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Dominique de Villepin veut "rassembler en vue de 2012"

Dominique de Villepin réunit samedi le premier conseil national de République solidaire, sa formation créée en juin dernier.

Daniel Garrigue, porte-parole du mouvement, revient pour le JDD.fr sur les ambitions de l’ancien Premier ministre en vue de 2012.

Le Journal du Dimanche: Dominique de Villepin envisage-t-il de calmer le jeu quant à ses attaques sur la politique de Nicolas Sarkozy?

Daniel Garrigue: La question n’est pas là. Sur le fond, nous avons des oppositions très grandes avec la politique du président de la République mais il ne faut pas sans cesse en faire une affaire de règlement de compte personnel. Ce qui est vrai, c’est que nous allons beaucoup plus travailler à l’affirmation d’un projet, d’une alternative. Nous agissons par rapport aux défis considérables que la France et les Français ont à relever. Nous nous revendiquons du gaullisme social.

Il s’agit donc de sortir de l’anti-sarkozysme?

Nous ne nous prononçons pas seulement par rapport à la politique du gouvernement. A chaque fois que Dominique de Villepin est amené à se prononcer sur une question, on a tendance à le mettre systématiquement en opposition avec le président de la République, comme on l’a fait dans l’affaire Karachi.

Georges Tron appelle Dominique de Villepin à la « mesure » pour ce conseil national…

Nous n’avons pas de leçons à recevoir de Monsieur Tron! Chacun reste dans son rôle. Il a choisi de rejoindre le gouvernement, c’est son choix personnel. Quand il s’agit des intérêts de la France et des enjeux fondamentaux, nous n’avons pas à avoir de mesure.

Que pensez-vous de la main tendue de Jean-François Copé à Dominique de Villepin au sujet de sa place à l’UMP?

Jean-François Copé cherche à exister sur la scène politique, se donner une dimension et prendre contact avec les uns et les autres. Son problème majeur, c’est qu’il prend la direction d’un mouvement qui était avant tout une machine électorale, dans laquelle il n’y a pas eu de vrai débat depuis des années. Jean-François Copé et Dominique de Villepin se voient de temps à autre, ils n’ont pas coupé les ponts.

Pourquoi Dominique de Villepin reste-t-il à l’UMP s’il est en désaccord avec la ligne politique du parti?

Il se dit qu’il n’y a pas de raison qu’il abandonne complètement l’UMP à Nicolas Sarkozy et ses amis. Il y a beaucoup de gens qui partagent sa vision des choses. Par ailleurs, il a été l’un des fondateurs de l’UMP, qui était à l’origine censé incarner l’union de la droite et du centre. Aujourd’hui, on est très loin de ce schéma.

Combien d’adhérents compte République solidaire aujourd’hui?

Entre 20.000 et 30.000 adhérents. Pour un mouvement qui est né il y a six mois, cela prouve qu’on a un écho fort dans l’opinion. Nous souhaitons rassembler le plus grand nombre possible de Français.

En vue de 2012?

Si nous proposons aux Français une alternative, c’est d’abord en fonction de l’échéance de 2012. On n’en a jamais fait mystère.

Dominique de Villepin va-t-il mettre fin au suspense sur ses intentions présidentielles lors de ce conseil national?

Il ne nous a pas fait de confidences sur ce sujet mais je pense que c’est un peu prématuré. Nous voulons d’abord affirmer nos propositions. Nous travaillons à ce projet pour le printemps prochain et je pense qu’on en reparlera à ce moment là.

Pour l’heure, Dominique de Villepin recueille seulement 6 à 7% des voix dans les sondages…

On verra, on est encore très loin de cette échéance. Il faut toujours relativiser les sondages. On sait qu’on est dans une bataille qui est quand même de longue durée.

Redoutez-vous l’hypothèse d’une candidature de Jean-Louis Borloo?

On ne craint rien. On n’en est pas encore à supputer qui sera candidat. On est dans le débat politique mais il faut ramener chaque chose à ses justes proportions.

Source: Caroline Vigoureux, leJDD.fr

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