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Dans un an, le premier tour de la Présidentielle (2/2): Une Présidentielle, c'est combien?

Même le plus beau « trésor de guerre » n’a jamais permis d’acheter une victoire. Mais des moyens financiers trop limités placent parfois la victoire « hors de portée ».

La question des financements politiques n’a jamais été traitée avec l’importance nécessaire dans la vie politique française. Pour rappel, en 2007, la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy a été déclarée officiellement comme ayant coûté plus de 20 millions d’euros …

La Commission nationale des comptes de campagne a publié mercredi au Journal Officiel les nouveaux plafonds de dépenses électorales des candidats à la présidentielle: elles seront limitées à 16,851 millions d’euros pour le premier tour et 22,51 millions d’euros pour le second tour, alors que Dominique de Villepin annonce prévoir un budget de campagne de l’ordre de 2 à 3 millions d’euros.

Le plafond des dépenses de campagnes revu à la hausse

En 2007, chaque candidat au premier tour de la présidentielle pouvait dépenser jusqu’à 13,7 millions d’euros. Pour 2012, ce plafond de dépenses électorales a été nettement réévalué à la hausse, puisque qu’il s’établit à 16,851 millions d’euros, soit une majoration de 23%.

Le décret du 30 décembre 2009, signé par François Fillon, qui octroie cette réévaluation voit large puisque l’inflation cumulée de janvier 2007 à aujourd’hui atteint 7,9%.

Toujours selon ce décret du gouvernement, le plafond des dépenses des deux candidats qualifiés pour le second tour augmente lui aussi de près d’un quart en passant de 18,3 à 22,51 millions d’euros au total.

Ces montants, leurs usages, les modalités de présentation des comptes et de collecte des dons ont été précisés dans le « mémento à l’usage du candidat et de son mandataire » préparé par la Commission nationale des comptes de campagne et publié mercredi au Journal officiel. Le mandataire financier est « l’intermédiaire obligatoire entre le candidat et les tiers qui participent au financement de la campagne électorale », précise la commission. Il doit être désigné par le candidat « avant toute collecte de fonds », sachant que celle-ci est possible depuis le 1er avril.

Ces dons ne peuvent provenir que de personnes physiques et ne peuvent pas dépasser 4600 euros par personne. Ils ne peuvent dépasser 150 euros quand ils sont versés en espèces. Le total des dons reçus en espèce ne peut excéder 20% du montant des dépenses autorisées.

La commission précise également que les dépenses engagées dans le cadre de primaires « n’ont pas à figurer au compte de campagne du candidat investi par le parti ». La commission se réserve cependant le droit d’intégrer dans les comptes d’un candidat désigné par une primaire (et de lui seul), les frais d’édition de brochures « développant le programme du candidat », ceux de réalisation de tracts « destinés à un large public » ou d’organisation de réunions publiques pour « le compte du candidat ». Liste que la commission précise comme « non limitative ».

Le montant total des dépenses des douze candidats de la campagne de 2007 avait dépassé les 75 millions d’euros, dont 44 ont été remboursés par l’État en vertu des règles de financement de la vie politique.

Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, les deux adversaires du second tour, avaient dépensé à eux seuls 44,5 millions et s’étaient vu rembourser la quasi-intégralité de leurs frais (40 millions). Jamais les deux finalistes d’une campagne présidentielle n’avaient dépensé autant depuis les débuts de la Ve République.

À titre de comparaison, les comptes de campagne de Jacques Chirac validés par la commission faisaient état de 18 millions de dépenses en 2002 contre 12 millions d’euros pour ceux de Jean-Marie Le Pen.

Et pourtant la campagne de 2007 n’a pas été la plus coûteuse pour le contribuable. Avec ses seize candidats au premier tour, dont sept ont passé la barre des 5% des suffrages ouvrant droit à un remboursement plus élevé, la présidentielle de 2002 a coûté à l’État quelque 53 millions d’euros.

Malgré les annonces de campagne économique de potentiels candidats comme Dominique de Villepin ou Jean-Louis Borloo, ce record pourrait bien être battu l’année prochaine.

Source: Le Figaro

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Sans argent, difficile de devenir Président

Jean-Louis Borloo, Dominique de Villepin, Nicolas Hulot, François Hollande… Les candidats déclarés ou potentiels pour 2012 font leur apparitions. L’argent, « nerf de la guerre », pèse dans le choix de chacun de se lancer dans la course.

Combien coûte une campagne ?

En 2007, celle de Nicolas Sarkozy s’est élevée à 21.175.141 euros, pour son adversaire socialiste Ségolène Royal 20.815.003 euros, François Bayrou 9.745.197 euros et Jean-Marie Le Pen 9.630.932 euros. Des montants quasiment proportionnels à l’ordre d’arrivée. Le plus petit budget était celui de Gérard Schivardi qui a dépensé 713.960 euros.

Les meetings constituent le premier poste budgétaire (organiser un meeting à Bercy avoisine les 500.000 euros), viennent ensuite les tracts (4 millions pour le PS, plus de 2,5 millions d’euros pour l’UMP, 1,6 million pour le Front national, 1,2 million pour l’UDF), le personnel, les transports et enfin les études qualitatives.

Le budget consacré à internet s’est lui alourdi entre 2002 et 2007. En 2002, Lionel Jospin s’était avait déboursé 346.373 euros contre près de 2 millions d’euros pour Ségolène Royal dans ce domaine. L’UMP s’est limité à 650.000 euros, contre 403.752 euros pour Jacques Chirac.

Quel financement ?

L’Etat participe indirectement aux campagnes électorales à travers le financement des partis politiques : il leur verse chaque année une dotation en fonction du nombre de leurs représentants au Parlement. Chaque parti reçoit environ 1,50 euro par voix obtenue lors des dernières législatives et 44.000 euros par siège de député. Depuis 2002, l’UMP reçoit ainsi quelque 32 millions d’euros par an et le PS environ 19 millions d’euros.

L’aide de l’État est ainsi devenue désormais, la première source de financement des partis politiques. Son montant s’est élevé en 2007 à 73,210 millions d’euros répartis entre plus de 50 partis ou groupements.

L’Etat verse également une avance forfaitaire de 153 000 euros à chaque candidat ayant obtenu 500 parrainages, au moment de la publication de la liste officielle des candidats.

Les partis se financent également par les dons et les cotisations ou encore par le biais des petits partis satellites ou des associations. Selon la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), le nombre de micro-partis en France a explosé en vingt ans, passant de 27 à 296. C’était le cas de « Désirs d’avenir » dans la campagne de Ségolène Royal.

La barre des 5%

Les candidats qui n’ont pas atteint 5% des suffrages au premier tour se voient rembourser jusqu’à 808.300 euros. Olivier Besancenot qui avait dépensé 0.8 millions d’euros pour sa campagne a été remboursé de l’intégralité sans avoir passé la barre des 5%.

Ceux qui ont dépassé les 5% ce remboursement peut atteindre 8,083 millions d’euros. Les deux finalistes peuvent de leur côté recevoir chacun jusqu’à 10,797 millions d’euros ce qui représente la moitié des sommes investies par Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal.

Tous les partis en ont-ils les moyens?

Le Front national, qui a reçu 1.833.060 euros du financement publique, reste endetté avec 836.000 euros de pertes en 2009.

Les finances du Parti radical sont directement liées à l’UMP par le biais d’un accord qui court jusqu’en 2012. Le parti de Jean-Louis Borloo a ainsi reçu près d’un million d’euros de la part de l’UMP en 2009. Interrogé par le monde, le trésorier de l’UMP, Dominique Dord assuré que la convention les deux partis serait « respectée, quelque soient les vicissitudes de la vie politique ».

République Solidaire emmené par Dominique de Villepin qui ne compte pas d’élus ne reçoit donc aucune aide en provenance de l’Etat. « République Solidaire ne vit que grâce aux contributions, les dons et les cotisations », explique le trésorier Laurent Tessler qui évoque plusieurs milliers d’adhérents.*

Dans l’hypothèse où Dominique de Villepin se lancerait dans la course, il n’est pas inquiet, « ça se fait de moins en moins en dehors d’internet et acheter des fichiers ne coutent pas très chers », 1500 euros pour 100 000 noms précise-t-il.

République Solidaire compte également sur les sondages qui créditent son leader d’au moins 5% ce qui lui permettrait d’emprunter plus facilement auprès des banques en vue du remboursement post élect
oral.

Source: Le Nouvel Observateur

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