L’ex-Premier ministre Dominique de Villepin a exhorté Nicolas Sarkozy à ne pas céder à la tentation de « passer en force » sur la réforme des retraites, redoutant que la majorité « ne le paie extrêmement cher en 2012″ lors de l’élection présidentielle.
« Il est tentant pour un président de la République de se dire +je vais forcer le passage, je vais m’installer dans la vie politique française comme le capitaine courage de la réforme+ (…) je crains, et je le dis, que la majorité ne le paie extrêmement cher en 2012″, a estimé M. de Villepin interrogé dimanche sur I-Télé/France Inter/Le Monde/Daily Motion.
« Ce sera à mon sens une victoire à la Pyrrhus, d’autant que les Français se rendront compte très vite que le régime par répartition n’est pas pour autant sauvé et qu’il faudra de toute façon une nouvelle réforme à partir de 2018 et trouver de nouvelles sources de financements à partir de 2014-2015″, a ajouté le président de République solidaire.
« Un petit effort, préférons une réforme avec de forts soutiens à travers un compromis bien choisi qui permettra à notre pays d’avancer tous ensemble », a-t-il poursuivi, estimant que « les aménagements qui sont prévus ne permettront pas de répondre à l’inquiétude et l’angoisse des salariés ».
L’ancien locataire de Matignon a ainsi suggéré de maintenir à 65 ans l’âge de départ à la retraite sans décote, qui doit passer à 67 ans dans le projet du gouvernement, et de « solliciter les plus aisés » pour financer le manque à gagner qui résulterait de cette mesure.
« Je propose que nous nous adressions aux Français les plus favorisés pour trouver les moyens d’une nouvelle répartition de l’effort », a indiqué M. de Villepin, jugeant que ceux-ci étaient « très peu sollicités par la réforme ».
Source: AFP