Dominique de Villepin, fondateur de République Solidaire, a qualifié jeudi de « supplice inventé par les Chinois » l’annonce par Nicolas Sarkozy d’un remaniement à la rentrée visant au premier chef certains des ministres épinglés sur leur train de vie.
« C’est une grande première, un remaniement annoncé par anticipation avec un effet différé de plusieurs mois », a ironisé l’ancien Premier ministre lors d’une rencontre avec des journalistes.
« Dans quelle situation sont aujourd’hui les ministres montrés du doigt, qui sont supposés devoir partir? Dans quelle situation sont-ils vis-à-vis des Français, vis-à-vis d’eux mêmes, mais surtout vis-à-vis de leur administration? », a poursuivi Dominique de Villepin.
« Un ministre, c’est le chef d’une administration, or un ministre en sursis, qui est désigné comme partant, c’est un ministre qui perd immédiatement tout son crédit auprès de son administration », a-t-il poursuivi.
Il a encore qualifié de « situation inacceptable sur le plan humain » le fait de « désigner des sortants et tous les jours de faire monter un peu plus la pression sur eux ». « C’est un supplice qui a été inventé par les Chinois mais qui me paraît tout à fait inapproprié dans une démocratie ».
M. de Villepin a en outre répété que le ministre du Travail Eric Woerth, soupçonné par l’opposition et une partie de la presse de conflit d’intérêts dans l’affaire Bettencourt, devait se séparer de sa fonction de trésorier de l’UMP, sans se prononcer sur une éventuelle démission de son poste ministériel.
Il s’est enfin déclaré favorable à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur cette question, jugeant que « la demande de clarification et de transparence » était « légitime ».
Source: Agence France Presse