Dominique de Villepin à HEC
envoyé par clubvillepin
Invité de l’association « HEC débats » mardi soir sur le campus de l’école de commerce, l’ancien Premier ministre a joué le jeu de la séduction. Et trace, quatre ans après la révolte estudiantine du CPE, son sillon vers la présidentielle. Reportage.
Dominique de Villepin cherche-t-il à séduire la jeunesse en vue de 2012 ? La question se pose quatre ans après l’épisode du Contrat Première Embauche, alors que l’ancien Premier ministre semble se préparer chaque jour davantage à l’échéance présidentielle. Pour preuve, son intervention ce mardi soir à HEC. Dans les locaux de la prestigieuse école de commerce, l’amphi est bondé. Les affiches « Dominique de Villepin, parce qu’il le vaut bien » font florès. Et le président du mouvement « République Solidaire » joue le jeu de la séduction.
Guerre en Irak, politique européenne, réforme des retraites, fiscalité, les sujets abordés sont nombreux. Les étudiants refont le fil de sa carrière, l’interrogent sur ses responsabilités ministérielles, et ses ambitions futures. Trois jours après avoir tenu un discours remarqué au forum des « Jeunes solidaires », la branche jeune de son mouvement politique, Dominique de Villepin alterne bons mots et analyse de la politique actuelle durant deux heures. Et ne manque pas de critiquer la politique de Sarkozy. « Les Français attendaient un changement, l’ont-ils eu ? », demande-t-il à l’amphithéâtre.
« Je préfère ramer en bas de l’échelle et défendre des idées nouvelles »
Discours teinté d’accent gaulliste, Dominique de Villepin appelle au rassemblement, afin de « créer le consensus » et « combler ce fossé entre la droite et la gauche ». Interrogé sur ses propositions sur les banlieues, il appelle au changement et dénonce « le décalage entre la politique menée et les attentes des quartiers ». Prié de répondre sur les évolutions récentes de l’Union Européenne, l’ancien Premier ministre reprend l’antienne de la « grandeur » française. « Nous avons besoin d’une France en initiative » affirme-t-il. La coopération franco-allemande reste selon lui un moteur essentiel du fonctionnement communautaire.
La prestation a ravi de nombreux étudiants, à l’image de Jonathan Zonabend. Pour le président de l’association HEC débats, qui a co-animé la rencontre, l’ancien Premier ministre a relevé le défi. « J’avais quelques réserves sur le personnage mais finalement il m’a séduit » affirme le jeune homme pour qui Dominique de Villepin avait mardi « la classe ».
« Et vous, vous avez une Liliane Bettencourt dans votre mouvement ? »
Mais tous les étudiants ne sont pas tendres avec l’ancien Premier ministre. « Votre approche gaulliste n’est-elle pas dépassée ? » lui demande une étudiante. « Non » répond de Villepin qui décide alors de se lever et rejoindre le pupitre sous les applaudissements. « Vous ne serez bons que s’ils sont méchants » lance-t-il en préambule de réponse à l’élève, citant son mentor Jacques Chirac.
Puis, l’ancien Premier ministre commente l’actualité récente. Sur l’accord d’indemnisation entre la mairie de Paris, l’UMP et Jacques Chirac sur les emplois fictifs : « je suis un peu mal à l’aise » confie l’ancien Secrétaire général de l’Elysée. Sur les financements des partis ? « Les milieux d’affaires n’ont pas vocation à être en politique ». L’affaire Clearstream ? « Nous sommes dans des procédures qui posent question », répond celui qui devrait être jugé en appel au printemps 2011. Et Dominique de Villepin, dont l’une des filles est étudiante à l’école, de terminer sur un appel à l’audace et à l’altruisme. Citant le Royaume-Uni, il souhaite casser le « formalisme » à la française, où règne un « système de pouvoir, de caste, d’argent ».
L’intervention finie, de Villepin joue les prolongations. Profitant d’un pot, l’ancien Premier ministre, grignote, sirote un verre, et s’attarde autour d’une foule d’étudiants. Bérengère semble ravie. L’étudiante de master 2 a profité de ce moment informel pour interroger le responsable politique et confie : « Il est très accessible, à l’écoute et particulièrement généreux dans ses réponses ». Même constat chez Florian, un jeune allemand : « Il ne vient pas ici uniquement pour le plaisir » affirme celui qui considère que « Dominique de Villepin a une stature de chef d’Etat». Et d’ajouter : « si pouvais voter à la présidentielle, je voterais pour lui ».
Source: Pierre Anthony Canovas, Publicsenat.fr