Dominique DE VILLEPIN, France-info, 09-11-2011
envoyé par FranceInfo
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a réitéré mardi ses remarques contre la politique de Nicolas Sarkozy, il est également revenu sur les attaques personnelles de François Fillon, en qualifiant d’ »affectueux » les propos peu amènes de ce dernier le comparant à un setter «J’en ai un (…) Il est grand. Il est beau. Mais en fait il est complètement fou. Il fait des trous partout…».
« Nicolas Sarkozy n’est pas mon problème, il est un des problèmes de la France, ce qui veut dire que nous ne sommes plus dans le temps de l’anti-sarkozysme, nous sommes au-delà du sarkozysme », a-t-il persisté mardi, sur France Info. « Qu’il y ait une longue histoire entre Nicolas Sarkozy et moi, c’est vrai », a reconnu Dominique de Villepin, qui a accusé le chef de l’État de vouloir sa perte lors du procès des faux listings de la société Clearstream, où il est soupçonné d’avoir couvert une manipulation visant à nuire à Nicolas Sarkozy.
« Je lui ai tendu la main »
« En 1997, Nicolas Sarkozy était au fond du trou, je lui ai tendu la main. En 2001, personne n’en parlait pour jouer un rôle important, je fais en sorte qu’il puisse revenir dans l’équipe gouvernementale. En 2005, je l’ai pris dans mon gouvernement », a-t-il souligné. « Vous voyez : je n’ai pas de gages à donner dans ma relation avec Nicolas Sarkozy. » Selon Dominique de Villepin, « la seule question qui se pose aujourd’hui c’est : Nicolas Sarkozy sert-il les intérêts de la France ? »
« Je ne remets pas en cause son élection – il sera en fonction, bien sûr, jusqu’en 2012. Ce que je remets en cause c’est la légitimité de l’action conduite par Nicolas Sarkozy. Est-ce que cela correspond à l’intérêt général », a-t-il insisté. « Ce qui est en cause, c’est le sentiment d’injustice au sortir de la réforme des retraites, c’est la confusion au sommet de l’État », a-t-il attaqué.
« Nous voyons depuis trois mois (…) la France qui s’épuise dans la perspective d’un remaniement, de querelles de la majorité qui ne nous grandissent pas. Mon sentiment, c’est qu’il n’y aura pas de second souffle dans le quinquennat, tout cela vient trop tard », a déploré l’ancien Premier ministre.
Excluant de quitter l’UMP, car « il n’y a pas de raison d’abandonner le navire » aux « populistes », « aux hommes de surenchère », il a semblé ignorer les violentes répliques que ses déclarations ont provoquées, notamment celle du Premier ministre, qui l’aurait comparé lundi en petit comité à « un setter (…) complètement fou », « complètement cinglé ».
« C’est affectueux » mais « ce n’est pas à la mesure des questions qui se posent aujourd’hui dans notre pays », a simplement réagi M. de Villepin, interrogé sur ces propos rapportés par Le Parisien et Le Figaro.
Parallèlement, le député UMP Jean-Pierre Grand, fidèle parmi les fidèles de Dominique de Villepin, a estimé mardi qu’il était « faux de dire que les proches » de l’ancien Premier ministre l’ont « désavoué » pour sa récente charge contre le président Nicolas Sarkozy.
Au contraire « les députés villepinistes lui ont tous réaffirmé leur soutien et leur amitié », a déclaré à l’AFP le député de l’Hérault.
« Les déclarations dures de Bruno Le Maire et de Georges Tron sont celles de ministres de Nicolas Sarkozy. Ils ont cessé d’être proches de Dominique de Villepin dès lors qu’ils sont rentrés au gouvernement », a-t-il dit.
« Aujourd’hui, pour y rester, ils n’ont d’autres choix que de s’exprimer comme ils l’ont fait. Pour ma part, je ne leur en veux pas, je connais leur amitié pour notre ancien Premier Ministre », a ajouté M. Grand.
Source: AFP, Le Point.fr