Il sera quelqu’un, un point c’est tout, un point c’est lui. Comment un être de sa trempe – littéralement extra-ordinaire – pourrait-il ne pas avoir un destin à sa mesure ?
Du haut de son 1,92 mètre, Dominique de Villepin ne se pose la question que pour y apporter la seule réponse qui vaille: cela ne se peut. Le destin l’a choisi. Les circonstances comme les éléments ne pourront que servir sa propre cause.
L’ancien Premier ministre détourne à son profit les « orages désirés » de Chateaubriand: ils ne sauraient manquer de se lever, puisque son propre destin en dépend. Qu’importe l’inversion des causalités.
« On est en 1940 ! » aime à s’exalter celui qui s’identifie aux héros de l’histoire de France. Bientôt, très bientôt, il en sera. Sans mégalomanie, point d’histoire, encore moins avec un grand H. Alors vive la nécessaire démesure de l’orgueil !
Et il en faut, pour envisager de briguer la magistrature suprême sans s’être jamais confronté au suffrage universel. Il en faut, pour oser déclarer avec sincérité: « C’est beaucoup plus difficile d’être nommé, d’être choisi que d’être élu. Le parcours du gars qui est choisi est un parcours beaucoup plus rare, beaucoup plus sélectif que le parcours républicain moyen. »
Il en fallut pour avoir pris le risque de choisir la halle Freyssinet, cette salle parisienne de 10 000 personnes, en guise de lieu d’accueil de son premier vrai meeting, le 19 juin.
Il en fallut, aussi, pour avoir in fine arraché à un Chirac ayant fait un autre choix (Michèle Alliot-Marie) sa nomination comme Premier ministre, en mai 2005. « Je me suis imposé Premier ministre, Chirac n’a pas eu le choix, c’est moi qui ai décidé ! »
A suivre…
Source: Anna Cabana (Le Point)