Le Dauphiné, Le Figaro, Exprimeo, Libération, AFP, France Soir, Le Point, Le Parisien, Le Monde: revue de presse des articles consacrés au déplacement de Dominique de Villepin à Grenoble…
Jeu de séduction entre Dominique et Ségolène
Pendant toute la durée de leur face-à-face, le ton est resté cordial, les regards se sont à peine croisés. Mais devant le millier de spectateurs présents à Grenoble dans l’auditorium de la Maison de la culture (MC2), les mots prononcés par l’un ont trouvé un écho troublant dans le discours de l’autre.
Invités vendredi 28 janvier à se pencher sur l’avenir de la Ve République à l’occasion d’un débat organisé par Libération et Marianne, Dominique de Villepin et Ségolène Royal, tous deux en précampagne présidentielle, ont préconisé « la refonte des institutions » et la « fin de l’immobilisme politique » pour « sauver et revivifier la République ».
En marge de leurs propositions, s’est aussi joué entre les deux protagonistes un jeu de séduction politique insolite que l’ancien premier ministre s’est employé à orchestrer, sourire aux lèvres, n’hésitant pas à applaudir son interlocutrice et à l’appeler par son prénom. Peut-être une réminiscence du temps où ils partageaient les bancs de l’ENA.
Quand la présidente de la région Poitou-Charentes a cité le général de Gaulle, M. de Villepin, ravi d’être aussi bien accueilli en terres socialistes, a aussitôt rétorqué : « Je suis un gaulliste social soucieux de se confronter au plafond républicain actuel ».
Face aux efforts soutenus de l’ancien premier ministre de pointer leurs « convergences » d’idées, la candidate socialiste a parfois tenté de s’échapper, en attaquant notamment le contrat première embauche (CPE), qui avait fait descendre des milliers de jeunes dans les rues en 2006. M. de Villepin a alors manié l’autocritique pour garder la main. « Un premier ministre commet aussi des erreurs. Au sujet du conflit du CPE, nous sommes donc d’accord une fois de plus », a-t-il plaisanté.
« Je vois bien que des points de convergence existent, a insisté M. de Villepin. Au-delà de la séduction politique propre à la veille d’une élection où il faut se distinguer, il y a une nécessité paradoxale : aller dans le sens d’un rassemblement. Tout dépend de la conception que l’on a de la fonction présidentielle. »
« Comment ne pourrait-on pas faire un bout de chemin ensemble si les principes fondamentaux de la Ve République sont menacés », s’est interrogée Mme Royal, qui n’avait pas hésité à proposer l’alliance avec le centre durant la campagne présidentielle de 2007. « L’esprit de division est dépassé. Nos enfants ne sont ni de droite ni de gauche », a ajouté M. de Villepin.
Le débat a mis en lumière la volonté commune des deux protagonistes, au statut identique de « trublion » au sein de leur propre camp, de « changer les choses ». Au nom d’un ennemi commun ? « Rien ne serait pire que d’avoir des convergences sur l’antisarkozysme, tranche aussitôt Ségolène Royal. Les Français attendent de nous que nous construisions autre chose. »
Source: Le Monde
Duel courtois entre Royal et Villepin
Lors d’un débat hier à Grenoble, l’ancien Premier ministre et la candidate aux primaires du PS ont confronté leurs visions politiques. En toute élégance.
Mission accomplie pour Dominique de Villepin. Venu à Grenoble débattre avec Ségolène Royal sur le thème « 2012, un nouveau souffle pour la Ve République ? », le président de République solidaire, en échangeant élégamment avec la candidate à la primaire socialiste, en se faisant applaudir par une salle plutôt de gauche, et en étant reçu en toute courtoisie républicaine par les barons PS du coin (le député et maire de Grenoble Michel Destot, le député et président du conseil général André Vallini), a démontré hier qu’il était en mesure de discuter avec la gauche aussi bien qu’avec la droite. Et que son aura dépasse le traditionnel clivage entre l’une et l’autre.
« Je m’adresse aux Français, pas aux appareils politiques », explique-t-il dans le train qui l’emmène à Grenoble, tandis que Royal, installée dans la voiture voisine, a le nez dans ses fiches. Les deux anciens camarades de promo de l’ENA n’ont pas éprouvé le besoin de se saluer dans le TGV. Mais dans l’auditorium des Etats généraux du Renouveau, organisés par « Libération », « Marianne » et la Fondation Jean-Jaurès, devant 600 personnes, ils se donnent du « Ségolène » et du « Dominique », et se découvrent des points de convergence.
A commencer par le sens de la formule : l’élue socialiste prône une « République qui marche sur ses deux jambes » (les institutions et la démocratie sociale), l’ancien Premier ministre en appelle à une « République qui a des mains », c’est-à-dire en mesure de changer la vie des Français. « Pourquoi pas faire un bout de chemin ensemble, si les fondamentaux de notre République sont attaqués ? » convient Royal, pour qui « rien ne serait pire que d’avoir des convergences uniquement sur l’antisarkozysme » avec Villepin. « Nous ne produisons pas assez d’accords entre les uns et les autres pour permettre au pays d’avancer, approuve Villepin. L’esprit de division est aujourd’hui dépassé. » Tous deux se retrouvent par exemple pour l’interdiction du cumul des mandats ou le retrait des troupes françaises d’Afghanistan.
Les convergences n’empêchent pas les petites piques entre ces deux personnages singuliers de la vie politique. Villepin ironise sur les ministres, « dont la première préoccupation, une fois nommés, est de se précipiter sur les caméras ». « Moi, j’ai été ministre, et tous les jours j’agissais », se défend Royal. Qui s’engage, si elle est élue, à « interdire les licenciements boursiers ». « Interdisez les licenciements boursiers, et les acteurs économiques s’adapteront : ils vont tout simplement cacher leurs bénéfices, ou délocaliser pour ne pas faire de bénéfices en France », tacle Villepin. En difficulté, Royal reproche à son adversaire de lui faire un procès en « incompétence ». Grand éclat de rire de Villepin : « Ahhhh, la victimisation… »
Source: Le Parisien
Débat amical entre Royal et Villepin
Les deux anciens camarades de l’ENA ont montré, vendredi à Grenoble, leurs convergences et leurs clivages dans un face-à-face inédit.
ls se sont bien connus sur les bancs de l’ENA mais, depuis, Ségolène Royal et Dominique de Villepin ne s’étaient jamais affichés ensemble. Ils l’ont fait, vendredi, à Grenoble en ouverture des états généraux de la rénovation organisés par Libération et Marianne. Et on sentait parfois poindre leur ancienne complicité, les « Dominique » ou les « Ségolène » par-ci, par-là. Mais à moins de quinze mois de la présidentielle, les deux prétendants potentiels à l’Elysée n’ont pas les mêmes intérêts ni, du coup, la même stratégie dans ce débat autour de la République. Dominique de Villepin cherchait à montrer les convergences nécessaires et Ségolène Royal, elle, forçait les différences pour mieux marquer le clivage droite-gauche. L’ancien Premier ministre se lance en premier et défend une réforme des institutions face à une « République inefficace et impuissante ». Il énumère ses propositions: limitation à une dizaine de portefeuilles ministériels; créer huit grandes régions…
Ségolène Royal essaie de se démarquer: « Le combat pour la République sociale est aujourd’hui essentiel. » Villepin saisit la balle au bond et défend « une cogestion à la française dans les entreprises ». « Ouvrons les conseils d’administration aux salariés, donnons des mains à la République sociale », clame-t-il. Villepin ne manque pas de souffle, Royal, elle, ne manque
pas de toupet. Elle flaire le piège d’une trop grande entente et en fait beaucoup pour se démarquer sur sa gauche: « Je n’ai pas entendu Dominique parler de syndicats, il y a un rapport de force, un combat de classe, oui, il faut de la radicalité. »
Villepin ne peut se laisser aller aussi loin et critique l’idée de Royal d’interdire les licenciements boursiers. Royal se moque: « J’ai entendu ces arguments qui visent à me dire ‘c’est pas possible, incompétence’. » Villepin se marre: « Ah! la victimisation. » « Non, l’humour », ose Royal, tout sourire.
Le patron de Libération, Laurent Joffrin, leur demande s’ils pourraient « se retrouver du même côté, après tout, vous avez un ennemi commun ». Royal ne franchit pas le pas: « Je ne vais pas faire d’annonce intempestive. » Puis, elle lance « rien ne serait pire que d’avoir des convergences sur l’antisarkozysme ». Villepin, lui, s’enflamme et rêve d’un « gouvernement d’union nationale » avec des grandes causes sur la lutte contre les déficits, la politique étrangère, l’école, les banlieues. Sans la convaincre. A la fin, ils affrontent chacun de leur côté les caméras. Villepin joue la même musique d’entente, « à l’évidence, dans une société, nous avons besoin de points de convergences ». Et Royal, celle du clivage: « Il y a beaucoup de différences sur le combat social, les injustices, le bouclier fiscal. Dominique de Villepin est encore à l’UMP. » Et elle, encore candidate à l’investiture socialiste.
Source: Le Journal du Dimanche
Villepin : « Je n’ai jamais rien eu à négocier »
Tout en dialoguant hier avec des socialistes, l’ancien Premier ministre a réaffirmé vendredi son envie d’être candidat en 2012.
Il a tour à tour serré les mains du maire de Grenoble (le strauss-kahnien Michel Destot), du président du conseil général de l’Isère (le « hollandais » André Vallini) et de… Ségolène Royal. Vendredi, mine de rien, Dominique de Villepin a choisi de s’afficher avec des socialistes. « Je ne suis pas à la recherche de combinaisons ni d’un corps de parti, confie l’ancien Premier ministre. Plus nous sortirons d’accords partiels et limités, plus nous serons en mesure d’apporter des réponses aux Français. La réflexion que je mène aujourd’hui porte sur la perspective d’un grand rassemblement national avec des gaullistes, des centristes, des sociaux-démocrates… »
Et avec des sarkozystes ? La question, à l’évidence, demeure sensible. Si l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac confirme un prochain rendez-vous – « fin février » – avec le chef de l’Etat, il affirme n’être « invité que pour parler des grands enjeux de la présidence française du G20 ». « La dernière fois que j’ai rencontré Nicolas Sarkozy, insiste-t-il, c’était au cours de l’été 2008 pour évoquer la présidence française de l’UE. »
Pourtant, à droite, sa modération envers Sarkozy est d’autant plus remarquée – sinon appréciée – qu’elle est récente. Habitué à cogner sur celui qui avait envisagé, un jour de colère, dit-on, de le pendre à « un croc de boucher », Villepin se montre désormais plus réservé. « Je suis passé à une autre étape, admet-il. Mon énergie n’est plus concentrée sur l’exigence critique vis-à-vis du gouvernement, mais sur la construction de mon projet pour les Français. Je suis dans le temps des propositions. » Un temps qui durera au moins jusque fin avril, juste avant le début du… second procès Clearstream.
Un procès dont Bernard Squarcini, patron du renseignement intérieur, proche de Sarkozy et partie civile en première instance, se serait retiré. En échange de quelque chose ? Par exemple d’un retrait de candidature à la présidentielle ? Villepin balaie l’hypothèse : « En politique, beaucoup continuent à prendre leurs désirs pour des réalités. Sarkozy me connaît. Je n’ai jamais rien eu à négocier. Je suis un homme éminemment prévisible. » Il poursuit : « Le risque pour 2012, c’est que la gauche parle à la gauche, et la droite à la droite. Il faut qu’on sorte de ces logiques partisanes. Le président de la République a vocation à être le président de tous les Français. Voilà pourquoi je m’adresse à tous les Français. » Si ce n’est pas avoir envie d’être candidat !
Source: France Soir
Dominique de Villepin: « La République est fatiguée »
Qu’attendez-vous de ces Etats Généraux du Renouveau?
Ah j’attends plein de choses ! Des tas de propositions, audacieuses, inventives… Et puis surtout une interaction entre tous ceux qui viendront et tous ceux qui participeront.
Pensez-vous que la Vème République a besoin d’un nouveau souffle?
Diable, oui ! La Vème République, elle est fatiguée, non pas que le système ne soit pas un bon système. Je crois qu’il y a un équilibre initial qui a été trouvé, mais je crois que les changements, les changements en France, les changements dans le monde doivent nous conduire à renouveler les outils de la République, à retrouver une capacité d’agir qui aujourd’hui nous fait défaut. Et c’est pour ça que je pense qu’il y a des pistes de réflexion sur la limitation du nombre de ministères, sur des régions plus importantes, le recours au suffrage universel pour élire les Présidents de Région. Il y a un renouvellement de la République qui est indispensable.
Etes-vous celui qui peut incarner ce renouveau en 2012?
Pour le moment, j’incarne des propositions et pour le reste, nous verrons bien. Le chemin est long !
Source: Libération
Forum Renouveau : Royal-Villepin, la convergence des divergences
Ce débat était annoncé comme un choc des titans. Le duel entre Ségolène Royal et Dominique de Villepin, tous les deux dotés d’ambitions présidentielles assumées, a vu un mot apparaître à de nombreuses reprises : la convergence…
Il se tient droit et regarde l’horizon, elle sourit et fait un signe amical de la main à une amie. De Villepin contre Royal, ce n’est pas qu’une différence de couleur politique, mais aussi de style. Le moment est important, attire tous les regards et les flashes des photographes, suffisamment crucial pour faire l’ouverture des seconds Etats généraux du Renouveau, ce vendredi 28 janvier à la MC2 de Grenoble. « Je déclare ouverte non pas la campagne électorale mais la campagne des idées » annonce Laurent Joffrin, directeur de « Libération », co-organisateur de l’évènement. C’est un « débat central dans la vie politique française » prévient Ségolène Royal au début de son intervention. Les dés sont jetés.
Dominique commence. Et dresse un état des lieux de la République française en 2011 : « Problème républicain », « des institutions qui souffrent d’inadaptation », « République efficace ? A l’évidence non », le constat d’ensemble est impitoyable. Royal poursuit le réquisitoire : « la réforme des institutions n’est qu’une partie des refontes à apporter à la République ». Fermez le ban, avec Ségolène et Dominique, 2012 apportera « un nouveau souffle pour la 5ème République », question autour de laquelle ils ont d’ailleurs été conviés à débattre. Leur réponse a été rapide et positive – reste à savoir quel nouveau souffle apporter.
Il faut pourtant attendre longtemps pour que leurs deux tribunes, aux faux airs de programme politique, se muent vraiment en débat. La première pique intervient sur un thème revenu régulièrement dans leurs micros, les licenciements boursiers. Enfin, les présidentiables s’écharpent. « Les interdire totalement » propose Ségolène. « Les entreprises provisionneron
t tous les risques, délocaliseront et ne feront plus de bénéfices en France » répond Dominique. « Si je suis élue je ferais une réforme bancaire » renchérit la présidente de la région Poitou-Charentes, toujours un peu en campagne. Et ose : « on a besoin d’une partie de radicalité ». Pas de réponse de l’autre côté de la table.
La convergence revient rapidement toutefois, mais pas n’importe laquelle : « il serait dangereux de n’avoir des convergences que sur l’anti-sarkozysme » postule Mme Royal. Villepin approuve. Joffrin s’amuse : « ce n’est pas belliqueux de dire que vous avez un adversaire commun ». Même position sur l’Afghanistan : « nous sommes encore là-bas, sans savoir pourquoi nous y sommes » poursuit l’ancien ministre des Affaires étrangères – Ségolène plussoie. « Aujourd’hui, le dialogue social est une parodie » continue Dominique. Ségolène propose que les syndicats soient amenés à participer à la stratégie des entreprises : « l’archaïsme des relations sociales en France empêche le dynamisme économique du pays ».
Sinon, au fond, la République ? Le changement est nécessaire, en mode tous azimuts. « Gauche et droite confondues, l’impuissance et l’immobilisme sont toujours au rendez-vous » tonne Dominique de Villepin ; « la République n’a pas de mains (…) Donnons des mains à la justice » poursuit-il.
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Source: Paperblog (Billet de Gwendal Perrin)
Entre Ségolène Royal et Dominique de Villepin, le courant passe
Le choc frontal n’a pas eu lieu. Peut-être parce que ces deux ambitieux aiment se retrouver sur certains sujets. C’est Dominique de Villepin qui le dit : « (Avec Ségolène Royal), des convergences existent quand on pousse le débat ».
Ils sont tous les deux d’accord: il faudra faire bouger les institutions françaises. Le sujet du débat – 2012, un nouveau souffle pour la Ve République – inspire les deux opposants, qui sortent leur artillerie. A ce petit jeu, c’est Villepin qui attaque le plus fort. Il veut réduire le nombre de ministres, diminuer le nombre des régions à huit ou dix, avec des présidents élus au suffrage universel direct. Une réforme qui pourrait plaire à la présidente du Poitou-Charentes.
Elle, sa cible, c’est le cumul des mandats. Et elle ne manquera pas de faire remarquer à la salle qu’elle a quitté son poste de député pour s’occuper de sa région. De son côté Villepin, qui n’a jamais été confronté aux suffrages, estime que ces élus « sont obsédés par leur réélection ». Et l’ex-premier ministre d’imaginer un Sénat amputé d’un tiers de ses membres et le nombre des députés passer de 577 à 400 députés.
Le public se montre réceptif quand Ségolène Royale commence à parler d’interdire les «licenciements boursiers». Cette fois, Dominique De Villepin la contredit, jugeant le message envoyé aux entreprises trop négatif. Le clivage gauche-droite fait frémir le public. Villepin en profite pour dégainer : «Gauche et droite confondues, l’impuissance et l’immobilisme sont toujours au rendez-vous».
L’ex-candidate de 2007 se sent pousser des ailes et retrouve alors un ton de campagne: «La première décision que je prendrai, c’est de rétablir l’année de formation pour les jeunes enseignants». Encore une fois, Dominique de Villepin n’est pas contre.
Source: Libération
Dominique de Villepin laisse l’antisarkozysme au vestiaire
L’ancien Premier ministre entend se concentrer sur son projet politique en vue de la présidentielle de 2012.
Après avoir tiré à feu nourri sur Nicolas Sarkozy, l’heure est à l’accalmie. Pour cette année 2011, Dominique de Villepin a décidé de modérer ses critiques à l’égard du chef de l’État. « Je suis désormais entré dans le temps du débat et des propositions en vue d’offrir un projet aux Français », assure, vendredi matin, l’ancien Premier ministre dans le train qui l’emmène à Grenoble.
Son « projet » en vue de la présidentielle de 2012, le président de République solidaire le présentera aux quelque 22.000 militants de son mouvement dès le mois d’avril. Mais pas question pour autant de se déclarer candidat à la présidentielle. « Nous ne sommes pas dans le temps de l’élection. Les Français ne pensent pas à cela. Il n’y a pas de calendrier défini », estime Dominique de Villepin. Entretenant le doute sur ses intentions, il glisse, énigmatique : « Tout est question de circonstances ».
Et puisque l’heure est au partage et à la confrontation d’idées, Dominique de Villepin a accepté de débattre, vendredi, avec Ségolène Royal, candidate à la primaire socialiste, à l’occasion des États généraux de la République organisés par Libération et Marianne. Un moment à marquer d’une pierre blanche, puisqu’il s’agit du premier débat entre ces deux anciens camarades de la promotion Voltaire à l’Ena qui convoitent le fauteuil de l’Élysée.
Durant plus d’une heure, les deux opposants à Nicolas Sarkozy se plaisent ainsi à imaginer un monde où l’on dépasserait les clivages partisans. « Comment ne ferions-nous pas un bout de chemin ensemble si la République est menacée ? Je rêve d’un monde où les questions d’immigration et de sécurité ne seraient plus instrumentalisées et dans lequel on pourrait dépasser les clivages politiques », lance Ségolène Royal qui revient tout juste d’une visite dans le quartier sensible de la Villeneuve.
Dominique de Villepin embraye : « Un président de la République doit s’adresser à tous les Français. Il faut trouver des ententes droite-gauche sur la politique étrangère ou sur la lutte contre les déficits pour mettre en oeuvre une politique de longue durée cohérente et non pas détricoter ce qui vient d’être fait à chaque nouveau mandat ! » Si le débat est courtois, la réalité revient au galop et les divergences reprennent vite le dessus que ce soit sur des questions économiques, éducatives ou politiques. Alors, n’allez pas parler à Ségolène Royal ni à Dominique de Villepin d’un éventuel rapprochement !
« On ne m’achète pas. Je n’ai jamais été un homme de parti ni de combinaisons », confie d’ailleurs l’ancien secrétaire général de l’Élysée. Une petite phrase qui n’a rien d’anodin au moment où il doit rencontrer Nicolas Sarkozy à la fin du mois de février pour aborder les priorités de la présidence française du G20. « Accepter ce rendez-vous fait partie des devoirs républicains. Je parlerai du G20, pas d’autre chose », promet-il, alors que certains à l’UMP parlent manoeuvres et évoquent une possible réconciliation dans la perspective du procès Clearstream en appel au mois de mai et en vue de la présidentielle.
Car si Dominique de Villepin met la sourdine, il reste critique, comme sur les grands chantiers engagés par le chef de l’État. « Avec une surabondance de réformes, personne ne s’y retrouve. Il y a des lois de circonstance et d’autres qui sont vraiment utiles », juge celui qui plaide pour remettre au goût du jour les référendums, instaurer la règle du non-cumul des mandats ou inscrire dans la Constitution « le vote d’un budget à l’équilibre ». L’ancien ministre des Affaires étrangères est aussi sévère sur la gestion de la crise tunisienne. « Lorsque Nicolas Sarkozy a voulu faire une réunion après la chute du président Ben Ali, il n’y avait pas de ministres ! Tous étaient rentrés dans leur circonscription ! » s’exclame-t-il. Et de lâcher, avec une pointe d’ironie : « Je n’ai jamais été élu, mais moi, c’était du sept jours sur sept ! »
Source: Le Point
Dominique de Villepin débat avec Ségolène Royal
Les deux meilleurs
ennemis de Nicolas Sarkozy se sont affrontés vendredi à l’occasion d’un débat à Grenoble. L’ancien Premier ministre en a profité pour peaufiner son image de présidentiable.
L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac et l’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle avaient sûrement deux ou trois choses à se dire. Dominique de Villepin et Ségolène Royal se sont retrouvés, vendredi, pour débattre à l’occasion des « états généraux du renouveau », organisés par Libération et Marianne à Grenoble. Le choix de la capitale des Alpes n’était sans doute pas anodin. C’est ici, au beau milieu de l’été, que Nicolas Sarkozy avait donné son fameux – et controversé – discours sur la sécurité.
Les deux étaient en campagne. L’ancien Premier ministre a profité de l’occasion pour modeler son nouveau visage. Dominique de Villepin n’est plus un simple opposant farouche au président Sarkozy. Il est aussi le président de République solidaire et, en ce sens, entend participer au débat public. « Je suis entré dans le temps des propositions depuis le premier janvier, a-t-il précisé. C’est une autre étape. »
Une autre étape, donc, où l’ancien Premier ministre critique non plus seulement le chef de l’État mais toute une classe politique élargie. « Aujourd’hui tout est faux dans le jeu, a-t-il jugé. C’est une partie de billard. Untel est encouragé à se présenter pour décourager tel autre. Tout cela n’a aucun sens, c’est de l’intox. » Images
L’attaque vaut pour l’UMP, certes, mais aussi pour le centre et la gauche. Dominique de Villepin n’a donc pas oublié de critiquer les primaires socialistes : « Tout le monde se bat contre tout le monde pour obtenir les voix des citoyens de gauche avant de se rendre compte tout d’un coup qu’il y a aussi des Français », a-t-il assuré.
Pour les propositions, le président de République solidaire souhaite moderniser les institutions, notamment en supprimant les 22 régions existantes au profit de « huit, dix grandes régions », ou encore en resserrant l’exécutif autour d’ « une dizaine de grands portefeuilles ministériels ».
En face, Ségolène Royal a répondu avec beaucoup plus de mesure que lors de ses dernières sorties. Le 26 janvier, sur France 2, elle affirmait que le PS « n’avait ni projet ni candidat ». Elle a cette fois tancé son véritable adversaire politique – la droite – notamment sur la question des retraites où elle aurait aimé qu’un référendum d’initiatives populaires soit organisé à l’occasion de la réforme. Les deux débatteurs se son bien accrochés sur la question des licenciements boursiers, mais sans mettre dans leur échange plus de colère qu’il n’en fallait. Vendredi, à Grenoble, il était surtout question d’images.
Source: France Soir
Villepin et Royal débattent à Grenoble
L’un veut renforcer la République, l’autre insiste sur la démocratie sociale : l’ex-Premier ministre Dominique de Villepin et la candidate aux primaires PS Ségolène Royal ont confronté leurs visions politiques, vendredi, à Grenoble, avec en toile de fond la présidentielle 2012. Débat policé, échanges courtois, « Ségolène » et « Dominique » se sont exprimés pendant près de deux heures dans le cadre des états généraux du Renouveau, organisés à Grenoble par les journaux Libération, Marianne et la fondation Jean Jaurès.
Premier à s’exprimer, le dirigeant de République solidaire, costume gris et chemise claire, a dit son inquiétude devant « l’impuissance » du système actuel et a livré ses propositions pour moderniser les institutions. Il a notamment préconisé un exécutif resserré avec « une dizaine de grands portefeuilles ministériels », la création de « huit, dix grandes régions » au lieu des vingt-deux existantes, et un élargissement du suffrage universel pour les présidents de région. À l’autre bout de la table, Ségolène Royal, étole rouge sur tailleur noir, a décliné son credo social et populaire : « La République est un combat pour remettre le peuple au coeur de la décision politique », a-t-elle déclaré, en prônant « une certaine radicalité ».
Devant un auditoire attentif de plusieurs centaines de personnes, les deux responsables se sont – très poliment – accrochés sur la question de l’interdiction des licenciements boursiers, un thème cher à Ségolène Royal. Alors que Dominique de Villepin mettait en garde contre « les bonnes intentions », la candidate aux primaires socialistes a demandé avec le sourire qu’on ne lui fasse pas de procès en « incompétence ». Son débatteur, tout aussi souriant, lui a alors reproché de jouer le registre de la « victimisation ». Les deux sont tombés d’accord sur des thèmes de convergence : « les grandes valeurs, la liberté… », mais « il y a des sujets sur lesquels le combat politique est là, et bien là », a souligné Ségolène Royal.
Dans la matinée, chacun avait joué sa propre partition. L’ex-Premier ministre a visité Minatec, un campus regroupant chercheurs et entreprises travaillant dans le domaine des nano et microtechnologies. La candidate aux primaires s’est pour sa part rendue dans le quartier sensible de la Villeneuve, où des violences l’été dernier avaient entraîné le fameux discours sécuritaire de Grenoble du président Sarkozy.
Source: AFP
Auditorium comble pour le débat
17h26. Le maire Michel Destot, à propos du « discours de Grenoble » de Nicolas Sarkozy: «Ce n’est pas un exemple des convergences républicaines». L’art du doux l’euphémisme.
17h. Dominique de Villepin prend le tram A direction le Musée de la Résistance. Une visite de courte durée puisque l’ancien Premier ministre est sensé prendre le train à… 18h.
16h41. «On aurait dû faire un referendum d’initiative populaire sur les retraites», regrette Royal; «Gauche et droite confondues, l’impuissance et l’immobilisme sont toujours au rendez-vous», renchérit de Dominique de Villepin.
16h34. Ségolène Royal, toujours un peu en campagne: «Je me réjouis de voir un combat pour le maintien d’un lycée. Bon con courage et j’espère que vous gagnerez!», lance-t-elle à l’adresse des manifestants venus s’opposer à la fermeture des classes de secondes pour cause de travaux de rénovation.
16h23. Dominique de Villepin, un brin cynique: «Nous sommes encore en Afghanistan… sans savoir pourquoi nous y sommes»
16h06. Dominique de Villepin (président de République Solidaire), au cours du débat avec Ségolène Royal: «Le retour de la France dans l’Etat-Major de l’Otan est une régression».
16h06. Dominique de Villepin, président de République Solidaire, au cours du débat avec Ségolène Royal: « Le retour de la France dans l’Etat-Major de l’Otan est une régression».
15h54. Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au Logement, face à Patrick Doutreligne, délégué général de la fondation Abbé Pierre: «Si on est quasi en phase depuis le début, on commencer à se poser des questions !» Rires dans la salle.
15h28. Des élèves de Mounier, un lycée grenoblois qui n’aura pas de classe de secondes à la rentrée prochaine pour cause de travaux de rénovation, réalisent une chorégraphie «Waka Waka» de Shakira devant l’entrée du forum. Rien à voir avec le sujet mais une bonne occasion de montrer leur opposition au projet.
15h09. Laurent Joffrin, directeur de «Libération», prend la parole avant le débat Royal-Villepin: «Je déclare ouverte non pas la campagne électorale mais la campagne des idées».
Source: Libération
Dominique de Villepin et la République avec des mains
A Grenoble, l’ancien Premier Ministre expose ses propositions concrètes pour moderniser la République et il pose un préalable : « les mots ne suffisent plus. Il faut une Républiqu
e avec des mains. »
A ceux qui pouvaient encore céder aux sirènes de rumeurs habilement répandues, il suffisait d’accompagner Dominique de Villepin dans la Capitale du Dauphiné pour dissiper le moindre doute : la campagne 2012 est bien engagée.
Chez ce diplomate, les mots ont un sens et une formule est revenue à plusieurs reprises : « dans la campagne de 2012, nous allons débattre … ».
En ce qui concerne la réforme des Institutions, Dominique de Villepin confirme ses priorités dont la simplification par la réduction des entités territoriale comme la diminution significative du nombre des élus.
Dans son débat avec Ségolène Royal, il a recueilli un enthousiasme certain alors même que la salle était loin de lui être acquise tant sociologiquement que politiquement.
Source: Exprimeo
Dominique de Villepin et la poursuite de l’espoir
Dominique de Villepin, avec à ses côtés notamment Brigitte Girardin et Jean Pierre Grand, rencontre à Grenoble des PME de l’innovation et témoigne une capacité au dialogue qui séduit ces acteurs de l’emploi.
Tout avait été organisé pour permettre un dialogue le plus direct entre des responsables de PME de l’innovation et l’ancien Premier Ministre.
Renaud de Langlade, Président d’une PME et responsable d’une association de jeunes dirigeants d’entreprises innovantes, avait convié un panel très représentatif des hypothèses de développement et de défis pour ces entrepreneurs.
Le dialogue a été très concret, domaine d’activités par segment de marchés.
Dominique de Villepin a écouté, questionné, répondu, exposé ses priorités.
Il a notamment indiqué que des modifications devaient intervenir dans la logique des pôles de compétitivité comme dans l’organisation du capital risque.
Le capital risque se concentre excessivement sur des catégories d’entreprises « peu risquées » et laisse les PME à l’écart notamment lors des périodes trop délicates.
C’est un domaine qui devrait connaître une actualité très forte dans les prochains mois en raison notamment du nombre très élevé de dispositifs de LBO actuellement en sursis ébranlés par la crise depuis 2009.
Des universitaires ont également exposé les difficultés rencontrées par certaines filières.
Mais l’essentiel a résidé dans le souci constructif permanent : aller vers des solutions pratiques.
Si faire campagne c’est d’abord poursuivre un chemin d’espoir sans raconter des histoires, cette rencontre a été un réel moment d’espoir sans la moindre histoire tant les remarques ont toutes été ancrées dans des réalités vécues.
Source: Exprimeo
Villepin modère ses attaques contre Sarkozy
L’ancien premier ministre de Jacques Chirac se concentre désormais sur son projet et présentera des propositions en avril. Il laisse toujours planer le doute sur sa candidature à l’élection présidentielle de 2012.
Dominique de Villepin met la sourdine. Sans rien renier de ses virulentes critiques à l’encontre de Nicolas Sarkozy, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac a toutefois décidé de ne plus concentrer exclusivement ses propos contre la politique du chef de l’Etat. Pour Dominique de Villepin, l’heure est désormais au «projet». Le sien, celui qu’il présentera au nom de son mouvement République solidaire dans le courant du mois d’avril. «Mon sujet, c’est d’arriver dans les prochaines semaines à proposer les éléments d’un projet qui puisse offrir des perspectives à notre pays», assure-t-il dans le train qui l’emmène à Grenoble. Là, il doit participer à un débat sur la République avec Ségolène Royal, dans le cadre des «états généraux du renouveau», un forum organisé trois jours durant par Libération et Marianne. «Je suis entré dans le temps des propositions depuis le premier janvier, assure Dominique de Villepin. C’est une autre étape». Celle qui mène à l’élection présidentielle de 2012. Mais de ses ambitions et de sa volonté de se présenter ou pas, Dominique de Villepin ne dit toujours rien. «Les Français ne sont pas dans le temps de l’élection», explique-t-il. Et puis pour lui, avant d’y penser, il y a la deuxième étape du procès Clearstream à franchir. Elle est prévue pour le début du mois de mai.
D’ici là, Dominique de Villepin aura aussi le temps d’observer l’évolution de la situation politique à droite, au centre et à gauche. «Aujourd’hui tout est faux dans le jeu. C’est une partie de billard. Untel est encouragé à se présenter pour décourager tel autre. Tout cela n’a aucun sens, c’est de l’intox». Lui ne croit pas à la candidature de Jean-Louis Borloo: «Est-ce que quelqu’un qui a été ministre dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy peut sérieusement envisager de se présenter contre lui?» Comme Ségolène Royal, il aimerait bien voir des sondages tester le potentiel électoral pour la présidentielle de 2012 de personnalités de droite comme François Fillon. Car pour Nicolas Sarkozy, «ce sera de toute façon très compliqué. Le passage de président élu à président candidat sera extrêmement complexe».
Quant à la gauche, Dominique de Villepin jette un regard circonspect sur le processus des primaires du PS. «Les primaires, c’est un combat dans le combat, cela éloigne les citoyens des vrais enjeux. Tout le monde se bat contre tout le monde pour obtenir les voix des citoyens de gauche avant de se rendre compte tout d’un coup qu’il y a aussi des Français», critique-t-il. «La force de Jacques Chirac est de ne s’être jamais placé dans le cadre de primaires», ajoute-t-il. Croit-il au retour de Dominique Strauss-Kahn? Comme tout le monde en fait, Dominique de Villepin n’en sait rien. Mais il estime toutefois que «chaque jour qui passe, dès lors qu’il ne dit pas qu’il n’est pas candidat, il le devient un peu plus».
De toute façon, Dominique de Villepin veut se placer au dessus de tout cela. Rappelant sans cesse son pedigree de gaulliste, il l’assure: «Nous ne sortirons pas notre pays des difficultés qui sont les siennes si nous ne sommes pas capables de sortir des querelles partisanes franco-françaises». Celle qui l’oppose à Nicolas Sarkozy est toutefois loin d’être terminée. Il le rencontrera fin février pour parler du G20. «Cela fait partie du devoir républicain». Il dément en tous cas se rendre à ce rendez-vous pour parler d’autre chose. Et notamment d’une possible réconciliation entre les deux hommes. Si Dominique de Villepin se montre moins agressif à l’encontre de Nicolas Sarkozy, ses critiques demeurent. Ca et là dans ses propos, affleurent des attaques virulentes sur le fond mais moins dures sur la forme. Il est sévère sur la façon dont la France a géré la crise tunisienne. «Lorsque Nicolas Sarkozy a voulu réunir ses ministres après le départ de Ben Ali, il n’y avait plus de ministres. Ils étaient rentrés chez eux. Est-ce que, quand on est ministre, on a vocation à rentrer dans sa circonscription? Je n’ai peut-être pas été élu mais quand j’étais ministre, c’était sept jours sur sept», glisse-t-il.
Source: Le Figaro
M. de Villepin, si on vous dit 2012 ?
Questions sur la prochaine présidentielle à Dominique de Villepin…
Le Dauphiné: M. de Villepin, si on vous dit 2012 ?
Dominique de Villepin: Cette élection sera différente des précédentes. Les Français ont conscience de la gravité des enjeux. Les affrontements idéologiques sont épuisés. Contre les surenchères, à droite comme à gauche, la seule solution c’est d’avancer sur le terrain des propositions, avec audace et esprit d’ouverture. C’est tout l’intérêt de ces “États généraux du Renouveau”. C’est une question que chaque citoyen devra se poser : sommes-nous capables de faire face ensemble aux défis que nous lance la mondialisation, ou allons-nous encore nous refermer sur des positio
ns dogmatiques ??
Et pour vous, 2012 ?
Je souhaite avancer sur la base d’un projet alternatif de rassemblement autour des valeurs gaullistes et républicaines. Je travaille donc sur ce projet et je ne mettrai pas la charrue avant les bœufs.
Source: Le Dauphiné