Rencontré lors du 32ème Moussem culturel d’Assilah, l’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, parle de l’impact de la diplomatie culturelle sur les relations internationales ainsi que de ses projets en tant qu’écrivain et homme de lettres.
ALM : Vous présidez les travaux du colloque «La diplomatie et la culture», qui s’inscrit dans le cadre de la 25ème session de l’Université Al Mouâtamid Ibn Abbad à Assilah. Quel est l’impact de la diplomatie culturelle sur les relations internationales?
Dominique de Villepin : Les relations entre la diplomatie et la culture demeurent toujours au centre d’un grand intérêt. D’ailleurs, la capacité des hommes à se parler et à trouver ensemble des solutions à des problèmes spécifiques qui leur préoccupent suppose d’abord qu’il y ait une véritable confiance entre eux. Ce qui va les encourager à travailler encore plus pour pouvoir utiliser des concepts simples et compréhensibles, au-delà des difficultés linguistiques. Pour cela, il faut en plus chercher à créer un terrain d’entente, favorable au respect des règles et des principes basés sur la connaissance et la reconnaissance mutuelle.
Comment peut-on atteindre cette connaissance de la réalité culturelle entre les peuples ?
A mon avis, on ne peut pas agir seul pour faire avancer et trouver les moyens de bâtir la paix. La contribution de chacun est indispensable pour atteindre ce projet. Nous devons plus précisément encourager les citoyens à y participer, de permettre aux responsables de mieux se connaître et de se parler et enfin d’aider les dirigeants à mieux s’acquitter de leur responsabilité. Mais comme je viens de le dire, cela ne peut être atteint sans qu’il y ait une connaissance très étroite de la réalité culturelle d’autrui. Car l’absence de cette connaissance entre les hommes mène parfois à des catastrophes, comme on a pu le voir au Moyen- Orient. La méconnaissance des Américains de la réalité du Moyen-Orient a conduit à ce grand désordre en Irak.
Est- ce que votre passion pour l’écriture et la littérature vous a aidé à réussir en tant que haute personnalité politique?
Je suis toujours passionné par l’écriture. Généralement, j’écris des ouvrages politiques. Et je pense que c’est au cœur du travail diplomatique et de la connaissance du regard des autres qu’on voit se développer chez-soi la capacité de se remettre en question : être capable de faire un examen critique de ses propres positions. Cela nous aide mieux à réussir et avancer en tant que diplomate et personnalité politique.
Avez-vous un nouveau projet d’ouvrage politique ou littéraire ?
J’ai de nombreux projets. Je suis actuellement en train d’écrire un roman dont l’histoire se déroule en Chine. Je continue, à cet effet, de mener une vie pleine de voyages, y compris dans ma tête!
Source: Aujourd’hui Le Maroc