Villepin assume ses critiques contre Sarkozy
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Déplacement de Dominique de Villepin dans le Val d'Oise
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Saint-Prix : De Villepin
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L’offensive gaulliste de Villepin
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Dominique de Villepin, le «trublion», persiste et signe
De Gaulle, mais loin de Colombey. C’est à Cergy-Pontoise, dans le Val-d’Oise, que Dominique de Villepin a décidé de poursuivre sa tournée de France mardi, jour anniversaire du décès du général de Gaulle. «Il y a tous les jours de l’année pour aller à Colombey, justifie Villepin. Son exemple s’impose à moi tous les jours.» Alors, quand un étudiant de l’Essec compare Villepin, l’homme qui veut refermer la parenthèse du sarkozysme, à de Gaulle, qui a «refermé celle de Vichy en 1945», il rosit de plaisir. Et quand on lui demande si Nicolas Sarkozy trahit l’héritage du premier président de la Ve République, il assène: «Nous en sommes tellement loin qu’il n’y a même pas de trahison, il n’est même pas dans le paysage.»
De l’Essec à la mairie de Saint-Prix, qui organise une exposition de Gaulle, l’ancien premier ministre persiste et signe, sans prendre ombrage des critiques qui se sont multipliées à l’UMP et chez ses anciens compagnons de route, Bruno Le Maire ou Georges Tron. Fillon le compare à un «setter complètement cinglé»? C’est un chien «très affectueux». On lui demande d’expliquer sa dernière «charge» contre Sarkozy. «Mais quelle charge très dure? rétorque-t-il. Cette charge, si charge il y a, c’est d’abord la volonté d’une vie politique alternative.»
Une volonté qui, selon lui, ne sera pas assouvie par le remaniement prochain. «Depuis trois mois, la France vit à l’heure d’un remaniement qui n’est plus le sujet», assure-t-il. «Rien n’est plus complexe qu’un gouvernement blessé par les rivalités, les humiliations», estime Villepin en plaignant les ministres, «obligés de faire le beau devant le président pour être rattrapés dans le prochain gouvernement». Il invite même les étudiants «à déjeuner avec les ministres»: «Vous verrez qu’ils tiennent un discours radicalement diffèrent de celui donné sur les plateaux de télévision.» «Un bon premier ministre, c’est d’abord quelqu’un qui dit au président la vérité, dit-il. Nous avons un président de la République à qui personne ne dit la vérité. Alors, quand un trublion dans mon genre le fait, il le vit mal.»
À Saint-Prix, Dominique de Villepin est accueilli par Bernard de Gaulle et son épouse. «Je le connais bien, mon père a travaillé avec son père», raconte le neveu du Général. Selon lui, il est «vain» de se disputer l’héritage: «Il n’y a pas d’héritage. De Gaulle est simplement un modèle». Bernard de Gaulle tourne au passage un joli compliment sur l’article que l’ancien premier ministre consacre à son oncle dans un numéro spécial du Monde. Villepin y décrit un général qui «prend le risque d’apparaître comme le diviseur» et dont «la parole énonce, rassemble, raille et reste accrochée dans les mémoires». Portrait, ou autoportrait? «Tout le monde se compare à de Gaulle, tranche le neveu du Général. Pour montrer qu’on est beau, il faut un beau modèle.»
Source: Le Figaro
Dominique de Villepin, « l’esprit d’indépendance » en étendard
Que faire le jour de l’anniversaire de la mort de De Gaulle quand on revendique l’héritage du général ? Lui rendre hommage à Colombey-les-Deux-Églises ? En ce mardi 9 novembre, Dominique de Villepin ne cède pas au rituel au contraire de Nicolas Sarkozy. « L’exemple du général de Gaulle s’impose à moi tous les jours, je ne suis pas obsédé par les commémorations officielles », balaye-t-il. Alors que la majorité s’affiche unie sur la tombe du général, le président de République solidaire a préféré partir à la rencontre d’étudiants et de responsables d’associations du Val-d’Oise.
D’abord à l’Essec de Cergy-Pontoise, puis dans une école d’ingénieurs, Dominique de Villepin cueille l’occasion pour mettre en doute le « gaullisme » du président : il en est « tellement loin » « qu’il n’y a même pas de trahison, il n’est même pas dans le paysage », assène-t-il. L’ancien Premier ministre prend soin de ne pas paraître attaquer le chef de l’État, après avoir affirmé qu’il était « l’un des problèmes de la France ». « Cette charge, si charge il y a, c’est d’abord la volonté d’une vie politique alternative », se justifie-t-il. « Nous ne sommes pas dans l’antisarkozysme, nous sommes au-delà du sarkozysme », martèle le président de République solidaire. Une nuance difficile à saisir, surtout quand Dominique de Villepin revient à la charge sur l’esprit de cour, le titre de son dernier livre.
« Des ministres « lèche-bottes »
L’esprit de cour. Rien ne le symbolise mieux que ce remaniement, annoncé il y a trois mois, et toujours pas concrétisé, estime Dominique de Villepin. Cela fabrique des ministres « lèche-bottes ». « Nous avons un président à qui personne ne dit la vérité et qui a du mal qu’un trublion comme moi vienne la lui dire », se permet-il d’ironiser. Son entourage fustige d’ailleurs les cris d’orfraie poussés par la majorité après ses propos du week-end. Et renvoie à la violence de ceux de Sarkozy qui voulait pendre son rival à « un croc de boucher »…
Sur le devant de la scène, Dominique de Villepin, tout sourire, déroule le même discours – rodé – à chaque interlocuteur. Quand un jeune lui lance « Je ne vois pas la différence entre votre politique et celle de Nicolas Sarkozy », il répond en énumérant ses désaccords avec le chef de l’État : le discours de Grenoble qui a introduit une distinction entre citoyen français et citoyen d’origine étrangère, la réforme des retraites qui obligera ceux qui ont commencé à « travailler à 18 ans à cotiser 44 ans », ou encore « la politique de rabot » qui frappe les effectifs de la fonction publique.
Solitude
« L’esprit d’indépendance », hérité de De G
aulle, voilà comment Dominique de Villepin résume son alternative à Nicolas Sarkozy, que cela soit en politique étrangère ou dans l’exercice du pouvoir. Il lui en faudra une bonne dose s’il veut aller jusqu’au bout et se présenter à la présidentielle de 2012. Car l’ancien Premier ministre semble ne pas se faire d’illusion sur l’attitude de ses « amis » de République solidaire : « Il y en a déjà pas mal dans le gouvernement (…). Sarkozy sera tenté d’en choisir d’autres. » Il préfère même en rire : « Cela montre la voie la plus rapide pour rentrer au gouvernement, c’est le villepinisme. »
C’est accompagné de la seule Brigitte Girardin, fidèle entre les fidèles, que Dominique de Villepin a passé sa journée achevée par un incontournable hommage à de Gaulle lors de la visite d’une exposition consacrée à l’homme du 18-Juin organisée dans le village de Saint-Prix, en présence du neveu du général, Bernard de Gaulle. Le maire de la commune a volontiers accepté de recevoir l’ancien Premier ministre. Et pour cause, il s’agit de Jean-Pierre Enjalbert, un des porte-parole de Debout la République, qui a rendu sa carte de l’UMP au moment de l’élection de… Nicolas Sarkozy. Une étape que Dominique de Villepin n’a pas encore franchie, malgré son « esprit d’indépendance ».
Source: Le Point