Dominique de Villepin était, mardi matin, l’invité des 4 Vérités sur France 2.
Il a jugé que le gouvernement était « dans le déni » concernant les questions de sécurité nucléaire en France, face à la catastrophe nucléaire au Japon.
Il a également proposé la tenue d’ »une conférence internationale sur la sécurité nucléaire à Paris » et le lancement d’un « Grenelle de l’énergie » permettant de « mettre sur la table tous les éléments de notre politique énergétique ».
Nucléaire: Dominique de Villepin dénonce un « déni »
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin (RS) a jugé aujourd’hui que le gouvernement était « dans le déni » concernant les questions de sécurité nucléaire en France, face à la catastrophe au Japon.
« Le gouvernement a réagi comme souvent les gouvernements, c’est-à-dire qu’il est dans le déni », a déclaré Dominique de Villepin sur France 2. Selon lui, l’exécutif devrait au contraire réagir « en se posant les bonnes questions, en mettant les choses sur la place publique, en faisant preuve de transparence ».
Il faut « une analyse et une évaluation de la sécurité de nos centrales qui, à mon sens, n’est pas suffisamment complète et qui doit être renouvelée à la lumière de ce qui vient de se passer au Japon », a préconisé le président fondateur de République solidaire, comme l’a fait la première secrétaire du PS, Martine Aubry.
« Faisons en sorte d’élever nos seuils de protection, d’élever les garanties qui sont demandées pour véritablement prendre en compte tous les risques possibles », a-t-il demandé.
L’ancien chef du gouvernement a notamment proposé l’organisation d’ »une conférence internationale sur la sécurité nucléaire à Paris » et le lancement d’un « Grenelle de l’énergie » permettant de « mettre sur la table tous les éléments de notre politique énergétique ». « Nous pouvons imaginer par exemple de passer de 80% de la production électrique » par le nucléaire « à une perspective de 50% », a-t-il dit.
Source: AFP
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Villepin ramènerait le nucléaire à 50 % de la production électrique
Dans le débat qui renaît en France autour du nucléaire, Dominique de Villepin évoque une mesure assez ambitieuse : « Nous pouvons imaginer par exemple de passer de 80 % de la production électrique » issue du nucléaire « à une perspective de 50 % », a-t-il dit, mardi 15 mars, sur France 2.
Certes, l’ancien premier ministre ne mentionne aucune date et ne fait qu’une suggestion. Mais il semble au moins vouloir se démarquer des défenseurs de la filière française, comme Nicolas Sarkozy ou Eric Besson, mais aussi de ceux qui, comme Ségolène Royal, refusent de politiser cette question, alors que la catastrophe est encore en cours au Japon.
L’objectif chiffré avancé par Dominique de Villepin rappelle celui formulé par Ségolène Royal en 2007, avec comme date 2017. Dans le pacte présidentiel de la socialiste, cette proposition était devenue plus floue.
Lundi, le Parti socialiste de Martine Aubry a surtout demandé un audit des centrales nucléaires françaises. Une réclamation également formulée par Dominique de Villepin : il faut « une analyse et une évaluation de la sécurité de nos centrales qui, à mon sens, n’est pas suffisamment complète et qui doit être renouvelée à la lumière de ce qui vient de se passer au Japon », a-t-il dit. Mardi, François Fillon a exaucé les vœux, apparemment assez consensuels, de ses opposants : il a promis des inspections des centrales françaises.
Sur le discours du gouvernement, Dominique de Villepin a rejoint les critiques écologistes et socialistes : il a jugé que Paris était « dans le déni » sur les questions de sécurité nucléaire en France. Une critique formulée avant que Nicolas Sarkozy s’exprime mardi midi, disant son inquiétude. Selon lui, l’exécutif devrait au contraire réagir « en se posant les bonnes questions, en mettant les choses sur la place publique, en faisant preuve de transparence ».
Dominique de Villepin a aussi proposé la tenue d’ »une conférence internationale sur la sécurité nucléaire à Paris » et le lancement d’un « Grenelle de l’énergie » permettant de « mettre sur la table tous les éléments de notre politique énergétique ». Sur ce point, Nicolas Sarkozy a évoqué mardi une réunion des ministres de l’économie et de l’énergie du G20, « au mois d’avril vraisemblablement ».
Source: Le Monde avec AFP