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Dominique de Villepin devant la presse parlementaire: "4 ans de promesses. Quel résultat?"


Dominique de Villepin devant la presse parlementaire by LCP

Devant les journalistes parlementaires, l’ancien Premier ministre a dressé mercredi un sévère réquisitoire contre la politique du gouvernement.

Il n’est pas encore candidat à la présidentielle et entend prendre son temps. Mais pour ce qui est d’épingler la politique de ses « amis de la majorité », M. de Villepin n’est pas en reste.

Sécurité, école, etc. Tout y passe. Et au final, un constat sans appel: « Nous n’agissons pas. Nous tournons en rond », a-t-il jugé devant la presse parlementaire.

« Ce qui m’intéresse, c’est l’action »

« Notre pays n’a pas vocation, telle l’autruche, en permanence, à mettre la tête dans le sable (…) Nous n’agissons pas. Nous tournons en rond ». « Moi ce qui m’intéresse c’est l’action », déclare en préambule l’ancien Premier ministre.

Et de poursuivre, sur un ton implacable. « Et un jour querelle sur l’identité nationale, et un jour querelle sur la bi-nationalité… mais de querelles en querelles, quand traiterons nous des problèmes des Francais ? Quand poserons-nous sur la table, la question de la santé dans notre pays et de la chaîne de santé? », lance Dominique de Villepin.

Sur l’école, « quand ouvrons-nous les yeux pour constater que tout se joue à trois ans ? », s’interroge-t-il encore.

« Cette fatalité de l’illégalité dans notre pays, ce drame français d’un pays conservateur qui perpétue les inégalités sans rien faire. Mais ce n’est pas cela la République française », poursuit, lyrique, le président de République Solidaire.

« Quand on voit l’extraordinaire ridicule, et je pèse mon mot, de ce débat sur la binationalité, qui est un reniement de la tradition française (…), on se rend compte d’abord qu’il y a un certain nombre de responsables politiques qui se foutent du monde, qui se foutent des Français, qui jouent sur les peurs et les divisions et qu’il est temps de tout ceci finisse », affirme-t-il.

« On peut espérer que l’UMP va atterrir »

L’ancien secrétaire général semble épargné par le doute – « Je crois à la solitude dans la construction d’un parcours politique » – et annonce de grands changements: « Vous aller voir (..) une assez profonde recomposition du jeu politique dans le deuxième semestre de cette année ».

Une prévision qui pourra se vérifier mais qui permet, pour l’heure, de lancer une nouvelle charge: « Parce que nous allons peut-être enfin toucher terre et qu’à la faveur d’une nouvelle campagne présidentielle, on peut espérer que l’UMP va atterrir ».

« Quatre années de promesses. Quel est le résultat ? A un moment, faut faire face. Il audra bien qu’il se détermine sur la base d’un programme. Où sont les idées nouvelles « ?, pointe M. de Villepin.

« Cela fait quatre ans que je dis à mes amis de la majorité qu’ils sont partis du mauvais pied avec la loi TEPA et que partant du mauvais pied, ils n’on cessé d’aller dans la mauvaise direction ». « Alors oui, on peut tout à coup faire une déclaration d’intention et dire qu’on va changer mais quelle crédibilité ? ».

« Je veux croire que nous allons arriver dans une période où nous allons arrêter de jouer aux petits magiciens. On va enfin, peut-être redécouvrir le sens de l’action politique, la noblesse de l’action politique », lance M. de Villepin.

« J’estime que s’il y a une raison supplémentaire de s’engager en politique, c’est ce n’importe quoi de notre vie politique ».

La révolution de la dignité

« Je fais partie des quelques hommes politiques de ce pays qui croient en la politique. Et la politique, c’est de choisir », rappelle l’ancien Premier ministre.

« On a choisi depuis 2007 de faire des cadeaux fiscaux aux plus riches. Le coût, c’est 30 milliards. On a choisi de faire les 35 heures, le coût c’est 33 milliards. Moi, je vous dis qu’il est plus important de faire en sorte que, dans la République française, il y ait des citoyens dignes et respectés pour un coût de 30 milliards plutôt que beaucoup d’autres dépenses », affirme-t-il.

« Il y a une dépense dans mon projet et une ambition forte de reprise de compétitivité, qui est la seule façon de retrouver la croissance, à travers la mise en place d’un impôt unique sur le revenu du travail et du patrimoine et une TVA sociale et environnementale, que j’ai appelé la TVA 3 E, emploi, exportation, environnement. En abaissant le coût du travail de trois points, cette TVA est susceptible de nous redonner une capacité à produire, à exporter de façon particulièrement compétitive », explique-t-il.

« 30 milliards dans l’Océan de dépense publique, c’est un choix », poursuit-il.

« Le drame français, c’est une nation hantée par la peur de l’individu et minée par la dépression « . L’immense avantage du revenu citoyen, « c’est qu’il fait de chaque Français un citoyen respecté, respectable, ayant une place dans la société ».

Pour ce qui est de trouver sa place, Dominique de Villepin a sans conteste, imaginé la sienne. Au plus haut sommet de l’Etat.

Source: france2.fr

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Villepin : « Nous sommes un pays où la politique est impuissante »

Devant les journalistes parlementaires, Dominique de Villepin a fait une analyse sans concession de la force politique en France.

L’ex-Premier ministre Dominique de Villepin a estimé mercredi que la politique était « impuissante » en France, plaidant pour un gouvernement d’ouverture resserré, avec au passage un hommage à la IVe République. « L’homme ou la femme politique qui arrivera à l’Élysée (en 2012) n’a pas les outils pour gouverner », a déclaré le possible candidat à l’élection présidentielle devant l’Association des journalistes parlementaires (AJP). « Pas plus que celui qui est arrivé en 2007, 1995, 1981″, a-t-il précisé.

« Nous sommes un pays où la politique est impuissante. Il n’y a pas de fatalité à cela », a poursuivi Villepin, demandant une « concentration de l’activité ministérielle » autour de dix ministres et la création de huit grandes régions métropolitaines. « Cherchez dix grands ministres. Je ne suis pas sûr qu’ils existent à droite. Il faut déborder chacun des deux camps. C’est ça l’esprit de la République », a ajouté Dominique de Villepin.

« Je suis beaucoup moins dur que ne le sont certains avec la IVe République. Elle a inventé le système des gouvernements par projet. Je préfère un gouvernement qui dure huit mois et qui prend trois réformes qu’un gouvernement qui dure cinq ans et qui ne nous offre guère de perspectives », a-t-il dit. « L’avantage des majorités à géométrie variable, c’est que l’on sait vers où l’on va », a estimé l’ex-Premier ministre.

Villepin a aussi rendu hommage à Jacques Chaban-Delmas, « qui avait compris qu’il fallait équilibrer le pouvoir et la société ». L’ex-ministre des Affaires étrangères a plaidé pour une « grande conférence régionale » sur l’Afghanistan et une « solution politique » en Libye, où « il faut gagner la paix », et a jugé qu’il fallait des sanctions envers la Syrie. Le 14 juin, il s’est prononcé pour une résolution des Nations unies dans ce sens.

L’ex-ministre de l’Intérieur a souhaité « une police territoriale pilotée par le maire sur recrutement national ».

Source: Agence France Presse

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Binationalité: « certains responsables politiques se foutent du monde », selon Villepin

L’ex-Premier ministre Dominique de Villepin a dénoncé mercredi la remise en cause de la binationalité, réclamée par des députés UMP, en estimant que « certains responsables politiques se foutent du monde » et « jouent sur les peurs ».

« Quand on voit l’extraordinaire ridicule, et je pèse mon mot, de ce débat sur la binationalité, qui est un reniement de la tradition française (…) on se rend compte d’abord qu’il y a un certain nombre de responsables politiques qui se foutent du monde, qui se foutent des Français, qui jouent sur les peurs et les divisions », a-t-il déclaré devant l’Association des journalistes parlementaires.

« Il faut que les responsables politiques sérieux de ce pays disent +as
sez+ » à « ce n’importe quoi », « il est temps que chacun se reprenne, que les politiques se reprennent, que les médias se reprennent, que les intellectuels remettent les choses à leur place », a exhorté le président de République solidaire.

« Je sais que c’est plus facile de gagner des voix en allant caresser ici et là les sensibilités, flatter les peurs (et c’est vrai que je ne fais pas fortune dans cette période) mais gageons, et j’en prends le pari, que la vie politique française retrouvera son sérieux d’ici quelques mois. Flatter, c’est une chose, apporter des réponses sérieuses, c’est autre chose », a poursuivi M. de Villepin.

Le député UMP Claude Goasguen, qui présentait mercredi un rapport sur le droit de la nationalité, a finalement renoncé à certaines de ses propositions-choc, comme la suppression de la binationalité, également préconisée par Marine Le Pen (FN).

Source: Agence France Presse

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