De nombreux chiraquiens, anciens ministres et parlementaires, ont assisté mardi à l’Assemblée nationale aux voeux présentés par l’ex-président Jacques Chirac aux membres de l’association « Avec Jacques Chirac, ses amis rassemblés autour de ses valeurs ».
M. Chirac, 78 ans, est arrivé en compagnie du président de l’association, le préfet Bertrand Landrieu, et de son ami Christian Jacob, patron des députés UMP.
Etaient présents notamment à cette cérémonie organisée dans les appartements du questeur UMP de l’Assemblée, Philippe Briand, le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Ollier, et les ex-ministres Jacques Toubon, Brigitte Girardin, Catherine Colonna, Renaud Muselier, Elisabeth Hubert, Hamlaoui Mekachera, Philippe Bas, Frédéric de Saint-Sernin et Jean-Paul Delevoye, président du Cese.
Le député PCF Maxime Gremetz, lui aussi invité, a reçu l’accolade de l’ancien chef de l’Etat.
« J’ai l’intention de poursuivre mes activités en 2011 avec la même passion d’agir », a promis M. Chirac.
Il s’est dit « heureux d’entretenir ce lien particulier qui (le) rattache à la France et aux Français, qui (lui) sont particulièrement bienveillants (s’il) en croit les statistiques et les échos ».
« Je n’ai aucun mérite. Quand on n’intervient plus sur la scène politique, les gens vous regardent autrement et de façon beaucoup plus favorable », a plaisanté l’ancien président, qui travaille actuellement au second tome de ses mémoires, attendu « dans quelques mois ».
Le premier tome, « Chaque pas doit être un but », s’est vendu à 450.000 exemplaires, a-t-il précisé, le plus « difficile », selon lui, étant « d’assurer les dédicaces ».
« Je me suis fixé la règle de ne pas intervenir dans les débats politiques actuels. C’est une règle républicaine », a poursuivi Jacques Chirac, en souhaitant « tolérance et confiance dans l’avenir » et en adressant ses voeux de « succès à nos responsables politiques ».
Source: Agence France Presse
Le texte du discours de Jacques Chirac
« Mon cher Philippe, Mon cher Christian, Mes chers Amis,
A mon tour de vous présenter, à toutes et à tous, pour vous, pour ceux qui vous sont chers et pour les vôtres, des voeux très chaleureux de bonne et heure année 2011.
Je remercie particulièrement Philippe BRIAND de son accueil, et Christian JACOB pour leurs propos chaleureux et amicaux auxquelles j’ai été particulièrement sensible.
J’ai beaucoup de plaisir à me retrouver ici ce soir avec vous dans la chaleur de l’amitié, en ce début d’année.
J’ai une pensée particulière pour notre ami Henri CUQ, le fondateur de notre association, qui nous a quittés l’été dernier.
Je dis à Janine, son épouse, en notre nom à tous, l’affection, l’admiration et l’estime que nous avions pour lui ainsi que nos très fidèles et affectueuses pensées. Vous savez la profonde affection qui nous unissait.
Henri CUQ nous manque. Mais je sais qu’il serait heureux de nous savoir, ce soir, réunis.
Et je souhaite à l’Association qu’il a fondée de continuer à développer ses activités qui sont autant d’occasions de resserrer les liens entre nous.
En 2011, j’ai l’intention de poursuivre mes activités avec la même passion d’agir.
A la place qui est désormais la mienne, je suis heureux d’entretenir ce lien particulier qui m’unit à la France et aux Français. Ils sont avec moi, je dois le dire, particulièrement bienveillants si j’en crois les statistiques et les échos. Je n’y ai guère de mérite : quant on n’intervient plus sur la scène politique, les gens vous regardent autrement et notamment de façon beaucoup plus favorable.
Je travaille actuellement au second tome de mes Mémoires, qui devrait sortir dans quelques mois. J’ai évidemment été heureux que le premier tome ait été un uccès : 450.000 exemplaires ! Je me suis d’ailleurs aperçu que la difficulté n’était pas tellement la sortie du livre que d’en assurer les dédicaces.
Je continuerai également, cette année, à m’occuper avec beaucoup d’attention de ma fondation. Elle me permet de poursuivre certains combats qui ont animé ma vie d’homme public.
Et je constate avec joie que bien des actions que j’ai lancées avec ma fondation suscitent un grand intérêt dans le monde.
C’est notamment le cas de la lutte contre les faux médicaments qui m’a amené à Cotonou, en Afrique, en Chine, à Bruxelles au Parlement Européen, bientôt peut-être à nouveau en Afrique.
C’est une cause essentielle au développement des pays pauvres, comme l’a été la taxe sur les billets d’avion, si critiquée à l’époque, et qui permet aujourd’hui de lutter efficacement contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Aujourd’hui, personne ne remet en cause son existence. C’était le premier de ce que l’on appelle désormais les financements innovants.
Je milite pour le renforcement de ce type de moyens. A l’heure de la mondialisation, c’est une des nouvelles armes que nous devons mobiliser au bénéfice des peuples qui restent encore sur le bord du chemin du développement.
Comme vous le savez, je me suis donné pour règle de ne pas intervenir dans les débats politiques et je m’y tiens.
C’est d’ailleurs une règle républicaine.
Je veux croire qu’on ne commentera pas politiquement les voeux que, au-delà de vous, je souhaite adresser à tous les Français et à notre pays : pour le succès de toutes les initiatives françaises, je pense à tous nos responsables politiques nationaux ou locaux, quel que soit leur engagement, à nos militaires, à nos chefs d’entreprise, à tous les responsables associatifs et à toutes nos « forces vives ».
Comment aussi ne pas avoir une pensée particulière pour les victimes du terrorisme et pour les otages français retenus loin de nous ? Nous pensons à eux.
Je vous souhaite ainsi qu’à notre pays, paix, sérénité, tolérance et confiance dans l’avenir.
Très bonne année ! »
Jacques Chirac – Assemblée Nationale – Mardi 25 janvier 2011
