Suite de la revue des articles de presse consacrés à la journée du 19 juin…
Deuxième partie: le rassemblement de la Halle Freyssinet vu par la presse.
La Tribune: Les principaux points du discours de Dominique de Villepin
Dominique de Villepin a officialisé samedi devant plusieurs milliers de sympathisants le lancement de son mouvement, baptisé « République solidaire », pour offrir une alternative à la politique de « division » de Nicolas Sarkozy.
« Pour réhabiliter la politique, il faut imaginer un mouvement neuf, indépendant. Non pas un parti de plus, mais un mouvement de mission », a résumé l’ancien Premier ministre à la Halle Freyssinet à Paris (XIIIe), disant s’adresser « en particulier à ceux qui se sentent orphelins de la République ». « Ce mouvement, j’en prends la présidence. Je m’engage parce que je pense que les Français ont besoin d’une autre voie ».
Critiques contre Nicolas Sarkozy :
- « Quand la France divise, ce n’est pas la France (…). Nous sommes confrontés à un déni de réalité, entre ce que vivent les Français et ce que disent nos dirigeants ».
- « Nous n’acceptons pas que soit démonté brique par brique ce qui fonde notre République ». Dominique de Villepin a notamment dénoncé une « logique des boucs émissaires » avec le débat sur l’identité nationale, une atteinte à « l’indépendance » de la France avec son retour « dans le commandement intégré de l’Otan », et une « fuite en avant sécuritaire » quand « le Kärcher (tient) lieu de politique » dans les quartiers sensibles.
- « Le rendez-vous présidentiel de 2007 a été une occasion perdue de dénouer le drame des divisions françaises », a-t-il lancé, en constatant « un recul de l’égalité des chances, des libertés et de la dignité » et le repli d’un Etat « affaibli, méprisé ».
Emploi et retraites :
- « Baisser le coût du travail », une « sécurisation des parcours professionnels » et « un pourcentage minimum de moins de 25 ans dans chaque entreprise de plus de 500 salariés »
- « Allonger la durée du temps de travail, aligner public/privé », mais aussi prendre en compte « les carrières longues et discontinues », « la garantie des petites retraites avec une sollicitation réelle des hauts revenus et de ceux du capital ».
Politique budgétaire :
- Dominique de Villepin a dénoncé « une politique qui tient sur la ligne Maginot des promesses de 2007: pas plus d’impôts, pas plus d’impôts ».
- Il a plaidé a contrario pour une « augmentation de l’imposition des grosses successions », la « création d’une nouvelle tranche d’impôt en contrepartie de la suppression de l’ISF » et la « suppression du bouclier fiscal ».
Social et justice :
- « Nous devons assumer une rigueur juste et partagée », avec un effort de dix ans « à l’horizon 2020″.
- Il faut « revenir sur la loi des 35 heures, mais cela suppose une autre conception du travail, associant plus de souplesse, liberté et garanties ».
- Rompre le lien hiérarchique entre le parquet et le pouvoir politique.
Institutions :
- « Un président au-dessus de la mêlée », « un Premier ministre qui doit affirmer son rôle d’impulsion, de coordination du gouvernement », « des ministres qui ne soient pas aux ordres des conseillers politiques de l’Elysée », « un Parlement pleinement souverain ».
Immigration et banlieue :
- « Notre mémoire ne se résume pas à nos ancêtres les Gaulois », « sortons d’une politique des banlieues encore empreinte de réminiscences coloniales ».
- « Où est notre politique africaine, au-delà des élucubrations sur l’homme africain qui ne serait pas entré dans l’histoire? »
Diplomatie :
- L’ex-ministre des Affaires étrangères a critiqué le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan et l’engagement français en Afghanistan.
- « Peut-on admettre que la France se courbe devant quelque président que ce soit, fût-ce le président de la Chine? »
- « Oui Israël a le droit à la sécurité. Oui le peuple palestinien a le droit à un Etat. Oui ils peuvent vivre en paix côte à côte ».
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Le Point (Ségolène Gros de Larquier): Dominique de Villepin séduit large
« On se croirait dans le métro à 6 heures du soir. » Samedi après-midi, à la halle Freyssinet de Paris, le député villepiniste François Goulard balaie du regard les quelque 5.000 personnes qui jouent des coudes pour assister au lancement du mouvement de Dominique de Villepin. « Jeunes ou vieux, ils sont tous d’origine et de couleur politique différentes. C’est une grande force », insiste François Goulard, qui fait partie de la dizaine de députés UMP soutenant l’ex-Premier ministre.
Si elle est une « force », cette diversité des origines et des couleurs politiques apparaît surtout comme l’ADN du nouveau mouvement villepiniste baptisé République solidaire. Car bon nombre de sympathisants et de militants sont issus des rangs de l’UMP, du Parti socialiste ou encore du MoDem. Ainsi l’ancien ministre Azouz Begag (MoDem) qui entend justement incarner ce « rassemblement des Français au-dessus des partis » que prône Dominique de Villepin. « Je suis encore au MoDem. Mais je suis un démocrate et je n’ai pas d’oeillères idéologiques. Je veux avant tout retrouver le chemin de la France républicaine », explique Azouz Begag, qui a répondu présent samedi et qui plaide pour une alliance entre Bayrou et Villepin pour la présidentielle de 2012.
Pour République solidaire, le ralliement d’Azouz Begag est lourd de sens. « Azouz, c’est la synthèse même de tous nos adhérents. Il est brillant, il est indépendant et il est originaire de l’immigration », explique la porte-parole du mouvement, la députée UMP Marie-Anne Montchamp. Une manière de rappeler que s’occuper des banlieues et des jeunes issus de l’immigration est une des préoccupations majeures de Dominique de Villepin. À quelques mètres de là, une dizaine de jeunes, casquettes vissées sur la tête, l’ont bien compris. Venus de Corbeil-Essonne (91), ils portent une banderole « Les banlieues avec Villepin » et s’exclament : « Villepin connaît la réalité des quartiers. On le soutient même si on sait qu’on sera peut-être déçu s’il arrive au pouvoir un jour. Mais pour le moment, personne, même pas la gauche, n’a trouvé de solution pour les banlieues. »
Bon nombre de militants jugent les propos de l’ex-Premier ministre teintés de « solidarité » et de « justice sociale ». « Aujourd’hui, les différences de salaires entre les Français sont abyssales. On ne peut pas être de gauche et accepter cela », explique une jeune femme originaire de l’Isère. « Villepin a une stature d’homme d’État. Cela n’a rien à voir avec Bayrou qui a de bonnes idées mais sans aucun charisme », note pour sa part un sympathisant du MoDem venu de Dordogne.
Au-delà des enjeux intérieurs, beaucoup restent aussi très marqués par le discours contre la guerre en Irak de l’ancien ministre des Affaires étrangères devant les Nations unies en 2003. Pour d’autres, l’ex-Premier ministre apparaît surtout comme le successeur naturel de Jacques Chirac et une alternative à droite face à Nicolas Sarkozy. « Villepin peut réellement apporter quelque chose à la France. Il est très reconnu à l’étranger. C’est le nouveau de Gaulle », se réjouit un militant parisien. « L’UMP se résume à des têtes blanches issues des beaux quartiers. Or, en politique, il faut transcender les clivages », lâche un Rennais déçu par le chef de l’État. Aujourd’hui crédité de 7 % des intentions de vote dans les sondages, le président de République solidaire a encore deux ans avant la présidentielle pour montrer quelle est sa réelle capacité à briguer un mandat et son degré de nuisance vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. D’ici là, Dominique de Villepin veut continuer de rassembler, et en appelle à tous les « orphelins » de la République.
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Le Point: Une affaire de famille
Un talkie-walkie à la main, Arthur de Villepin est sur le qui-vive. Du haut de ses 21 ans, tee-shirt et jean noirs, le fils de Dominique de Villepin gère en régie la sono du show festif donné samedi après-midi à la halle Freyssinet pour le lancement de République solidaire. Quand son père monte sur le podium pour prononcer son discours, le jeune homme longiligne aux lunettes rondes supervise avec son équipe l’enchaînement des musiques et la retransmission vidéo sur les huit écrans géants disposés dans la salle.
Pendant plus de deux mois, Arthur de Villepin s’est investi corps et âme pour préparer l’événement. Et son engagement date de la première heure : en mars dernier, il était déjà aux côtés de son père lorsque ce dernier a annoncé sa décision de créer sa formation politique. « Arthur nous a énormément aidés. Il a fait le lien entre son père et la petite équipe du Club Villepin » qui est formée d’une dizaine de personnes et chapeautée par Brigitte Girardin, explique un organisateur.
Pour ce grand rendez-vous fondateur, Dominique de Villepin a supervisé tous les détails. Le choix du nom du mouvement « République solidaire », pour lequel il avait plaidé en mars, n’a été arrêté qu’il y a quelques jours. Outre son grand discours, il a aussi concocté avec soin la play-list des chansons qui ont résonné dans les 18.000 m2 de décor industriel de la halle Freyssinet et travaillé sur le logo bleu-blanc-rouge des tee-shirts « Avec Villepin » portés le jour J. « À ceux qui critiquent Villepin qui n’a jamais été élu, moi je leur réponds que pourtant il connaît le militantisme ! Il nous l’a prouvé ! » lance, admiratif, un militant bénévole de 28 ans.
Le mouvement villepiniste, sans autre source de revenus que les cotisations de ses 15.000 adhérents, a restreint les dépenses au strict nécessaire. Et pour ne pas alourdir la facture – près de 70.000 euros – les bénévoles ont été largement sollicités. 400 jeunes sont arrivés à 8 heures samedi matin à la halle Freyssinet pour installer les stands, accrocher des banderoles et disposer les 3.000 chaises réservées. Et dès 14 heures, ce sont eux encore qui ont accueilli les militants et assuré la sécurité. « Nous n’avons pas compté nos nuits blanches ces dernières semaines pour tout organiser. C’est clair que l’on manque de moyens financiers, raconte l’un d’eux. Mais comme disait le général de Gaulle : l’intendance suivra ! » Une conviction que partage d’ailleurs Brigitte Girardin, la numéro deux du mouvement. « Avec des bouts de ficelle, avec des bénévoles, nous avons été capables d’ouvrir à peu de frais sur la Toile un réseau social qui marche et de réunir près de 5.000 personnes un samedi du mois de juin », note-t-elle. Et d’ajouter, à-propos : « à l’heure où 18 millions de Français ont du mal à boucler leurs fins de mois », cette « sobriété est bien naturelle ».
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p>Monde Actu: « Republique Solidaire », le nouveau parti de Dominique Villepin
« République solidaire » est le nom du mouvement politique fondé par l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin le 18 juin 2010. Ayant pour statut celui d’association loi de 1901. Ce nouveau parti se veut un « mouvement de rassemblement, au-dessus des partis »
Trois ans après son départ de Matignon et après des critiques visant la gouvernance de l’actuel Président de la République Nicolas Sarkozy, l’ex-Dominique de Villepin fonde son mouvement politique nommé République solidaire, avec l’objectif de se présenter lors de l’élection présidentielle de 2012.
Dans les statuts déposés le 18 juin 2010, la « République Solidaire » est présentée comme « un groupement politique » ayant pour objet de « rassembler les citoyens qui souhaitent s’engager dans une action visant à renforcer les valeurs républicaines, rechercher les voies d’un nouvel équilibre institutionnel, affirmer l’impératif de réformes portées par l’exigence de justice sociale, enfin encourager le rayonnement de notre pays dans le souci de son indépendance ».
A Matignon, Dominique de Villepin avait mené trois grands combats : « la bataille pour l’emploi avec 600.000 chômeurs en moins, la lutte contre l’endettement et les déficits avec 20 milliards d’euros en moins, sans oublier le défi de la compétitivité et de l’innovation, avec la défense du patriotisme économique et la constitution de grands champions internationaux ».
L’ancien Premier ministre rêve « d’une République sans murs, sans fossés, sans oubliés, d’une République qui tend les mains », d’une France « qui donne des chances, qui donne une voix, qui donne un espoir à ceux qui n’en ont pas ».
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Street Generation (Graziella Channe-Kane): Dominique de Villepin a sorti son joker, l’atout diversité
2 heures de mise en haleine pendant lesquelles Bouchra, « animatrice », fait défiler toutes sortes de personnages: la maman africaine de cité, le maghrébin du 9.3 qui fait Sciences Po, l’ex socialiste reconvertie, une femme médecin féministe en passant par l’agriculteur en colère et l’entrepreneur en galère… Le discours que va tenir De Villepin commence à se dessiner. Je m’étonne même de voir des ados du 9.1. De Corbeil-Essonnes pour être exacte, des mecs à casquette quoi. Mais qui porte des tee-shirts à l’effigie de Dominique De Villepin. Le plus vieux doit avoir 17 ans. Ils sont venus en masse avec une « assoc’ » de chez eux pour supporter cette personnalité politique qu’ils connaissent apparemment bien et qui « va faire beaucoup pour leur banlieue » me disent-ils avant d’ajouter qu’ils sont pressés d’être en âge de voter.
C’est un de Villepin qui se place en chef d’une armée aux Halles Freyssinet dans le 13ème arrondissement de Paris ce samedi tel un général de Gaulle un certain 18 Juin.
16h15 – Après s’être impatientés, piétinés, engueulés, après avoir acclamé celui qu’ils attendent depuis 14 heures, spéculé sur le nom de baptême du Parti, ça y est. De Villepin fait son entrée. C’est la cohue. Les journalistes jouent des coudes avec la sécurité pour obtenir le meilleur angle, le public aussi tient à le voir, à le photographier. Celui qui a été relaxé par le Tribunal correctionnel de Paris dans le cadre de l’affaire Clearstream tend à se placer en adversaire – redoutable ou pas – de l’actuel président de la République en 2012.
« Quelles que soient les origines, quelles que soient les croyances, quels que soient les engagements» les français doivent s’unir pour la république et pour la liberté, c’est ça le principe « République Solidaire ». L’exclusion, le chômage, la précarité qui entraînent la montée de la violence ne doivent plus avoir leur place dans notre société selon l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac sur lequel il n’a pas tari d’éloges au passage : « il était une voie d’équilibre et d’intérêt général » « une voix d’humanité ». Je me disais bien que la première partie du « spectacle » me faisait penser à quelque chose: les fameux clips vidéos du temps où Chirac affrontait Mitterand aux présidentielles. Le fil conducteur, toujours le même: « Venez comme vous êtes » ah non pardon ça c’est Mc Do. C’est un discours où personne n’est laissé au bord de la route, où De Villepin en « super héros » veut gommer avec l’aide de « la force » des français, le « fossé » qui s’est créé entre eux.
« De Villepin Président » Les slogan est repris maintes fois par le public mais De Villepin en a t-il l’étoffe et les idées? L’institutionnel jugé « inefficace » par l’ancien membre de l’UMP est donc à réorganiser tant en politique nationale qu’en politique internationale notamment en ce qui concerne les relations franco-allemandes sur lesquelles l’actuel Président semble patauger. Il en va de même pour la fiscalité. De Villepin se donne 10 ans avec suppression du bouclier fiscal à la clé, impôt spécial pour les hauts revenus, taxation du Capital,etc. Et lorsqu’il s’agit d’invoquer l’indépendance de tel ou tel secteur, de Villepin ne fait pas de quartier. Question justice: « il n’est que temps de rompre le lien hiérarchique entre le parquet et le pouvoir politique ». Souvenirs amers monsieur de Villepin? Question médias: A l’heure où France Télévision retient son souffle quant à la nomination par le chef de l’État du successeur de Patrick de Carolis, pour Villepin les médias ne doivent plus être sous la coupe d’une seule autorité. Il prône « une information libre » et ne veux « plus de connivences » ni « de conflits d’intérêt ». Le Gaulliste a donc affiché avec beaucoup de force ses convictions et ses idées mettant en avant une société plus « indépendante » et plus « juste » contrairement à celle dans laquelle nous évoluons aujourd’hui.
Parti créé, lancement effectué, la guerre des idées peut donc commencer. 6000 soldats pour un premier rassemblement de « République Solidaire », le Club Villepin n’en espérait pas tant. On verra ce que donnera le prochain rassemblement autour de celui que l’on surnomme « L’autre candidat de la droite »
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Rue 89 (Zineb Drief): Pour se lancer, Dominique de Villepin mise sur les campagnes et les banlieues
« Villepin président ! », « Villepin président ! » Président, désormais Dominique de Villepin l’est. De son mouvement « République solidaire » lancé devant plusieurs milliers de personnes -6 000 selon Brigitte Girardin, fraîche secrétaire générale du mouvement- à Paris.
Dans la halle Freyssinet, on pouvait rencontrer ce samedi après-midi des membres de l’UMP déçus du sarkozysme, des curieux, des jeunes, des vieux, des socialistes (rares), des parisiens, des habitants de Dordogne, de Côte d’Azur et d’ailleurs, des jeunes de banlieue…
Pierre-Claude, ex-RPR, jamais passé à l’UMP, est venu du Calvados. Très enthousiaste, il mise sur la victoire de l’ennemi juré de Sarkozy : « Bon, pour moi qui suis libéral, c’est un peu trop social-démocratie, mais c’est bien de vouloir rétablir un équilibre social. Il va gagner parce qu’il va rassembler. On est au-dessus des partis ! »
Au-delà du nombre de sympathisants présents, l’originalité tient à ceux que Villepin a choisi de mettre en avant. Avant son discours, des sympathisants expliquent leur engagement à la tribune. Les premiers à s’exprimer viennent de banlieue. Les seconds prennent la parole sur les campagnes.
Ces derniers mois, Domin
ique de Villepin a pris soin d’organiser des déplacements très médiatisés dans des zones où Nicolas Sarkozy perd du terrain.
Et d’abord en banlieue, à Bondy (Seine-Saint-Denis) en janvier, puis à Mantes-la-Jolie (Yvelines) en juin. Deux visites rondement menées, durant lesquelles il a pris soin de se montrer très en rupture avec la « politique sécuritaire » du gouvernement, le débat sur l’identité nationale, la guerre en Afghanistan, l’égalité sociale…
Menées par des associations dont certains présidents ont récemment rencontré Villepin (Energie urbaine, La Relève, Rose des sables…), près de 150 personnes sont venues de l’Essonne.
Un groupe d’adolescents est venu avec Ouis Azzedine, leur éducateur, élu de Corbeil-Essones. Ils portent des T-shirts rappelant que Villepin s’est opposé à la guerre en Irak. De Nicolas Sarkozy, ils pensent qu’il n’aime pas les quartiers.
Il y a deux ans, Azzedine a écrit à Georges Tron, député de l’Essonne proche de Villepin et secrétaire d’Etat, pour rencontrer l’ancien Premier ministre. Pas de réponse. Au début de l’année, le secrétaire d’Etat se manifeste : Villepin veut rencontrer les gens qui comptent en banlieue.
Après une rencontre au mois d’avril, Ouis Assedine mobilise ses réseaux : « Dans les quartiers, ça va très vite, on a un réseau avec d’autres associations. On a fait des réunions et on a organisé ce déplacement pour emmener Villepin vers la victoire. On le soutient parce qu’il incarne des valeurs de courage, c’est important dans les quartiers. A l’Onu, il s’était fait applaudir. Il est aussi le symbole du renouveau. Le gouvernement actuel s’en fout de la banlieue. Le plan de Fadela Amara, c’est un plan de désespoir. On est oubliés. Villepin quand il vient en banlieue, il vient sans policiers. Il nous a jamais stigmatisé. Quand les banlieues ont crâmé en 2005, on a été reçus quand même. »
Abderahmane Bouhout, président de l’association cultuelle des musulmans qui gère la mosquée de Clichy-sous-Bois, est également venu soutenir l’ancien Premier ministre. Il rappelle en plaisantant que ce dernier est né au Maroc : « Je n’ai pas été contacté pour venir. J’ai simplement entendu parler de ce rassemblement. J’aime beaucoup Villepin. Il est ouvert et très sage. C’est quelqu’un qui va sur le terrain. Il est très populaire dans les quartiers, vous savez. »
Sous une bannière « La Dordogne avec Dominique de Villepin » plus d’une cinquantaine de personnes venues de Bergerac et de ses environs. Le député, l’ex-UMP Daniel Garrigue, est un proche de Villepin. C’est sous impulsion qu’un club a été crée dans la région.
Jean-Pierre, retraité de la distribution automobile, assure que des réunions se tiennent une fois par semaine et que certaines accueillent jusqu’à 120 personnes : « On soutient Villepin parce qu’il est venu nous voir deux fois à Bergerac et qu’il soutient les agriculteurs. Moi, j’ai voté Sarkozy en 2007 mais au bout d’un an, j’en ai eu assez de ses frasques. Villepin, lui, il reprend le flambeau du gaullisme et d’une certaine idée de la France. Je pense qu’il fera un bon candidat en 2012. Un bon président, je ne sais pas, il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. »
Guy, agriculteur, est lui aussi retraité : « Notre retraite est minable et ce n’est pas Sarkozy qui fera quelque chose pour nous. Sur le prix des céréales, il n’a pas bougé. Les subventions, c’est pareil. Et en plus, il a boycotté le Salon de l’agriculture. Non, surtout pas Sarkozy. »
Dans son discours fleuve, Villepin a pris soin de s’adresser aussi aux « orphelins » de la République.
Agriculture. « J’ai vu le désespoir d’agriculteurs condamnés à travailler toujours plus, pour presque rien (…) Et aux injustices sociales s’ajoute l’injustice morale quand ce sont toujours les mêmes -ouvriers de l’industrie, agriculteurs, salariés précaires, les jeunes et les classes moyennes- qui payent un si lourd tribut à la crise. (…) Oui, j’entends la frustration et je sais l’inquiétude (…) des agriculteurs qui veulent vivre de ce qu’ils produisent (…) des agriculteurs qui subissent la loi des grandes enseignes. (…) Enfin, sur des sujets aussi stratégiques pour la France que l’énergie ou l’agriculture, l’Europe doit aujourd’hui mieux prendre en compte nos spécificités. »
Banlieues. « Non, nous n’acceptons pas qu’un gouvernement se lance dans une fuite en avant sécuritaire et que le Kärcher tienne lieu de politique dans le déni des réalités économique et sociale. (…) Des jeunes des banlieues et d’ailleurs qui veulent être respectés et exprimer leurs talents. (…) Dans les banlieues, sortons d’une politique condescendante, d’une politique encore empreinte de réminiscences coloniales. (…) Oui, j’entends la frustration et je sais l’inquiétude (…) de ceux qui se sentent exclus de la République et dont on ne se souvient qu’à l’occasion de violences, comme en 2005 dans les banlieues. »
Dans un sondage Ifop repris par Le Monde, il apparaît que c’est à Sarkozy que Villepin prendrait le plus de voix s’il venait à se présenter en 2012. C’est en tout cas son intention, son discours samedi après-midi le prouve.
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Radio France Internationale: Dominique de Villepin lance son mouvement politique « République solidaire »
Dominique de Villepin fait un pas de plus vers sa candidature à la présidentielle de 2012. L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a lancé samedi 19 juin 2010, à Paris, devant plusieurs milliers de sympathisants, son mouvement politique «République solidaire». Un mouvement qui entend proposer à la droite une alternative à Nicolas Sarkozy.
« Chers amis, merci d’être venus si nombreux pour fonder tous ensemble notre mouvement ‘République solidaire’ ». Et Dominique de Villepin de citer de Gaulle, pour en appeler en quelque sorte à la résistance contre le pouvoir en place, celui de Nicolas Sarkozy, contre lequel l’ancien Premier ministre concentre toutes ses critiques. « Nous n’acceptons pas qu’un gouvernement se lance dans une fuite en avant sécuritaire et que le Kärcher tienne lieu de politique dans le déni des réalités économiques et sociales. »
Pour Dominique de Villepin, « la République est en danger », « les Français sont excédés », « au bord de la révolte ». Et de dénoncer pèle-mêle, le débat sur l’identité nationale, le retour de la France dans l’Otan et l’esprit de cour. Autant de combats pour l’ancien Premier ministre, prêt à s’engager pour le sursaut de la France et pour la réduction des inégalités sociales. « Augmentation de l’imposition sur les grosses successions et suppression du bouclier fiscal. » Et voila donc le programme pour 2012.
« J’ai besoin de vous ». Ils étaient 3 000 venus le soutenir, des centristes, des déçus du sarkozysme et une poignée de députés UMP, dont François Goulard qui insiste : « Il ira jusqu’au bout vous savez, jusqu’en 2012 ».
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Libération (Laure Equy): Dominique de Villepin lance « République solidaire » en alternative à Sarkozy
L’ex-Premier ministre a officialisé samedi, devant 6000 sympathisants, la création de son parti. Et s’en est pris, sans le nommer, à Nicolas Sarkozy, lançant: «Quand la France se divise, ce n’est pas la France.»
Il a lancé son appel du 19 juin. Aux «irréductibles insoumis» qui «croient en la République», aux «hommes libres», pour «redonner un avenir aux Français», «engager le sursaut de la France». Un costume plus gaullien que jamais donc, pour Dominique de Villepin. Clôturant à la Halle Freyssinet (Paris), l’après-midi de lancement de son parti – dont on ignorait alors le nom précis -, l’ancien Premier ministre, acclamé en rock star par 6.000 supporteu
rs, s’était gardé la primeur de l’annonce: ce sera «République solidaire». Un «mouvement» – ce qui sonne toujours mieux qu’un parti – qui se propose en trait d’union des Français et veut clairement «offrir une alternative» à la politique de Nicolas Sarkozy en 2012.
Villepin convoque d’entrée les grandes dates historiques pour donner à la mue de son club en formation politique des allures de résistance au sarkozysme. Révolutionnaires, républicains de l’école gratuite, dreyfusards, «hommes et femmes répondant à l’appel d’un général inconnu», le 18 juin 1940… et villepinistes: même combat pour «incarner une certaine idée de la France»? «Les Français ont besoin d’une autre voix»
Dans un discours-fleuve d’une heure dix, ses valeurs en bandoulière, l’ennemi juré de Nicolas Sarkozy, qui comme à l’habitude n’a pas prononcé son nom, promet avoir «écarté toute rancune» personnelle à l’égard du président de la République, glissant uniquement qu’il a «affronté la calomnie avec Clearstream». Du «croc de boucher» au combat d’idées: «Je m’engage parce que je pense que les Français ont besoin d’une autre voix», promet-il.
Pour autant, il ne s’est pas privé de dézinguer le bilan de son grand rival. Celui qui, le 25 mars dernier, se disait «mal à l’aise avec la politique menée», affirme : «Tout le monde voit que la politique mené aujourd’hui ne donne pas les résultats espérés. Je suis issu de la majorité mais comme une majorité de Français, je ne me reconnais pas dans le discours, dans les décisions qui sont prises par le gouvernement.»
Dénonçant «un déni de réalité avec un écart toujours plus grand entre le discours et les actes», il sermonne un gouvernement qui «laisse filer les déficits et la dette» et se refuse à appeler un chat un chat: «Rigueur? que penser d’une politique qui refuse les mots qui fâchent?» Des dossiers des derniers mois, aucune décision ne trouve grâce à ses yeux: «dérives du débat sur l’identité nationale», «politique du rabot aveugle qui démotive les fonctionnaires», entêtement en Afghanistan «dans une guerre dont (la France) n’a pas le courage de se retirer», projet de loi sur le voile intégral.
C’est tout juste s’il concède quelques bons points sur la réforme des retraites, notamment l’alignement public-privé, pour lequel, outre Eric Woerth c’est le secrétaire d’Etat à la Fonction publique, Georges Tron, un ancien proche qui est aux commandes. Mais il déplore le report de l’âge légal de départ en retraite.
C’est au style sarkozyste que Villepin reste aussi allergique, «petits jeux tactiques de l’ouverture», «esprit de cour». «La politique ne doit pas devenir un métier d’argent», ajoute-t-il après la polémique sur le cumul salaire des ministres-retraite de parlementaire.
Surtout, il reproche à Sarkozy sa politique du clivage : «Quand la France se divise, ce n’est pas la France (…). Nous n’acceptons pas qu’un gouvernement instrumentalise la peur de l’autre.» Ni que «le karcher tienne lieu de politique», tonne-t-il, critiquant «une fuite en avant». Et de se poser en double inversé, rêvant d’une France aux «airs de pays monde»: «Nous devons réconcilier les mémoires» et «choisir ensemble la réconciliation.» Villepin, qui a multiplié, ces derniers mois, les visites auprès des agriculteurs et dans les quartiers populaires, adresse particulièrement sa «promesse républicaine» aux «campagnes», aux «banlieues» et aux jeunes issus de l’immigration.
Son mouvement, dit-il, veut parler aux «orphelins de la République» et ambitionne de se poster «au-dessus des partis ». Pour ratisser large: «Certains viennent d’horizons très différents, droite, centre ou gauche: gaullistes, libéraux, centristes, socialistes, communistes.»
Au premier rang, ses fidèles –Brigitte Girardin, Jean-Pierre Grand opinent du chef. Porte-parole de son mouvement, la députée Marie-Anne Montchamp: «Il y a des gens d’origines si différentes qui ont tous leur histoire politique, et qui nous ne rejoignent. Nous ne sommes pas dans une logique d’espace politique ou de casting.»
«Evidemment il n’y a pas d’exclusive, ce n’est pas un parti au sens traditionnel», entonne François Goulard, député-maire de Vannes. Qui voit une candidature Villepin en 2012: «On ne s’engage pas dans un mouvement comme celui-là pour s’arrêter en chemin ou donner dans le petit arrangement.» Pour la présidentielle, Azouz Begag (Modem), ancien ministre de Jacques Chirac, croit, lui, à un «ticket Bayrou-Villepin, car ils portent les mêmes valeurs et veulent restaurer le vivre ensemble.» Et croient tous deux, dur comme fer en leur destin.
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Metro Montreal: L’ancien premier ministre Dominique de Villepin lance un nouveau parti contre Nicolas Sarkozy
Au nom d’une « certaine idée de la France », Dominique de Villepin a pris des accents gaulliens pour lancer samedi « République solidaire », un mouvement politique « indépendant » et « au-dessus des partis » qui entend proposer une « alternative » aux Français.
« A 56 ans, je ne m’engage pas par ambition, encore moins par opposition à qui que ce soit. J’ai écarté toute rancune », a assuré l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac lors du « rassemblement fondateur » du mouvement dans le XIIIe arrondissement de Paris.
« Je m’engage parce que je pense que les Français ont besoin d’une autre voie », a assuré M. De Villepin qui a proposé « à tous les républicains un engagement solidaire pour la France des dix prochaines années ».
S’il n’a pas évoqué directement l’échéance de 2012, le grand rival de Nicolas Sarkozy à droite n’en a pas moins consacré la majeure partie d’un discours de plus d’une heure à dénoncer la politique du président de la République, devant des milliers de sympathisants, qui scandaient « Villepin président ».
« Même dans l’épreuve, la France est toujours capable de se redresser », a assuré Dominique de Villepin qui, au lendemain des 70 ans de l’Appel du 18-Juin, n’a pas manqué d’évoquer le message du général de Gaulle. « Reprenons aujourd’hui ce flambeau de la fidélité républicaine », a-t-il lancé, retrouvant l’emphase de son célèbre discours à l’ONU en 2003.
S’il a rendu hommage à plusieurs reprises au désormais très populaire Jacques Chirac, Dominique de Villepin, se posant comme le chef des « irréductibles » et des « insoumis », s’en est ainsi pris durement à Nicolas Sarkozy et son gouvernement. Il a fustigé une « politique qui semble nier l’évidence que vivent les Français au quotidien », qui se contente de « mettre un cierge à une croissance miraculeuse » pour lutter contre le chômage et « laisse filer la politique et la dette au prix de graves inégalités ».
Pour lui, « la France est plus divisée que jamais ». « Jamais les fossés ne se sont autant creusés », a-t-il affirmé. « Nous sommes entrés sans le dire dans un nouvel Ancien régime », a estimé Dominique de Villepin, prêt à renverser les « Bastilles de l’argent », « du pouvoir » ou des « discriminations ». Et de proposer une charte des salaires qui fixerait au sein de chaque entreprise, « l’écart acceptable » entre le salaire moyen et le salaire le plus élevé.
M. De Villepin a aussi longuement dénoncé les « dérives du débat sur l’identité nationale » et la « fuite en avant sécuritaire » quand le « Kärcher » tient « lieu de politique dans le déni des réalités économiques et sociales ». « Nous n’acceptons pas qu’un gouvernement instrumentalise la peur de l’autre », « de l’immigré », de « l’islam ». « Quand la France a peur ce n’est pas la France », a-t-il expliqué, dénonçant aussi la politique « condescendante » dans les banlieues.
Sur le plan international, l’ancien chef de la diplomatie n’a pas manqué de rappeler le controversé discours de Dakar du chef de l’Etat sur l’homme africain ou, revendiquant l’héritage gaull
iste, de déplorer le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. Mais il a aussi regretté « que la France laisse mourir ses soldats en Afghanistan dans une guerre dont elle n’a pas le courage de se retirer ».
Face à des socialistes qui « refusent de voir la réalité en face » et « d’assumer les réformes indispensables », Dominique de Villepin, bien qu’ »issu de la majorité », s’est efforcé de se présenter comme le représentant de l’ »alternative », lançant un appel à tous, des gaullistes aux communistes.
Dans une fin de discours aux allures de programme, il a défendu une « rigueur juste et partagée pour retrouver notre souveraineté ». Prenant le contre-pied de la promesse de Nicolas Sarkozy de ne pas augmenter les impôts, il a ainsi prôné un « effort à la hauteur de nos déficits » avec une baisse des dépenses, mais aussi « une augmentation de la fiscalité ». « Nous avons besoin de dix ans », a-t-il souligné, souhaitant « un calendrier contraignant », « inscrit dans la Constitution une bonne fois pour toute ».
Sa grande réforme de la fiscalité augmenterait l’imposition sur les grosses successions, créerait une nouvelle tranche de l’impôt sur le revenu pour les plus riches tout en supprimant l’ISF et abolirait le bouclier fiscal.
Pour gagner la bataille de l’emploi, Dominique de Villepin veut revenir sur les 35 heures pour allonger la durée légale du travail, et sanctuariser le budget de l’éducation et la recherche. Enfin sur les retraites, il a surtout regretté que le gouvernement ne privilégie pas l’allongement de la durée de cotisation sur le recul de l’âge légal.
Président du nouveau mouvement, dont l’ancienne ministre Brigitte Girardin sera secrétaire générale, Dominique de Villepin, crédité de 7 pour cent d’intentions de vote par l’Ifop, n’a pas donné davantage de précisions sur la structure et l’assise de sa République solidaire. Si le député villepiniste François Goulard était présent, d’autres soutiens se sont éloignés, comme le député Hervé Mariton tandis que Georges Tron est entré au gouvernement.
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Radio Télévision Belge Francophone (RTBF): Dominique de Villepin crée son parti pour les élections de 2012
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, candidat potentiel à la présidentielle de 2012 en France, a lancé samedi à Paris son mouvement politique qui entend proposer à la droite une alternative face à son ennemi juré le président Nicolas Sarkozy.
Dominique de Villepin, 56 ans, a officiellement lancé la « République solidaire », « un mouvement neuf, un mouvement indépendant », et appelé au « sursaut de la France ». Destiné à remplacer le club Villepin, qui revendique 15 000 membres, ce mouvement aura notamment pour mission de permettre à l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac de recueillir des fonds pour faire campagne en 2012. « Ce mouvement, j’en prends la présidence. Je m’engage parce que je pense que les Français ont besoin d’une autre voie », a-t-il expliqué, faisant un pas de plus vers sa candidature à la présidentielle.
Prenant des accents du général de Gaulle, au lendemain de l’anniversaire de son appel à la résistance lancé de Londres le 18 juin 1940, Dominique de Villepin s’est situé dans la lignée des grands résistants qui « ont répondu à l’appel d’un général inconnu » et des citoyens qui ont lutté « contre l’absolutisme » pendant la Révolution française.
Depuis des mois, l’homme à la chevelure argentée accuse Nicolas Sarkozy de diviser les Français. A nouveau, il s’est posé en rassembleur, appelant à « choisir ensemble la réconciliation ».
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TF1-LCI: Dominique de Villepin lance « République solidaire » en forme de pré-campagne
So-Li-Daire. Dominique de Villepin a lancé samedi à Paris son mouvement politique, « République solidaire », destiné à porter ses ambitions vers une éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2012. Devant plusieurs milliers de personnes – plus de 6.000 selon les organisateurs – venues de toute la France, dont beaucoup avaient revêtu un T-shirt « Tous solidaires » barré de la lettre « V », l’ancien Premier ministre a invité la France à reprendre le « flambeau de la fidélité républicaine ».
« Merci d’être là. Merci d’être venus si nombreux. Quel formidable engagement pour fonder tous ensemble notre mouvement : République solidaire », a-t-il déclaré à la tribune. « Dans la longue histoire de notre pays, c’est toujours du rassemblement qu’est né le changement ». « Quelque chose se lève à nouveau en France. Quelque chose qui ne cessera au fil des mois de grandir », a-t-il ajouté d’une voix grave et d’un ton solennel. Dominique de Villepin s’est adressé aux « citoyens rassemblés, de toutes origines, de toutes conditions, pour dire une seule chose : nous voulons vivre ensemble, rebâtir une nation et incarner une certaine idée de la France ». « Nous pensons qu’une alternative est possible, qu’une autre voie est possible. Grâce à vous ! », a-t-il ajouté sous les applaudissements et les « Villepin, Villepin ! » du public.
L’ex-Premier ministre a dit ne pas « accepter que le Kärcher tienne lieu de politique » dans les quartiers sensibles, en référence à la phrase ultra controversée prononcée par Nicolas Sarkozy en 2005 en Seine-Saint-Denis. « Nous n’acceptons pas la logique des boucs émissaires, des dérives du débat sur l’identité nationale, tout devient prétexte à dénoncer, montrer du doigt, à stigmatiser », a affirmé M. de Villepin.
« Quand la France divise, ce n’est pas la France », a-t-il asséné très applaudi, usant d’une rhétorique de résistance et envoyant des signaux à l’électorat des banlieues. « Nous n’acceptons pas qu’un gouvernement instrumentalise la peur de l’autre, la peur de l’immigré, de l’étranger, la peur de l’islam », a-t-il encore dit. Il a décrit sa nouvelle formation comme « un mouvement de mission qui ira à la rencontre des Français, en particulier de ceux qui se sentent orphelins de la République », déplorant la montée de l’abstention et le fait que les Français se sentent de plus en plus éloignés des politiques.
Lors de la tournée des régions qu’il a effectué ces derniers mois, l’ancien Premier ministre a dit avoir vu des Français « déboussolés, fatigués, exaspérés ». « Si nous n’y prenons pas garde, l’impatience deviendra colère et la colère violence », a-t-il prévenu. Désignant l’équipe au pouvoir emmenée par le président Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin a dénoncé « un écart toujours plus grand entre le discours et les actes, entre ce que vivent les Français et ce que vivent leurs dirigeants ».
« Que penser d’une politique qui semble nier l’évidence que les Français vivent au quotidien, entre précarité, chômage et fins de mois difficiles », s’est-il interrogé. Arrivé à la tribune au terme d’un long bain de foule sur l’air des tubes Relax et I got a feeling, Dominique de Villepin a reçu le soutien, manifesté par leur présence, de l’ancien ministre Azouz Begag et des députés François Goulard et Jean-Pierre Grand, notamment. L’ancienne ministre chiraquienne Brigitte Girardin a été désignée secrétaire générale de « République solidaire » dont la députée Marie-Anne Montchamp est la nouvelle porte-parole.
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Reuters (Elisabeth Pineau): Dominique de Villepin lance son mouvement, République solidaire
Dominique de Villepin a lancé samedi à Paris « République solidaire », mouvement politique destiné à nourrir ses ambitions présidentielles pour 2012, en invitant les Français à renverser de « nouvelles Bastille ».
Dans un discours d’une heure et demie prononcé devant plusieurs milliers de personnes – plus de 6.000 selon les organisateurs – réunies dans une salle du XIIIe arrondissement, l’ancien Premier ministre a porté sur les fonts baptismaux son « mouvement de rassemblement ».
Une formation « au-dess
us des partis, ouvert(e) à tous, quelles que soient nos origines, quelles que soient nos croyances, quels que soient nos engagements », a-t-il dit, appelant à le rejoindre les « gaullistes, libéraux, centristes, socialistes, communistes », mais aussi les « orphelins de la République » ayant renoncé à vote.
« J’ai besoin de vous, j’ai besoin de votre force pour porter notre espérance commune, j’ai besoin de votre courage pour changer le cours des choses, j’ai besoin de votre passion pour engager le sursaut de la France, car nous croyons au destin de la France », a-t-il déclaré sur un ton solennel.
S’il n’a pas précisé s’il serait candidat à l’élection présidentielle en 2012, il a donné les grandes lignes d’une « politique qui redresse » la France pour les « dix ans à venir ».
« A 56 ans, je ne m’engage pas par ambition, encore moins par opposition à qui que ce soit. J’ai écarté toute rancune. Je ne m’engage que parce que je pense que les Français ont besoin d’une autre voix », a-t-il assuré, laissant entendre que la querelle avec Nicolas Sarkozy, qui a atteint son paroxysme cet hiver avec le procès Clearstream, était close.
L’ex-Premier ministre n’a cependant pas épargné l’équipe au pouvoir, dont il a dénoncé « la fuite en avant sécuritaire », une réponse à la crise qui revient à « mettre un cierge à une croissance miraculeuse », dans un pays où « la menace et l’insulte s’installent au coeur du pouvoir ».
« Je suis issu de la majorité. Mais, comme une majorité de Français, je ne me reconnais pas dans le discours, je ne me reconnais pas dans les décisions prises aujourd’hui par le gouvernement », a-t-il rappelé.
Quelques semaines après l’entrée au gouvernement du villepiniste Georges Tron, il a dénoncé « les petits jeux tactiques de l’ouverture qui abaissent la politique »,.
Pour cet « appel du 19-Juin » aux mots pesés, Dominique de Villepin a pris des accents gaulliens, faisant applaudir à plusieurs reprises l’ancien président Jacques Chirac.
« Nous refusons de n’être plus que l’ombre d’un peuple, nous refusons de devenir des étrangers les uns pour les autres », a-t-il dit.
Estimant que la France était entrée « sans le dire, dans un nouvel Ancien régime », il a invité à renverser les « nouvelles Bastille » que sont l’argent, le pouvoir « quand ressurgit l’esprit de cour » et les discriminations » qui « ferment la porte de l’emploi ou du logement au gré de la couleur de peau ».
Affirmant avoir tiré les leçons de la crise du Contrat première embauche (CPE), retiré sous la pression populaire lorsqu’il était à Matignon, il a proposé que chaque entreprise de plus de 500 salariés embauche un minimum de jeunes de moins de 25 ans.
Dans le public enthousiaste où certains ont crié « Villepin président », beaucoup portaient des T-shirts marqués des mots « Tous solidaires » barrés de la lettre « V » et des badges « Je kiffe Dominique de Villepin ».
Elodie Brossard, 30 ans, est venue ‘ »pour voir ». « Moi j’ai un problème avec Nicolas Sarkozy. Il a des qualités, mais il me fait peur », a dit cette habitante de la banlieue parisienne.
Le député François Goulard et les anciennes ministres Brigitte Girardin et Marie-Anne Montchamp, respectivement secrétaire générale et porte-parole de « République solidaire », étaient parmi les quelques personnalités présentes.
L’ancien ministre Azouz Begag a dit voir en Dominique de Villepin « un homme qui va réussir à gagner sans diviser les Français, sans balancer des carcasses de mouton dans les baignoires des appartements, sans crier à tue-tête que la France doit choisir son immigration, pas la subir ».
« Villepin, c’est la classe », a dit l’ancien membre du gouvernement Villepin, aujourd’hui adhérent du MoDem.
Le député de Dordogne Daniel Garrigue, sans étiquette depuis son départ de l’UMP, est « sûr » que Dominique de Villepin se présentera en 2012 car « il représente un courant qui est très fort dans l’opinion et qui n’est pas représenté aujourd’hui ».
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Le Figaro (Thomas Vampouille): Dominique de Villepin lance son mouvement « République solidaire »
Dans un véritable discours de campagne déroulant sa vision de la politique et de la France, l’ex-premier ministre a lancé samedi son propre mouvement politique.
Ce sera donc «République solidaire». Dominique de Villepin a ainsi baptisé son mouvement politique, dont il a officialisé le lancement samedi à Paris. Il l’a fait au cours d’un discours fleuve prononcé devant 3000 partisans à la Halle Freyssinet, dans le XIIIe arrondissment de la capitale.
Avant de monter sur l’estrade, Dominique de Villepin s’est offert un long bain de foule, digne d’un candidat à la présidentielle, sur l’air notamment des Black Eyed Peas. La foule présente, qui rassemblait plus de 3000 personnes, a d’ailleurs clamé «Villepin président» avant que celui-ci ne prenne la parole.
Multipliant les références historiques, notamment à De Gaulle et à la Résistance, l’ex-premier ministre a prononcé un discours emprunt de lyrisme. «Que tous ceux qui dans notre pays se laissent gagner par le fatalisme (…) puissent se laisser convaincre que quelque chose de nouveau se lève à nouveau en France, quelque chose qui ne cessera au fil des mois de grandir», a-t-il lancé en préambule.
«Notre système économique et social est à bout de souffle», a affirmé celui qui entend offrir une alternative à la politique de Nicolas Sarkozy. Tout au long de sa prise de parole, qui a duré plus d’une heure, il a toutefois réussi à ne pas citer une seule fois le nom de son rival. Jacques Chirac, lui, a été cité deux fois. Même sans le nommer, Dominique de Villepin s’en est pris par allusions à Nicolas Sarkozy. «Non, nous n’acceptons pas qu’un gouvernement se lance dans une fuite en avant sécuritaire et que le Kärcher tienne lieu de politique», a-t-il par exemple déclaré.
Très applaudi sur le thème des banlieues et de la diversité, le tribun a usé d’une rhétorique de résistance. «Nous n’acceptons pas la logique des boucs émissaires, des dérives du débat sur l’identité nationale (…) Nous n’acceptons pas qu’un gouvernement instrumentalise la peur de l’autre, la peur de l’immigré, de l’étranger, la peur de l’islam», a-t-il lancé. «Quand la France divise, ce n’est pas la France», a-t-il également asséné.
Au rayon des propositions, il a prôné «un président au-dessus de la mêlée», avec des ministres «qui ne soient pas aux ordres des conseillers politiques de l’Elysée». Il a défendu une rigueur économique «juste et partagée», ainsi qu’une remise en cause des 35 heures.
Sur le projet de réforme des retraites, il est tombé d’accord avec le gouvernement pour un report de l’âge légal de départ à 62 ans. Mais il a regretté que la réforme «n’aille pas assez loin dans la justice» et s’arrête au milieu du gué: «Une nouvelle sera nécessaire en 2020».
«A 56 ans, je ne m’engage pas par ambition, encore moins par opposition à qui que ce soit. J’ai écarté toute rancune», a assuré Dominique de Villepin. Il a décrit sa nouvelle formation comme «un mouvement de mission qui ira à la rencontre des Français, en particulier de ceux qui se sentent orphelins de la République». Appelé à remplacer le club Villepin qui revendique quelque 15.000 membres,
«République solidaire» aura notamment pour mission de permettre à son président de recueillir des fonds pour faire campagne en 2012. Une campagne dont le discours de samedi semble avoir déjà marqué le lancement.
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Les Indiscrets: Dominique de Villepin veut une fiscalité plus juste
« Je suis issu de la majorité mais « ne me reconnais pas dans le discours ni les décisions prises par le Gouvernement » qui prône l’impôt et de l’assistanat créant ainsi l’alliénation de tous.
« J’ai écarte toute rancœur et m’engage pour que les français aient une autre voie
« , une nouvelle voie par la République Solidaire » dont il prend la présidence, Marie-Anne Montchamp le porte-parolat et Brigitte Girardin le Secrétariat général.
Dominique de Villepin veut une plus grande contribution des plus riches, la suppression du bouclier fiscal mais aussi de l’ISF. Il veut un retour à l’esprit des Institutions, la fin des liens entre les médias et l’exécutif faisant référence au rachat du Monde et aux menaces de Nicolas Sarkozy.
Il prône enfin la suppression des 35 heures, tabou que l’UMP de Nicolas Sarkozy et François Fillon n’ont jamais eu le courage d’enterrer
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France 2: Dominique de Villepin lance son mouvement pour 2012
L’ex-Premier ministre a lancé officiellement samedi à Paris son mouvement politique, « République Solidaire »
Dominique de Villepin a présenté devant quelque 3000 personnes venues de toute la France ce mouvement destiné à porter ses ambitions vers une éventuelle candidature à la présidentielle de 2012.
« Dans la longue histoire de notre pays, c’est toujours du rassemblement qu’est né le changement », a-t-il déclaré à la tribune après un long bain de foule.
Appelé à remplacer le club Villepin qui revendique quelque 15.000 membres, ce mouvement politique se voulant au-dessus des clivages partisans, « libre et indépendant », aura notamment pour mission de permettre à l’ancien diplomate de recueillir des fonds pour faire campagne en 2012.
« Merci d’être là. Merci d’être venus si nombreux. Quel formidable engagement pour fonder tous ensemble notre mouvement : République solidaire », a lancé l’ancien Premier ministre à la Halle Freyssinet (13e arrdt).
« Quelque chose se lève à nouveau en France. Quelque chose qui ne cessera au fil des mois de grandir », a-t-il ajouté d’une voix grave et d’un ton solennel.Dominique de Villepin s’est adressé aux « citoyens rassemblés, de toutes origines, de toutes conditions, pour dire une seule chose : nous voulons vivre ensemble, rebâtir une nation et incarner une certaine idée de la France ».
« Notre système économique et social est à bout de souffle », et les Français sont « déboussolés, fatigués, exaspérés », a-t-il estimé. « Si nous n’y prenons pas garde, l’impatience deviendra colère et la colère violence », a-t-il prévenu.
« Nous pensons qu’une alternative est possible, qu’une autre voie est possible. Grâce à vous ! », a-t-il ajouté sous les applaudissements et les « Villepin, Villepin! » du public.
Désignant l’équipe au pouvoir emmenée par le président Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin a dénoncé « un écart toujours plus grand entre le discours et les actes, entre ce que vivent les Français et ce que vivent leurs dirigeants ».
Il a ensuite jugé que « la politique ce n’est ni le cumul des salaires, ni le cumul des mandats », dans une allusion aux récentes polémiques sur le train de vie des politiques, notamment celle sur le cumul de rémunérations de Christine Boutin. « La politique n’est pas un métier c’est un engagement », a-t-il affirmé.
Arrivé à la tribune au terme d’un long bain de foule sur l’air du tube « Relax » (Frankie Goes to Hollywood) et « I got a feeling », Dominique de Villepin a reçu le soutien, manifesté par leur présence, des anciens ministres de Chirac Azouz Begag (Modem) et Nelly Ollin, ainsi que de sa garde rapprochée, les députés François Goulard (UMP), Jacques Le Guen (UMP) et Jean-Pierre Grand (UMP), notamment.
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France 2: Les principaux points du discours de Dominique de Villepin
IMMIGRATION, BANLIEUE, PASSE COLONIAL:
- « Notre mémoire ne se résume pas à nos ancêtres les Gaulois », « sortons d’une politique des banlieues encore empreinte de réminiscences coloniales ». – « Où est notre politique africaine, au-delà des élucubrations sur l’homme africain qui ne serait pas entré dans l’histoire? »
DIPLOMATIE:
- L’ex-ministre des Affaires étrangères a critiqué le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan et l’engagement français en Afghanistan. – « Peut-on admettre que la France se courbe devant quelque président que ce soit, fût-ce le président de la Chine? » – « Oui Israël a le droit à la sécurité. Oui le peuple palestinien a le droit à un Etat. Oui ils peuvent vivre en paix côte à côte ».
INSTITUTIONS:
- « Un président au-dessus de la mêlée », « un Premier ministre qui doit affirmer son rôle d’impulsion, de coordination du gouvernement », « des ministres qui ne soient pas aux ordres des conseillers politiques de l’Elysée », « un Parlement pleinement souverain ».
JUSTICE:
- Rompre le lien hiérarchique entre le parquet et le pouvoir politique.
POLITIQUE BUDGETAIRE:
- M. de Villepin a dénoncé « une politique qui tient sur la ligne Maginot des promesses de 2007: pas plus d’impôts, pas plus d’impôts ». – Il a plaidé a contrario pour une « augmentation de l’imposition des grosses successions », la « création d’une nouvelle tranche d’impôt en contrepartie de la suppression de l’ISF » et la « suppression du bouclier fiscal ».
SOCIAL:
- « Nous devons assumer une rigueur juste et partagée », avec un effort de dix ans « à l’horizon 2020″. – Il faut « revenir sur la loi des 35 heures, mais cela suppose une autre conception du travail, associant plus de souplesse, liberté et garanties ».
EMPLOI:
- « Baisser le coût du travail », une « sécurisation des parcours professionnels » et « un pourcentage minimum de moins de 25 ans dans chaque entreprise de plus de 500 salariés »
RETRAITES:
- « Allonger la durée du temps de travail, aligner public/privé », mais aussi prendre en compte « les carrières longues et discontinues », « la garantie des petites retraites avec une sollicitation réelle des hauts revenus et de ceux du capital »
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Europe 1: Dominique de Villepin fustige le cumul des salaires
Dominique de Villepin a jugé samedi que « la politique ce n’est ni le cumul des salaires, ni le cumul des mandats », dans une allusion aux récentes polémiques sur le train de vie des politiques, notamment celle sur le cumul de rémunérations de Christine Boutin.
« La politique n’est pas un métier, c’est un engagement », a-t-il affirmé dans le discours fondateur de son mouvement politique, « République solidaire ». « Nous sommes entrés dans un nouvel Ancien Régime (…) Combien de nouvelles bastilles à renverser? », a ajouté l’ancien Premier ministre.
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Agence France Presse: Dominique de Villepin lance son mouvement « République solidaire » pour préparer 2012
Dominique de Villepin a officialisé samedi devant plusieurs milliers de sympathisants le lancement de son mouvement, baptisé « République solidaire », pour offrir une alternative à la politique de « division » de Nicolas Sarkozy.
« Pour réhabiliter la politique, il faut imaginer un mouvement neuf, indépendant. Non pas un parti de plus, mais un mouvement de mission », a résumé l’ancien Premier ministre à la Halle Freyssinet à Paris (XIIIe), disant s’adresser « en particulier à ceux qui se sentent orphelins de la République ».
« Ce mouvement, j’en prends la présidence. Je m’engage parce que je pense que les Français ont besoin d’une autre voie », a-t-il expliqué, faisant ainsi un pas de plus vers une candidature à la présidentielle de 2012.
Parmi les 6.000 supporteurs présents revendiqués par le club Villepin, figuraient les anciens ministres de Jacques Chirac Azouz Begag (MoDem) et Nelly Ollin, ainsi que les membres de sa garde rapprochée: les députés UMP François Goulard, Jacques Le Guen, Jean-Pierre Grand ou Marie-Anne Montchamp, qui sera la porte-parole du mouvement.
Prenant des accents gaulliens,
au lendemain du 70e anniversaire de l’appel du 18 juin, Dominique de Villepin s’est situé dans la lignée des grands résistants « qui ont répondu en 1940 à l’appel d’un général inconnu » et des « citoyens des états généraux luttant en 1789 contre l’absolutisme ».
Dans un discours d’une heure et dix minutes, l’ex-Premier ministre a ramassé plusieurs mois de critiques envers Nicolas Sarkozy: « Quand la France divise, ce n’est pas la France (…). Nous sommes confrontés à un déni de réalité, entre ce que vivent les Français et ce que disent nos dirigeants ».
« Nous n’acceptons pas que soit démonté brique par brique ce qui fonde notre République », a-t-il lancé sous les applaudissements.
Il a notamment dénoncé une « logique des boucs émissaires » avec le débat sur l’identité nationale, une atteinte à « l’indépendance » de la France avec son retour « dans le commandement intégré de l’Otan », et une « fuite en avant sécuritaire » quand « le Kärcher (tient) lieu de politique » dans les quartiers sensibles.
« Le rendez-vous présidentiel de 2007 a été une occasion perdue de dénouer le drame des divisions françaises », a-t-il lancé, en constatant « un recul de l’égalité des chances, des libertés et de la dignité » et le repli d’un Etat « affaibli, méprisé ».
« Les fonctionnaires en souffrent, face à une politique du rabot aveugle qui les démotive et les empêche de remplir leur mission », a-t-il fait valoir, en référence au non-renouvellement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Plaidant pour le retour de la voix de la France dans le monde, l’homme du « Non » français contre la guerre en Irak en 2003 a déploré que « la France laisse mourir ses soldats en Afghanistan ».
Au chapitre des propositions, il a prôné « un président au-dessus de la mêlée » avec « des ministres « qui ne soient pas aux ordres des conseillers politiques de l’Elysée ». Il a défendu une rigueur économique « juste et partagée », une remise en cause des 35 heures, et critiqué la réforme des retraites: « une nouvelle sera nécessaire en 2020″.
Prévenu dans le procès Clearstream, qui sera jugé en appel en 2011, il a aussi souhaité un parquet indépendant des pouvoirs politiques.
Pour réformer la France, l’ex-Premier ministre a proposé « à tous les républicains un engagement solidaire » pour les « dix prochaines années », une manière de se projeter au-delà d’un unique quinquennat.
« J’ai besoin de vous, de votre courage pour changer le cours des choses, pour engager le sursaut de la France », a-t-il conclu.
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Le Monde (Pierre Jaxel-Truer): L’appel aux « insoumis » de Dominique de Villepin
Après maintes hésitations, il a tranché : ce sera « République solidaire ». Dominique de Villepin a lancé en grandes pompes, samedi 19 juin, dans le décor post industriel de la Halle Freyssinet, dans le 13e arrondissement de Paris, son nouveau parti politique, à partir des 15 000 adhérents revendiqués du Club Villepin.
Entre 5 000 et 6 000 supporteurs selon les organisateurs, et de nombreux journalistes Français et étrangers ont fait le déplacement pour assister au « show » de l’ancien premier ministre de Jacques Chirac. Curieux de savoir à quel point le flamboyant franc-tireur de la droite allait jouer la rupture avec Nicolas Sarkozy.
Les va-t-en guerre n’ont pas été déçus. La réconciliation avec le chef de l’Etat, son meilleur ennemi du procès Clearstream – où M. de Villepin a été relaxé, en attendant le procès en appel, probablement au printemps – ne paraît pas être pour demain. Dans un discours fleuve en appelant à l’histoire, aux accents d’appel à la résistance, M. de Villepin, « déterminé », s’est posé comme le garant de la tradition républicaine française, qui serait en grand danger. Il a dénoncé, avec une verve destructrice, la politique menée par le chef de l’Etat.
Un discours de résistance. « Que tous ceux qui, dans notre pays, pourraient se laisser gagner par le fatalisme, par le cynisme ou l’indifférence, puissent en nous regardant ici, cet après-midi, se convaincre que quelque chose se lève à nouveau en France, quelque chose qui ne cessera, au fil des mois de grandir », a affirmé M. de Villepin en préambule, après avoir convié rien moins que la mémoire de la révolution de 1789, la bataille pour l’école gratuite et l’affaire Dreyfus. Et juste avant de rappeler, au lendemain des commémorations du 18 juin 1940 : « N’oublions pas qu’il y a soixante-dix ans, des hommes, des femmes, répondaient à l’appel d’un général inconnu pour tout abandonner, leur foyer, leur terre, pour reconquérir l’essentiel ».
Un appel aux « orphelins » de la République. L’ancien premier ministre part d’un constat aux accents alarmistes. « L’humiliation des ouvriers », « l’angoisse des mères », « le désespoir des agriculteurs », « la colère de ceux qui vont devoir payer pour une crise dont les responsables s’en tirent toujours à bon compte », des « Français exaspérés », « la crise qui a ruiné les Etats », « les salaires qui se creusent », « un monde de déséquilibre » ou les « puissances émergentes accumulent le capital et nous le dilapidons », la France qui devient une « puissance secondaire »… : il « a vu » tout cela, affirme-t-il, en sillonnant la France, où les « orphelins » de la République seraient de plus en plus nombreux.
Un réquisitoire au vitriol de la politique de Nicolas Sarkozy. Au moment d’évoquer la politique menée par le chef de l’Etat, M. de Villepin, avocat dans le civil, choisit l’habit du procureur. « Nous sommes confrontés à un déni de réalité, avec un décalage toujours plus grand entre le discours et les actes », assure-t-il. « Nos dirigeants disent : la récession, quelle récession ? Je m’inquiète quand je vois un gouvernement qui semble nier l’évidence. (…) La rigueur ? Quelle rigueur ? Je m’inquiète quand je vois un gouvernement qui refuse les mots qui fâchent et qui tient sur la ligne Maginot des promesses de 2007. (…) Le chômage ? Cela ira mieux, nous dit-on. C’est facile quand on a pour toute politique de mettre un cierge à une croissance miraculeuse… Il y a là un abandon, une défaite politique. » Et de dénoncer les « petits jeux tactiques de l’ouverture », « les dérives du débat sur l’identité nationale », la « peur de l’autre, de l’étranger, de l’islam », une « fuite en avant sécuritaire, que le Karcher tienne lieu de politique ».
L’ancien premier ministre n’est pas plus tendre en matière de politique étrangère. Rappelant, ovationné, qu’il fut l’homme du discours contre la guerre en Irak en 2003, l’élément de son bilan le moins contesté, M. de Villepin assure qu’il n’admet pas « que la France se courbe devant quelque président que ce soit, fût-ce le président de la Chine », que « la France, avec les autres Etats européens, suspende sa politique au verdict de la Bourse », « que la France laisse mourir ses soldats en Afghanistan ». « Où est notre politique africaine au delà des élucubrations sur l’homme africain qui ne serait pas entré dans l’histoire ? », demande-t-il.
Une ébauche de programme. Son nouveau mouvement se veut « une force de proposition et d’action (…) au dessus des partis ». Au chapitre des propositions, M. de Villepin explore plusieurs pistes, qui sonnent là encore comme des critiques de la politique de M. Sarkozy, coupable selon lui d’avoir dévoyé les institutions. Pour la justice, il souhaite la rupture du lien entre le parquet et le pouvoir politique. Pour la liberté de la presse, il souhaite une interdiction « aux groupes dépendants étroitement de la commande ou de la régulation publique de posséder directement ou indirectement des médias ».
Pour lutter contre les déficits, il assure que « les plus riches devront faire un effort particulier » et propose la création d’une tranche marginale d’imposition sur le revenu en contrepartie de la suppression de l’ISF. Pour relancer l
a croissance, il souhaite la suppression de la loi sur les 35 heures et la baisse du coût du travail, en « transférant massivement les charges sociales des cotisations vers d’autres sources de financement » (prélèvements directs sur les revenus, taxation spéciale sur des revenus du capital). Enfin, concernant les retraites, M. de Villepin est favorable à l’augmentation de la durée de la cotisation, mais pas à la hausse de l’âge légal du départ.
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Nouvel Observateur: République solidaire de Dominique de Villepin face aux « nouvelles bastilles »
Le meeting de lancement du parti de Dominique de Villepin, République solidaire, a débuté samedi 19 juin à Paris à la halle Freyssinet (XIIIe). Et pour l’occasion, 3.000 militants sont venus de toute la France.
L’ex-Premier ministre a prononcé le discours fondateur de son mouvement politique. Malgré les pressions dont il se dit la cible, Dominique de Villepin a lancé son propre mouvement, « libre et indépendant », destiné à proposer une alternative à Nicolas Sarkozy dans la perspective de 2012.
Près de 400 bénévoles ont été mobilisés dans cet espace de 18.000 m2 pour accueillir les militants et environ 250 journalistes accrédités, venus assister au lancement de République solidaire.
Ce nouveau mouvement puise son origine dans le club Villepin, présidé par l’ex-ministre chiraquienne Brigitte Girardin, lequel revendique près de 15.000 membres. L’objectif de ce club est clair: il doit se transformer en un mouvement politique capable de recueillir des fonds pour faire campagne en 2012.
« Si juridiquement il s’agit d’un parti, nous préférons parler de mouvement parce qu’on est de culture gaulliste », a expliqué Brigitte Girardin. Et de préciser que les militants, qui proviennent aussi bien de l’UMP que du MoDem ou de la gauche, pourront garder leur double appartenance.
« Nous lançons ce grand rassemblement parce qu’il y a une attente dans notre pays d’une alternative à la politique actuelle qui n’a pas donné les résultats attendus », a expliqué à la presse Brigitte Girardin.
« Nous avons ici des gens qui viennent de tous les horizons politiques pour soutenir ce qu’incarne Dominique de Villepin: la défense des valeurs républicaines, un équilibre institutionnel, la justice sociale et l’indépendance de la France dans le monde », a-t-elle résumé.
Cette tonalité gaullienne évoquée par Brigitte Girardin se retrouve dans le discours que Dominique de Villepin a prononcé: « Que tous ceux qui dans notre pays se laissent gagner par le fatalisme (…) puissent se laisser convaincre que quelque chose de nouveau se lève à nouveau en France, quelque chose qui ne cessera au fil des mois de grandir ».
Au cours de ce discours fondateur, Dominique de Villepin a donné sa définition de la politique. Il a jugé que « ce n’est ni le cumul des salaires, ni le cumul des mandats », dans une allusion aux récentes polémiques sur le train de vie des politiques, notamment celle sur le cumul de rémunérations de Christine Boutin. « La politique n’est pas un métier c’est un engagement », a-t-il affirmé.
« Nous sommes entrés dans un nouvel Ancien Régime (…) Combien de nouvelles bastilles à renverser? », a-t-il aussi demandé. Et de citer notamment « les bastilles » de l’argent et de l’emploi, pour figurer des écarts de situation selon lui trop importants.
Pour rappel, le 10 juin dernier, sous la pression, l’ex-ministre du Logement Christine Boutin avait dû renoncer à ses 9.500 euros de salaire mensuel pour une mission confiée par l’Elysée sur la mondialisation.
L’ex-Premier ministre a dit aussi ne pas « accepter que le Kärcher tienne lieu de politique » dans les quartiers sensibles, en référence à la phrase ultra controversée prononcée par Nicolas Sarkozy en 2005, en Seine-Saint-Denis.
« Non, nous n’acceptons pas qu’un gouvernement se lance dans une fuite en avant sécuritaire et que le Kärcher tienne lieu de politique », a-t-il déclaré à Paris. En juin 2005, après la mort d’un enfant de 11 ans tué par erreur lors d’un règlement de comptes entre bandes, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait promis de « nettoyer au Kärcher » la cité des 4000 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis).
« Nous n’acceptons pas la logique des boucs émissaires, des dérives du débat sur l’identité nationale, tout devient prétexte à dénoncer, montrer du doigt, à stigmatiser », a aussi affirmé Dominique de Villepin. « Quand la France divise, ce n’est pas la France », a-t-il asséné à l’aide d’une rhétorique de résistance et de signaux adressés à l’électorat des banlieues. « Nous n’acceptons pas qu’un gouvernement instrumentalise la peur de l’autre, la peur de l’immigré, de l’étranger, la peur de l’islam », a-t-il encore dit.
Il a décrit sa nouvelle formation comme « un mouvement de mission qui ira à la rencontre des Français, en particulier de ceux qui se sentent orphelins de la République ». Il a également déploré la montée de l’abstention et le fait que les Français se sentent de plus en plus éloignés des politiques.
Le meeting a débuté samedi peu après 15h par le témoignage d’une militante qui a expliqué « avoir un rêve », comme Martin Luther King. Celui d’une autre idée de la France incarné par l’ancien Premier ministre.
Parmi les personnalités présentes, figurent les anciens ministres de Jacques Chirac, Azouz Begag (MoDem) et Nelly Ollin, ainsi que les membres de la garde rapprochée de Dominique de Villepin, les députés François Goulard, Marie-Anne Montchamp, Jacques Le Guen ou Jean-Pierre Grand.
« C’est un vrai point de départ. C’est vers 2012 que nous nous tournons », a lancé François Goulard (UMP, Morbihan).
« Nous sommes à gauche de la droite, de l’UMP, à droite du PS. Nous sommes au centre. Mais ce n’est pas une approche centriste, mi-chèvre, mi-chou », a-t-il ajouté. Il s’est dit « persuadé que Dominique de Villepin a un capital électoral au moins aussi important que François Bayrou en 2007″.
Le député de Dordogne Daniel Garrigue (ex-UMP, non-inscrit) n’a pas exclu pour sa part la création d’un groupe parlementaire villepiniste autonome, avant la fin de la mandature (20 députés minimum): « Je suis favorable à ce que l’on puisse constituer un groupe. Je pense que cela viendra peut-être plus vite que l’on ne croit », a-t-il dit.
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France Info (Caroline Caldier): Dominique de Villepin lance sa « République solidaire »
Devant plus de 3.000 sympathisants réunis dans le 13e arrondissement de Paris, Dominique de Villepin a lancé son propre mouvement politique. « République Solidaire » se veut au-dessus des clivages partisans. Son objectif : permettre à l’ancien Premier ministre de recueillir des fonds pour faire campagne en 2012.
Discours émaillé de références gaulliennes. L’ancien Premier ministre a d’abord gouté au plaisir du bain de foule au milieu des cris « Villepin président ». Une fois monté à la tribune, Dominique de Villepin s’est adressé aux « citoyens rassemblés, de toutes origines, de toutes conditions, pour dire une seule chose : nous voulons vivre ensemble, rebâtir une nation et incarner une certaine idée de la France ».
Sarkozy dans le viseur. Désignant l’équipe au pouvoir emmenée par le président Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin a dénoncé « un écart toujours plus grand entre le discours et les actes, entre ce que vivent les Français et ce que vivent leurs dirigeants » . « Que penser d’une politique qui semble nier l’évidence que les Français vivent au quotidien, entre précarité, chômage et fins de mois difficiles », s’est-il interrogé.
Appelé à remplacer le club Villepin qui revendique quelque 15.000 membres, ce mouvement politique se voulant au-dessus des clivages partisans, « libre et indépendant », aura notamment pour mission de permettre à l’ancien Premier ministre de recueillir des fonds pour faire c
ampagne en 2012.
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Reuters (Elisabeth Pineau): Dominique de Villepin lance son mouvement, « République solidaire »
Dominique de Villepin a lancé samedi à Paris son mouvement politique, « République solidaire », destiné à porter ses ambitions vers une éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2012.
Devant plusieurs milliers de personnes – plus de 6.000 selon les organisateurs – venues de toute la France, dont beaucoup avaient revêtu un T-shirt « Tous solidaires » barré de la lettre « V », l’ancien Premier ministre a invité la France à reprendre le « flambeau de la fidélité républicaine ».
« Merci d’être là. Merci d’être venus si nombreux. Quel formidable engagement pour fonder tous ensemble notre mouvement : République solidaire », a-t-il déclaré à la tribune. « Dans la longue histoire de notre pays, c’est toujours du rassemblement qu’est né le changement ».
« Quelque chose se lève à nouveau en France. Quelque chose qui ne cessera au fil des mois de grandir », a-t-il ajouté d’une voix grave et d’un ton solennel.
Dominique de Villepin s’est adressé aux « citoyens rassemblés, de toutes origines, de toutes conditions, pour dire une seule chose : nous voulons vivre ensemble, rebâtir une nation et incarner une certaine idée de la France ».
« Nous pensons qu’une alternative est possible, qu’une autre voie est possible. Grâce à vous ! », a-t-il ajouté sous les applaudissements et les « Villepin, Villepin ! » du public.
Lors de la tournée des régions qu’il a effectuée ces derniers mois, l’ancien Premier ministre a dit avoir vu des Français « déboussolés, fatigués, exaspérés ».
« Si nous n’y prenons pas garde, l’impatience deviendra colère et la colère violence », a-t-il prévenu.
Désignant l’équipe au pouvoir emmenée par le président Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin a dénoncé « un écart toujours plus grand entre le discours et les actes, entre ce que vivent les Français et ce que vivent leurs dirigeants ».
« Que penser d’une politique qui semble nier l’évidence que les Français vivent au quotidien, entre précarité, chômage et fins de mois difficiles », s’est-il interrogé.
Arrivé à la tribune au terme d’un long bain de foule sur l’air des tubes « Relax » et « I got a feeling », Dominique de Villepin a reçu le soutien, manifesté par leur présence, de l’ancien ministre Azouz Begag et des députés François Goulard et Jean-Pierre Grand, notamment.
L’ancienne ministre chiraquienne Brigitte Girardin a été désignée secrétaire générale de « République solidaire » dont la députée Marie-Anne Montchamp est la nouvelle porte-parole.
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Agence France Presse (Pierre Rochiccioli): Dominique de Villepin lance son mouvement « République solidaire » pour préparer 2012
Dominique de Villepin a officialisé samedi devant plusieurs milliers de sympathisants le lancement de son mouvement, baptisé « République solidaire », pour offrir une alternative à la politique de « division » de Nicolas Sarkozy.
« Pour réhabiliter la politique, il faut imaginer un mouvement neuf, indépendant. Non pas un parti de plus, mais un mouvement de mission », a résumé l’ancien Premier ministre à la Halle Freyssinet à Paris (XIIIe), disant s’adresser « en particulier à ceux qui se sentent orphelins de la République ».
« Ce mouvement, j’en prends la présidence. Je m’engage parce que je pense que les Français ont besoin d’une autre voie », a-t-il expliqué, faisant ainsi un pas de plus vers une candidature à la présidentielle de 2012.
Parmi les 6.000 supporteurs présents revendiqués par le club Villepin, figuraient les anciens ministres de Jacques Chirac Azouz Begag (MoDem) et Nelly Ollin, ainsi que les membres de sa garde rapprochée: les députés UMP François Goulard, Jacques Le Guen, Jean-Pierre Grand ou Marie-Anne Montchamp, qui sera la porte-parole du mouvement.
Prenant des accents gaulliens, au lendemain du 70e anniversaire de l’appel du 18 juin, Dominique de Villepin s’est situé dans la lignée des grands résistants « qui ont répondu en 1940 à l’appel d’un général inconnu » et des « citoyens des états généraux luttant en 1789 contre l’absolutisme ».
Dans un discours d’une heure et dix minutes, l’ex-Premier ministre a ramassé plusieurs mois de critiques envers Nicolas Sarkozy: « Quand la France divise, ce n’est pas la France (…). Nous sommes confrontés à un déni de réalité, entre ce que vivent les Français et ce que disent nos dirigeants ».
« Nous n’acceptons pas que soit démonté brique par brique ce qui fonde notre République », a-t-il lancé sous les applaudissements.
Il a notamment dénoncé une « logique des boucs émissaires » avec le débat sur l’identité nationale, une atteinte à « l’indépendance » de la France avec son retour « dans le commandement intégré de l’Otan », et une « fuite en avant sécuritaire » quand « le Kärcher (tient) lieu de politique » dans les quartiers sensibles.
« Le rendez-vous présidentiel de 2007 a été une occasion perdue de dénouer le drame des divisions françaises », a-t-il lancé, en constatant « un recul de l’égalité des chances, des libertés et de la dignité » et le repli d’un Etat « affaibli, méprisé ».
« Les fonctionnaires en souffrent, face à une politique du rabot aveugle qui les démotive et les empêche de remplir leur mission », a-t-il fait valoir, en référence au non-renouvellement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Plaidant pour le retour de la voix de la France dans le monde, l’homme du « Non » français contre la guerre en Irak en 2003 a déploré que « la France laisse mourir ses soldats en Afghanistan ».
Au chapitre des propositions, il a prôné « un président au-dessus de la mêlée » avec « des ministres « qui ne soient pas aux ordres des conseillers politiques de l’Elysée ». Il a défendu une rigueur économique « juste et partagée », une remise en cause des 35 heures, et critiqué la réforme des retraites: « une nouvelle sera nécessaire en 2020″.
Prévenu dans le procès Clearstream, qui sera jugé en appel en 2011, il a aussi souhaité un parquet indépendant des pouvoirs politiques.
Pour réformer la France, l’ex-Premier ministre a proposé « à tous les républicains un engagement solidaire » pour les « dix prochaines années », une manière de se projeter au-delà d’un unique quinquennat.
« J’ai besoin de vous, de votre courage pour changer le cours des choses, pour engager le sursaut de la France », a-t-il conclu.
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Le Figaro: Dominique de Villepin sur la réforme des retraites
Dominique de Villepin s’est exprimé samedi, lors du discours de lancement de son mouvement politique, sur le projet gouvernemental de réforme des retraites. Concernant le report de l’âge légal de départ à 62 ans, il a jugé que l’on « ne peut pas faire autrement ».
Sur l’alignement du public sur le privé, l’ex-premier ministre a également jugé que « c’est une mesure d’équité ». En revanche, il a regretté que la réforme « n’aille pas assez loin dans la justice ». Il a notamment souhaité des mesures sur les carrières longues et les petites retraites.
Enfin il a proposé de privilégier l’allongement de la durée de cotisation sur le report de l’âge légal de départ à la retraite.
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Le Parisien: Dominique de Villepin lance son mouvement, baptisé « République solidaire »
L’ex-Premier ministre Dominique de Villepin a officialisé samedi à Paris devant plus de 3.000 sympathisants le lancement de son propre mouvement politique, baptisé « République solidaire », a constaté un journaliste de l’AFP.
Appelé à remplacer le Club Villepin qui revendique quelque 15.000 membres, ce mouvement politique se voulant au-dessus des clivages partisans, « libre et indépendant », aura notamment pour mission de permettre à l’ancien Premier ministr
e de recueillir des fonds pour faire campagne en 2012.
« Que tous ceux qui dans notre pays se laissent gagner par le fatalisme (…) puissent se laisser convaincre que quelque chose de nouveau se lève à nouveau en France, quelque chose qui ne cessera au fil des mois de grandir », a déclaré M. de Villepin dans un discours à la forte tonalité gaullienne, multipliant les références historiques.
« Notre système économique et social est à bout de souffle », a aussi affirmé celui qui entend offrir une alternative à la politique de Nicolas Sarkozy.
Avant de monter sur la tribune, l’ancien diplomate avait goûté au plaisir du bain de foule pendant de longues minutes, au milieu des cris « Villepin président! ».
Quelques 300 journalistes et 15 chaînes étrangères étaient accrédités pour couvrir l’événement. Les enfants de Villepin ont même participé au choix des musiques et seront dans la salle.
« Nous voulons vivre ensemble. Nous voulons incarner une certaine idée de la France », a proclamé Dominique de Villepin. « Une autre voie est possible grâce à vous. Que tous ceux qui dans notre pays se laissent gagner par le fatalisme (…) puissent se laisser convaincre que quelque chose de nouveau se lève à nouveau en France, quelque chose qui ne cessera au fil des mois de grandir », a poursuivi Dominique de Villepin dans un discours à la forte tonalité gaulienne, multipliant les références historiques.
« Nous lançons ce grand rassemblement parce qu’il y a une attente dans notre pays d’une alternative à la politique actuelle qui n’a pas donné les résultats attendus », avait expliqué un peu plus tôt à la presse Brigitte Girardin, présidente du club Villepin.
« Nous avons ici des gens qui viennent de tous les horizons politiques pour soutenir ce qu’incarne Dominique de Villepin: la défense des valeurs républicaines, un équilibre institutionnel, la justice sociale et l’indépendance de la France dans le monde », a-t-elle résumé.
Le meeting a débuté samedi peu après 15H00 par le témoignage d’une militante qui a expliqué « avoir un rêve », comme Martin Luther King, celui d’une autre idée de la France incarné par l’ancien Premier ministre.
Parmi les personnalités présentes, figurent les anciens ministres de Jacques Chirac Azouz Begag (MoDem) et Nelly Ollin, ainsi que les membres de la garde rapprochée de Dominique de Villepin: les députés François Goulard, Marie-Anne Montchamp, Jacques Le Guen ou Jean-Pierre Grand.
En revanche, les ministres villepinistes Georges Tron et Bruno Le Maire n’avaient pas fait le déplacement, ni le député Hervé Mariton, qui avait annoncé son intention de ne pas rejoindre le nouveau parti.
« C’est un vrai point de départ. C’est vers 2012 que nous nous tournons », a lancé François Goulard (UMP, Morbihan).
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Agence France Presse: Azouz Begag pour une alliance entre François Bayrou et Dominique de Villepin
L’ancien ministre Azouz Begag (MoDem), présent au lancement du mouvement de Dominique de Villepin, a plaidé pour une alliance entre l’ex-Premier ministre et François Bayrou pour la présidentielle de 2012. « Je n’ai jamais caché que j’étais dans l’ombre de Dominique de Villepin », a expliqué à la presse celui qui fut son ministre délégué à la promotion de l’Egalité des chances (2005-2007) sous la présidence de Jacques Chirac.
« Je suis toujours au MoDem. Mais je suis un démocrate et je n’ai pas d’oeillières idéologiques », a-t-il expliqué. « Il y a beaucoup de Français qui n’en ont pas non plus et sont en train de voir si l’adage français est vrai: une élection présidentielle, c’est la rencontre d’un homme et d’un peuple », a-t-il ajouté.
« Moi, j’y crois profondément. François Bayrou a failli en 2007 corroborer cet adage. Je pense qu’aujourd’hui, une alliance Bayrou-Villepin et de tous les démocrates qui veulent retrouver le chemin de la France républicaine, c’est une alliance gagnante pour 2012″, a-t-il fait valoir devant la presse peu avant le début du meeting, se disant prêt à prendre la carte du mouvement de Villepin.
Le nouveau mouvement, qui devait être officiellement lancé ce samedi à Paris, entend se situer au-dessus des clivages partisans et accepte que ses militants aient une double appartenance politique. « C’est formidable! On peut être dans deux partis qui sont des partis du centre, qui font la promotion des valeurs de la République, pour pouvoir voter in fine en 2012 pour un seul homme », a réagi M. Begag.