« Le dénouement de la crise politique est un signe encourageant pour l’avenir de la Côte d’Ivoire, car il ouvre la voie à un processus de réconciliation nationale.
Alassane Ouattara est le président élu de Côte d’Ivoire. Il a désormais la responsabilité de trouver un chemin politique hors d’une décennie d’affrontements civils et de divisions territoriales. Il s’agit de sortir dès maintenant de l’engrenage militaire qui risque de laisser des séquelles dans la société ivoirienne.
La mission de l’ONUCI et de la Force Licorne doit se limiter à la protection des populations civiles afin d’éviter l’enracinement des ressentiments dans une partie de la population ivoirienne, à travers une interprétation aussi restrictive que possible de la résolution 1975 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. La force ne peut être qu’un dernier recours.
L’Union Africaine et la CEDEAO doivent être à partir de maintenant les chefs de file d’un accompagnement politique, car toute intervention directe de la France aux côtés de l’un ou de l’autre camp risque d’être interprétée comme un retour aux pratiques d’un autre temps.
Nous devons réfléchir à la redéfinition d’un cadre d’action clair pour la France face à ses partenaires africains afin de tirer les leçons des échecs et des incompréhensions depuis plusieurs années, en tenant compte de la responsabilité particulière de la France à l’égard de peuples amis sur le chemin, parfois difficile, de la démocratie. »
Dominique de Villepin
Source: République Solidaire