Le Grand Journal de Michel Denisot a battu, ce lundi, son record d’audience en recevant Dominique de Villepin ainsi que le polémiste Robert Ménard.
Depuis 2004 et la création du Grand Journal, l’émission n’avait jamais atteint un tel score: Michel Denisot et son équipe de chroniqueurs ont été suivis par près de 1,9 million de téléspectateurs, réalisant ainsi 11% de part d’audience. Il s’agit de la meilleure part d’audience historique de la tranche horaire sur Canal +, hors Coupe du Monde de football.
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Le verbatim de l’intervention de Dominique de Villepin dans la première partie de l’émission
Sur les raisons pour lesquelles Dominique de Villepin n’officialise pas sa candidature
Dans la vie politique, il y a un ordre. La première chose que j’ai faite, c’est affirmer mon indépendance politique vis-à-vis de l’ensemble des partis politiques et j’ai constitué un rassemblement qui s’appelle République Solidaire. Après avoir fait cet acte de liberté, j’ai éprouvé le besoin de présenter un projet, pas un programme, un projet. Un projet pour la prochaine échéance présidentielle, pour soumettre à débat, pour poser un certain nombre de questions et avancer un certain nombre de pistes. Les Français ne sont pas dans le débat présidentiel aujourd’hui (…).
Le calendrier judiciaire, je vous le dis depuis le début, il y a maintenant plusieurs années, n’a jamais pesé sur mes choix politiques. Il n’y a pas d’hésitation, il n’y a tout simplement pas le moment. (…) Nous ne sommes pas dans les circonstances de l’élection présidentielle.
Regardez, recensez le nombre de candidats. Tout est obscurci par de faux débats, un certain nombre de candidatures qui n’iront pas jusqu’au bout. Ce n’est pas le moment de rentrer dans cette logique-là, et au fond, je n’hésite pas et c’est pour cela que j’avance. J’avance en présentant un projet. J’espère que ce projet retiendra l’attention d’un certain nombre de Français, qu’il sera porté par un certain nombre de nos compatriotes, qu’il répondra à une attente.
Vous savez, la politique, c’est un échange. C’est pas un monologue d’un présumé candidat qui défend son propre intérêt en se disant: « je vais peut-être un jour être Président de la République. » Non, moi ce que je souhaite, c’est défendre l’intérêt général et défendre les préoccupations des Français. A partir de là, eh bien, le chemin s’ouvre ou ne s’ouvre pas.
Sur la référence à la notion de citoyenneté
Je suis un citoyen français et il ne vous a pas échappé que ma première proposition, c’est de redonner vie à la citoyenneté dans notre pays. J’estime qu’il n’y a pas assez de citoyens dans ce pays qui prennent en main leur destin, et il n’y a pas de peuple français parce que nous passons notre temps à nous diviser. Et c’est pour cela que la première mesure, c’est un revenu citoyen garanti qui a pour contrepartie une activité au service de l’intérêt général dans notre pays, un engagement dans le cadre du service citoyen qui deviendra obligatoire pour les jeunes, mais qui sera ouvert à tous.
Impôt citoyen: chacun devra payer l’impôt à partir du 1er euro. C’est une petite révolution dans la République française. Ca veut dire qu’on va jusqu’au bout de la République. Pour le moment, nous avons des citoyens de papier. Nous avons des citoyens qui existent de temps en temps, à éclipses et nous avons même beaucoup de sous-citoyens.
Sur les 850 euros du Revenu Citoyen
Au Danemark, l’allocation est d’un peu plus de 1000 euros. C’est à peu près la même chose au Luxembourg. (…) Monsieur Apathie, ne me dites pas qu’il n’y a pas de pognon: on a dépensé 90 milliards en baisse de l’impôt sur le revenu depuis l’an 2000, on a dépensé 30 milliards en cadeaux fiscaux depuis 2007. Ne dites pas qu’il y a pas d’argent: l’argent est mal réparti dans notre pays.
Et c’est mon point de départ. Il y a aujourd’hui en France une injustice profonde. Et ce sentiment d’injustice, c’est une réalité: ne le nions pas comme d’autres ont nié le sentiment d’insécurité dans une autre période. Et il y a une grande partie de la population française qui n’a même pas accès la dignité de citoyen.
Partons du début: redonnons confiance aux Français, supprimons l’ensemble des allocations d’assistance qui se sont multipliées dans notre pays, et ce que je propose, c’est un vrai revenu qui confère une dignité avec des contreparties: le vote obligatoire, une contrepartie d’activité (soit un projet individuel, soit un projet collectif dans le cadre du service citoyen) et nous aurons une société qui ne marchera plus sur la tête.
Notre société marche à l’envers, parce qu’elle est injuste: des Français de plus en plus riches, des Français de plus en plus pauvres et au milieu, des classes moyennes qui voient leur avenir rapetisser et qui ont l’inquiétude de devoir descendre.
Si on veut changer ça, il faut un grand projet, et c’est ce que je propose. Il ne vous a pas échappé que ce projet, porté le moment venu par un candidat, et qui ne fait pas plaisir à la classe politique, ce projet, on le voit bien, il se heurte à beaucoup d’intérêts, beaucoup de clientèles: les grands partis, l’UMP et le PS, ne sont pas favorables aux mesures (qui sont des mesures ambitieuses) que je propose.
(Le candidat), si c’est pas moi, c’est moi !
A suivre…