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Tunisie: Dominique de Villepin souhaite une transition pacifique et des élections démocratiques

« Après de longues années d’atteinte aux libertés, le départ du président Ben Ali marque le début d’un changement profond pour la Tunisie qui doit s’inscrire dans la durée, fort d’un consensus national.

Dominique de Villepin, au nom de République Solidaire, salue l’esprit de responsabilité dont fait preuve le peuple tunisien dans ces circonstances historiques.

Il souhaite que la transition qui se met actuellement en place se fasse pacifiquement et puisse aboutir rapidement à des élections libres, transparentes et démocratiques.

Aujourd’hui, les violences doivent cesser pour consolider le processus enclenché.

La France, dont les liens traditionnels avec le peuple tunisien sont profonds et amicaux, doit tout faire pour soutenir et encourager ce processus démocratique qui doit remettre la Tunisie sur la voie du développement en offrant à sa jeunesse de vraies perspectives d’avenir. »

Communiqué de Dominique de Villepin publié sur le site Internet de République Solidaire

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Dans le Figaro: De la révolution du Jasmin à la chute de Ben Ali

Lefigaro.fr retrace le fil des évènements en Tunisie depuis l’immolation d’un vendeur ambulant le 17 décembre à la fuite du président Ben Ali.

17 décembre : Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant de fruits et légumes de 26 ans, s’immole par le feu devant la préfecture de Sidi Bouzid – une ville de 40.000 habitants au centre du pays – après s’être fait confisquer sa marchandise par la police municipale. Diplômé et chômeur, comme de nombreux jeunes Tunisiens, le marchand devient un symbole dans la région, où des émeutes sociales éclatent. Mohamed Bouazizi passe plusieurs jours entre la vie et la mort.

22 décembre : Un autre jeune chômeur de Sidi Bouzid met fin à ses jours en s’électrocutant au contact de câbles de haute tension, après avoir escaladé un poteau électrique sur la voie publique, en criant qu’il ne voulait «plus de misère, plus de chômage». Fatiguée par le chômage, la cherté de la vie et le sentiment d’être laissée pour compte dans des régions défavorisées, la population descend dans la rue.

24 décembre : Des affrontements entre des manifestants et la police font un mort et plusieurs blessés à Menzel Bouzayane, une localité à 60 km de Sidi Bouzid, selon un responsable syndical.

27 décembre : un rassemblement se tient devant le siège de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) à Tunis, la capitale. Les manifestants sont violemment dispersés par les forces de l’ordre et plusieurs personnes légèrement blessées.

28 décembre : Le président tunisien Ben Ali prend la parole pour la première fois depuis le début des émeutes. Dans un discours adressé au peuple tunisien, il regrette les évènements et exprime sa compréhension de «la difficulté générée par la situation de chômage et son impact psychologique sur celui qui la subit». Il dénonce toutefois une «instrumentalisation politique».

4 janvier : Le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi décède en début de soirée. Le jeune Tunisien, qui est devenu le symbole de la contestation tunisienne, avait reçu la visite du président Ben Ali quelques jours plus tôt. Lors de son enterrement le lendemain, un cortège estimé à 5.000 personnes marche derrière son cercueil en criant vengeance jusqu’au cimetière de «Garaat Bennour», à 16 km de Sidi Bouzid.

8-9 janvier : Des émeutes particulièrement violentes font 21 morts selon le gouvernement dans trois localités du centre-ouest du pays : Kasserine, Thala et Regueb. Une source syndicale évoque de son côté cinquante morts rien qu’à Kasserine.

10 janvier : Deuxième intervention de Ben Ali depuis le début des émeutes. Le président tunisien promet la création de 300.000 emplois d’ici à 2012 pour absorber le chômage des jeunes, tout en dénonçant des «actes terroristes impardonnables perpétrés par des voyous cagoulés». Le gouvernement annonce de son côté la fermeture «jusqu’à nouvel ordre» des écoles et des universités de tout le pays.

12 janvier : Le ministre de l’Intérieur tunisien est limogé. Son remplaçant décrète un couvre-feu nocturne dans la capitale et sa banlieue, alors que les troubles ont gagné Tunis. La veille, dans la cité d’Ettadhamoun, à 15 km du centre de la capitale, des heurts avaient notamment opposé durant deux heures des manifestants et des forces de l’ordre.

13 janvier : Nouvelle allocution télévisée de Ben Ali. Le chef de l’Etat tunisien s’engage à quitter le pouvoir en 2014, annonce l’arrêt des tirs contre les manifestants, la baisse du prix des produits de première nécessité et la levée de la censure sur les sites internet. Dès la fin de son discours, des milliers d’habitants de Tunis bravent le couvre-feu et envahissent le centre de la capitale et les grandes avenues des banlieues à Carthage et à Sidi Bou Saïd pour manifester leur joie.

14 janvier : Les manifestations se poursuivent dans le pays pour appeler au départ de Ben Ali. Tentant de détendre la situation, le président annonce la dissolution de son gouvernement et l’organisation d’élections législatives anticipées d’ici à six mois. Le premier ministre est chargé de constituer une nouvelle équipe gouvernementale avant la tenue des élections.

A Tunis, le rassemblement dégénère lorsque la police intervient à coups de grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants. Le gouvernement impose un couvre-feu nocturne et autorise de nouveau l’armée à tirer sur tout «suspect» refusant d’obéir aux ordres.

En fin de journée, le premier ministre Mohammed Ghannouchi annonce qu’il va assurer l’intérim de la présidence car le chef de l’Etat «n’est temporairement pas en mesure d’exercer ses responsabilités». Ce dernier s’est enfui de Tunisie quelques heures plus tôt pour rejoindre la ville de Jeddah, en Arabie Saoudite.

15 janvier : Ben Ali est définitivement écarté du pouvoir en vertu d’une décision du Conseil constitutionnel déclarant une «vacance du pouvoir». Le Conseil proclame dans la foulée la nomination de Foued Mebezza, le responsable de la Chambre des députés au poste de président de la République à titre transitoire. Un intérim prévu pour durer maximum 60 jours, le temps d’organiser des élections législatives anticipées.

Source: Le Figaro

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