Le président de République Solidaire évoque ses ambitions…
A qui pensez-vous quand vous appelez au « rassemblement le plus large possible »?
La tentation est grande pour la droite de se droitiser. A gauche, quel que soit le candidat qui sera retenu, il aura un caillou dans sa chaussure: la gauche de la gauche. Tout cela laisse beaucoup de familles politiques orphelines: les gaullistes, les centristes, les radicaux, les démocrates chrétiens, les démocrates sociaux… Ça fait un large éventail politique, pour ne pas dire majoritaire dans notre pays.
Mais quelle forme pourrait prendre ce rassemblement? Un parti?
Je pense plutôt à une concertation technique sur les grands textes, à un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Il faut s’entendre sur des objectifs, un projet et éventuellement un candidat commun.
Vous pourriez être ce candidat?
Je dis: «Rassemblons-nous si nous voulons changer les choses, sur l’emploi, sur la compétitivité, sur la justice sociale!» J’ai assez d’expérience politique pour éviter les pièges de la personnalisation. A un moment donné, un choix s’imposera. Ne nous divisons pas.
L’UMP a déjà son candidat. Que faites-vous encore dans ce parti?
Rien n’est joué. Je suis pragmatique. J’appartiens à une famille politique où s’installent les doutes. Le problème, c’est le déni de réalité. Moi, je veux la regarder en face et proposer une alternative républicaine aux Français.
Vous pensez donc pouvoir faire changer les choses à l’UMP?
J’entends mener le combat à l’intérieur comme à l’extérieur, et c’est pour cela que j’ai décidé de créer République solidaire, mouvement totalement indépendant. Le chef de l’Etat doit répondre à l’aspiration des Français à plus de justice sociale.
Le parti est verrouillé?
Le risque, c’est de s’enferrer dans ses certitudes. Or, une majorité de Français pensent que le chef de l’Etat se trompe. Mais il continue. Nicolas Sarkozy n’aime pas les critiques. C’est une faiblesse quand on est chef de l’Etat.
Vous pensez que Nicolas Sarkozy peut perdre l’élection en 2012?
Il est aujourd’hui en position difficile, même s’il veut croire qu’en jouant sur les peurs et en activant le clivage droite-gauche, il conserve ses atouts. Il peut aussi être absent au second tour.
Les querelles personnelles ne vont-elles pas compromettre votre idée de rassemblement?
Je sais que, tôt ou tard, les républicains convaincus, François Bayrou ou Nicolas Dupont-Aignan, seront susceptibles de se retrouver.
Source: 20 Minutes (propos recueillis par Vincent Vantighem)