Remerciements à Nathalie pour ces captures d’écrans.
Dans un entretien accordé dimanche à Laurent Delahousse lors du 20 heures de France 2, Dominique de Villepin a déclaré « je ne veux pas que la France ressemble » aux Bleus, « qu’elle se divise » affirmant qu’il était « inquiet de la situation de notre nation ».
L’ancien premier Ministre a ajouté vouloir « offrir une alternative à une politique qui ne donnera pas de résultat ».
Interrogé sur la question de savoir s’il se présentera aux prochaines élections présidentielles, il a rétorqué qu’il s’agissait d’une « question nécessaire pour 2012″ sans confirmer toutefois sa candidature.
« Je pense que devant les défis qui sont devant nous, défis difficiles qui sont les défis de longues années, il est important de se rassembler et de se retrouver sur l’essentiel et c’est pour cela que je m’engage à travers République Solidaire. (…)
1500 milliards d’endettement, 150 milliards de déficits publics, un chômage qui est près de 10%: cette situation-là, tous les Français en souffrent. Nous ne pouvons pas rester sans réagir. Et ce que je veux offrir, et la vraie raison de mon engagement, c’est offrir une alternative à une politique qui ne donnera pas les résultats que nous espérons. Donc pourquoi attendre que la sanction de 2012 arrive pour réagir? La France a besoin d’espoir, la France a besoin de mobilisation, et c’est cette alternative que je souhaite proposer. (…)
Je vous l’ai dit: je suis soucieux d’offrir une alternative aux Français. Il n’y a pas de fatalité. La démocratie, c’est d’offrir un choix. Les Français ont le choix de la politique qui doit nous sortir de la situation dans laquelle nous sommes. S’enfermer aujourd’hui dans une politique qui ne marche pas, ce serait une erreur. Et c’est pour cela qu’il faut changer de politique. (…)
La politique qui est menée aujourd’hui, une fois de plus, elle ne donne pas des résultats. Les Français aujourd’hui ont besoin de se rassembler. Pour se rassembler, ils ont besoin de justice, de justice sociale. Cette justice, elle n’est pas au rendez-vous. Les Français n’ont pas le sentiment que les efforts sont équitablement répartis. Il faut donc trouver le chemin d’une politique qui véritablement nous rassemble.
Je prends l’exemple de la politique de l’emploi. Aujourd’hui, il y a un scandale dans la politique française: c’est la situation des jeunes. (…) Et c’est pour cela que j’ai proposé hier que dans les entreprises de plus de 500 salariés, eh bien, il y ait un pourcentage qui soit réservé aux jeunes en formation, en alternance ou en emploi. (…)
Je suis issu de la majorité et je reste issu de la majorité, mais je l’ai dit, je ne partage pas la conviction que cette politique est la bonne politique et c’est pour cela que je souhaite en changer. (…)
Vous savez, la politique, c’est trop souvent des affrontements idéologiques. (…) Ce n’est pas ni droite ni gauche: c’est tout simplement l’intérêt national. On a oublié ce qu’était véritablement l’intérêt national. On a oublié ce qu’était le sens de l’action collective. Retrouvons cet intérêt, au-delà des chapelles, au-delà des idéologies. Essayons de définir cet intérêt commun et d’avancer. (…)
J’ai bien sûr évoqué cela avec Jacques Chirac, mais aujourd’hui c’est un enjeu qui dépasse cela. Il nous faut tirer les leçons de plusieurs décennies. Il nous faut penser, en retrouvant en nous la force d’un intérêt général. (…) Je ne me prétends héritier de rien: ni du Général de Gaulle, ni de Jacques Chirac. Nous sommes dans un temps qui est un temps difficile, qui ne ressemble pas aux temps passés. Dans la difficulté et dans l’épreuve, alors que les pays émergents sont en train de prendre une place considérable, alors qu’il nous faut relever le défi de la justice et de l’unité, nous voyons bien que c’est un temps nouveau et il ne s’agit pas de mimer ce qui s’est passé dans le passé. (…)
Nous sommes à 2 ans d’une élection présidentielle. Aujourd’hui, nous avons besoin, comme l’équipe de France, nous avons besoin d’un numéro 10, de quelqu’un qui rassemble, de quelqu’un qui donne des ballons, quelqu’un qui redonne envie de gagner et de marquer des points. (…) Ce qui compte, c’est de marquer des points pour la France. Il ne s’agit pas de défendre une chapelle, un parti, un clan ou un club. Il s’agit de redéfinir, une fois de plus, ce qui nous permettra de sortir de la difficulté. (…)
Les choses sont claires: je suis gaulliste de tradition. L’élection présidentielle, c’est une rencontre entre un homme et un peuple. Il ne s’agit pas de passer par une moulinette partisane. Ce ne sont pas les partis politiques qui font les candidats à l’élection présidentielle. C’est le peuple français. (…) C’est une question essentielle pour l’enjeu démocratique, mais c’est une question pour 2012. Ce n’est pas une question qui doit nous diviser aujourd’hui. »