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Dominique de Villepin dans Soir 3 Politique (2/2)

Nomination de Jean-Louis Borloo à Matignon, candidature de Nicolas Sarkozy à un second mandat, arrivée de Jean-François Copé à la tête de l’UMP, procès en appel Clearstream, élections de mi-mandat aux Etats-Unis…

La suite de l’interview de Dominique de Villepin, dimanche soir, dans Soir 3 Politique.

Sur le remaniement

« Je connais bien Jean-Louis Borloo. Il a d’abord été un très bon Ministre de l’Emploi et des Affaires sociales dans mon gouvernement et c’est quelqu’un sur lequel on peut compter. Donc je crois que ce point de vue-là, il a beaucoup des qualités qui peuvent faire un bon Premier Ministre. Reste à savoir quel Premier Ministre Nicolas Sarkozy souhaite avoir. Et je crois que fondamentalement, c’est ça la question.

Est-ce qu’il s’agit de continuer la politique qui a été menée (alors on peut penser que François Fillon peut parfaitement faire l’affaire)? S’agit-il d’une autre politique, une politique plus ouverte sur le plan social, une politique plus innovante? Là, je pense qu’effectivement, une personnalité comme Jean-Louis Borloo peut apporter beaucoup.

Mais fondamentalement, pourquoi changer de Premier Ministre s’il ne s’agit pas de changer de politique? (…) C’est l’occasion d’écouter les Français. A la vérité, on a le sentiment depuis 3 ans qu’on s’éloigne des préoccupations des Français et qu’on ne cesse de diviser les Français à travers une politique clivante face à la gauche.

Si l’on revient dans ce que j’appelle de mes voeux, c’est-à-dire une politique qui rassemble, une politique qui écoute les Français, alors je crois que, oui, c’est une autre politique qu’il faut mener ».

Sur la candidature de Nicolas Sarkozy à un second mandat

« Ce qui est certain, c’est qu’il y a un sentiment d’injustice, de frustration et d’incompréhension aujourd’hui un peu partout dans notre pays. La question: est-ce qu’à partir de là, on peut porter les espoirs d’une famille politique? Il y a des doutes profonds qui s’expriment au sein de notre majorité. Nous sommes encore trop loin de l’échéance présidentielle. (…)

Moi, je pense que faire de la politique, c’est d’abord écouter ceux que l’on veut servir. (…)

Je ne pense pas qu’aujourd’hui, Nicolas Sarkozy soit nécessairement le mieux placé. Mais nous sommes à un peu moins de deux ans d’une échéance, nous aurons l’occasion de voir dans les prochains mois comment les choses évoluent. (…)

Je pense qu’il faut en tout cas préparer une alternative à la politique qui a été menée. (…) Je souhaite en tout cas pouvoir l’être.

Comme rien ne semble indiquer que Nicolas Sarkozy souhaite changer de politique, je pense qu’il lui sera très difficile de porter l’espoir, y compris d’une large partie de sa famille politique. (…)

Aucun Président de la République n’a été réélu en dehors d’une cohabitation: Jacques Chirac a été réélu au lendemain de la cohabitation avec Lionel Jospin et François Mitterrand également. Donc, est-ce que les Français auront à coeur de repartir pour 5 ans avec une politique qui les aura déçus? Nous verrons bien ».

Sur l’UMP

« Jean-François Copé a, lui aussi, de grandes qualités. Il a été un très bon Ministre du Budget, bon chef du Groupe UMP. La question, là encore, c’est: pour quoi faire? A quoi sert l’UMP aujourd’hui et qui dirige l’UMP? A la vérité, nous le savons, l’UMP est dirigée à partir de l’Elysée. Si l’UMP redevenait une famille politique indépendante, capable d’exprimer et de critiquer la politique menée, alors cela peut, peut être, redonner quelque force à l’UMP. A la vérité aujourd’hui, nous sommes dans une situation très différente ».

Sur la date du procès en appel de l’affaire Clearstream

« Le plus tôt sera le mieux, c’est une affaire qui n’a que trop duré ».

Sur les élections de mi-mandat aux Etats-Unis

« Il faut du temps pour appliquer et mettre en oeuvre des réformes. Au-delà de la réforme de la santé, il y a beaucoup d’inquiétudes sur la situation économique et financière. (…) C’est une situation plus difficile, même si dans le cadre d’une cohabitation avec la Chambre des Représentants, Barack Obama peut aussi tirer son épingle du jeu. »

Vous pouvez revoir l’interview de Dominique de Villepin en cliquant ici.

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