percevra 130 euros en plus.
Comment expliquez-vous que vous perdiez des soutiens et des points dans les sondages si vos propositions sont si pertinentes ?
Ces solutions vont surtout dans le sens de l’efficacité. Il y a en France un chômage massif. Il faut donc prendre le taureau par les cornes. Mon projet vise une vraie refondation. Pour le reste, ne croyez pas trop vite ce qui se dit. Nous continuons sur notre lancée, avec les mêmes soutiens parlementaires qu’au début. Quant aux sondages, les précédents devraient nous inciter à l’humilité dans les commentaires.
Sarkozy est-il en train de changer et de devenir plus mesuré ?
Tant mieux. Mais aujourd’hui nous sommes dans des pré-compétitions. On le voit avec les Verts, avec la primaire socialiste, avec la confusion à droite. Il faudra attendre la fin de l’année ou le début de 2012 pour que cette situation se clarifie. Il faut garder son sang-froid et aller à la rencontre des Français à partir des réalités. Ainsi quand on compare la région Midi-Pyrénées avec la Catalogne on voit que nous manquons d’outils. Midi-Pyrénées, c’est 1,25 milliard d’euros de budget ; la Catalogne, c’est 40 milliards. Comment peut-on faire face dans l’Europe et dans la mondialisation ? La réponse, c’est la refondation que je propose.
Votre éventuelle candidature en 2012 ne risque-t-elle pas d’empêcher Sarkozy de se qualifier pour le second tour ?
Ce sont des écrans de fumée. L’important, c’est que les Français puissent avoir de véritables alternatives. Quand on regarde le projet du PS et celui de l’UMP, on voit bien qu’ils ne prennent pas la mesure des difficultés auxquelles nous serons confrontés à l’avenir.
Que pensez-vous du remaniement ?
Il ne changera pas la donne politiquement.
Source: La Dépêche
