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Notre procès Clearstream: cinquième journée

Cinquième journée du procès Clearstream en appel. Une journée marquée notamment par le témoignage du Général Rondot.

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Mercredi 22 heures 30: Villepin et Rondot « d’accord à 100% » ?

Ce qu’il ne fallait pas rater de la cinquième audience du procès Clearstream II.

L’aplomb de Dominique de Villepin – L’ex Premier ministre qui, en première instance, avait contredit les notes prises par le général Philippe Rondot dans le cadre de l’affaire Clearstream, s’est dit mercredi, devant la cour d’appel de Paris, « d’accord à 100% » avec le militaire. »Je ne suis pas d’accord à 99% mais à 100% avec ce qui est écrit » dans les verbatims du général et avec « l’essentiel de ce qu’a dit le général Rondot » mercredi à l’audience, a lancé Dominique de Villepin. Les versions des hommes s’accordent, en effet, sur un point : il n’y a pas eu de complot, ni de « réunion de conspirateurs », a martelé Dominique de Villepin. Et « qu’ici ou là, nous ayons des interprétations différentes, un ressenti différent, je dirais que ce sont des événements secondaires au regard de l’essentiel », a ajouté le ministre qui est resté tout sourire après cet échange avec le général Rondot.

Pour Rondot, des divergences persistent – Le général a toutefois contredit mercredi Dominique de Villepin à propos de plusieurs épisodes de l’affaire Clearstream devant la cour d’appel de Paris. Le militaire a ainsi affirmé avoir averti l’ancien Premier ministre de ses certitudes sur la fausseté des listings Clearstream dès le mois de juillet 2004. Or, lundi, Dominique de Villepin a affirmé qu’en juillet 2004, le général Rondot ne lui avait fait part d’ »aucune certitude ». Autre point de divergence : en mars 2004, le général Rondot assure que Dominique de Villepin, lui a demandé de faire libérer Imad Lahoud, le faussaire de l’affaire Clearstream, alors en garde à vue pour une affaire d’escroquerie. L’ex-Premier ministre nie cette version et reconnaît tout juste avoir évoqué le cas « de la source », au milieu d’une conversation téléphonique. « J’ai alors dit à Monsieur Rondot, faites au mieux (…) Faites au mieux, c’est le mot d’ordre de la diplomatie ! »

Denis Robert, une « chèvre » ? – « Florian Bourges et moi avons servi de chèvres » à Imad Lahoud. Le journaliste Denis Robert a assuré mercredi à la cour d’appel de Paris qu’avec l’auditeur Florian Bourges, ils avaient été trompés par le faussaire présumé des listings Clearstream. Relaxé en première instance, Denis Robert n’encourt plus aucune sanction pénale. Il est présent à ce second procès car cinq parties civiles ont fait appel contre lui. « Imad Lahoud m’a baladé. Pour moi, c’est un escroc qui sait habilement manipuler », a-t-il insisté.

Source: Europe 1

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Mercredi 21 heures: Rondot : Villepin n’a pas «monté de complot»

Mercredi lors du procès Clearstream, le témoignage de l’ancien maître espion a été plutôt favorable à l’ex-premier ministre.

Tandis que le général Rondot se met au garde-à-vous -ce n’est pas qu’une expression- à la barre, les rangs des avocats s’ébrouent. Surtout ceux de Dominique de Villepin, trop expérimentés pour sous-estimer la dangerosité d’un témoin. Me Luc Brossolet a saisi la chemise «Audition Rondot» posée devant lui, Me Olivier Metzner veille au grain, yeux mi-clos, tandis que l’ancien premier ministre masque sa concentration sous un air dégagé. Philippe Rondot, 74 ans, se présente: «Officier général 2e section». «À la retraite?», s’enquiert la présidente qui n’a peut-être pas encore pris toute la mesure du personnage. La politesse prend cependant le pas sur la condescendance: « Pas tout à fait. Quand on est officier général, on reste à la disposition du ministère de la Défense.»

Jean-Louis Gergorin était «de bonne foi»

Pendant l’affaire Clearstream, Philippe Rondot était donc conseiller «pour le renseignement et les opérations spéciales» au cabinet de Michèle Alliot-Marie pour dire les choses simplement. Mais, voilà, le général doit tenir les approximations pour un péché capital. Le culte de la modernité doit en être un autre pour celui qui parle du «Levant» pour évoquer la Syrie et le Liban et de «machines» pour désigner les ordinateurs d’Imad Lahoud. L’orgueil, lui, n’est que militaire lorsqu’il rappelle, sans jamais citer son nom, qu’il captura le terroriste Carlos au Soudan. Et qu’il avait donc quelques raisons de prêter l’oreille à Imad Lahoud et ses supposés tuyaux sur les réseaux Ben Laden…

Chaque mot compte. Ainsi, le témoin prend-il encore un long moment pour expliquer sa «manière de fonctionner». On l’a traité de «scribe», lui dont les carnets, saisis lors de perquisitions, ont servi de fil conducteur à l’instruction? Non, il retranscrit seulement ses rendez-vous dans ses «journaux de marche», en temps réel ou à peine rentré chez lui. N’en déplaise à la défense de Villepin qui tient ses écrits pour fantaisistes, surtout lorsqu’ils gênent leur client. Le compte rendu de la réunion du 9 janvier 2004 dans le bureau du ministre, alors à la tête du Quai d’Orsay, est au nombre de ces difficultés. Ce serait le point de départ du complot visant à impliquer Nicolas Sarkozy dans un système de corruption international, selon la version la plus sévère de l’accusation. À l’époque, l’officier note dans ses carnets que le ministre des Affaires étrangères lui demande des vérifications sur ses listings Clearstream et croit agir «sur instructions du président de la République (Jacques Chirac, NDLR)», comme il le consigne. «C’est ce que j’ai compris lors de cette réunion», confirme le témoin sans se montrer trop insistant.

Autre obstacle à franchir: le nom de Nicolas Sarkozy, associé à un compte Clearstream, a-t-il été évoqué ce 9 janvier au Quai d’Orsay? L’ancien ministre s’en est toujours défendu malgré les annotations du général. La présidente, tentant d’en avoir le cœur net: «Les noms Nagy et Bocsa (patronymes complets de l’actuel chef de l’État) ont-ils été prononcés?» Philippe Rondot: «Par Jean-Louis Gergorin, oui, mais je ne suis pas sûr que Dominique de Villepin ait entendu. Son bureau était grand, il allait souvent à son téléphone…» Comme par enchantement, l’atmosphère se détend. Interrogé sur une broutille, Dominique de Villepin ne manque pas désormais de rappeler que «le général Rondot a tout à fait raison».

En juillet 2004, alors que la bulle Clearstream éclate et que la prétendue corruption va se révéler une pure calomnie, l’officier «alerte tout le monde que cela ne tient pas», dont Dominique de Villepin, qui tardera à en tirer les conséquences, selon le ministère public. Le général Rondot, lui, a déjà livré sa «conclusion»: «Dans cette affaire, Imad Lahoud a été la “source”, Jean-Louis Gergorin est entré dans le jeu -je pense de bonne foi- et (…) jamais Dominique de Villepin ne m’a demandé de monter un complot!» «Fermez le ban», croit-on entendre dans la cour d’appel.

Source: lefigaro.fr

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Mercredi 20 heures 30: Avec aplomb, le général Rondot contredit Dominique de Villepin

C’est avec un aplomb plus affirmé qu’en première instance que le général Philippe Rondot a contredit mercredi Dominique de Villepin à propos de plusieurs épisodes de l’affaire Clearstream devant la cour d’appel de Paris.

Le militaire, qui a enquêté en 2003 et 2004 sur les listings Clearstream à la demande du ministère de la Défense, mais aussi de Dominique de Villepin, a affirmé avoir averti l’ancien Premier ministre de ses certitudes sur la fausseté des listings Clearstream dès le mois de juillet 2004.

A cette époque, il a reçu un appel de la police suisse. Celle-ci venait d’opérer des vérifications qui démontraient que les listings avaient été falsifiés et que certains noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, y avaient été ajoutés pour les discréditer.

« J’ai pris mon téléphone (…) et
j’ai alerté tout le monde », a raconté le général Rondot. « J’avertis Philippe Marland (le directeur de cabinet de la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, ndlr), j’alerte M. de Bousquet de Florian (de la DST, ndlr), M. Brochand (de la DGSE, ndlr) et Dominique de Villepin, qui m’appelle ».

Concernant Dominique de Villepin, « je lui dis que les vérifications ne sont pas probantes, autrement dit que tout cela est faux ».

Lundi, M. de Villepin a affirmé qu’en juillet 2004, le général Rondot ne lui avait fait part d’ »aucune certitude ».

Ce point est central pour l’accusation. En effet, le parquet général estime que M. de Villepin s’est rendu coupable de « complicité par abstention ». En d’autres termes, il juge que l’ancien ministre doit être condamné pour n’avoir pas arrêté la dénonciation calomnieuse entre juillet et octobre 2004 alors qu’il savait que les listings étaient faux.

Or Dominique de Villepin assure qu’il n’a eu la certitude de la fausseté des listings qu’en octobre 2004.

Deuxième point gênant pour le président de République solidaire: la garde à vue d’Imad Lahoud. Le 25 mars 2004, le mathématicien a été placé en garde en vue pour une affaire d’escroquerie. Les policiers ont découvert sur lui un sauf-conduit signé de Jean-Louis Gergorin, faisant état d’une mission qu’Imad Lahoud menait pour le général Rondot.

Alerté, Philippe Rondot appelle Jean-Louis Gergorin et lui remonte les bretelles. Quelques minutes plus tard, Dominique de Villepin lui téléphone, avec pour prétexte une question sur les attentats de Madrid. Très vite, les deux hommes échangent à propos de la garde à vue d’Imad Lahoud qui est leur informateur dans l’affaire Clearstream.

C’est là que les versions divergent. Dominique de Villepin assure que c’est le général qui lui parle de l’incident Lahoud, dont il n’était pas informé. Il lui aurait alors dit « une formule de style: +Voyez ce qu’il convient de faire+ ».

La version de l’officier est sensiblement différente. Selon lui, c’est M. de Villepin qui, alerté par Jean-Louis Gergorin, aborde la garde à vue d’Imad Lahoud. Le ministre lui aurait alors demandé « de faire le nécessaire pour que cet individu soit libéré ».

« C’est un point sur lequel je n’ai pas le même souvenir que le général Rondot », répond, policé, Dominique de Villepin, qui s’escrime à ne pas contredire frontalement l’officier.

Tout aussi poliment, Philippe Rondot revient à la barre et donne sa propre conclusion: « Je dis que nous sommes en désaccord ».

Source: AFP

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Mercredi 20 heures: Villepin n’a pas parlé de Sarkozy à Rondot, selon le militaire

Témoin clef du dossier Clearstream, le général Philippe Rondot, dont les notes servent de base à l’accusation, a livré mercredi un témoignage soigneusement pesé sur le rôle des prévenus de cette manipulation présumée, à laquelle l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin est soupçonné d’avoir participé.

Ces verbatim et notes ont été saisis lors de l’instruction et sont les seuls éléments matériels qui évoquent le rôle chacun des protagonistes. Ils forment le socle de l’accusation contre M. de Villepin, rejugé pour « complicité de dénonciation calomnieuse ».

Dans une métaphore culinaire, le général Rondot a comparé ses verbatim au mezze libanais, composé de différents plats où chacun « picore » ce qui lui plaît. Dans ses verbatim, « on a piqué ce qui arrangeait », a-t-il relevé.

Voix ferme et mots choisis, le militaire, âgé de 74 ans, a été longuement entendu en qualité de témoin par la cour d’appel de Paris. L’homme s’est dit touché dans son honneur par l’affaire Clearstream où la presse s’est gaussée de ses multiples carnets et notes. Sa version des faits se décompose en quatre phases.

La première débute en octobre 2003. L’ex-responsable du groupe de défense et d’aérospatiale EADS, Jean-Louis Gergorin, l’a alerté de menaces de groupes mafieux impliquant des personnalités françaises. Il enquête pour le compte du ministère de la Défense sur les noms des personnels militaires cités.

La seconde, le 9 janvier 2004, il participe à la réunion au cabinet du ministre des Affaires étrangères en présence de Dominique de Villepin et de Jean-Louis Gergorin. Le premier se prévaut d’instructions du président de la République, assure le militaire.

Mais jamais, tient-il à préciser, le nom de Nicolas Sarkozy ne sera prononcé par le ministre. Reste que le général Rondot se trouve pris dans « un conflit de loyauté » car M. de Villepin lui demande de ne pas évoquer cette enquête avec sa ministre de tutelle, Michèle Alliot-Marie.

La troisième phase intervient quand Jean-Louis Gergorin, qui a rencontré le juge Renaud Van Ruymbeke, lui adresse documents et listings Clearstream de façon anonyme. La quatrième phase est celle du sauve-qui-peut où le général met en garde tout le monde des risques d’une manipulation.

Le militaire, dont le témoignage était très attendu, ne s’est pas montré à charge contre Dominique de Villepin lui réservant parfois quelques piques.

« Jamais M. Dominique de Villepin ne m’a fait état de la présence du patronyme de Nicolas Sarkozy sur ces listings. Jamais M. Dominique de Villepin ne m’a demandé de monter un coup avec la complicité supposée de Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud », a-t-il affirmé à la fin de sa déposition.

« Dans cette affaire-là, M. Imad Lahoud a été à la source -Je ne dis pas la source, je dis bien à la source. M. Jean-Louis Gergorin est entré dans le jeu et, je pense, de bonne foi », a-t-il assuré, faisant état des risques que prenait l’ancien responsable d’EADS dans cette affaire.

Si le militaire considère que Jean-Louis Gergorin est de bonne foi, par ricochet, Dominique de Villepin l’est également. Appelé à la barre, ce dernier s’empresse d’être « d’accord avec l’immense majorité de ce qu’à expliqué le général Rondot ». Il conteste avoir fait état d’instructions du chef de l’Etat, mettant cette différence sur le compte de la « terminologie » qui varie entre « militaires ou diplomates ».

« Nous avons ici ou là des ressentis différents. c’est vrai. mais secondaires au regard de l’essentiel », assure l’ancien Premier ministre.

Les « ressentis différents » se sont accentués sur l’histoire de la garde à vue d’Imad Lahoud en mars 2004, le militaire assurant que Dominique de Villepin l’avait appelé pour faire libérer l’informaticien, ce que l’ancien Premier ministre a démenti.

L’audience se poursuivait dans la soirée.

Source: Associated Press

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Mercredi 19 heures 30: Le reportage de BFM TV


Procès Clearstream : le Général Rondot entendu par BFMTV

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Mercredi 19 heures: Il ne faut pas prendre le général Rondot pour un « berniche »

En première instance il s’était déjà exclamé : « Tout de même, je n’ai pas un QI de pétoncle ! ». En appel, c’est au patois morvandiau que fait appel le général Rondot. « Avant de partir du Morvan, où je me suis réfugié pour prendre du recul, pour venir ici, mon voisin, un paysan, m’a dit ‘Philippe, à Paris, on te prend pour un berniche’. Un berniche, c’est un
l’idiot du village. » Un temps et il ponctue : « Non, madame la présidente, je ne suis pas un berniche. »

Il a été blessé dans son honneur, dit-il, qu’on le fasse passer pour un comploteur, celui qui se tient à la barre, droit comme les trois « I » de militaire. Raide comme se doit de l’être « l’officier général de la deuxième section » qu’il est, et sera jusqu’à sa mort : « lorsqu’on est officier général, on ne prend jamais sa retraite, on reste toujours sous l’autorité du ministre de la défense », précise-t-il à la présidente dès les premières minutes de sa longue déposition devant la cour d’appel de Paris.

« Si nous apparaissons… »

Philippe Rondot est un espion en chef, un pilier du renseignement français, qui n’est pas exactement selon lui « ce que pensent en savoir ceux qui ont vu OSS 117 ou James Bond ». Sacoche en cuir marron et cravate à écusson, il est, selon ses propres mots, « de la vieille école ». Celle où l’on « traite » les renseignements et les sources de « façon humaine et avec respect », celle où l’on prend des notes sans cesse. Ah les notes du général Rondot ! Aussi célèbres que les enregistrements secrets du majordome des Bettencourt, elles sont au cœur de l’affaire Clearstream et impliquent Dominique de Villepin : selon elles, le ministre des Affaires étrangères lui aurait demandé en janvier 2003 d’enquêter discrètement pour son compte sur les listings apportés par Gergorin et Lahoud. « Si nous apparaissons le PR et moi, nous sautons », aurait ainsi dit Villepin selon les notes de celui qui était alors Conseiller pour le renseignement et les opérations spéciales au ministère de la Défense.

« Pas comme un mezze »

Il tient à s’expliquer sur cette manie de tout consigner. « J’appartiens à une vieille famille de militaires », dit-il. « Mon père était officier de renseignements lui-même, au Levant avant de rejoindre la France Libre. Il est de tradition chez les militaires de tenir un journal de marche. Je l’ai toujours fait, prenant des notes en réunion quand cela était possible et retranscrivant tout, minute par minute, dans mon journal chaque jour. Alors, mes verbatim, je suis le mieux placé pour les interpréter. Ce n’est pas comme un mezze libanais, vous savez ce plat où chacun peut prendre ce qui lui plait ». A sa droite, Dominique de Villepin sourit. A sa gauche, Imad Lahoud, le libanais d’origine que le général vient de traiter « d’escroc au renseignement », prépare sans doute le coup d’après.

Source: Nouvel Observateur

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Mercredi 18 heures 30: Clearstream: Villepin arrondit les angles face au général Rondot

Après avoir chatouillé l’honneur du général Rondot en première instance, Dominique de Villepin a choisi en appel d’arrondir les angles, conscient du danger que représente ce témoin central dans l’affaire Clearstream.

« Le général Rondot a raison! » Dès qu’il le peut, mercredi, Dominique de Villepin soutient le militaire et multiplie les sourires.

Alors qu’en première instance, il n’avait cessé de contester les notes prises par le général Rondot dans le cadre de l’affaire Clearstream, l’ancien Premier ministre opère un virage à 180 degrés. Il est même « d’accord à 100% » avec le général.

Pourtant cet accord parfait n’est que de façade. Car Dominique de Villepin ne choisit dans les déclarations du général que celles qui l’exonèrent des accusations de « complicité de dénonciation calomnieuse ».

Ainsi du récit que le militaire fait de la réunion du 9 janvier 2004 au Quai d’Orsay, en présence de Dominique de Villepin et de son co-prévenu Jean-Louis Gergorin, l’ancien ministre ne retient qu’une chose: « Nous sommes d’accord: ce n’est pas une réunion de conspirateurs ».

Pourtant un gouffre les sépare: alors que le général Rondot affirme que le ministre s’est recommandé d’une instruction du président Jacques Chirac, Dominique de Villepin dément avoir donné une instruction concernant le dossier Clearstream. Mais peu importe pour le fondateur de République solidaire, il s’agit juste d’ »un ressenti différent ». Et puis, ce ne sont que « des événements secondaires au regard de l’essentiel ».

Un peu plus tôt, l’assistance avait compris que l’agent de renseignement du ministère de la Défense ne se laisserait pas marcher sur les pieds. « Mon honneur a été touché », avait-il prévenu. En première instance, il a peu goûté de se faire traiter de « militaire rigide », (« bah oui, parce que je ne me tiens pas avachi! » a-t-il répondu mercredi) ou de « général menteur ».

Quant à ses carnets, a-t-il mis en garde, « ce n’est pas comme un mezze libanais, c’est-à-dire une multitude de plats où chacun picore ce qu’il aime pour en faire son assiette. (…) J’ai l’impression que dans ces verbatims, on a piqué ce qui arrangeait, en mettant de côté ce qui dérangeait ».

Refusant d’être le « berniche » de service, un terme qui dans le Morvan désigne « l’idiot du village », le militaire a témoigné durant de longues heures devant la cour afin d’éclairer les juges sur cette dénonciation calomnieuse au cours de laquelle des noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, ont été ajoutés sur des listings de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream, afin de faire croire qu’elles trempaient dans de sombres affaires mafieuses.

Pour la première fois, l’officier a livré son sentiment sur le véritable cerveau de la machination. Alors qu’en première instance le tribunal a jugé que Jean-Louis Gergorin était le grand instigateur du complot, Philippe Rondot a dit mercredi sa conviction que l’ancien haut responsable d’EADS n’avait pas agi de mauvaise foi.

« Bien sûr, il a une nature débordante, parfois fantasmagorique. Mais il a rendu aussi d’éminents services à son pays », a expliqué Philippe Rondot, avant d’ajouter: « Je crois à sa sincérité ».

Le militaire s’est montré moins élogieux à l’égard du mathématicien Imad Lahoud, « la source qui (lui) a été signalée par Jean-Louis Gergorin ». « M. Imad Lahoud a beaucoup menti. Il a tellement menti que même si un jour il lui arrivait de dire la vérité, il ne serait pas cru. »

« Bien sûr, a-t-il ajouté, M. Imad Lahoud nous a abusé. Dans les services, on qualifie ces personnes d’escrocs aux renseignements. Dans ma carrière, j’en ai rencontré beaucoup, ce n’est pas facile de faire le tri ».

Source: Agence France Presse

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Mercredi 18 heures: Clearstream : Villepin n’a pas demandé à « monter un coup »

Le général Rondot n’a rien perdu de sa rigueur toute militaire. D’une voix lente et monocorde, à peine éraillée par ses 75 ans, celui par lequel le dossier Clearstream est devenu une affaire d’Etat n’est pas du genre à s’avachir à la barre. Raide comme un piquet tout au long de son audition mercredi 11 mai, le militaire a redonné sa version de l’histoire: comment Jean-Louis Gergorin lui a présenté Imad Lahoud, une source qu’il a « traitée » -comme on dit dans le jargon du renseignement- pour obtenir des informations sur Ben Laden ; comment Lahoud et Gergorin lui ont ensuite mis les faux comptes de Clearstream sous les yeux ; comment Villepin l’a reçu le 9 janvier 2004, en présence de Gergorin, pour lui demander de poursuivre ses enquêtes sur les listings ; comment il s’est rendu compte très vite que tout était faux et l’a dit aux autorités.

Rien n’a changé depuis le premier procès. Ses notes -son « journal de marche » comme il dit- et son agenda, minutieusement annotés au jour le jour, ne disent rien de plus en 2011. A la sortie de la fameuse réunion du 9 janvier 2004, il a bien écrit que Dominique de Villepin lui demandait de poursuivre ses investigations sur « instructions » du « PR » – président de la République, Jacques Chirac à l’époque. Cela prouve-t-il l’implication de l’ancien ministre des Affaires étrangèr
es? « Jamais il ne m’a demandé de monter un coup », souligne avec vigueur l’agent de renseignement, qui en appelle juste après son « honneur »: « Il n’y a pas de raison d’Etat dans cette affaire qui m’oblige à mentir. »

Et Villepin de répondre avec délectation à la barre: « Je suis d’accord à 100% avec ce qui est écrit (dans les carnets du général). La réunion du 9 janvier n’a pas été une réunion de conspirateurs. » Le seul doute, exprimé par le militaire, vient de ce qu’on lui a demandé de ne pas avertir son ministre, Michèle Alliot-Marie, à la Défense. Même lorsqu’il affirme que les listings sont des faux. « J’étais troublé », reconnaît-il sans le paraître le moins du monde. Pas de quoi faire de Villepin un coupable. Les avocats de l’ancien Premier ministre, visiblement, le savent. On ne les entend pas.

Que retenir alors du long « exposé » de Rondot, qui parle devant le tribunal comme un professeur des universités s’adresse à ses étudiants en cours magistral – sans aucune condescendance, mais avec le souci d’être parfaitement compris? Que Jean-Louis Gergorin, un « ami » qui « a rendu des services à son pays », est une « personnalité attachante et intelligente », mais aussi « quelqu’un d’impulsif », à la nature débordante, parfois fantasmagorique », avec « l’obsession de la théorie du complot ». L’ancien haut responsable se souviendra sans doute, à l’énoncé du jugement, du portrait que son « ami » a dressé de lui. En quelques mots, prononcés sans précipitation, il le repeint en manipulateur capable de monter une machination.

Pour le général Rondot, qui répète à la barre ce qu’il a écrit dans ses carnets, Clearstream est une « construction intellectuelle de Jean-Louis Gergorin qui accroche Dominique de Villepin ». Lors de la réunion du 9 janvier 2004, c’est l’industriel qui est obsédé par Clearstream, qui parle sans arrêt de Sarkozy en utilisant le patronyme « Bocsa », tel que le futur chef de l’Etat apparaîtra ensuite dans les listings. Et Villepin, demande le tribunal? Il était « souvent au téléphone », répond Rondot qui le dédouane en même temps qu’il accable Gergorin.

Pendant ce temps, Imad Lahoud, qualifié au début de l’audition de « personnage complexe » par le militaire, fait profil bas, sans doute ravi de passer entre les gouttes.

Source: Challenges

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Mercredi 17 heures 30: Rondot témoigne en faveur de Villepin au procès Clearstream

Un témoin clé, le général Philippe Rondot, a déposé mercredi en faveur de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin au procès en appel d’une manipulation menée en 2004 avec de faux fichiers de la société Clearstream où figurait notamment le nom de Nicolas Sarkozy.

Le procès de cette intrigue aux multiples rebondissements se déroule sur fond d’enjeux politiques, Dominique de Villepin, relaxé en première instance en 2010, envisageant de se présenter à l’élection présidentielle de 2012 contre Nicolas Sarkozy.

Philippe Rondot, 74 ans, est le pivot de l’affaire et du dossier judiciaire. Il a enquêté en 2003 et 2004 sur les listings, à la demande notamment de Dominique de Villepin. Les carnets de note du militaire où il a consigné toutes les réunions, saisis pendant l’enquête, servent de guide aux juges.

Ce général, à l’origine notamment de l’arrestation d’Ilich Ramirez Sanchez dit « Carlos » en 1994 au Soudan, a assuré à la barre de la cour d’appel de Paris que Dominique de Villepin n’avait pas comploté contre Nicolas Sarkozy.

« A aucun moment, avec Dominique de Villepin, nous n’avons parlé de Nicolas Sarkozy et de son compte », a-t-il dit. Selon l’accusation qui a fait appel de sa relaxe, Dominique de Villepin s’est servi de la fausse mention d’un compte bancaire occulte détenu par Nicolas Sarkozy pour le discréditer.

Mais pour le général Rondot, Dominique de Villepin était de bonne foi, car il pensait que les listings pouvaient être vrais, ce qui écarte l’accusation de « complicité de dénonciation calomnieuse ».

LAHOUD « À LA SOURCE »

Il est même possible selon Philippe Rondot que, lors de la réunion de janvier 2004 au ministère des Affaires étrangères qui a lancé l’affaire des listings, Dominique de Villepin n’ait pas même entendu le nom de Nicolas Sarkozy.

Il a pourtant bien été prononcé car sur les carnets Rondot, on lit « enjeu politique Nicolas Sarkozy, fixation sur Nicolas Sarkozy, compte couplé, à vérifier ».

« Je ne suis pas sûr que M. de Villepin ait pu entendre, car sans quitter la pièce, il allait souvent à son téléphone », a dit le général. Pour lui, l’ancien-vice président d’EADS Jean-Louis Gergorin, qui avait fait connaitre les listings à Dominique de Villepin, était aussi de bonne foi.

Est donc en cause, aux yeux du militaire, l’autre prévenu Imad Lahoud, la « source » de Jean-Louis Gergorin. A ses yeux, Imad Lahoud n’était pas « la source mais à la source » des listings, c’est-à-dire l’auteur de la falsification.

Pourquoi, dans ce cas, ne pas avoir dénoncé cet homme avec lequel il travaillait à la justice ? a demandé la cour au général. C’est parce que les services secrets ont l’habitude de traiter avec des informateurs qui peuvent s’avérer douteux.

« Nous ne sommes pas, dans les services (secrets), une bande de voyous rompus aux coups tordus qui peuvent avoir lieu dans le monde politique. Nous ne sommes pas des dénonciateurs », a dit Philippe Rondot.

Le procès se poursuit jusqu’au 26 mai. L’arrêt sera mis en délibéré jusqu’à l’automne.

Source: Reuters

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Mercredi 17 heures: Clearstream: Dominique de Villepin « d’accord à 100% » avec le général Rondot

Dominique de Villepin, qui jusqu’à présent contestait les notes prises par le général Philippe Rondot dans le cadre de l’affaire Clearstream, s’est dit mercredi, devant la cour d’appel de Paris, « d’accord à 100% » avec le militaire.

« Je ne suis pas d’accord à 99% mais à 100% avec ce qui est écrit » dans les verbatims du général et avec « l’essentiel de ce qu’a dit le général Rondot » mercredi à l’audience, a déclaré l’ancien Premier ministre, en multipliant les sourires au témoin-vedette.

Quelques minutes plus tôt, le général avait raconté comment s’était déroulée la réunion du 9 janvier 2004 au Quai d’Orsay, en présence de Dominique de Villepin et de son co-prévenu Jean-Louis Gergorin.

Alors qu’il enquête depuis plusieurs mois sur les listings Clearstream pour le ministère de la Défense, le militaire reçoit alors l’instruction de Dominique de Villepin d’enquêter également pour son compte. Alors que le général Rondot affirme que le ministre s’est recommandé d’une instruction du président Jacques Chirac, Dominique de Villepin dément cette version.

Comme l’a dit le général Rondot, « cette réunion n’a pas été une réunion de conspirateurs », a indiqué M. de Villepin. Et « qu’ici ou là, nous ayons des interprétations différentes, un ressenti différent, je dirais que ce sont des événements secondaires au regard de l’essentiel ».

Si la stratégie de Dominique de Villepin consistait mercredi à acquiescer aux propos du militaire, dans les faits, les divergences persistaient.

Ainsi, M. de Villepin « conteste la direction des instructions ». Selon lui, les directives que lui a données Jacques Chirac concernaient la moralisation de la vie publique internationale.

Certes, reconnaît M. Rondot, « il n’y avait pas d’instructions précises disant +Continuez votre enquête+ ou +Ciblez un tel ou un tel+ », mais pour le militaire, il n’y a pas de doute, l’instruction présidentielle se « rattache aux investigations » qu’il mène déjà sur les listings Clearstream pour le ministère de la Défense.

Les carnets du général Rondot sont au coeur de l’affaire Clearstream, vaste dénonciation calomnieuse au cours de laquelle des noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, ont été ajoutés dans des l
istings de la chambre de compensation luxembourgeoise, afin de faire croire qu’ils trempaient dans de sombres affaires mafieuses.

Source: AFP

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Mercredi 16 heures 30: Le général Rondot implacable face à un Villepin pourtant conciliant

Après avoir chatouillé l’honneur du général Rondot en première instance, Dominique de Villepin a fait assaut de courtoisie en appel, mais cette déférence appuyée n’a pas empêché l’officier d’ébranler sérieusement la défense de l’ancien Premier ministre.

« Le général Rondot a raison! » Dès qu’il le peut, mercredi, Dominique de Villepin soutient le militaire et multiplie les sourires.

Alors qu’en première instance, il n’avait cessé de contester les notes prises par le général Rondot dans le cadre de l’affaire Clearstream, l’ancien Premier ministre opère un virage à 180 degrés. Il est même « d’accord à 100% » avec le général.

Pourtant cet accord parfait n’est que de façade. Car Dominique de Villepin ne choisit dans les déclarations du général que celles qui l’exonèrent des accusations de « complicité » dans cette affaire de dénonciation calomnieuse où des listings bancaires ont été falsifiés afin de faire croire que des personnalités, dont Nicolas Sarkozy, trempaient dans des affaires mafieuses.

Ainsi du récit que le militaire fait de la réunion du 9 janvier 2004 au Quai d’Orsay, en présence de Dominique de Villepin et de son co-prévenu Jean-Louis Gergorin, l’ancien ministre ne retient qu’une chose: « Nous sommes d’accord: ce n’est pas une réunion de conspirateurs ».

Pourtant un gouffre les sépare: alors que le général Rondot affirme que le ministre s’est recommandé d’une instruction du président Jacques Chirac, M. de Villepin dément avoir donné une instruction concernant le dossier Clearstream. Mais peu importe pour le fondateur de République solidaire, il s’agit juste d’ »un ressenti différent », « des événements secondaires au regard de l’essentiel ».

A deux autres reprises, le même scénario se reproduit. Ainsi le général Rondot affirme qu’il a eu connaissance de la falsification des listings Clearstream dès juillet 2004 et qu’il en a immédiatement averti Dominique de Villepin. Il assure également qu’en mars 2004, le ministre lui a téléphoné pour qu’il fasse libérer Imad Lahoud, le faussaire présumé, alors en garde à vue pour une affaire d’escroquerie.

Quand Dominique de Villepin redouble de précautions oratoires et se contente de dire qu’il n’a pas sur ces points « le même souvenir » que le général Rondot, celui-ci reste courtois mais sa réponse ne laisse pas place au doute: « je dis que nous sommes en désaccord ».

Alors qu’au premier procès, l’agent de renseignement semblait tétanisé face à l’ancien Premier ministre, mercredi, le septuagénaire s’est refusé à passer pour un « berniche », un terme qui dans le Morvan désigne « l’idiot du village ».

« Mon honneur a été touché », a-t-il prévenu, rappelant qu’il avait peu goûté, devant le tribunal, de se faire traiter de « militaire rigide », (« bah oui, parce que je ne me tiens pas avachi! » a-t-il répondu mercredi) ou de « général menteur ».

Quant à ses carnets, a-t-il mis en garde, « ce n’est pas comme un mezze libanais, c’est-à-dire une multitude de plats où chacun picore ce qu’il aime pour en faire son assiette. »

Pour la première fois, l’officier a livré son sentiment sur le véritable cerveau de la machination. Alors que le jugement de janvier 2010 fait de Jean-Louis Gergorin le grand instigateur du complot, Philippe Rondot a dit mercredi sa conviction que l’ancien responsable d’EADS n’avait pas agi de mauvaise foi.

« Bien sûr, il a une nature débordante, parfois fantasmagorique. Mais il a rendu aussi d’éminents services à son pays », a expliqué Philippe Rondot, avant d’ajouter: « Je crois à sa sincérité ».

Le militaire s’est montré moins élogieux à l’égard du mathématicien Imad Lahoud. Il « a beaucoup menti. Il a tellement menti que même si un jour il lui arrivait de dire la vérité, il ne serait pas cru. »

Fin de l’audition de M. Rondot et audition de témoins de moralité jeudi après-midi.

Source: Agence France Presse

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Mercredi 16 heures: Clearstream: Rondot défend Villepin

Le général Philippe Rondot a affirmé aujourd’hui à la cour d’appel de Paris que Dominique de Villepin ne lui a jamais dit que le nom de Nicolas Sarkozy était mentionné sur les listings et encore moins demandé de « monter un coup » contre ce dernier.

« Jamais M. Dominique de Villepin ne m’a fait état de la présence du patronyme de Nicolas Sarkozy sur ces listings », a-t-il déclaré. « Jamais M. Dominique de Villepin ne m’a demandé de monter un coup avec la complicité supposé de Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud », a-t-il ajouté.

Quelques instants auparavant, le général Rondot a estimé qu’Imad Lahoud « a été à la source » de l’affaire Clearstream dans laquelle Jean-Louis Gergorin est entré « de bonne foi ».

Imad Lahoud, mathématicien, est soupçonné d’avoir trafiqué les listings de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream. Jean-Louis Gergorin, ancien haut responsable d’EADS, est soupçonné d’être à l’origine des fausses accusations transmises à la justice.

Dominique de Villepin est quant à lui accusé d’avoir laissé cette manipulation se développer car elle pouvait discréditer Nicolas Sarkozy qui se positionnait pour la présidentielle de 2007.

Source: AP

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Mercredi 16 heures: Clearstream: « pas de complot » selon Villepin et Rondot

15h46 : Devant la Cour d’appel, les versions du général Rondot et de Dominique de Villepin s’accordent : il n’y a pas eu de complot. Le camp Villepin semble se satisfaire du témoignage du général Rondot.

15h30 : « Jamais Dominique de Villepin ne m’a fait état de la présence du patronyme de Nicolas Sarkozy sur ces listings », affirme, plus raide que jamais, Philippe Rondot. « Jamais monsieur Dominique de Villepin ne m’a demandé de monter un coup avec la complicité supposé de Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud », martèle-t-il.

15h25 : « On dit que Clearstream était mon affaire. Elle l’a été en partie. Mais j’avais d’autres préoccupations que cette misérable affaire », raconte Philippe Rondot.

15h10 : « Quand, je suis parti prendre un peu de recul, dans le Morvan, un vieil homme est venu me dire ‘Philippe, à Paris, on te prend pour un berniche’. Dans le Morvan, un berniche, c’est l’idiot du village », explique le général Rondot qui ajoute : « non, madame la présidente, je ne suis pas un berniche »!

15h04 : « Je pense que, dans cette affaire, Imad Lahoud est à la source ». « Que jamais Dominique de Villepin ne m’a informé que le nom de Sarkozy était dans ces listings », conclut le général Rondot dont le monologue dure depuis trois quart d’heure. « L’honneur qui est le mien a été touché », ajoute-t-il.

14h58 : « Le 19 juillet, j’ai dit ‘attention ces listings ne tiennent pas’ « , explique une nouvelle fois, le général Rondot, fidèle à ses propos de première instance. Puis, il ajoute : « pour moi, mon enquête est terminée ».

14h27 : Le général Rondot s’avance vers le micro et annonce qu’il va poursuivre « son exposé ». Avec insistance, il avait demandé – avant la suspension d’audience – à le poursuivre.

14h25 : L’audience reprend. La présidente de la Cour annonce que la partie civile Edwy Plenel sera entendu, mercredi matin, le 18 mai prochain.

12h48 : L’audience est suspendue et reprendra à 14h15.

12h40 : Le général Rondot s’agace d’être interrompu dans « son exposé ». Le parquet débute la série de questions. Philippe Rondot essaie d’allumer son micro en vain. Un avocat vient l’aider.

12h32 : « Il y a ceux qui n’ont d’autre culture qu’OSS 117 et James Bond…. Ce n’
est pas le cas de Dominique de Villepin qui sait très bien comment fonctionne l’état », assène le général Rondot qui vient de passer en revue les trois prévenus.

12h25 : « Mr Imad Lahoud est d’origine libanaise, il ne faut pas l’oublier. Ce sont des pays de fracture, de violence, de dérapage, où la parole a une valeur relative. J’ai le sentiment qu’il porte en lui tous ces déchirements que j’ai connus au Liban. Je ne dis pas cela pour l’absoudre. J’essaie de comprendre. J’ai eu droit, dans le livre d’Imad Lahoud, a un certain nombre de coups, que je ne comprends pas », insiste le général Rondot avant d’ajouter : qu’il n’était pas familier avec Imad Lahoud. « Je l’ai toujours vouvoyé. Je n’ai jamais invité à ma table Imad Lahoud. Il ne m’a jamais invité à la sienne (…). Il a tellement menti que même s’il disait un jour la vérité, il ne serait pas cru. Imad Lahoud nous a abusé. Dans les services, on qualifie ses personnes d’escroc aux renseignements. J’en ai rencontrés beaucoup, dans ma carrière. Il est difficile de faire le tri », ajoute le général Rondot.

12h22 : « Jean-Louis Gergorin est une personnalité attachante. C’est un ami. Et ce n’est pas parce qu’il est là, que je lui retire mon amitié », ajoute le général Rondot avant de nuancer : « j’ai pu remarquer que c’était quelqu’un d’impulsif, d’une intelligence qui nous bousculait, dont les analyses plus ou moins percutantes impressionnaient et tout ça ne laissait pas cette personne indifférente à mes yeux. Je l’écoutais et suivais ses recommandations ». « Bien sûr, il a une nature débordante, parfois fantasmagorique. Mais il a rendu aussi d’éminents services à son pays et il avait beaucoup d’audience au sein des services, que ce soit la DGSE ou la DST (…) Je crois à sa sincérité ».

12h20 : « Je suis de vieille école », admet le général Rondot, provoquant quelques sourires amusés dans la salle.

12h14 : Le général Rondot compare désormais ses notes à un « mezze » libanais. « Chacun a picoré ce qu’il voulait », finit-il par conclure.

12h12 : « Ma manière de fonctionner est un peu particulière… Quoique je suis étonné que l’on s’étonne », indique maintenant le général Rondot, dont l’allure est toujours aussi raide et rigide.

12h07 : « J’écris pour plusieurs raisons. Par tradition d’abord : je viens d’une famille de militaires », explique le général Rondot dont les carnets ont été au coeur de cette affaire Clearstream. « Mon père tenait un journal de marche », explique-t-il encore.

11h55 : Le général Rondot est appelé à la barre. Il entre dans la salle avec une allure raide. Son visage est toujours aussi bronzé.

Source: Europe 1

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Mercredi 13 heures 30: Le reportage de BFM TV


Clearstream : le général Rondot tacle Villepin par BFMTV

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Mercredi 11 heures: Clearstream: Denis Robert pointe le rôle crucial d’Imad Lahoud

Le journaliste relaxé en première instance a assuré à la cour d’appel de Paris qu’il avait, avec Florian Bourges, servi de « chèvre » au faussaire présumé.

Le journaliste Denis Robert a assuré mercredi 11 mai à la cour d’appel de Paris qu’avec l’auditeur Florian Bourges, ils avaient servi de « chèvres » à Imad Lahoud, le faussaire présumé des listings Clearstream, dans lesquels des noms de personnalités ont été ajoutés pour les discréditer.

Relaxé en première instance, Denis Robert n’encourt plus aucune sanction pénale. Il est présent à ce second procès car cinq parties civiles ont fait appel contre lui.

Il a demandé à être entendu pour pouvoir éclairer la cour sur le scandale Clearstream qu’il a vécu de l’intérieur. Condamné à plusieurs reprises pour avoir diffamé Clearstream, il a récemment été blanchi par la Cour de cassation sur l’ensemble de ces poursuites.

Denis Robert a mis en relation Imad Lahoud avec Florian Bourges qui, en 2003, auditait les comptes de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream. Le jeune auditeur a ensuite transmis copie de certains fichiers clients au journaliste et à Imad Lahoud.

« Il m’a baladé pendant des années »

« Florian Bourges et moi-même avons servi d’alibi et de chèvres », à Imad Lahoud, a déclaré Denis Robert, pour qui « le jugement de première instance est insatisfaisant dans la manière dont il décrit la relation » entre le mathématicien Lahoud et l’ancien vice-président d’EADS, Jean-Louis Gergorin.

Alors qu’en première instance, le tribunal a estimé que Jean-Louis Gergorin était le cerveau de la machination et qu’Imad Lahoud l’avait accompagné dans ce complot, Denis Robert « pense qu’ils n’ont pas le même rôle ».

A ses yeux, Imad Lahoud a eu un rôle crucial. « Cette histoire, c’est lui qui la monte. (…) L’objet qu’il est en train de créer le dépasse complètement. »

« Il m’a baladé pendant des années, il m’a menti. C’est un escroc. (…) A chaque fois que je suis près de démasquer son jeu, il me dit qu’il est menacé de mort », raconte encore Denis Robert.

Pour le journaliste, à l’époque de la dénonciation calomnieuse, en 2003-2004, « il n’est pas du tout quelqu’un qui est à l’ordre de quelqu’un ».

A l’issue de l’audition de Denis Robert, la cour d’appel devait entendre un témoin crucial, le général Philippe Rondot.

Source: Le Nouvel Observateur – AFP

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Mercredi 10 heures 30: Le reportage de BFM TV


Procès Clearstream : Lahoud en ligne de mire par BFMTV

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Mercredi 9 heures: Clearstream : Villepin à l’épreuve du général Rondot

C’est une journée d’audience cruciale qui s’ouvre mercredi dans le procès en appel de l’affaire Clearstream. Certains la qualifient même de « journée de tous les dangers » pour Dominique de Villepin, qui a été relaxé en première instance. Doit en effet venir témoigner à la barre le général Philippe Rondot, qui a enquêté sur les listings Clearstream en 2003 et 2004, pour le compte du ministère de la Défense, mais aussi pour l’ancien locataire du Quai d’Orsay. Les fameux carnets du militaire, récupérés lors de l’instruction, recèlent de nombreuses informations qui contredisent la défense de l’ex-Premier ministre, poursuivi pour « complicité de dénonciation calomnieuse ».

Dominique de Villepin maintient avec aplomb, depuis le début de ce second procès, que le nom de Nicolas Sarkozy n’a pas été cité le 9 janvier 2004, lors du fameux briefing au Quai d’Orsay auquel participaient l’ex vice-président d’EADS Jean-L
ouis Gergorin et le général Rondot, alors que ces deux derniers disent le contraire. Tout comme le parquet général qui reproche à Dominique de Villepin d’avoir su avant que l’affaire n’éclate au grand jour,que les listings bancaires étaient faux et de n’avoir rien fait pour stopper la machination ayant consisté à faire croire que des personnalités, Nicolas Sarkozy en tête, détenaient des comptes occultes à l’étranger.

Lundi, le président de République solidaire a répondu aux juges qu’il voulait bien « qu’on (lui) reproche une abstention », mais que cette abstention, c’était « celle de l’Etat ». Et d’expliquer que d’autres que lui au sein de l’appareil d’Etat étaient conscients de la manipulation et auraient pu stopper la calomnie en 2004, à commencer par la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure). Quand l’avocat général rappelle que le général Rondot lui avait parlé de ses doutes, Dominique de Villepin répond « on était dans le questionnement, pas dans les certitudes », « nous ne sommes pas experts en Rondologie ».

Que va dire le général Rondot ce mercredi ? Dominique de Villepin saura-t-il donner le change ? Réponses en direct dès le milieu de la matinée.

Source: TF1 – LCI

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