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Notre procès Clearstream: septième journée

Les audiences du procès en appel de l’affaire Clearstream ont repris ce lundi 16 au matin.

La cour d’appel a entendu lundi Alain Juillet, qui fut haut responsable de l’intelligence économique auprès du gouvernement sous l’autorité de Dominique de Villepin, l’ancien patron de la DST, Pierre de Bousquet de Florian ainsi que le juge Renaud van Ruymbeke.

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Lundi 22 heures: Clearstream : Villepin et la DST sur la même ligne

Pierre Bousquet de Florian a dédouané l’ex-Premier ministre au sujet de la véracité des listings.

Source: Libération

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Lundi 19 heures: Clearstream : le juge van Ruymbeke se fait l’avocat de Jean-Louis Gergorin

Finalement la surprise de l’audience de l’appel Clearstream sera peut être pour Jean-Louis Gergorin. La semaine dernière, le général Philippe Rondot, qui a enquêté sur les listings Clearstream pour le compte du ministère de la Défense, mais aussi pour l’ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin et dont les carnets sont au coeur de la procédure avait déjà vanté la « sincérité » de l’ancien haut responsable d’EADS, pourtant condamné en première instance pour avoir été le « cerveau » de la machination Clearstream.

Aujourd’hui c’est le juge Renaud Van Ruymbeke qui est venu dire devant la cour d’appel qu’il croyait en  » la bonne foi  » de Jean-Louis Gergorin. « Tout commence en avril 2004″, raconte le juge d’instruction qui enquêtait alors sur le dossier des frégates de Taïwan, où « 500 millions de dollars se sont évaporés en Suisse », sous forme de pots-de-vin. « Le climat est très lourd » dans ce dossier « car il y a des morts suspectes, (…), l’impasse est totale. » Via un avocat, Maître Thibault de Montbrial, Jean-Louis Gergorin entre en contact avec le magistrat, auquel il promet du nouveau sur les frégates. Le vice-président d’EADS se dit alors « en danger de mort. Ce que je peux comprendre », ajoute le juge.

Suivent alors trois rencontres secrètes chez l’avocat, durant lesquelles Jean-Louis Gergorin va lui parler « de comptes-miroirs ». Ensuite, il lui fera parvenir quatre courriers anonymes, assortis de listings bancaires. « Je l’ai trouvé extrêmement brillant, intellectuellement », rapporte Renaud van Ruymbeke, qui fait l’objet de poursuites disciplinaires depuis cette affaire. On lui reproche notamment d’avoir tu l’identité du corbeau. « Je sentais bien qu’il y avait des éléments troublants » dans les listings, reconnaît le magistrat, mais « il m’a paru très convaincu ». « J’ai été naïf, oui, a-t-il reconnu, mais sur le plan purement rationnel, pourquoi M. Gergorin aurait exigé de me rencontrer et m’aurait adressé des listings avec des numéros de compte dont je vais pouvoir vérifier la fausseté ou la véracité? Il faut être fou ! (…) Si quelqu’un vous mène en bateau, il ne va pas se montrer », il ne va pas donner les arguments « pour se faire fouetter ».

Et s’il ne l’a pas dénoncé, c’est pour respecter « la foi du Palais », car il s’était engagé, auprès de son avocat, à préserver son anonymat. Dans la matinée, l’ancien responsable de l’Intelligence économique, Alain Juillet avait témoigné que « par moments, Jean-Louis Gergorin n’était pas rationnel ». « Comme dirait mes enfants, il avait pété un câble ». La cour devra déterminer si l’énarque s’est laissé embarquer par le mathématicien Imad Lahoud ou s’il a lui-même fait ajouter sur les listings Clearstream des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, afin de les discréditer.

Source: Les Echos

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Lundi 13 heures: Clearstream: Villepin réaffirme n’avoir rien « occulté » à Sarkozy

Dominique de Villepin a réaffirmé lundi devant la cour d’appel de Paris n’avoir jamais rien cherché à « occulter » à Nicolas Sarkozy lors de l’explosion du scandale Clearstream.

En juillet 2004, lorsque l’affaire éclate dans la presse, « je convoque le général Rondot », qui enquête sur le dossier depuis 2003 et « lui demande de se rapprocher de la DST et de lui dire tout ce qu’il savait », a expliqué l’ancien Premier ministre.

Rien n’a été caché à Nicolas Sarkozy, « il n’y pas alors de ma part de volonté d’occultation ou d’omission de quoi que ce soit », a assuré l’ancien Premier ministre. « Il y a eu transparence au sein de la maison. » Une version confirmée par l’ancien patron de la DST, Pierre de Bousquet de Florian, entendu comme témoin par la cour.

Le 15 octobre 2004, lors d’une réunion avec M. de Villepin, alors à l’Intérieur, et M. de Bousquet, Nicolas Sarkozy avait accusé la DST de lui avoir caché un rapport éclairant la dénonciation calomnieuse dont il était l’objet depuis juillet 2004. Il avait alors appris que son nom, ainsi qu’une centaine d’autres, avaient été ajoutés sur des listings bancaires afin de le discréditer.

« Il n’y a pas eu dans la chaîne du ministère de volonté d’occultation, c’est que nous n’avons pas disposé de preuve », a argué M. de Villepin.

Et pourquoi ne pas avoir dit le 23 septembre à Arnaud Lagardère, le patron d’EADS, qu’il soupçonne alors son vice-président, Jean-Louis Gergorin, d’être à l’origine de la machination?

« On ne peut lancer comme ça des accusations, on ne peut dire +votre directeur de la stratégie est éminemment dangereux+! », s’est défendu M. de Villepin, en rappelant qu’interrogé par les juges sur ce point, Arnaud Lagardère avait pu ne pas tout dire, car Arnaud Lagardère, « c’est le +frère+ de Nicolas Sarkozy » et « il dit ce qui l’arrange ».

M. de Villepin en a profité pour rappeler que d’autres amis de M. Sarkozy avaient été au coeur du secret et auraient pu intervenir. Ainsi le procureur de la République de Paris Yves Bot qui, le 25 octobre 2004, convoque M. de Bousquet à la demande de M. Sarkozy. « Pierre de Bousquet lui donne alors tous les éléments d’information. On veut m’accuser de complicité passive? Mais le procureur de Paris a tous les éléments et il faut attendre deux ans pour qu’un juge d’instruction mette en examen M. Gergorin! »

Source: AFP

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Lundi 6 heures: Clearstream: place aux témoins et aux parties civiles

Après avoir longuement interrogé les trois prévenus de l’affaire Clearstream, la cour d’appel de Paris entendra cette semaine trois témoins importants, dont l’ancien patron de la DST Pierre de Bousquet de Florian et le juge d’instruction Renaud van Ruymbeke.

L’audience de lundi sera la dernière occasion pour l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, le mathématicien Imad Lahoud et l’ancien vice-président d’EADS, Jean-Louis Gergorin, d’exposer leurs idées ou de contester les accusations qui sont portées contre eux.

C’est en effet la dernière journée où la cour d’appel de Paris, présidée par Christiane Beauquis, décortiquera la dénonciation calomnieuse qui consista en 2003-2004 à ajouter des noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, sur des listings bancaires, afin de faire croire qu’elles trempaient dans de sombres affaires mafieuses.

Après avoir consacré deux jours au témoignage du général Philippe Rondot, la cour d’appel entendra lundi matin Alain Juillet, qui fut haut responsable de l’intelligence économique auprès du gouvernement sous l’autorité de Dominique de Villepin, puis l’ancien patron de la DST, Pierre de Bousquet de Florian.

Dans l’après-midi, le juge Renaud van Ruymbeke prendra la relève. Contacté en avril 2004 par Jean-Louis Gergorin, il avait ensuite reçu plusieurs envois anonymes, qu’il savait venir de l’industriel, où figuraient les fameux listings falsifiés, ainsi que des courriers dénonçant un vaste complot international.

Le juge avait alors placé en garde à vue Philippe Delmas, un responsable d’Airbus rival de Jean-Louis Gergorin dont le nom figurait dans les listings. Mais bien vite, le magistrat instructeur avait lâché l’affaire, réalisant que les listings n’étaient qu’une supercherie.

Mercredi matin débutera le ballet des parties civiles, avec l’audition notamment de Philippe Delmas, ainsi que du journaliste Edwy Plenel et du magistrat Gilbert Flam.

Le reste de la journée, ainsi que jeudi après-midi, seront consacrées aux plaidoiries des parties civiles.

Réquisitoire prévu le 23 mai. F
in du procès le 26 mai.

Source: Agence France Presse

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Vendredi 16 heures: Clearstream: Dominique de Villepin contredit mais pas accablé

Dominique de Villepin a essuyé une semaine difficile avec le témoignage courtois mais redoutable du général Philippe Rondot, témoin-phare de l’affaire Clearstream. Toutefois, à mi-procès, l’issue de la bataille judiciaire en appel restait fort incertaine.

Dominique de Villepin, relaxé en première instance, l’a répété jeudi. Il n’est pas coupable de dénonciation calomnieuse, il en est la victime : « Je suis victime parce qu’on m’a montré du doigt. La trace de ce doigt, elle est restée imprimée sur ma personne durant six ans ».

Les coupables : « Nicolas Sarkozy et son entourage » qui dès 2004 ont « désigné » des responsables et « instrumentalisé la justice » pour faire croire que Jacques Chirac et lui étaient à l’origine de la machination Clearstream, qui a consisté à inscrire des noms de personnalités sur des listings bancaires afin de les discréditer. L’ancien Premier ministre marque souvent des points lorsqu’il s’emporte. Quand il perd pied, le prévenu laisse la place à l’homme politique. Solennel et indigné.

Mais cette semaine, ses envolées ont bien souvent fait pschitt face à la sobriété et à la concision de Philippe Rondot, qui a enquêté sur les listings à sa demande ainsi qu’à celle du ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie.

Dans ses fameux carnets, où comme dans « un mezze libanais (…) chacun picore ce qu’il aime pour en faire son assiette », le général Rondot raconte au jour le jour le déroulement de l’affaire.

On y apprend comment en 2003, il rencontre le mathématicien Imad Lahoud qui, après lui avoir fait croire qu’il pourrait le mener à Oussama Ben Laden, lui présente des listings bourrés de noms de gens connus. Comment le vice-président d’EADS, Jean-Louis Gergorin, le presse d’enquêter sur ce complot international. Ou encore comment le militaire informe Dominique de Villepin des certitudes qu’il acquiert progressivement sur la fausseté des listings.

Si le contenu des verbatims n’a pas changé depuis le procès de première instance et si les déclarations du général sont peu ou prou identiques, son ton a changé. Oublié, le militaire qui se laissait marcher sur les pieds. Balayé, l’officier qui n’osait contredire trop ouvertement un ancien ministre. Mercredi et jeudi, le septuagénaire a rappelé à la cour qu’on ne badinait pas avec l’honneur d’un militaire.

Un message reçu cinq sur cinq par Dominique de Villepin qui durant deux jours a redoublé de courtoisie à son égard.

Pourtant, le général le contredit sur un point crucial. Le 19 juillet 2004, lors d’une réunion au ministère de l’Intérieur, il l’informe de « la certitude » qu’il a « de la fausseté des listings ».

Cet élément est central pour l’accusation qui affirme que le prévenu, alerté de la calomnie, aurait pu alors y mettre fin. Le parquet, qui a fait appel de la relaxe de Dominique de Villepin, estime qu’il doit être condamné pour « complicité par abstention ».

Mais si la « complicité de dénonciation calomnieuse » existe bel et bien dans le code pénal, la « complicité par abstention » n’est qu’un concept juridique que la cour d’appel a toute liberté de suivre ou non.

Et même si le général convainquait la cour que Dominique de Villepin était plus au courant de l’affaire qu’il ne veut bien l’admettre, celle-ci pourrait tout à fait décider de le blanchir à nouveau.

Car Dominique de Villepin n’aurait pas été le seul à pouvoir stopper la calomnie. « MAM avait connaissance de cette affaire-là », a rappelé le général.

Des éléments qui laissent perplexe l’avocat de Dominique de Villepin, Me Olivier Metzner. Car au fond, dans cette affaire, « tout le monde sait (…) et « personne ne prévient personne ! »

Source: Agence France Presse

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