Les députés de l’UMP partisans de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin s’abstiendront mercredi lors du vote du projet de loi de réforme des retraites. Ils également veulent franchir un pas de plus vers le divorce avec Nicolas Sarkozy en créant un groupe indépendant de l’UMP à l’Assemblée nationale.
Retraites
Les députés ont repris lundi l’examen de ce texte après avoir voté vendredi les deux principaux points de la réforme.
Le report progressif de 60 à 62 ans de l’âge légal de départ à la retraite à l’horizon 2018 et le relèvement progressif de 65 à 67 ans l’âge permettant d’obtenir une retraite à taux plein quel que soit le nombre de trimestres cotisés ont été actés.
Mais les députés « villepinistes » ont confirmé lundi leurs réserves sur un texte qu’ils ne pensent pas pouvoir modifier dans le sens de leurs thèses.
« Dans cette réforme, la justice sociale n’est pas au rendez-vous », a dit lors d’une conférence de presse la députée UMP Marie-Anne Montchamp, porte-parole de République Solidaire, le mouvement créé cette année par Dominique de Villepin.
« Notre position dès le début c’était l’abstention si nous ne faisions pas bouger les lignes », a-t-elle ajouté. « Je pense que nous aurons beaucoup de mal à les faire bouger. Donc, nous nous dirigeons vers une abstention. »
La reprise de l’examen de cette réforme a été fortement perturbé par les rappels au règlement et les demandes de suspension de séance par le groupe socialiste.
L’opposition a interpellé Eric Woerth, le ministre du Travail, qui présente ce texte, au sujet de la plainte contre X du journal Le Monde pour violation du secret des sources à propos de l’identification de l’auteur des fuites vers la presse dans l’affaire Woerth-Bettencourt.
Groupe à l’Assemblée nationale
Marie-Anne Montchamp a également annoncé lundi que la création d’un groupe indépendant illustrait la défiance d’une partie de la droite vis-à-vis de la politique sécuritaire du président français.
« Nous voulons rassembler les républicains sociaux qui ne se sentent pas à l’aise au sein de l’UMP après la dérive droitière de cet été », a dit la députée du Val-de-Marne. « Nous y travaillons au quotidien ».
Dans une tribune publiée fin août par Le Monde, Dominique de Villepin avait qualifié de « tache de honte » la politique sécuritaire du gouvernement, notamment à l’égard des Roms, et appelé à une « alternative républicaine ».
Marie-Anne Montchamp a estimé à une centaine – sur 314 au total – le nombre de « républicains sociaux » au sein du groupe UMP et affirmé que 13 députés étaient prêts à rejoindre immédiatement le futur nouveau groupe.
Elle a confirmé que des négociations étaient en cours avec des députés non-inscrits comme François Bayrou, président du MoDem, ou bien encore Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France (« souverainiste »).
La porte-parole de République Solidaire n’exclut pas que le nouveau groupe puisse voir le jour à l’automne au moment de l’examen du projet de loi de finances pour 2010 et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010, « au moment des vrais rendez-vous », a-t-elle dit.
Il faut aujourd’hui 15 députés pour former un groupe à l’Assemblée nationale. Il en existe actuellement quatre: le groupe UMP, qui détient à lui seul la majorité absolue, le groupe du Nouveau centre (NC), le groupe socialiste, radical et citoyen (SRC) et le groupe de la gauche démocrate (GDR, PC et Verts). Il y a huit députés n’appartenant à aucun groupe.
Source: Reuters et Le Figaro