Dominique de Villepin, président de République Solidaire, a renouvelé son adhésion à l’UMP, a-t-on appris mercredi auprès du secrétaire général du parti majoritaire, Xavier Bertrand, confirmant une information du Figaro.fr.
Le patron de l’UMP a expliqué avoir reçu un courrier à son attention le 30 juillet dans lequel l’ancien Premier ministre (2005-2007) a joint sa contribution, soit un chèque de 100 euros. La cotisation simple à l’UMP s’élève à 25 euros.
« Il y a joint une lettre dans laquelle il appelle à des réponses importantes face à l’inquiétude grandissante qu’il note en France et également une copie d’une tribune qu’il avait publiée dans Mediapart » intitulée « Répondre à l’appel de la France« , a précisé Xavier Bertrand.
L’UMP peut souffler, Dominique de Villepin est enfin à jour de sa cotisation. Sollicité en juin par Xavier Bertrand, secrétaire général du parti majoritaire, pour renouveller son engagement à l’UMP, l’ancien Premier ministre tardait depuis à répondre.
Mais c’est aujourd’hui chose faite. Selon lefigaro.fr, le président de République solidaire a fait parvenir le 30 juillet à l’UMP son formulaire d’adhésion dûment rempli. Accompagné d’un généreux chèque de 100 euros glissé dans une lettre dans laquelle le rival de Sarkozy met en garde la majorité contre l’ »inquiétude grandissante » des Français.
Histoire de prendre ses distances avec la galaxie UMP, il a adjoint à son message une copie du discours inaugural qu’il avait prononcé lors du lancement le 19 juin de son mouvement politique. Un discours aux accents gaulliens et très critique contre la politique du chef de l’Etat. Villepin est donc toujours à l’UMP, mais jusqu’à quand?
Réaction de Marie-Anne Montchamp
« C’est cohérent », a pour sa part estimé la députée UMP et porte-parole de République solidaire, Marie-Anne Montchamp, contactée par l’AFP. « A République solidaire, on vient avec son histoire politique et on ne l’abandonne pas », a-t-elle expliqué, en ajoutant qu’ »à l’UMP, il n’y a pas qu’une sensibilité et pas seulement celle du président de la République ».
Selon la députée du Val-de-Marne, l’existence de ces sensibilités différentes est même renforcée « compte tenu des récentes déclarations de Nicolas Sarkozy à Grenoble sur la déchéance de la nationalité » des personnes d’origine étrangère qui auraient attenté à la vie de tout dépositaire de l’autorité publique (policiers, gendarmes). Au lendemain du discours du chef de l’Etat, Mme Montchamp avait dénoncé « une dérive inquiétante de nos principes républicains » et la « logique de surenchère » de l’exécutif. « Nul ne peut oublier ce que la France a connu aux pires heures de son histoire », avait-elle même ajouté.
Pour la porte-parole de République solidaire, « c’est une force que d’être dans cette majorité UMP, parce que le jour où les choses font que les chemins se séparent, alors on peut se séparer ».
Réaction de Jean-Pierre Grand
Pour Jean-Pierre Grand, proche de Dominique de Villepin et lui-même député UMP, cette annonce n’a rien d’une surprise : « Ce n’est pas un événement, ça ne veut pas dire qu’on restera », commente-t-il.
En charge des fédérations et des relations avec les élus locaux au sein du parti villepiniste, le député ne voit pas dans ce geste un signe de ralliement, mais un « message envoyé » au parti majoritaire, voire un avertissement. « Si l’UMP ne revient pas dans le droit chemin, on s’écartera », prévient-il. Et il insiste : « S’il y a rupture, c’est que l’UMP aura dérivé. Tout dépendra d’eux. »
Confiant, Jean-Pierre Grand rappelle que République solidaire est un parti de « rassemblement », avec « des membres de tous les bords, UMP, PS, MoDem… ». Pas d’inquiétude à avoir donc sur la clarté du discours politique de Dominique de Villepin : « Son message va être clair à l’avenir », affirme-t-il dans un premier temps.
Un futur simple pour le moins étonnant, mais qui révèle un risque calculé. Le député villepiniste finit en effet par reconnaître à demi-mot que cette situation pourrait brouiller le message adressé aux électeurs villepinistes, mais il ne s’en inquiète pas, bien au contraire : « Honnêtement, il y avait plus d’avantages (à adhérer à l’UMP) que d’inconvénients… ». Xavier Bertrand appréciera.
Sources: L’Express, Agence France Presse et Le Point