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Le nouveau départ des Villepin (1/2)

La première manche du procès Clearstream est derrière eux. L’ex-Premier ministre vient de lancer son rassemblement, et sa femme commence une carrière de sculptrice.

C’est une renaissance mais aussi la fin d’une période marquée par la « suspicion et le mensonge ». Les 12 et 13 juin, une semaine avant le lancement du mouvement de son mari – un pur hasard, affirme-t-elle -, Marie-Laure de Villepin, 47 ans, expose pour la première fois ses oeuvres, lors des Flâneries d’art organisées à Aix-en-Provence (13) par son amie Andréa Ferréol. « C’est bien d’avoir un projet à soi, quelque chose qui vous appartient », analyse-t-elle. Jusqu’ici, la femme de l’ex-Premier ministre était restée dans l’ombre. Pour préserver sa liberté et pouvoir rouler à vélo, comme tout le monde. « Etre celle qui s’efface, ce n’est pas toujours facile, mais c’était mon choix », plaide-t-elle. Au moment où Dominique quittait Matignon, cette femme discrète apparut furtivement. A sa manière. Parée d’une veste signée Franck Sorbier, où était imprimé un « au revoir » dans toutes les langues. A l’ouverture du procès Clearstream, dans lequel comparaissait son mari, elle s’est montrée à nouveau. Avec une veste du même créateur, ornée d’une colombe. « C’était la journée de la paix, confie-t-elle. J’avais déjà porté ce vêtement à New York, au moment de la guerre en Irak. »

Alors qu’elle vit à Matignon, elle passe son CAP de doreur

Dans un joli jardin d’Aix, l’artiste présente ses treize cocos de mer sublimés, en bronze, en verre de Murano ou habillés d’or. Ce travail, elle l’a commencé il y a trois ans, après un voyage aux Seychelles, seul endroit où sont récoltés ces graines, les plus grosses du monde. Dans son atelier de Paris, dans le 17è, elle s’est approprié cette matière pour en faire des objets sensuels et poétiques. La même année, son domicile parisien avait été perquisitionné dans le cadre de l’affaire Clearstream. Avec les ennuis judiciaires de son époux, elle s’est accrochée à son travail: « L’art permet d’avancer. » Témoin de ces années noires – qui ont aussi resserré les liens familiaux -, une sculpture dorée porte le nom de Graine de chagrin. Elle est sertie d’un soleil sortant des nuages.

A Aix-en-Provence, coiffée d’un chapeau de paille, Marie-Laure de Villepin se montre proche des gens, comme en campagne. Cette femme à la silhouette longiligne, forgée par de nombreuses heures de natation, évoque la mythologie des coco-fesses, très rares, à un petit groupe de dames sous le charme. Le couturier Emmanuel Ungaro vient la saluer, puis un visiteur, pour un autographe. Touchée, elle signe Marie-Laure Viébel. C’est sous ce nom, en hommage au film La vie est belle, de Roberto Benigni, qu’elle expose. Son ami peintre et écrivain Serge Rezvani est le parrain de cette renaissance. « J’avais rêvé d’un quatrième enfant. La vie en a décidé autrement. Finalement, le quatrième, c’est moi. J’ai deux jours, aujourd’hui. »

Seconde partie demain…

Source: Pascale Tournier (VSD)

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