Marie-Anne Montchamp a estimé jeudi, à propos du dossier de l’hippodrome de Compiègne (Oise), que la poursuite « des suspicions » soulignait l’échec de l’intervention du chef de l’Etat qui a voulu « être maître du temps » et finit « par être esclave des affaires ».
« Là où l’intervention du chef de l’Etat devait mettre un point d’arrêt à la valse des suspicions et à l’affaiblissement de l’exécutif, on est juste passé à côté de la cible », a déclaré à l’AFP la porte-parole de République solidaire, le parti de Dominique de Villepin.
« C’est terrible, car la prise de parole du chef de l’Etat, c’est quand même une arme de dissuasion massive. Il n’y a pas tellement de recours après ».
Interrogée sur la question de la parcelle forestière incluant l’hippodrome de Compiègne que l’ex-ministre du Budget Eric Woerth aurait « bradé » à une société « amie », la députée du Val-de-Marne a ajouté : « on peut discuter à perte de vue de la valeur du terrain, de la négociation, de l’urgence à la faire, de la mise en concurrence… Chaque dossier a sa logique et je ne connais pas celui-ci ».
« Mais là où c’est terrible, c’est cet enchaînement fatal, comme si la République ne devait plus jamais cesser d’être à l’abri de ces suspicions », a-t-elle poursuivi.
« Ce n’est pas le ministre Eric Woerth qui est en question, c’est l’état d’un exécutif qui sans arrêt se prend dans un enchaînement saccadé, des mises en cause qui, toutes, trouvent une forme d’écho dans l’opinion publique », a-t-elle fait valoir.
Selon Mme Montchamp, Nicolas Sarkozy a raté le coche lors de son intervention télévisée en repoussant à octobre le remaniement gouvernemental et en ne prenant pas des décisions pour garantir l’impartialité de l’Etat avec une clarification des rôles, missions et fonctions de l’exécutif.
« Pour vouloir être maître du temps, on finit par être l’esclave des affaires », a-t-elle conclu.
Source: Agence France Presse