Le parti de Dominique de Villepin, République Solidaire, a déploré lundi les polémiques sur la condamnation de policiers, appelant chacun « au respect des principes républicains ».
« République Solidaire déplore les polémiques qui ont fait suite aux condamnations de policiers par le tribunal de Bobigny et en appelle au respect des principes républicains.
La police a pour mission d’assurer la sécurité dans le respect des lois de la République.
La justice a pour mission de dire le droit et de sanctionner les atteintes qui lui sont portées.
Pour ceux qui ont la responsabilité de l’Etat, le seul impératif qui s’impose aujourd’hui est de veiller à une bonne application de nos principes républicains. »
Source: République Solidaire
Retour sur la polémique entretenue au sein du gouvernement
Sept policiers ont été condamnés vendredi par un tribunal de Bobigny à des peines de six mois à un an de prison pour avoir menti en accusant un automobiliste d’avoir renversé l’un d’entre d’eux.
Le jugement, contre lequel le parquet a fait appel, a provoqué la colère de policiers, et relancé les tensions avec les magistrats.
Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux avait qualifié vendredi de « disproportionné » le jugement du tribunal de Bobigny, soulevant un tollé. Dimanche, il a persisté dans ses propos. « Je les confirme, je les revendique et je les assume », a-t-il dit.
Entre-temps, le Garde des sceaux Michel Mercier avait riposté: « Je rappelle simplement que lui n’est pas ministre de la Justice ».
Intervenant ce lundi, au terme d’un week-end marqué par le désaccord public entre le ministre de l’Intérieur et son collègue de la Justice, François Fillon a voulu mettre un terme lundi à la discorde en jugeant les délits commis par les policiers condamnés à Bobigny « injustifiables » tout en rappelant la justice à son « devoir ».
« Passé l’émotion, je ne puis admettre que magistrats et policiers donnent le sentiment de se dresser les uns contre les autres. (…) J’appelle chacun à la raison, à la modération et au sens des responsabilités », a déclaré le Premier ministre devant les préfets réunis à huis clos au ministère de l’Intérieur.
« Qui profite de cet affaiblissement de l’Etat? Certainement pas les magistrats, certainement pas les policiers et encore moins les citoyens; les seuls bénéficiaires sont les criminels et les délinquants! », a-t-il répondu.
M. Fillon a évoqué des « faits injustifiables ». « L’honneur de la police exige un comportement exemplaire », a-t-il clamé. Mais le Premier ministre a aussi rappelé la justice à son « devoir ». Si le respect qui lui est dû « est un des fondements de l’Etat », elle a « le devoir d’assurer la cohérence de la chaîne pénale tout entière ».
Le travail des policiers, dont les missions sont « de plus en plus difficiles », il « doit être suivi de jugements, et les peines prononcées doivent être exécutées et prévenir la récidive », a aussi affirmé M. Fillon, faisant écho aux critiques contre les magistrats formulées par des syndicats de police.
Après les dysfonctionnements observés au moment des chutes de neige de la semaine dernière, cet accroc est le premier au sein du gouvernement que le président de la République avait pourtant appelé, lors du premier conseil des ministres, à une « unité sans faille ».
Source: Agence France Presse