L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a expliqué jeudi, à propos de la volonté affichée par Nicolas Sarkozy de réformer jusqu’à la fin du quinquennat, que la réforme ne devait pas être un gadget, servir à faire de « l’agit-prop » mais être au service des Français.
« La réforme, c’est certainement pas un gadget, on ne peut pas avec la réforme faire de « l’agit-prop »", a lancé le président du parti « République solidaire » sur TV5 Monde. « La réforme, c’est aussi au service des Français, c’est au service de notre pays », a-t-il fait valoir.
Alors qu’il avait annoncé en mars une « pause » dans les réformes avant la campagne de 2012, Nicolas Sarkozy, en panne dans les sondages, a décidé de changer de stratégie en promettant mercredi de réformer « jusqu’à la dernière minute ».
« On vient de présenter un budget il y a quelques jours, et quelques jours après la présentation du budget on nous parle d’une réforme fiscale, de la suppression de tel ou tel impôt: il faut être cohérent, donc oui à la réforme mais à une réforme juste et efficace, la réforme qui tombe d’en haut pour servir un bilan électoral n’a aucune chance d’être comprise par les Français », a expliqué M. de Villepin.
Interrogé sur l’éventuelle suppression du bouclier fiscal qu’il avait initié, l’ex-Premier ministre a rappelé qu’il a conseillé au gouvernement de le supprimer ou de le suspendre depuis trois ans.
« C’est une des fautes initiales de la loi TEPA d’avoir passé ce bouclier fiscal à 50% en incluant la CSG et la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale), c’est une mesure très injuste, qui plus est en période de crise », a-t-il dit.
Mais, a-t-il aussitôt ajouté, « est-ce que c’est dans la cinquième année du mandat de Nicolas Sarkozy qu’il faut entreprendre une grande réforme fiscale, j’ai quelques doutes là-dessus ».
« Il faudra prendre en compte l’ensemble des aspects, c’est-à-dire le bouclier fiscal, l’impôt sur la fortune, la fiscalité du patrimoine, c’est quelque chose de très complexe, on ne fait pas ça au pas de charge », a-t-il conclu.
Source: L’Express