Suite et fin de l’interview de François Goulard sur RTL, mercredi dernier. L’occasion pour le député villepiniste de lancer une mise en garde sur la question des banlieues.
RTL: La lutte contre l’insécurité est le cheval de bataille de Nicolas Sarkozy. Il a tapé à nouveau du poing sur la table ce matin, en limogeant le Préfet de l’Isère après les coups de feu contre des policiers dans un quartier de Grenoble le weekend dernier. Un Préfet remplacé, ça va régler le problème des violences?
François Goulard: Je n’ai aucune opinion sur la qualité du Préfet qui a été remercié et qui va être remplacé. Mais je crois qu’on voit bien, dans ce qui vient de se passer, que les politiques de sécurité, pour nécessaires qu’elles soient, ne sont pas suffisantes. On a aujourd’hui, dans un certain nombre de banlieues, des situations qui sont profondément dégradées sur tous les plans.
Alors, il y a un travail, qui a d’ailleurs été lancé il y a 5 ans, de rénovation urbaine. Mais ce travail n’est pas achevé et il est incomplet. On s’occupe des bâtiments, on s’occupe pas de la vie sociale dans les quartiers, on s’occupe pas beaucoup de l’emploi, on ne s’occupe pas beaucoup des conditions de vie des habitants. Je crois qu’on a une situation qui est relativement explosive et les incidents de Grenoble, d’autres incidents, sont la traduction de cette situation. La politique de sécurité, oui. Mais sûrement pas uniquement une politique de sécurité.
Alors, il nous reste très peu de temps, François Goulard. Le Président a aussi parlé du problème posé par certains membres de la communauté des gens du voyage, les Roms. Est-ce que c’est pas une phrase un peu maladroite?
C’est vrai que c’est toujours très difficile de stigmatiser une communauté. En même temps, tous les élus vous diront qu’on a tous des problèmes, parce que ce sont des gens qui vivent dans des conditions bien particulières et c’est vrai qu’il y a, par moment, des dérapages. Je crois que c’est pas forcément au Président de la République de prononcer des phrases comme celles-là, parce que, lui, il est le garant de l’unité…
L’unité nationale, oui, tout à fait.
… et donc, ces sujets existent. Il faut pas être hypocrite. Il y a façon et façon de les aborder.
Merci, François Goulard, député villepiniste du Morbihan !
