Invité lundi soir du Grand Journal de Canal+, Dominique de Villepin a suggéré d’engager une réflexion « par étape » sur le nucléaire après le drame japonais avec « une conférence scientifique internationale » et « un Grenelle » consacré à la politique énergétique française.
Le Président de République Solidaire a par ailleurs déclaré, à propos d’une possible candidature à l’élection présidentielle de 2012, qu’il ne donnerait « pas (sa) décision sur (sa) candidature avant la fin de l’année ».
Vous pouvez ré-écouter Dominique de Villepin ici, en cliquant à la date du 14 mars, sur les parties 1, 2 et 3.
« Pendant des décennies, on a vécu en France à l’heure de « tout est sous contrôle » mais « je crois que l’on ne peut pas, après le drame japonais, ne pas se poser de nouvelles questions », a estimé Dominique de Villepin sur Canal+.
« On part d’une situation où 80% de l’énergie électrique en France est d’origine nucléaire donc il n’est pas question de basculer en un jour vers d’autres sources d’énergie », a prévenu l’ex-Premier ministre selon lequel « il faut y aller par étapes ».
« La première étape, c’est de tirer les leçons du drame japonais et je pense que la France pourrait prendre l’initiative d’une grande conférence scientifique internationale pour évaluer et mettre sur la table l’ensemble des données », a proposé l’ancien ministre.
La deuxième étape serait pour M. de Villepin d’organiser en France « un Grenelle de l’énergie ».
« Le Grenelle de l’Environnement a montré qu’on avait besoin d’associer les sociétés civiles. Aujourd’hui, tous les Français sont concernés. Qu’on ait un Grenelle de l’Energie qui permette d’aller jusqu’au fond des problèmes et voir où en sont l’ensemble des secteurs énergétiques. On pourra se poser ensuite la question d’un référendum sur la politique énergétique française », a-t-il proposé.
Le président de République solidaire a également insisté sur la nécessité d’avoir « une garantie d’indépendance de l’autorité de sûreté nucléaire ».
Il a également souhaité « un véritable encadrement des sous-traitants car, a-t-il expliqué, on ne peut pas confier à n’importe quel organisme privé la gestion d’une telle responsabilité ».
« Nous avons besoin par ailleurs d’un engagement de financement d’EDF qui concerne à la fois les équipements et le contrôle des centrales et en même temps, la prévention des risques sismiques », a-t-il ajouté.
Enfin, l’ex-premier ministre a estimé que « la question se pose » d’une éventuelle fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin).
Source: AFP
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La conclusion de Dominique de Villepin
« Dans un moment de gravité comme le moment que nous vivons (on vit quand même une crise financière, une crise économique, une crise sociale, une crise internationale, une crise nucléaire), ça fait beaucoup et je crois qu’il est temps qu’on passe aux choses sérieuses. ».