Santé, Dépendance, Institutions, Diplomatie: A Bordeaux et Marmande, Dominique de Villepin égraine ses propositions pour la France.
Santé: Dominique de Villepin propose une « chaîne médicale »
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a estimé aujourd’hui à Marmande (Lot-et-Garonne) que « notre pays aujourd’hui marche souvent sur la tête », notamment dans le domaine de la santé, et a proposé la « création d’une chaîne médicale ».
« Notre pays aujourd’hui marche souvent sur la tête, nous le voyons dans le domaine de la santé, dans les besoins qui s’expriment partout sur notre territoire et la difficulté que nous avons à y répondre », a affirmé à la presse M. de Villepin, après avoir participé à un déjeuner-débat sur le thème « Se soigner demain », organisé par le club de réflexion « Convergences ».
Il a donc proposé, pour tenter de pallier ces problèmes, la création d’ »une véritable chaîne médicale avec, à la base, le dispensaire », qui pourrait être « couplé » dans les zones rurales avec les pharmacie existantes.
M. de Villepin souhaite ainsi faire « en sorte que tous nos compatriotes puissent, lorsqu’ils en ont besoin, accéder à des réponses en termes de prévention et en termes de premiers soins ». Cette chaîne médicale serait, dans les agglomérations, organisée autour « des hôpitaux de proximité et de grands hôpitaux publics ».
Source: Agence France Presse
Institutions: Dominique de Villepin contre les mandats électifs pour les ministres
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a invité, jeudi à Marmande (Lot-et-Garonne), le président de la République et le Premier ministre à interdire à leurs ministres d’exercer tout mandat électoral.
Faisant référence à un conseil restreint des ministres organisé en pleine crise tunisienne, auquel « aucun des ministres concernés n’était présent », il a souhaité que « le Président de la République et le Premier ministre en tirent les conséquences ».
Pour cela, il leur demande de faire en sorte « que les ministres n’aient aucune autre possibilité que d’exercer leur fonction de ministre et qu’ils renoncent à tout mandat électoral dès aujourd’hui ».
« Le mélange des genres, des fonctions exécutives nationales, et de responsabilités locales, dans le monde d’aujourd’hui, ce n’est pas possible et personne ne pourra m’expliquer que l’on peut faire les deux, on le voit aujourd’hui avec la situation à l’échelon du gouvernement français », a expliqué à la presse l’ancien Premier ministre après avoir participé à un déjeuner-débat sur le thème « Se soigner demain » organisé par le club de réflexion « Convergences ».
« Je crois que l’on ne peut pas faire les deux et nous sommes dans des périodes trop difficiles pour que l’on puisse être des ministres à éclipses, des ministres cinq jours par semaine », a-t-il ajouté, précisant « que la responsabilité aujourd’hui c’est d’être un ministre à plein temps ».
Source: Agence France Presse
Diplomatie: Dominique de Villepin juge les autorités françaises trop prudentes sur la Tunisie et l’Égypte
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a estimé jeudi à Marmande (Lot-et-Garonne) que lors des événements en Égypte et en Tunisie, « il y a eu plus que de la prudence de la part des autorités françaises ». Il a également souligné : « Nous devons tirer les leçons de ce qui s’est passé en Tunisie et en Égypte. »
« Nous devons assumer la responsabilité qui est la nôtre de multiplier les contacts en direction de la jeunesse, en direction de la société civile, en direction des intellectuels. C’est le devoir et la responsabilité de la France », a-t-il expliqué en marge d’un déjeuner-débat sur le thème « Se soigner demain », organisé par le club de réflexion Convergences.
« Bien sûr, le faire avec mesure, mais la règle selon laquelle il y aurait risque de déplaire aux élites et aux dirigeants en place ne me paraît pas bonne », a insisté l’ancien ministre des Affaires étrangères.
« Nous avons besoin d’ambassadeurs qui défendent les intérêts de la France, la vision de la France, les principes républicains français et, donc, qui assument une certaine différence et une certaine indépendance », a-t-il plaidé.
Source: Agence France Presse
Villepin conquis par la France d’en bas
Devant le lit médicalisé, Dominique de Villepin écoute, l’air grave, Josette Denis, 63 ans, et son mari Michel, 68 ans. Ils ont fait 25.000 euros de travaux pour adapter leur pavillon à leur situation de « dépendants à 100 % ». Elle, paraplégique depuis trois ans à la suite d’une infiltration qui a tourné au cauchemar, lui dans un fauteuil roulant depuis huit mois après un mauvais virus. Josette se plaint du maquis des aides « qui arrivent trop tard ». De Villepin opine: « Je vois combien il est indispensable d’aller à la rencontre des Français, de prendre en compte les réalités ».
Le dernier Premier ministre de Jacques Chirac suit les traces de son mentor: du terrain et encore du terrain. Hier, c’était Marmande (Lot-et-Garonne). Au programme, un déjeuner-débat sur la santé organisé par Convergences un « club » dissident de l’UMP, un bonjour aux anciens dans une maison d’accueil rurale pour personnes âgées, la visite chez les Denis et une signature de livre à Bordeaux. Devant leurs assiettes de charcuterie, médecins généralistes, spécialistes et pharmaciens sont en pétard contre l’accumulation des « paperasses ». Prêts aussi à suggérer d’accoler « des dispensaires de proximité aux pharmacies ».
Proposé, c’est adopté par Villepin enthousiaste devant ces « pistes concrètes » prouvant que « l’approche technicienne qui vient d’en haut ne suffit pas ».
Il annonce « une nouvelle révolution française » qui « redonnera la plus grande place possible à la solidarité ». Le Villepin 2011 a remisé l’artillerie lourde contre Nicolas Sarkozy. « Je suis dans le projet, pas dans la polémique ». Il refuse « toute attaque personnelle » contre Michèle Alliot-Marie. A ses yeux, un ministre « c’est du 24 heures sur 24″ et tous ceux « qui détiennent un mandat électif doivent y renoncer dès aujourd’hui ». Longtemps « au service de l’Etat », Villepin revendique de n’avoir jamais encore affronté le suffrage universel. Et glisse rigolard: « Après tout l’élection c’est peut-être demain ».
Décidé à aller jusqu’au bout, il n’annoncera pas sa candidature à la présidence de la République avant « avril » quand il présentera le projet de son mouvement République solidaire, dit son entourage.
Le 24 février il sera reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy qu’il n’a pas vu depuis deux ans. Officiellement pour parler du G20. Sarkozy voudrait l’écarter de la course en lui proposant quelque chose. Inutile, dit Villepin, « j’ai fait le tour de toutes les responsabilités. Je vais à l’Elysée pour le G20 et uniquement ça ».
Source: La Charente Libre
Villepin à la pêche aux idées dans le Marmandais
En visite hier à Marmande et Sainte-Bazeille, l’ancien Premier ministre a débattu de la dépendance des personnes âgées et de la pratique de la médecine en milieu rural.
Non, Dominique de Villepin n’est pas venu dans le Lot et Garonne officialiser sa très probable candidature à la prochaine élection présidentielle. Depuis quelque temps, l’ancien Premier ministre parcourt le pays à la recherche de ceux qui ont « l’expérience du terrain ». Il est à « l’écoute des Français, à la campagne », et non en campagne. Nuance.
Hier, si le fondateur de République solidaire a passé l’après-midi dans le Marmandais, à l’invitation du club de réflexion Convergences, c’était pour parler dépendance, troisième âge et pratique de la médecine en milieu rural. Dominique de Villepin a écouté, débattu, rencontré. Et pris des idées.
Le retour des dispensaires
A Marmande, il s’est arrêté un long moment chez un couple de personnes handicapées. Malade, Monsieur a passé neuf semaine
s sous assistance respiratoire. Aujourd’hui, il ne se déplace qu’en fauteuil, mais son état s’améliore. Madame, elle, après des problèmes cardiaques, est hospitalisée à domicile. Depuis six semaines, sa santé lui interdit de quitter le lit.
Devant Dominique de Villepin, ces Marmandais ont raconté les problèmes quotidiens que rencontrent les personnes dépendantes. La complexité du système administratif. La difficulté pour trouver de l’aide professionnelle. La sensation dérangeante d’être une charge pour les proches. Ils n’espéraient aucun coup de pouce particulier de l’ancien Premier ministre. « Ils veulent simplement que leur expérience soit utile à d’autres », a expliqué leur fille.
Plus tôt dans la journée, avant une rapide visite d’une maison de retraite à Sainte-Bazeille, Dominique de Villepin avait débattu avec des professionnels du secteur. Vice-président de Convergences, membre de République solidaire et médecin à Marmande, Daniel Benquet lui a parlé du « temps que ses confrères et lui perdent en paperasse ». Un temps non mis à profit pour examiner les patients.
« Notre pays marche souvent sur la tête, notamment dans le domaine de la santé, a lancé Dominique de Villepin. Nous devons construire une chaîne solide de soins avec, à sa base, le dispensaire. Ce serait alors un premier échelon, un premier dispositif de contact avec la population. Avec plus haut, des hôpitaux de proximité puis de grands hôpitaux régionaux. »
« J’entends que vous parlez de dispensaire. On pourrait les coupler aux pharmacies, déjà présentes partout sur le territoire », a proposé un pharmacien marmandais. « Pourquoi pas, l’idée est bonne, lui a répondu Dominique de Villepin. Il nous faudra, aussi, trouver un moyen pour inciter les médecins généralistes à revenir dans les campagnes. »
Source: Sud Ouest
Villepin a fait sa cour
Dominique de Villepin était hier soir chez Mollat pour présenter son dernier livre, évocation historique de la cour à travers les âges… jusqu’à aujourd’hui.
Le hasard a voulu qu’à une semaine d’intervalle, deux trublions de la vie politique française viennent présenter leur livre à Bordeaux : Jean-Luc Mélenchon à gauche (La Machine à lire) et Dominique de Villepin à droite (Mollat). Difficile de ne pas relever quelques similitudes entre ces deux hommes d’une même génération et d’une même ambition : goût de la chose littéraire, verbe un rien emphatique mais brillant, sens de la formule, propension à jouer les prédicateurs et surtout, dans le temps présent, volonté de s’appuyer sur un livre pour mener campagne.
Évidemment, la comparaison s’arrête là. Au « Qu’ils s’en aillent tous » de Mélenchon, avec références à Jaurès et Ivo Morales, Villepin répond par « De l’esprit de cour, la malédiction française », et saute de Jeanne d’Arc à Mitterrand en passant par Napoléon et De Gaulle, avec détour par Chaban-Delmas. Ce qui n’empêche pas l’ancien Premier ministre d’évoquer la période révolutionnaire, chère au cœur du président du Parti de gauche.
« Singularité française »
Mais on peut tout aussi bien relever qu’il est sans doute un des mieux placé pour évoquer cette « singularité française », qu’il semble dénoncer tout en ayant illustré lui-même, à la tribune de l’ONU pour déplorer l’intervention en Irak, cet « esprit chevaleresque » qui est aussi l’apanage de la cour, selon lui.
Mais c’est pourtant en parlant des autres que Dominique de Villepin est le plus convaincant. A commencer par Jacques Chaban-Delmas, « figure atypique mue par le souci de la vitesse » mais qui sut, après la trahison de Chirac, « tourner la page sans régler ses comptes et manifester une humilité rare ». Il trouve donc Chaban « plus moderne que Pompidou ».
François Mitterrand et Michel Rocard, dans un registre évidemment différent, stimulent aussi sa verve. De l’ancien président, Villepin souligne « le goût pour la psychologie humaine ». De Rocard, il apprécie qu’il ait su « lever le capot » pour aller au fond des choses.
Quant à Sarkozy, il fait l’objet de quelques pages à la fin du livre, un brin irrévérencieuses… mais pas trop. « »e suis lucide et exigeant », répondit-il à Jean-Marie Planes qui le titille sur le sujet. Comme s’il voulait redevenir bien en cour.
Source: Sud Ouest
Villepin n’accable pas Alliot-Marie
Dominique de Villepin a critiqué hier, de façon modérée, Michèle Alliot-Marie. Il propose que les ministres renoncent à tout mandat électoral pour ne se consacrer qu’à leur tâche.
La polémique sur les vacances tunisiennes de Michèle Alliot-Marie n’a pas faibli hier à Paris, la gauche continuant à demander la démission de la ministre des Affaires étrangères. Tandis que François Fillon estimait qu’elle pouvait rester à son poste, ayant fait son mea culpa, Dominique de Villepin a pris soin de ne pas mêler sa voix à celle de l’opposition.
Pour le président de République solidaire, « c’est au Premier ministre et au président de la République de tirer les conséquences individuelles » des erreurs commises par Alliot-Marie.
Il a simplement jugé depuis Marmande, où il était en déplacement, que les leçons devaient être tirées de l’affaire et a proposé « que les ministres renoncent à tout mandat électoral dès aujourd’hui ! » Un positionnement relativement modéré, « qui n’a pas le moindre lien avec ma rencontre avec Nicolas Sarkozy » le 24 février, assure Villepin à notre journal.
« J’ai toujours été soucieux de ménager les personnes, souligne-t-il. Vous n’avez jamais entendu une phrase de moi sur Eric Woerth. Mes critiques ont toujours été politiques, jamais personnelles. »
Alors qu’il propose d’en finir avec le cumul des mandats, Villepin estime que l’affaire Alliot-Marie est une funeste conséquence de ce cumul : « Nous sommes en droit d’avoir des ministres qui se consacrent pleinement à leur tâche », insiste-t-il. A ses yeux, on ne peut être à la fois patronne du Quai d’Orsay et adjointe au maire de Saint-Jean-de-Luz.
« On m’a souvent reproché de n’être pas élu, dit-il. Mais moi, au moins, j’étais à ma tâche 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ! » Pour l’ancien Premier ministre, « les affaires de l’Etat se gèrent y compris le week-end et les vacances ».
Selon lui, le chef de la diplomatie française aurait dû éviter de quitter la France entre Noël et le Jour de l’An : « Le ministre des Affaires étrangères dispose d’une résidence de repos à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines), équipée pour être informé et faire face à des situations difficiles. »
MAM aurait dû ensuite, deuxième erreur, « éviter de se rendre en vacances dans un pays en crise », comme l’était déjà la Tunisie fin décembre.
Jugeant les hommes politiques « trop indulgents avec eux-mêmes », Villepin estime « qu’on ne peut pas s’arrêter d’être ministre le jeudi soir ».
De fait, le ministre de la Défense, Alain Juppé, qui était dans sa mairie de Bordeaux hier soir, s’est excusé de ne pouvoir venir saluer son ami.
Source: Le Parisien