Dominique de Villepin dans La Matinale de Canal+
envoyé par HeraultRepublicain
Invité lundi matin de La Matinale de Canal+, Dominique de Villepin a affirmé qu’il n’entendait pas jouer « les donneurs de leçons » concernant l’attitude de la France pendant la contestation populaire en Tunisie qui a mené à la chute du président Zine El Abidine Ben Ali.
Dominique de Villepin était également, lundi soir, l’invité de l’émission spéciale du Grand Journal consacrée à la situation en Tunisie: vous pouvez revoir la première partie en cliquant ici et la seconde partie en cliquant ici.
« Il n’y a pas de solutions aisées et je ne me placerai certainement pas du côté des donneurs de leçons », a déclaré M. de Villepin, souvent très critique à l’égard de la politique conduite par Nicolas Sarkozy.
Le président de République solidaire (RS) a souligné « l’extraordinaire difficulté qu’il y a à appréhender des mouvements » comme celui qui s’est produit en Tunisie. Il a aussi estimé que « la France a eu une attitude, tout au long de ces décennies, droite et gauche, une attitude trop complaisante » vis-à-vis du régime de Ben Ali, « parce qu’elle a donné un certain nombre de priorités à sa diplomatie qui n’étaient pas toujours suffisamment en relation avec les attentes du peuple tunisien », a fait remarquer l’ancien ministre des Affaires étrangères.
Selon lui, « la leçon à tirer, c’est d’abord que nous ne devons pas être aveuglés par nos propres peurs, notamment la peur de la contagion islamiste », ni « limités par une conception trop restrictive en matière d’ingérence ».
« Nous avons des devoirs, notamment vis-à-vis du respect des droits de l’Homme, (…) sans pour autant imposer les choses mais avec le souci d’être justes », a-t-il dit.
« Entre l’attitude des Etats-Unis visant à imposer la démocratie à un Etat comme l’Irak par la force et la complaisance vis-à vis de dictatures ou de régimes autoritaires, il est vrai qu’il est très difficile de trouver le juste équilibre », a jugé M. de Villepin et il va falloir dans ce domaine « réviser nos attitudes, nos politiques ».
Il faut maintenant « soutenir » la mise en place du nouveau régime tunisien en accompagnant « le processus démocratique », a-t-il poursuivi, appelant également l’Europe à lancer « un véritable projet pour accompagner la Tunisie en matière économique et sociale ».
Source: DNA.fr